Agrégation de Lettres Epreuve d’explication de texte sur programme suivie d’un
Agrégation de Lettres Epreuve d’explication de texte sur programme suivie d’un exposé de grammaire Méthodologie Esther Pinon 1-1254-MO-WB-01-16 MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE Epreuve d’explication de texte sur programme suivie d’un exposé de grammaire Coefficient : 9 à l’agrégation externe de lettres classiques 12 à l’agrégation externe de lettres modernes 7 à l’agrégation interne de lettres classiques 8 à l’agrégation interne de lettres modernes Durée de la préparation : 2h30 à l’agrégation de lettres classiques (externe et interne) et à l’agrégation externe de lettres modernes 3h à l’agrégation interne de lettres modernes La gestion du temps est laissée à la libre appréciation du candidat. Il est néanmoins raisonnable de consacrer une demi-heure à une heure à la grammaire. Durée de l’épreuve : 1h à l’agrégation externe de lettres classiques, dont 45 minutes d’exposé du candidat (la durée de l’explication de texte proprement dite est laissée à la libre appréciation du candidat, mais il est raisonnable de lui consacrer 30 minutes, 35 au maximum, de manière à ce que l’exposé de grammaire puisse occuper 10 à15 minutes). L’exposé du candidat est suivi d’un entretien d’un quart d’heure. 50 minutes à l’agrégation de lettres modernes (externe et interne), dont 40 minutes d’exposé du candidat (l’explication de texte proprement dite ne devra en aucun cas excéder 30 minutes, de manière à ce que l’exposé de grammaire puisse occuper 10 minutes). L’exposé est suivi d’un entretien de 10 minutes à l’externe. À l’interne, la durée de l’entretien n’est pas spécifiée, mais occupe également 10 minutes environ. 2 45 minutes, suivies d’un exposé d’une durée non précisée à l’agrégation interne de lettres classiques 3 Exigences générales et objectifs L’explication de texte se doit, comme l’étymologie suffit à l’indiquer, de dérouler ou de déployer ce tissu ou ce tissage qu’est le texte, d’en explorer tous les replis. Cependant, et ce particulièrement lorsqu’il s’agit d’expliquer l’extrait d’une œuvre étudiée tout au long de l’année, l’exercice ne se réduit pas à une « mise à plat » du sens du texte. Au contraire, il s’agit de donner du relief à l’extrait proposé, en mettant au jour ses spécificités, ce qui implique d’interroger sa place et sa fonction au sein de l’œuvre au programme. L’explication de texte devra donc proposer une interprétation qui rende compte de l’ensemble de l’extrait proposé et s’appuie tant sur l’organisation générale de cet extrait (considéré non comme un tout autonome, mais comme un constituant nécessaire de l’ensemble plus vaste qu’est l’œuvre) que sur une analyse précise du détail du texte et notamment de ces effets de style. Une explication de qualité suppose donc une lecture à la fois minutieuse et synthétique, les Charybde et Sylla de l’exercice étant de survoler le texte sans en sonder les profondeurs, ou au contraire de noyer la lecture sous un trop grand nombre de remarques éparses et mal unifiées qui font perdre de vue la cohérence de l’extrait. Il s’agit bien entendu de proscrire la paraphrase (à quoi bon répéter ou même reformuler « ce que l’auteur dit », puisque l’on peut espérer le « dire » mieux que lui ?), mais aussi de s’interdire toute accumulation d’analyses sans lien. Si érudites et technicistes qu’elles soient, elles ne pourront faire sens si elles ne sont pas orientées par un projet de lecture qui assure la solidité et l’intérêt de l’ensemble. L’explication de texte doit en effet faire entendre une lecture globale et personnelle de l’extrait. Les impressions éprouvées à la lecture ne devront donc pas être laissées de côté : même s’il n’est pas question de procéder à une lecture impressionniste du texte, ni à un panégyrique d’un auteur particulièrement aimé, il sera toujours utile voire nécessaire de s’interroger sur les effets que le texte est destiné à produire sur le lecteur : il serait donc artificiel, voire dangereux, de vouloir mener une lecture distante et désincarnée du texte. Autant qu’un savoir et un savoir-faire, l’épreuve orale de l’explication doit permettre de mesurer la capacité d’un enseignant ou futur enseignant de lettres à partager une lecture sensible à la particularité du texte et à son originalité, mais aussi à sa force et à sa beauté. L’ensemble de l’exposé doit constituer une démonstration, étayée par des analyses littéraires et linguistiques. Si brillante et ingénieuse que soit cette démonstration, on ne prétendra toutefois détenir, à l’issue de celle-ci, la vérité unique et incontestable du texte – même si l’exercice vise la plus grande précision possible, aucune explication de texte ne peut prétendre à l’exhaustivité, et il ne s’agit pas d’accomplir une démonstration 4 « mathématique » : les explications les plus riches et les plus intéressantes sont souvent celles qui donnent à sentir les ambivalences parfois irréductibles d’un texte, ses points de résistance. L’explication de texte se distingue du commentaire composé dans la mesure où elle repose sur une étude linéaire de l’extrait. Le candidat n’aura donc à suivre d’autre « plan » que celui élaboré par l’auteur – le mouvement de l’exposé sera calqué sur celui de l’extrait. Mais le fait de n’avoir pas à constituer un plan ne signifie pas que l’explication puisse avoir une structure lâche. Comme toutes les épreuves orales, l’explication de texte est d’abord un acte de communication et l’efficacité de la parole passe non seulement par une élocution claire et par le choix d’un registre de langue approprié, mais aussi par une construction solide du discours. 1) Structure de l’explication de texte a) L’introduction Elle doit tout d’abord présenter et situer le texte, d’autant plus précisément qu’il convient de montrer que l’œuvre, étudiée tout au long de l’année, est parfaitement connue. De cette connaissance solide de l’œuvre au programme, préalable à toute explication, on n’infèrera cependant pas que la situation de l’extrait peut se faire de manière allusive : les premières phrases de l’introduction doivent fournir clairement et explicitement à l’auditoire toutes les données nécessaires à la compréhension de l’extrait. Elles relèveront autant du contexte global (historique, littéraire, éventuellement biographique) que du contexte étroit de l’œuvre. Il n’est pour autant pas question de faire de cette étape l’occasion d’un étalage gratuit de connaissances : seuls les éléments indispensables à la lecture de l’extrait seront rappelés. Aussi est-il impossible de composer une « présentation-type » qui pourrait être réemployée pour toute explication d’un extrait d’une même œuvre. Les premiers mots de l’introduction sont en réalité déjà une marche vers la problématique, et ne doivent donc contenir aucune information superflue : la cohérence et la consistance d’une explication doivent être perceptible d’emblée, et s’il importe de ménager des effets d’attente, le mouvement de la pensée doit aussi être clair et aller très vite à l’essentiel. On se défiera par exemple des données biographiques : il est souvent inutile de remonter ab ovo en rappelant la date de naissance de l’auteur, en retraçant sa généalogie ou les événements de son enfance et de sa jeunesse – à moins naturellement que l’on ait à expliquer, par exemple, « Ce siècle avait deux ans », « Après la bataille » ou « Ce qui se passait aux Feuillantines vers 1813 », de Victor Hugo. Tout l’enjeu de cette première étape consiste donc à sélectionner soigneusement les éléments susceptibles d’éclairer de manière pertinente l’extrait à étudier, et cet extrait uniquement, tout en soignant un moment décisif sur le plan rhétorique. La présentation du 5 texte se confond en effet avec « l’accroche », telle qu’elle qu’on la pratique pour la dissertation ou la leçon. La prise de parole doit se faire de manière forte et efficace, de manière non seulement à capter toute l’attention du jury, mais aussi à installer d’emblée l’exposé dans une tension réflexive. Aussi serait-il peu judicieux de commencer une explication par une formule du type : « Ce texte… » ou « L’extrait que nous allons étudier… ». Une telle entrée en matière pècherait d’abord par un excès de banalité toujours redoutable en situation de concours, et serait même illogique : « le texte » ou « l’extrait » en question n’ayant pas encore été présenté, on ne peut s’y référer en usant d’un adjectif démonstratif ou d’un article défini. Mais surtout, pareille formule ne dirait rien du texte dans sa spécificité, qui doit immédiatement être perceptible, ce qui signifie que l’étape de la présentation doit aussi caractériser le texte de manière synthétique mais précise. Cette présentation et caractérisation du texte doit conduire naturellement à la lecture de l’extrait (on s’épargnera ainsi la formule, certes claire, mais scolaire et un peu maladroite : « Je vais maintenant procéder à la lecture de l’extrait »). Ce moment de la lecture n’est pas un exercice gratuit destiné à soumettre le candidat à l’épreuve supplémentaire que serait la mise en voix d’un texte, et la présentation, si elle est bien menée, doit en rendre perceptible le caractère nécessaire : non seulement il est impossible de partager un texte si on ne l’a pas au préalable fait entendre, mais encore une présentation de qualité uploads/Litterature/ epreuve-d-x27-explication-de-texte-sur-programme-suivie-d-x27-un-expose-de-grammaire.pdf
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- Publié le Oct 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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