L’ENSEIGNEMENT DE LA CONJUGAISON EN FLE Les représentations et pratiques déclar
L’ENSEIGNEMENT DE LA CONJUGAISON EN FLE Les représentations et pratiques déclarées d’enseignants de français langue étrangère novices Noémie Guérif 2012-2013 Master 2 FLE Formation en langues des adultes et mobilités sous la direction de Mme Dominique Ulma Soutenu publiquement en octobre 2012 Noémie Guérif | L’enseignement de la conjugaison en FLE 2 REMERCIEMENTS J’adresse mes sincères remerciements, A ma directrice de mémoire, Dominique Ulma, pour ses précieux conseils et son accompagnement dans mes recherches et rédaction, Aux étudiants et enseignants de FLE qui m’ont accordé de leur temps pour participer à mes enquêtes, A Estefanía, sans qui je n’aurais pas eu la force d’aller au combat, qui m’a coachée et aidée sans relâche et avec franchise, grâce à elle je suis allée ‘tout droit’, A Estelle pour m’avoir soutenue dans mes derniers efforts avec beaucoup de calme et de sérénité, A tous mes collègues et amis du Master FLE de l’Université d’Angers, Mirsini, Benjamin, Charlotte, Sandie, Olivia et Marion grâce à qui l’été 2012 aura été moins rude, A ma famille pour leurs encouragements et leur bienveillance et à ma sœur en particulier, pour son investissement dans les relectures. Noémie Guérif | L’enseignement de la conjugaison en FLE 3 SOMMAIRE INTRODUCTION .......................................................................................................................... 4 PARTIE 1 : LA CONJUGAISON EN FRANCAIS .............................................................................. 9 1. « LE COMPLEXE DU VERBE » ................................................................................................ 9 1.1. « Parcours définitoire » du verbe ..................................................................................... 9 1.2. La morphologie verbale ................................................................................................... 12 1.3. Les composantes de la forme verbale ............................................................................. 13 2. L’OBJET D’ENSEIGNEMENT : LA CONJUGAISON ................................................................. 22 2.1. L’Histoire de la conjugaison française ............................................................................. 22 2.2. Les tableaux de conjugaison ........................................................................................... 26 2.3. En français langue maternelle ......................................................................................... 30 2.4. En français langue étrangère .......................................................................................... 34 3. UN CONCEPT INTERDISCIPLINAIRE : LES REPRESENTATIONS .......................................... 40 3.1. Les représentations sociales ........................................................................................... 40 3.2. Concepts voisins : attitudes & croyances ........................................................................ 43 3.3. Les représentations professionnelles .............................................................................. 44 PARTIE 2 : METHODOLOGIE DU RECUEIL DE DONNEES ........................................................... 49 1. DEMARCHE ET PROTOCOLE ................................................................................................. 49 2. TERRAIN D’ENQUÊTE .......................................................................................................... 52 2.1. Choix des informateurs ................................................................................................... 52 2.2. Présentation des informateurs ........................................................................................ 53 2.3. Contexte institutionnel .................................................................................................... 56 3. TECHNIQUES D’ENQUÊTE ................................................................................................... 58 3.1. Une subjectivité inhérente .............................................................................................. 58 3.2. Choix du questionnaire .................................................................................................... 60 3.3. Choix de l’entretien ......................................................................................................... 64 PARTIE 3 : L’ANALYSE DES DONNEES ...................................................................................... 71 1. UNE INFLUENCE EVIDENTE DE LA TRADITION DIDACTIQUE ............................................. 71 1.1. La complexité du système verbal .................................................................................... 71 1.2. La nécessité d’une mémorisation des paradigmes verbaux ............................................ 73 1.3. La classification traditionnelle des verbes ...................................................................... 78 2. UN PARADOXE METHODOLOGIQUE ? .................................................................................. 82 3. UNE FORMATION INITIALE INSUFFISANTE ....................................................................... 87 3.1. Un réel besoin de formation ............................................................................................ 87 3.2. Des attentes homogènes (et illusoires ?) ........................................................................ 91 CONCLUSION ............................................................................................................................ 96 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................... 98 ANNEXES ................................................................................................................................ 106 ANNEXE 1 : TABLEAU DES FRÉQUENCES DES VERBES : VERBES 1 À 30 ................................. 107 ANNEXE 2 : LES PROFILS DES INFORMATEURS DU QUESTIONNAIRE .................................... 108 ANNEXE 3 : LE QUESTIONNAIRE ............................................................................................ 109 ANNEXE 4 : LA SYNTHESE DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE .......................................... 111 ANNEXE 5 : LES PROFILS DES INFORMATEURS DE L’ENTRETIEN ........................................... 116 ANNEXE 6 : LA CONVENTION DE TRANSCRIPTION ................................................................. 117 ANNEXE 7 : LES TRANSCRIPTIONS DES ENTRETIENS ............................................................ 118 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................... 141 TABLE DES TABLEAUX ............................................................................................................ 142 Noémie Guérif | L’enseignement de la conjugaison en FLE 4 INTRODUCTION Dans le cadre du Master 2 professionnel Formation en Langue des Adultes et Mobilités, j’ai réalisé un travail de recherche universitaire sur les pratiques d’enseignement de la conjugaison des professeurs de français langue étrangère novices. Selon le Petit Robert (2008), « conjuguer un verbe, c’est réciter ou écrire, dans un ordre convenu, les différentes formes que prend ce verbe d’après les voix, les modes, les temps, les nombres et les personnes. L’ensemble de ces différentes formes s’appelle conjugaison ». Le terme conjugaison peut sembler désuet aujourd’hui, mais il se cache souvent derrière des cours de langue intitulés renforcement linguistique ou plus généralement grammaire. Avant d’être transposée dans le domaine didactique, la conjugaison relève du champ de la linguistique descriptive puisqu’elle prend son origine dans l’étude de la morphologie verbale. Toutefois, cette dernière semble si complexe qu’elle constitue à elle seule une sous-discipline de l’enseignement de la langue française : la conjugaison (DAVID & LABORDE-MILAA, 2002 : 6). L’étude des formes verbales fait donc partie intégrante de l’enseignement de la langue, et se rattache plus précisément à un enseignement grammatical, « dont l’objectif vise, à travers l’étude des règles caractéristiques de la langue, l’art de parler et d’écrire correctement » (CUQ, 2003 : 117). Ayant été en charge d’un cours de renforcement linguistique au Centre d’études de la langue française pour étrangers de l’université d’Angers (CeLFE), bon nombre d’interrogations au sujet de l’enseignement/apprentissage de la conjugaison ont surgi non seulement lors de la préparation et la réalisation de ces séances didactiques mais aussi lors de discussions entre collègues. J’ai alors constaté que nous étions souvent insatisfaits du réinvestissement des savoirs et savoir-faire linguistiques liés à la forme verbale dans les productions des étudiants. Nous nous interrogions donc fréquemment sur nos manières d’enseigner la conjugaison française et nous étions pour la plupart démunis face à ces constatations. Noémie Guérif | L’enseignement de la conjugaison en FLE 5 Il n’est pas rare d’entendre ou de voir, pendant les passations ou corrections d’examens de DELF-DALF1, des apprenants étrangers de niveau B2 hésiter ou trébucher sur un verbe au présent de l’indicatif, temps verbal normalement acquis aux niveaux A1 et A2 selon le Référentiel pour le Cadre Européen Commun de l’Alliance française (2008). Les didacticiens Serge MELEUC et Nicole FAUCHARD, fervents défenseurs d’un renouveau dans la didactique de la conjugaison en français langue maternelle déclarent « aberrant de devoir refaire de cycle en cycle les mêmes types d’activités, de revoir indéfiniment les mêmes questions, comme si aucun effet de construction, de stratification des connaissances n’était possible » (1999 : 6). Ces réflexions, à la fois en français langue étrangère ou français langue maternelle (désormais nommés respectivement FLE et FLM), nous conduisent donc à nous interroger sur la réelle efficacité de nos pratiques professionnelles quant à la transmission de ce savoir grammatical que représente la morphologie verbale. Dans le présent travail, nous nous placerons du côté de l’enseignant de FLE novice et nous chercherons au travers de cette enquête, à examiner si les difficultés en matière d’enseignement de la conjugaison française sont tangibles et vérifiables afin de pouvoir situer la source de ces difficultés. Par conséquent, nous analyserons les pratiques d’enseignement de la morphologie verbale déclarées par des professeurs de FLE novices et nous tenterons de comprendre les raisons qui sous-tendent ces pratiques. Notre problématique est la suivante : dans quelle mesure la morphologie verbale en tant qu’objet d’enseignement est-il source de difficultés chez les professeurs de FLE novices ? A cet effet, une démarche de nature hypothético-déductive a été mise en place au travers de laquelle nous formulons les hypothèses suivantes. De nombreux chercheurs ont étudié et décrit le fonctionnement du système verbal dans les années 1960, notamment A. MARTINET (1958) et J. DUBOIS (1967). Si ces observations et descriptions de la langue ont permis de nettes avancées dans la compréhension du système verbal, il n’en reste pas moins 1 Diplôme d’Etude de la Langue Française (DELF), Diplôme Approfondi de la Langue Française (DALF) Noémie Guérif | L’enseignement de la conjugaison en FLE 6 que son « application pédagogique » (PINCHON & COUTE, 1981 : 9) apparaît limitée. A l’instar de H. BESSE & R. PORQUIER qui affirment que « la grammaire traditionnelle reste la vulgate des professeurs » (1991 : 49), nous formulons l’hypothèse que les professeurs de français novices, en ce qui nous concerne dans le cadre du français langue étrangère, seraient influencés par la tradition didactique de la conjugaison. Depuis ses débuts, l’enseignement/apprentissage du FLE a été traversé par de nombreuses méthodologies2, avec plus ou moins de succès et ont toutes tenté de rénover l’approche de la langue. En effet, avec l’avènement de l’approche communicative à partir des années 1970, la langue n’est plus seulement une connaissance en soi mais s’apparente à un outil que l’apprenant utilise pour interagir, tant à l’oral qu’à l’écrit. Ainsi, les professeurs de FLE novices seraient au cœur d’un paradoxe méthodologique, situé au carrefour de la composante linguistique et de la composante communicative de la langue. Enfin, à l’instar de D. ULMA & S. LEPOIRE-DUC qui déclarent que « le domaine du verbe est (…) pour les élèves comme pour les maîtres, le lieu de toutes les insécurités » (2010 : 11), nous remarquons qu’il en est de même pour les professeurs de FLE nouvellement diplômés face à leurs apprenants étrangers. Ainsi, nous pouvons en déduire que la formation initiale de ces professeurs novices ne répondrait pas à leurs besoins. Afin de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses, nous recueillerons dans un premier temps les déclarations de dix étudiants du Master FLE professionnel de l’Université d’Angers, par la passation de questionnaires écrits. Dans un second temps, nous récolterons grâce à des entretiens semi directifs, les témoignages de uploads/Litterature/ enseignement-conjugaison-fle-representations-d-enseignants-guerif-2012.pdf
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- Publié le Fev 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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