Extrait de la publication Extrait de la publication Écrire une chanson Extrait
Extrait de la publication Extrait de la publication Écrire une chanson Extrait de la publication Du même auteur chez Québec Amérique Écrire une chanson, essai, Montréal, 2001. La Chanson québécoise en question, collection «en question », Montréal, 2003. Extrait de la publication Robert Léger QUÉBEC AMÉRIQUE Écrire une chanson Préface de Sylvain Lelièvre Extrait de la publication Données de catalogage avant publication (Canada) Léger, Robert Écrire une chanson ISBN 978-2-7644-0126-2 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-1925-0 (PDF) ISBN 978-2-7644-1923-6 (EPUB) 1. Chansons – Textes – Art d’écrire. I. Titre. MT67.L512 2001 808’.066782 C2001-941226-6 Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : 514 499-3000, télécopieur: 514 499-3010 Dépôt légal : 4e trimestre 2001 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Révision linguistique : Diane Martin Mise en pages : André Vallée Conception graphique : Isabelle Lépine Réimpression : mars 2008 Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés © 2007 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com Imprimé au Canada Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par-l’entremise du Programme d’aide au développement de l’in dus trie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier. ‑ pour Danièle Et tous deux on est reparti dans l’tourbillon d’la vie On a continué à tourner tous les deux enlacés Serge Rezvani, Le tourbillon Extrait de la publication S O M M A I R E Préface de Sylvain Lelièvre Avant-propos Avant d’écrire le premier mot Différences entre poème et texte de chanson Quelque chose à dire L’étincelle de départ/ Les premiers instants d’écriture Les structures Le titre Une progression dynamique Les points de vue La rime Les sonorités . . . . . . . . . . . Extrait de la publication La métrique Trois qualités essentielles de votre écriture – l’accessibilité – la concision – le pouvoir d’évocation La réécriture La diffusion de vos chansons Maintenant, au travail! Remerciements . . . . . . . . . Extrait de la publication p r é f a c e Question de métier J’ai écrit ma première chanson, paroles et musique, en un peu plus de six heures. Je m’en souviendrai toute ma vie: c’était le 1er février 1960, l’hiver nous faisait cadeau d’un redoux, et j’attendais un autobus de banlieue qui refusait d’arriver quand, tout à coup, sans prévenir, un air s’est mis à se laisser chanter en moi, un air si simple et si léger qu’il me faisait presque d’un même souffle cadeau des paroles. Je dis bien presque: je n’étais tout de même pas sous le coup de la dictée divine, comme, paraît-il, les auteurs des Saintes Écritures; je me trouvais astreint, comme tout un cha- cun, aux humbles contraintes de la rime et de la nar- ration. Mais j’avais une puissante source d’ins pi ration: ma chanson, je l’écrivais en secret pour Édith Piaf, rien de moins! Tout de suite après le souper, je me suis assis au piano, question d’apposer les bons accords à mes dessins mélodiques, et voilà! le tour Extrait de la publication était joué: je venais d’écrire une chanson. Pour ne rien vous cacher, je n’étais pas loin de me trouver du génie. Avec le recul, je ne vois dans cette première tenta- tive que l’annonce possible d’un certain talent, mais j’y observe surtout deux défauts tout aussi fondamen- taux que typiques des premiers brouillons: d’abord, ma mélodie rappelait un peu trop un air que Mouloudji avait enregistré quelques années plus tôt; ensuite – et surtout – l’histoire que je racontais (celle de deux amis qui partent pour la guerre et qui vont perdre tous ceux qu’ils aiment) ne m’appartenait d’aucune manière. Mais le même miracle allait se reproduire trois semaines plus tard. La veille, lors d’un de ces partys de danse où l’on ne jouait que des slows même avant minuit, j’étais tombé follement amoureux de la femme de ma vie. Tous les auteurs vous le diront: rien ne transporte mieux la naissance d’une chanson que le vertige des premières amours. Cette fois-là, j’ai travaillé autrement: paroles d’abord, musique ensuite, le tout en moins de trois heures. (Mes paroles avaient sûrement quelque vertu puisque, plus de quarante ans plus tard, la «femme de ma vie» et moi sommes toujours ensemble.) Mais à relire aujourd’hui ces mots maladroits et magiques à la fois, je leur trouve bien d’autres signatures que la mienne propre; quand à la musique, j’aurais dû la refiler à Félix tant elle évoquait directement sa manière. Il n’empêche: écrire deux chansons si rapidement Extrait de la publication quand on vient à peine d’avoir dix-sept ans, cela donne indéfectiblement le goût de persister. Ce que j’ai fait, en effet, mais à travers un tout autre labeur. Il m’a fallu trois longs et pénibles mois pour terminer la chanson suivante (ce qui ne l’a pas rendue meilleure que les deux premières). Souvent, plus tard et encore maintenant, j’ai laissé en friche des chansons presque terminées pendant deux, trois, quatre années avant de trouver le petit élément qui manquait, ou celui qu’il suffisait de retrancher: j’avais le refrain sans les couplets, les couplets sans le pont, le sujet sans le ton, le mauvais point de vue narratif, etc. Comme il m’aurait été utile et précieux, alors, d’avoir en main un ouvrage aussi fondateur et fondamental que celui de Robert Léger: j’aurais sauvé au moins dix années d’errance chansonnière. Je le dis en toute franchise et honnêteté, sans flagornerie aucune (d’ailleurs, mon cher Robert, c’est la lecture de ton manuscrit qui a sorti ma dernière chanson de l’ornière de mes archives, où elle dormait depuis neuf ans!). J’étais à la pharmacie tout à l’heure et j’attendais patiemment qu’on finisse de remplir mon ordon- nance. Une radio d’ambiance meublait de son mieux le silence d’usage. Et qu’est-ce que j’entends tout à coup? «Manon, viens souper, si tu viens pas tout- suite, ben là, tu pourras t’en passer! Attends pas qu’maman a soit tannée pis qu’a descende!» Vous avez reconnu bien sûr cet inoubliable couplet de Tous les palmiers, la chanson de Robert Léger qui, plus que toute autre peut-être, annonçait en 1974 la longue histoire d’amour que fut celle du groupe Beau Dommage avec le public québécois. Encore aujour d’hui, après quarante ans de métier, je me demande par quel tour de magie cette phrase digne de ma propre mère ou du meilleur Michel Tremblay a pu trouver si exactement et si justement sa mélodie qu’elle en soit arrivée à s’inscrire à ce point dans notre mémoire col lec tive. J’aurais pu citer au moins vingt titres signés Robert Léger: on se serait tous mis à les entonner en chœur. Depuis Harmonie du soir à Chateauguay jusqu’à Échappé belle, ses chansons ont accompagné et accompagnent encore nos parcours et nos amours. Je veux surtout dire ici que l’auteur du livre que vous avez entre les mains n’est pas un vague théoricien de la chanson: c’est un praticien surdoué, patient, discret, novateur et jamais prévisible; en fait et tout simplement, un des meilleurs auteurs-compositeurs que le Québec se soit donné. À la base de tout art – si populaire ou «commer- cial» soit-il –, il existe un artisanat. D’après Le Petit Robert, un artisanat, au sens premier du terme, c’est un «métier». Je chéris ce mot-là: métier. Il évoque pour moi l’amour du travail bien fait, la somme d’une longue expérience, un apprentissage jamais fini, une profonde connaissance des matériaux, une patience aussi... Je n’en finirais pas. D’ailleurs, les artisans de la chanson utilisent bien plus souvent le mot «métier» que les mots «talent» ou «génie». Dire d’un camarade qu’il a «du métier», c’est sans doute le plus joli compliment qu’on puisse lui faire. C’est donc d’artisanat et de métier que Robert Léger nous entretient dans son livre. Chacun le sait: ni le talent ni le génie ne s’apprennent; mais le métier, oui! Et son métier, Robert Léger le possède comme personne. Il a de plus une façon d’en parler qui laisse deviner chez lui un véritable talent d’écrivain: rédiger un ouvrage didactique et compétent sur un ton aussi personnel et familier, style «mine de rien», voilà qui relève presque de l’impossible. Mais jamais Robert Léger n’abandonne son lecteur à l’angoisse de «la nuit cathé drale»: il reste toujours là pour lui tenir la main. De toute évidence, Écrire une chanson s’adresse d’abord aux auteurs débutants (quoique je connaisse deux ou trois collègues visités par le succès qui auraient tout intérêt à s’en nourrir). Mais il sera aussi d’un grand secours aux enseignants de plus en plus nombreux qui mettent au programme des textes de chansons, comme il aidera journalistes et chroni queurs de variétés à parler davantage de notre métier et moins de nos coupes de cheveux. Enfin, la lecture de ce livre nourrira le plaisir des uploads/Litterature/ ecrire-une-chanson.pdf
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- Publié le Jui 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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