2 Sciences Humaines Epistémologie Introduction à l’épistémologie des Sciences H
2 Sciences Humaines Epistémologie Introduction à l’épistémologie des Sciences Humaines et Sociales MOUKALA NDOUMOU Préface du Professeur Albert ONDO OSSA 2 2 2 3 Moukala Ndoumou Introduction à l’épistémologie des sciences humaines et sociales Editions EDILIVRE APARIS Collection Universitaire 93200 Saint-Denis – 2011 2 4 www.edilivre.com Edilivre Éditions APARIS 175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50 – mail : actualite@edilivre.com Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. ISBN : 978-2-8121-5228-3 Dépôt légal : mars 2011 © Edilivre Éditions APARIS, 2011 2 5 SOMMAIRE AVANT-PROPOS.......................................................................... 7 PRÉFACE ...................................................................................... 13 INTRODUCTION.......................................................................... 17 PREMIERE PARTIE LA SCIENTIFICITÉ DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES CHAPITRE 1 – Les SHS : approche conceptuelle ........................ 23 CHAPITRE 2 – La scientificité des SHS : débats et controverses. 33 DEUXIÈME PARTIE SPÉCIFICITÉ DISCIPLINAIRE CHAPITRE 1 – L’objet et la méthode, enjeux épistémologiques ................................................................ 87 CHAPITRE 2 – Penser les SHS dans une perspective régionaliste................................................... 101 TROISIÈME PARTIE Psychologie et sciences économiques : Enjeux épistémologiques CHAPITRE I – La psychologie...................................................... 115 CHAPITRE 2 – Les sciences économiques et sociales.................. 141 CONCLUSION .............................................................................. 165 ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE ....................................... 167 POSTFACE.................................................................................... 171 2 6 2 7 AVANT-PROPOS « En tout cas l’enseignement des sciences tel qu’il est aujourd’hui conçu ne leur apporte pas les instruments intellectuels nécessaires à faire face aux questions qui ne manqueront pas de leur être posées. Tout se passe même comme si, par réaction, la pédagogie des sciences dans l’enseignement supérieur s’était raidie1. » Dominique Lecourt Faisons nôtres les propos2 de Jean-Michel Berthelot pour dire qu’il est toujours délicat de justifier la parution d’un ouvrage, sachant que l’auteur ne vise pas d’abord à satisfaire l’attente d’un public, mais proposer une réponse à une question. La question séminale, celle qui devient le lieu commun de la pratique pédagogique et de la recherche scientifique concerne « l’urgence épistémologique », entendue du double point de vue de la réflexion épistémologique et de la production endogène des supports pédagogiques et scientifiques. Commençons par la seconde préoccupation, celle de la production endogène des supports pour signaler que cet ouvrage est d’abord un manuel qui apparaît après huit ans d’enseignement de l’épistémologie à l’Université Omar Bongo (UOB) et à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Libreville. De mémoire d’ancien étudiant, et d’enseignant-chercheur aujourd’hui, seul un manuel d’Epistémologie de la géographie du Professeur Marc Louis Ropivia a été localement produit. C’est donc le 1 Lecourt D., Rapport lecourt, http//: www. Ac-toulouse.fr/philosophie/ense… 2 Berthelot J-M., Epistémologie des sciences sociales, Paris, PUF, 2001, p.1. 2 8 déficit en manuels d’épistémologie en général, et d’épistémologies régionales en particulier qui justifient en partie la parution de cette Introduction à l’épistémologie des sciences humaines et sociales. Nous espérons ainsi ajouter notre modeste pierre aux grandes contributions qui font la référence des universités gabonaises. L’autre préoccupation, certainement la plus prononcée, parce que devenue une exigence académique, est celle qui se lit en filigrane dans cet épigraphe du Rapport Lecourt. En effet, suite à la demande du ministre de l’Education Nationale Claude Allègre, le Professeur Dominique Lecourt a été sollicité, le 25 février 1999, pour rédiger un rapport sur L’enseignement de la philosophie des sciences en France: il devrait « proposer des mesures susceptibles d’être prises immédiatement, dans certains cas dès la rentrée prochaine, pour renforcer et développer ce qui existe déjà, mais aussi des mesures incitant les universités et les grandes écoles à insérer cet enseignement dans leurs cursus à partir de la rentrée 20003. » On comprend que ce rapport fait partie des « réformes des études scientifiques envisagées par le ministre », qui tenait à tout prix que son pays s’arrime à la modernité ou, comme le souligne Lecourt, entendait-il simplement « restaurer l’idée même d’université moderne qui n’a jamais pu s’implanter dans notre pays et qui subit une crise profonde depuis plus de trente ans à l’échelle internationale ». C’est dire que l’enseignement de l’épistémologie est devenu une exigence académique que les programmes d’enseignements ne sauraient éluder. A propos de cet enseignement et de la philosophie en général, l’UNESCO affirmait déjà que : « l’enseignement de la philosophie peut être rendu obligatoire dans les cursus universitaires de quelques disciplines de sciences humaines telles que le droit, l’économie, l’histoire et la littérature, mais aussi dans des disciplines de sciences exactes et naturelles telles que la biologie, la physique et la chimie. L’éclairage philosophique au sein de ces disciplines contribuera incontestablement à approfondir et à améliorer la compréhension des étudiants de leur propre matière, que ce soit à travers par exemple la question de l’origine du droit ou du problème du droit naturel, la question de la finalité de l’économie, de la croissance et du développement, ou encore la 3 Allègre C., Lettre de mission, cité par Lecourt, op.cit. 2 9 question métaphysique de l’origine de la vie et celle, éthique, du droit de manipuler celle-ci4. » C’est dire que l’initiation des élèves à une réflexion épistémologique sur les savoirs qui leur sont proposés à l’école apparaît en effet comme une réponse pertinente à un ensemble de questions que l’on regroupe souvent aujourd’hui dans la problématique du « rapport au savoir 5». Ces questions, déjà soulevées par un certain nombre d’épistémologues, sont liées pour l’essentiel aux représentations des apprenants à propos des concepts scientifiques, de la démarche, des résultats, et des finalités du savoir scientifique en général. Bachelard faisait déjà remarquer au début du vingtième siècle que tout élève arrive en classe avec des préconceptions, et il a « souvent été frappé que les professeurs de sciences, plus encore que les autres (…), ne comprennent pas qu’on ne comprenne pas. Peu nombreux sont ceux qui ont creusé la psychologie de l’erreur, de l’ignorance et de l’irréflexion6.» C’est fort de ces représentations du savoir, aussi bien chez les enseignés que chez les enseignants qu’une réflexion épistémologique peut être pédagogiquement et heuristiquement justifiée : elle permet de donner une autre image aux sciences enseignées et préparer l’esprit des enseignés et des enseignants contre le mythe ou le dogme des vérités scientifiques. Un tel engagement épistémologique s’inscrit pleinement dans la problématique plus globale de la réflexivité enseignante, que l’on considère aujourd’hui comme essentielle pour penser l’activité enseignante et sa formation. Mais, vu de chez nous, on déplore encore une absence d’offre de formation en épistémologie. En clair, on peut partir d’un constat, peut être empirique, mais globalement justifié, que la plupart des offres de formation dans les universités gabonaises et écoles supérieures font fi du module d’épistémologie. Nos propositions de cours à l’université des sciences de la santé (USS) il y a quatre ans sont restées sans suite. A peine avons-nous été sollicité par certains départements de l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM), compte tenu de la mise en place du système LMD et de l’ouverture des masters, que cela est malheureusement resté au stade des projets. L’Ecole Normale Supérieure de Libreville est peut être une particularité, mais un certain nombre de départements, comme ceux de la physique et des mathématiques n’offrent aucun module en épistémologie. En outre, on reconnaît qu’il y a trois ans, le Professeur 4 UNESCO, L’enseignement de la philosophie en Afrique, http://unesdoc.unesco.org/ images/0018/001852/185259f.pdf 5 Verhaeghe J-C., Wolfs J. L, Simon X., Compère D., Pratiquer l’épistémologie. Un manuel d’initiation pour les maîtres et formateurs, Bruxelles, De Boeck Université, 2004, p.5. 6 Bachelard G., La formation de l’esprit scientifique, Paris, PUF, 1938. 2 10 Hervé Ndoume, alors Directeur de l’Institut National de Sciences de Gestions (INSG), nous a contacté pour un enseignement d’épistémologie des sciences de gestions en master 2. L’enseignement n’a plus malheureusement eu lieu pour des raisons qui n’émanent pas de notre propre volonté, mais le texte du cours va paraître dans un manuel en préparation7. Le cas de l’université Omar Bongo, pôle des facultés des Lettres et sciences humaines (FLSH) et de Droit et Sciences Economiques (FDSE) est peut être plus prononcé. Si en FDSE, malgré l’arrimage au LMD, aucune offre n’est visible en épistémologie, en FLSH quelques départements, (sociologie, psychologie) offrent plutôt des modules de philosophie générale et de logique, que d’épistémologie de discipline. Il y a peut-être une exception en géographie et en anthropologie où un cours d’épistémologie est respectivement assuré par le Professeur Marc Louis Ropivia et le Dr. Florence Bikoma. C’est plutôt un effort louable pour ces deux départements, même si un certain nombre de spécialistes redoutent souvent une « prise de risque pédagogique », pour ceux qui n’ont aucune formation de base en épistémologie8. En clair, on ne saurait douter de la capacité de tel ou tel spécialiste d’une discipline à s’engager dans une analyse historico-critique de sa propre science, mais il est acquis que l’épistémologue de métier utilise un champ conceptuel, un discours, et un argumentaire qui incarnent la spécialité et qui marquent une prise de distance par rapport à la scientificité de telle ou telle science. Cela prouve en tous cas que la question de l’offre de formation en épistémologie demeure un problème dans les autres universités uploads/Litterature/ edilivre-introduction-epistemologie-sciences-humaines-sociales-preview.pdf
Documents similaires










-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.3315MB