Umberto Eco Comment écrire sa thèse Flammarion © Bompiani – RCS Libri S.p.A., M
Umberto Eco Comment écrire sa thèse Flammarion © Bompiani – RCS Libri S.p.A., Milan 1977-2015 © Flammarion, 2016, pour la traduction française ISBN Epub : 9782081382442 ISBN PDF Web : 9782081382459 Le livre a été imprimé sous les références : ISBN : 9782081380516 Ouvrage composé et converti par Pixellence (59100 Roubaix) Présentation de l'éditeur Peut-on écrire une thèse sans mourir d’ennui ou devenir à moitié fou ? Oui, et mieux encore, répond Eco : il faut vivre la thèse comme une chasse au trésor, et non un rite masochiste d’un autre âge. Quels que soient sa durée, son nombre de pages, la discipline choisie ou le sujet lui-même, tout travail de recherche, du mémoire au doctorat, est un exercice inégalé pour la formation de l’esprit, à condition de bien s’y prendre. Définition du sujet, plagiat, paraphrase, mais aussi relations diplomatiques avec son directeur de recherche : avec humour, tendresse et pragmatisme, Umberto Eco accompagne quiconque désire apprendre à chercher, réfléchir et construire une pensée personnelle, dans un ouvrage qui est peut- être avant tout un merveilleux guide pour, simplement, bien écrire. Comment écrire sa thèse est traduit dans plus de vingt langues et pour la première fois en français. Passionné par les livres et par son temps, Umberto Eco est l’inoubliable auteur du Nom de la rose et du Pendule de Foucault mais aussi d’essais théoriques qui ont fait date. Célèbre dans le monde entier, il incarne mieux que personne la fécondité de la culture, qui aiguise le sens critique et nourrit la curiosité pour l’autre. Du même auteur L’Œuvre ouverte, Le Seuil, 1965. La Structure absente, Mercure de France, 1972. La Guerre du faux, traduction de Myriam Tanant avec la collaboration de Piero Caracciolo, Grasset, 1985 ; « Les Cahiers Rouges », 2008. Lector in fabula, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 1985. Pastiches et postiches, traduction de Bernard Guyader, Messidor, 1988 ; « 10/18 »,1996. Sémiotique et philosophie du langage, traduction de Myriem Bouzaher, PUF, 1988. Le Signe : histoire et analyse d’un concept, adaptation de Jean-Marie Klinkenberg, Labor, 1988. Les Limites de l’interprétation, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 1992. De Superman au surhomme, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 1993. La Recherche de la langue parfaite dans la culture européenne, traduction de Jean-Paul Manganaro ; préface de Jacques Le Goff, Le Seuil, 1994. Six promenades dans les bois du roman et d’ailleurs, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 1996. Art et beauté dans l’esthétique médiévale, traduction de Maurice Javion, Grasset, 1997. Comment voyager avec un saumon, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 1998. Kant et l’ornithorynque, traduction de Julien Gayrard, Grasset, 1999. Cinq questions de morale, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 2000. De la littérature, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 2003. À reculons comme une écrevisse. Guerres chaudes et populisme médiatique, Grasset, 2006. Dire presque la même chose. Expériences de traduction, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 2007. De l’arbre au labyrinthe. Études historiques sur le signe et l’interprétation, traduction d’Hélène Sauvage, Grasset, 2010. Construire l’ennemi et autres écrits occasionnels, traduction de Myriem Bouzaher, Grasset, 2014. Écrits sur la pensée au Moyen Âge, traduction de Myriem Bouzaher, Maurice Javion, François Rosso et Hélène Sauvage, Grasset, 2016. Romans Le Nom de la rose, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 1982 ; édition augmentée d’une apostille traduite par Myriem Bouzaher, Grasset, 1985. Édition revue et augmentée par l’auteur, Grasset, 2012. Le Pendule de Foucault, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 1990. L’Île du jour d’avant, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 2002. Baudolino, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 2002. La Mystérieuse Flamme de la reine Loana, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 2005. Le Cimetière de Prague, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 2011. Confessions d’un jeune romancier, traduction de François Rosso, Grasset, 2013. Numéro zéro, traduction de Jean-Noël Schifano, Grasset, 2015. Comment écrire sa thèse INTRODUCTION À L'ÉDITION ITALIENNE DE 1985 1. Cette nouvelle édition de mon livre paraît huit ans après la première. Écrit à l'origine pour m'éviter de répéter constamment les mêmes conseils à mes étudiants, ce manuel a connu une diffusion assez large. Je suis reconnaissant aux collègues qui le recommandent aujourd'hui encore à leurs étudiants, mais plus encore à ces étudiants qui, ne réussissant pas à achever leur cursus, l'ont découvert par hasard et m'ont ensuite écrit pour me dire que ces pages leur avaient enfin donné la force de commencer, ou de finir, leur thèse. Je ne sais pas si j'ai bien fait de contribuer à accroître le nombre des personnes titulaires d'une laurea 1 dans notre pays, mais il en est ainsi, et il faut bien que j'en assume la responsabilité. J'ai rédigé ce livre en pensant aux facultés de sciences humaines et, en particulier, à cause de ma propre expérience, aux départements de lettre et de philosophie, mais j'ai découvert ensuite qu'il a été utile à un peu tout le monde, étant donné qu'au fond, il ne parle pas tant des idées que doit contenir une thèse que de l'état d'esprit dans lequel aborder ce travail et d'une bonne méthode à suivre pour le réaliser. En ce sens, ce livre a pu être lu avec profit même par quelqu'un qui ne faisait pas, ou pas encore, d'études universitaires, voire par des élèves de lycée qui devaient préparer un travail de recherche ou un exposé. Il a également été traduit dans des pays étrangers où les exigences pour une thèse sont différentes. Quelques ajustements ont été évidemment apportés localement, mais, dans l'ensemble, il semble que mon propos supporte d'être exporté. Je n'en suis pas surpris : les règles pour faire un bon travail de recherche sont au fond les mêmes en tout lieu et à quelque niveau de complexité que ce soit. Quand j'écrivais ce livre, la réforme universitaire n'avait pas encore été mise en place en Italie, et je suggérais dans l'introduction qu'il pourrait servir non seulement pour la thèse de laurea telle qu'on l'avait conçue jusqu'alors, mais aussi pour ce qui allait devenir la thèse de doctorat. Cette prévision était juste, me semble-t-il, et je pourrais aussi bien donner aujourd'hui ces pages à lire à un étudiant qui rédige une thèse de doctorat (même si on peut espérer que quelqu'un qui arrive à ce niveau sait déjà tout ce que j'expose ici – mais on ne sait jamais). 2. Dans l'introduction à la première édition, je parlais des problèmes liés à la situation de l'université italienne qui rendaient un petit livre comme le mien utile pour des milliers et des milliers d'étudiants abandonnés à eux-mêmes. Je serais aujourd'hui très heureux si je pouvais envoyer au pilon tous les exemplaires restants et si je n'étais pas conduit à rééditer une fois encore mon manuel. Hélas, je ne peux que répéter ce que je disais alors. Il fut un temps où l'université était une institution destinée à l'élite. Ne la fréquentaient que des enfants de diplômés. À de rares exceptions près, ceux qui faisaient des études disposaient de tout leur temps. L'université était conçue pour être fréquentée à loisir, en consacrant un peu de temps aux études et un peu de temps aux « sains » divertissements estudiantins ou encore aux activités au sein des organismes représentatifs. Les cours consistaient en des conférences prestigieuses après lesquelles les étudiants les plus intéressés se réunissaient avec les professeurs et les assistants dans de paisibles séminaires, de dix ou quinze personnes au maximum. Aujourd'hui encore, dans bien des universités américaines, les cours ne comptent pas plus de dix ou vingt étudiants (qui paient généreusement et ont le droit d'« utiliser » l'enseignant à volonté pour discuter avec lui). Dans une université comme celle d'Oxford, il y a un professeur, appelé tutor, qui s'occupe des thèses d'un groupe très restreint d'étudiants (parfois même un ou deux seulement) et qui suit leur travail au jour le jour. Si telle était la situation italienne, il n'aurait pas été nécessaire d'écrire ce livre et de le republier chaque année – même si quelques-uns des conseils qu'il donne pourraient être utiles à un étudiant placé dans la situation « idéale » esquissée ci-dessus. Mais l'université italienne est aujourd'hui une université de masse où l'on rencontre des étudiants venus de toutes les classes sociales, de tous les genres de lycée. Certains s'inscrivent en philosophie ou en lettres classiques alors qu'ils viennent d'un institut technique où ils n'ont jamais appris le grec ancien, voire pas même le latin. Et s'il est vrai que le latin sert très peu pour toute sorte d'activités, il est très utile à qui étudie la philosophie ou les lettres. Dans certains cours, des milliers d'étudiants sont inscrits. Le professeur en connaît peu ou prou une trentaine qui fréquentent ses cours avec plus d'assiduité et, avec l'aide de ses collaborateurs, il parvient à en faire travailler une centaine avec une certaine constance. Parmi ceux-ci, beaucoup viennent de familles aisées et cultivées, ils sont en contact avec un milieu culturel vivant, peuvent se permettre de faire des voyages pour s'instruire, fréquentent des festivals d'art et de théâtre, visitent des pays étrangers. Et puis il y a les autres. Des uploads/Litterature/ eco-umberto-comment-crire-sa-th-se 1 .pdf
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- Publié le Sep 07, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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