EN EAUX PROFONDES LE REQUIN DE LA PÈGRE, TOME 2 CHARMAINE PAULS Traduction par

EN EAUX PROFONDES LE REQUIN DE LA PÈGRE, TOME 2 CHARMAINE PAULS Traduction par LAURE VALENTIN TABLE DES MATIÈRES Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Épilogue Extrait de Mon Tourmenteur par Anna Zaires À propos de l’auteur Titre original : Consent (The Loan Shark Duet, #2) © 2017, Charmaine Pauls Pour la présente édition : © 2018, Grey Eagle Publications LLC greyeaglepublications.com Tous droits réservés Couverture : Najla Qamber Designs najlaqamberdesigns.com ISBN: 978-1-64366-011-0 Print ISBN: 978-1-64366-010-3 1 Valentina UN BÉBÉ. Je vais avoir le bébé de Gabriel Louw. Gabriel Louw. L’homme le plus dangereux de Johannesburg. Oh, mon Dieu. Je presse une main sur ma bouche pour réprimer un sanglot et pose l’autre sur mon ventre, où notre enfant se développe. Tandis que le taxi m’emmène de plus en plus loin de mon geôlier, suivant le trajet que je lui dicte à l’improviste, mon esprit tourne à plein régime. Comment est-ce arrivé ? Ai-je oublié de prendre ma pilule ? Je suis certaine de l’avoir prise tous les jours à la même heure. J’ai même programmé une alarme sur mon téléphone. Ai-je dérapé ? Comment ? Quand ? Je n’ai pris aucun médicament susceptible d’interférer avec le contraceptif. Seigneur, je ne trouve pas la moindre explication. Mon esprit rationnel, la part de moi-même encore dans le déni, me laisse entendre que le test de grossesse peut se tromper, et pourtant je le sens dans mes tripes. La vérité cogne, implacable, sous ma cage thoracique. Je suis enceinte. Et seule. J’ai peu d’argent, aucun emploi, et je cherche à fuir Gabriel Louw. Je suis dans les ennuis jusqu’au cou. Ce n’est pas le moment de réfléchir à ce qui a cloché dans mon parcours. Je dois penser au moyen de rester en vie. — Et maintenant, madame ? me demande le chauffeur. Quand Gabriel découvrira ma disparition, il s’en prendra à mon frère. Je donne au chauffeur l’adresse de Kris et me laisse retomber contre le dossier de la banquette, malade d’angoisse. Il jette un œil dans le rétroviseur. — Tout va bien ? Ma main quitte aussitôt ma bouche pour agripper la poignée de la portière. Je dois m’accrocher à quelque chose. — Je vais bien, merci. J’ai l’impression que nous roulons pendant une éternité avant d’arriver à la clinique vétérinaire. Je demande au chauffeur de laisser tourner le compteur et je me faufile à l’arrière de la maison, où l’on ne peut pas me voir par les fenêtres du cabinet. J’essaie la porte de la cuisine, mais elle est fermée à clé. Je frappe tout doucement. S’il te plaît, Charlie, dépêche-toi. Pendant plusieurs secondes insoutenables, je n’entends rien à l’exception des battements de mon cœur. En me rongeant les ongles, je passe de fenêtre en fenêtre jusqu’à repérer Charlie. Il est assis sur son lit, en train de lire une bande dessinée. Je tapote contre la vitre. Je ne veux surtout pas l’effrayer en frappant trop fort au carreau. Aucune réaction. J’insiste. Je ne dois pas attirer l’attention de Kris. Pendant ce temps, le compteur du taxi grignote le peu d’argent liquide que je transporte. Tap, tap. Enfin, Charlie lève les yeux. En me voyant, il lance : — Va… Val ! Je lui fais signe de garder son calme, le doigt sur mes lèvres, et désigne le loquet de la fenêtre. Au lieu de l’ouvrir, Charlie se lève d’un bond et quitte la chambre. N’appelle pas Kris. Quelques instants plus tard, la porte de derrière s’ouvre et mon frère apparaît. Folle de soulagement, j’ai envie de le serrer dans mes bras et de lui dire que tout va bien se passer, mais je dois me comporter normalement. — Surprise, Charlie ! je murmure. Je suis venue te chercher. Nous allons partir en vacances, mais tu dois me suivre en silence. — En si… silence, répond-il à mi-voix, imitant mon geste en portant un doigt à ses lèvres. Je n’ai pas le temps d’entrer pour récupérer quelques affaires. Je referme à double tour afin de m’assurer que Kris soit en sécurité à l’intérieur et je lance la clé à travers les barreaux de la fenêtre entrouverte de la salle de bain. Puis, prenant le bras de Charlie, je l’entraîne vers le taxi qui nous attend. À l’intérieur, le chauffeur et Charlie prennent la parole en même temps : — Où dois-je vous conduire ? — Où on… où on va ? Où allons-nous ? À quel endroit Gabriel ne nous retrouvera-t-il pas ? Nulle part, c’est certain. Pour ne pas perdre la tête, je ne dois pas me poser cette question. Je ne suis plus uniquement responsable de Charlie et de moi, mais également d’une troisième vie. Je n’ai aucun plan d’action. Je me pince l’arête du nez. Réfléchis, Valentina. Réfléchis. — Madame, où allons-nous ? insiste le chauffeur avec impatience. Je ne peux pas m’offrir de billet d’avion ni même de bus, d’autant moins qu’il nous en faudrait deux. Il ne reste plus qu’une seule option. Où que nous allions, ce doit être en voiture. — Madame ? L’homme se retourne sur son siège et pose sur moi un regard scrutateur. — Est-ce que tout va bien là derrière ? — Oui. Nous allons à Berea. Il m’observe sous ses sourcils en broussaille et répète sur un ton incrédule : — Berea. Vous êtes sûre ? — Roulez. Je vous indique le chemin. Il soutient mon regard pendant quelques instants avant de se retourner et de s’éloigner du trottoir. Je pousse un soupir de soulagement et serre la main de Charlie pour le rassurer, contente que Kris ne nous ait pas vus. Charlie a baissé sa vitre et regarde les immeubles qui défilent, sans se douter qu’une boule de ciment me plombe l’estomac et qu’une peur tenace circule dans mes veines. J’envoie un bref message à Kris pour qu’elle ne s’inquiète pas de la disparition de Charlie : Charlie et moi, nous avons dû nous absenter pour quelque temps. Désolée de filer comme ça, mais moins tu en sauras, mieux ça vaudra. Merci pour ton amitié sans faille. Je t’aime. À un pâté de maisons de mon ancien appartement, le chauffeur s’arrête. — Je n’irai pas plus loin, fait-il en désignant la rue devant nous. C’est le paradis des pirates de la route, ici. Je paie la somme exorbitante et aide Charlie à sortir avant que le chauffeur puisse me poser les questions qui lui brûlent les lèvres. Dès l’instant où nous posons le pied sur le trottoir, il s’en va, trop heureux de ficher le camp. — Va… Val. Charlie piaffe d’impatience quand je lui prends le bras. — C’est la mai… la maison. — Plus maintenant, dis-je en lui souriant avec chaleur. Mais c’est là que nos vacances commencent. Le temps m’est compté. Ce n’est qu’une question d’heures, de minutes peut- être, avant que Gabriel se rende compte que je suis partie et qu’il mette nos têtes à prix. Il suivra mon téléphone et retrouvera notre trace en moins de temps qu’il en faut pour dire « abracadabra », mais si je veux que Charlie me suive sans faire d’histoires, je ne dois pas le contrarier. Nous remontons la rue en direction d’un café, où j’achète à Charlie un énorme cornet de glace. Nous nous asseyons sur le trottoir pour le déguster et j’en profite pour appeler Jerry. La sonnerie retentit plusieurs fois à l’autre bout de la ligne, puis s’interrompt sans me laisser l’option d’un message vocal. Merde alors. Jerry est mon seul espoir. J’essaie le numéro spécial qu’il m’a donné à l’époque où il était encore censé surveiller Charlie. C’est un numéro exclusivement réservé aux voyous avec lesquels il fait affaire. Cette fois, il décroche et répond sur un ton hésitant : — Val ? Pas le temps de tourner autour du pot. — J’ai besoin d’une voiture. — Quoi ? — Une voiture, Jerry. Tout de suite. — À acheter ? — Est-ce que j’aurais appelé un voleur de voitures si je voulais en acheter une ? Il exprime mollement son refus : — Je ne peux pas. Que se passe-t-il ? Ça ne te ressemble pas. Je lui ai toujours reproché ses trafics louches, mais l’heure n’est pas à la culpabilité ni aux leçons de morale. — Après ce que tu nous as fait, tu me dois bien ça, merde ! Il y a du découragement dans sa voix. — Val… — Veux-tu savoir ce que Gabriel Louw m’a fait à cause de ta débilité profonde ? — Oh, putain ! Putain de merde ! Tu es en cavale. Sa voix se met à chevroter. — Tu fuis Le Casseur. — S’il me trouve, je suis morte. Et Charlie aussi. Ainsi que le bébé que je porte. — S’il te plaît, Jerry. C’est toi qui nous uploads/Litterature/ en-eaux-profondes-le-requin-de-la-pegre-t-2-by-charmaine-pauls-pauls-charmaine.pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager