Enseigner et apprendre le langage oral au cycle 1. Ruptures, rôle des maitres e
Enseigner et apprendre le langage oral au cycle 1. Ruptures, rôle des maitres et enjeux des activités scolaires Véronique Boiron IUFM d’Aquitaine-Bordeaux 4 LACES-E3D vero.boiron@free.fr IFE, 29/3/2012 Entrée en matière : constats I- Entrée à l’école maternelle : des ruptures à haut risque mais nécessaires II- Le langage oui mais… A quoi ça sert ? Parler-penser à l’école III- Parler-penser à l’école IV- Quelles conditions ? Bibliographie Entrée en matière… • Acquisition et développement du langage oral se font « naturellement » = langage en usage dans le milieu familial, de la vie quotidienne. • Mais langage des apprentissages, langage scolaire = enseignement et apprentissages progressifs (progression & programmation) = construire un nouveau rapport au langage = comprendre et utiliser les usages scolaires du langage pour apprendre, réfléchir, décrire, argumenter, résumer… Entrée en matière… Donc, le développement d’un langage “élaboré” (qui n’est ni familier ni quotidien) relève d’un apprentissage. Les maitres ont donc un rôle fondamental à jouer dans le développement langagier et intellectuel de TOUS les élèves ! Entrée en matière : constats La question du langage oral est fondamentale : 7 à 10 % des enfants de Petite Section = très grandes difficultés pour comprendre et se faire comprendre Or la compréhension est toujours + développée que la production Parmi eux, 40 % présentent une déficience en lecture-écriture vers l’âge de 7 ans et demi. Entrée en matière : constats • Progressivement, le langage oral est devenu une des priorités dans les programmes. Il s’agit de : - développer le langage de chaque enfant (inégalités importantes) = langage à l’école - enseigner/apprendre le langage des apprentissages, le langage disciplinaire = le langage de l’école qui est SCRIPTURAL >> Entrée en matière… Mais le développement du langage oral ne peut se faire exclusivement au service de l’écrit : il a ses propres fonctions : la pensée, le savoir, soi, les autres… Entrée en matière : rappel Pour un enfant, apprendre à parler c’est être capable de se faire comprendre et de comprendre autrui sans avoir recours à d’autres stratégies que les stratégies langagières ! On peut dire que l’enfant a « fini » d’apprendre à parler quand il se fait comprendre - sans avoir recours aux gestes, aux déplacements - par une personne qui ne fait PAS partie de son milieu familial. Entrée en matière : constats L'évaluation du langage est complexe (durée, langue/ langage) Les textes de 2008 focalisent sur la construction du système alphabétique (maternelle), • au détriment de l’activité discursive • sans référer à l’activité réflexive L’objectif langagier de la GS disparait au profit d’apprentissages techniques, de mécanismes, d’automatisation sur le fonctionnement de la LANGUE Aïe >> Entrée en matière : constats L’activité langagière, en tant qu’objet d’apprentissage, a pratiquement disparu des pratiques enseignantes (Traces ? Évaluation ? Progression ?) >> la société actuelle privilégie l’écrit et depuis les années 70, l’écrit prédomine dans les textes et les pratiques Or, on le sait, cet apprentissage est une des clés de la réussite scolaire. Le rôle du langage est indissociable des apprentissages (tâche/activité) et du développement de la pensée. Entrée en matière : constats L a question de l’efficacité de l’enseignement de l’oral se pose toujours (dispositifs, activités, évaluations). E t les réponses apportées pas toujours à la hauteur… - un mot nouveau/ jour en maternelle, lexique ? - Répéter, réciter, mémoriser (IO 2008) ? - Bain de langage ? - Conclusion de l’introduction • Les véritables enjeux sont : - assurer le développement de la pensée dans un mouvement collectif et avec des modalités qui permettent l’émergence du singulier - comprendre l’école, ses pratiques, ses outils, son langage >> éviter la connivence culturelle - apprendre à l’école : dépasser les expériences de la vie quotidienne, mettre à distance, construire des savoirs disciplinarisés, etc. Une aventure à haut risque ! I- Entrée à l’école maternelle : des ruptures à haut risque mais des ruptures nécessaires I- Des ruptures à haut risque mais des ruptures nécessaires Principales ruptures à risque entre milieu familial (vie quotidienne) et milieu scolaire 1. Ruptures entre langage de la maison/langage de l'école 2. Ruptures entre objets et usages à la maison/ à l'école 3. Ruptures dans les pratiques scolaires/de la vie quotidienne I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires La question des ruptures et du processus de scolarisation à l’école maternelle Langage de la maison/ langage de l’école et des apprentissages (« fais un dessin » ; faire de la peinture/faire de la grammaire ; prendre le cahier rouge ; « je veux voir tous les yeux sur moi » ; « les absents sont là ») Objets de la maison (vélo)/ outils de l’école (schéma rouages du vélo) Pratiques quotidiennes et familiales/ pratiques scolaires (lire un album ; faire du vélo) I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires 1. Ruptures langage de la maison/de l'école : - mise à distance des objets du monde (intellect/ pratique) - décentration (soi/famille/valeurs/pratiques...) - construction de la dimension méta - généralisation des savoirs et des savoir-faire - mise en réseaux des savoirs - élaboration de nouvelles expériences (langagières, cognitives, intellectuelles, esthétiques...) et de représentations du monde .. I- Entrée à l’école maternelle : des ruptures à haut risque mais nécessaires A l'école, des manières de parler-penser essentielles pour apprendre, penser, comprendre : - parler devant un grand groupe/se taire pour une lecture - participer à des échanges collectifs/attendre son tour/ se taire (la réponse d’un = tous) - répondre à des questions, reformuler des consignes... - raconter, rendre compte, résumer, exposer... (construire le récit oral) - parler à propos d'un même objet (« activité conjointe ») - s'intéresser à des objets, des pratiques « inintéressantes » école=ruptures I- Entrée à l’école maternelle : des ruptures à haut risque mais nécessaires Langage de l’école, langage pour apprendre : 1. Vocabulaire de travail (raconter/lire ; dessiner/tracer/copier/dessiner ; entourer/relier/ souligner/surligner/barrer/supprimer) 2. Usages spécifiques du langage à l’école = construction d’outils de compréhension >> rapport intellectualisé au monde >>autonomie de la pensée de chaque enfant >> I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires Rôle du langage du M à l'EM : - extraire l'E de ses expériences 1ères (ressentis...) affectives, familiales, quotidiennes >> construire des expériences intellectuelles, humaines, les valeurs de la Nation (littérature, SVT, EPS...) - favoriser la singularité des points de vue, modes de parler-penser = construire un sujet pensant I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires Rôle du langage du M à l'EM (2) : - amener tous les È à focaliser leur attention et construire leur activité intellectuelle à propos d'objets exotiques, scolaires (poissons, plantes, eau, albums, chansons, date, calendrier...) - construire les pratiques langagières scolaires, « discours » sur ces objets : mettre à distance pratique, manipulation >> usages du langage comme rapport intellectualisé au monde I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires 2. Des ruptures entre objets de la maison/ école et entre usages à la maison/ à l'école - Même nom mais objets différents (colle ; vélo…) - Mêmes objets mais usages différents (banc ; paille ; pinceau ; cerceau ; tapis ; albums ; gâteau ; animaux en plastique ; feuille d’arbre, escargot…) I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires 3. Ruptures pratiques scolaires/de la vie quotidienne, familiale : - faire un gâteau (prétexte pour...) ; se promener en forêt… - aller à la piscine ; faire du vélo - Lire un album - chanter... >> se familiariser avec pratiques scolaires (réciter, attendre son tour de parole, répéter...) I- Des ruptures à haut risque mais nécessaires Mais, s’appuyer sur des objets « déjà connus » des enfants et des pratiques de la vie quotidienne est problématique (Bautier, équipe ESCOL…) si le langage du maitre ne permet pas de décontextualiser puis de recontextualiser ces objets et pratiques dans des formes scolaires C’est complexe car… Donc la question du développement est fondamentale au C1 Oui mais dans le même temps, il est indispensable de s’appuyer sur du déjà connu ! C’est l’expertise des maitres de maternelle qui permet de gérer ce qui est complexe et semble paradoxal : - prendre appui sur l’expérience tout en la transformant en expérience scolaire - ET développer les expériences pour tous >> scénarios langagiers pour mobiliser l’expérience (aller au restaurant ; donner le bain de la poupée ; prendre le train…) La question du développement est fondamentale au C1 L’élève de cycle 1 apprend à partir de 3 pôles en interaction Affect Personnes Objets, lieux… Découpage de la chaine sonore [elvivedãzitruødtrodarbr] Cognitif Expériences = Déjà vu, entendu, rencontré, vécu, ressenti… II- Le langage oui mais… à quoi ça sert ? II- Langage et pensée • Une activité humaine profondément intellectuelle qui transforme le rapport à soi, au monde, aux autres… et qui ne s’arrête jamais ! Le langage a une triple dimension : 1. Sociale : l’enfant est immédiatement considéré comme un être de compréhension, membre d’un réseau de communication adulte-enfant 2. Psycholo-affective : il assure le développement de la personne, du sujet semblable-différent moi/autrui 3. Cognitive : il construit et donne uploads/Litterature/ enseigner-oral-c1-centre-a-savary-v-boiron-pdf.pdf
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- Publié le Jan 02, 2023
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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