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Этот электронный документ был загружен с сайта филологического факультета БГУ http://www.philology.bsu.by Exemple du commentaire composé du poème Gaston Miron Je t’écris 1. Je t’écris pour te dire que je t’aime 2. que mon coeur qui voyage tous les jours 3. – le coeur parti dans la dernière neige 4. le coeur parti dabs les yeux qui passent 5. le coeur parti dans les ciels d’hypnose- 6. revient le soir comme une bête atteinte 7. Qu’es-tu devenue toi comme hier 8. moi j’ai noir éclaté dans la tête 9. j’ai froid dans la main 10. j’ai l’ennui comme un disque rengaine 11. j’ai peur d’aller seul de disparaître demain 12. sans ta vague à mon corps 13. sans ta voix de mousse humide 14. c’est ma vie que j’ai mal et ton absence 15. Le temps saigne 16. quand donc aurai-je de tes nouvelles 17. je t’écris pour te fire que je t’aime 18. que tout finira dans tes bras amarré 19. que je t’attends dans la saison de nous deux 20. qu’un jour mon coeur s’est perdu dans sa peine 21. que sans toi il ne reviendra plus 22. Quand nous serons couchés côte à côte 23. dans la crevasse du temps limoneux 24. nous reviendrons de nuit parler dans les herbes 25. au moment que grandit le point de l’aube 26. dans les yeux des bêtes découpées dans la brume Этот электронный документ был загружен с сайта филологического факультета БГУ http://www.philology.bsu.by 27. tandis que le printemps liseronne aux fenêtres 28. Pour ce rendez-vous de notre fin du monde 29. c’est avec toi que je veux chanter 30. sur le seuil des mémoires les morts d’aujourd’hui 31. les morts qui respirent pour nous les espaces oubliés. « Je t’écris » poème de Gaston Miron reprend un des lieux communs les plus explotés de la lyrique : l’amant en proie à un mal de vivre dû à la fos à l’état du monde qui l’entoure et à l’absence de sa compagne envoie à cette dernère un message d’amour. La spécifité de ce poème tient au fat que l’espoir des retrouvalles avec l’être aimé est relié au sort d’une collectivité plus vaste et à son passé et que la célébration de l’amour est associée à la célébration des morts. Les liens entre les amants séparés, couple, histoire collectve et mort son tissés au moyen d’une série d’oppositions fortement marqués qui trouvent dans l’opposition fondamentale de l’absence et de la présence de la femme aimée la tension qui leur donne sens. Parmi ces oppositions retenons la représentation d’une nature d’abord pauvre puis riche décor de ce poème l’affrontement entre deux conceptions du temps et finalement la combinaison de deux types de communication bien différents. La première partie (vers 1à 21) et la deuxième partie (vers 22 à 32) donnent à voir des images de la nature totalement différentes. Le monde de la première partie est celui de la « dernière neige » (v.3), du « froid » (v.9), des « ciels d’hypnose » (v.5). Le décor dans ces trois premières strophes est à peu près inexistant et les manifestations de la nature plutôt hostiles insolites créent une atmosphère de désolation. Du fond constitué comme décor se détache le corps divisé, travaillé par l’absence, du sujet lyrique : à preuve la syntaxe heurtée du vers 8 «moi j’ai noir éclaté dans la tête » et les zeugmes des vers 7 «Qu’es-tu devenue toi comme hier » et 14 « c’est ma vie que j’ai mal et ton absence » . Les « cielsd’hypnose » (v.5) donnent à voir un univers où l’on est à la merci des autres figé dans une atttude de soumission. C’est le moment du crépuscule « le soir » v.6, du retour, de la sollitude. La seconde partie est associée à une nature riche, foisonnante. Le pluriel de « herbes » (v.24), « yeux » , « bêtes » (v.26), fenêtres (v.27), « mémoires » et « morts » (v.30), donne l’impression de présence, celles de la femme et d’autres êtres. Le monde, ici, est satiété. Même les morts font en quelque sorte acte de présence. La sollitude de la première partie, projetée vers le futur, est rompue. L’adjectif qualificatif « limoneux » évoque l’idée d’une Этот электронный документ был загружен с сайта филологического факультета БГУ http://www.philology.bsu.by terre généreuse, fertile. Le pritemps (« tandis que le printemps liseronne aux fenêtres » v.27), moment du renouveau de la nature, enrichit ce monde déjà plein. Les « espaces » sont animés, vivants. De même que la représentation de la nature offre deux parties bien contrastées, le traitement du temps est double. Dans la première partie, deux choses le caractérisent : le présent est le temps dominant et les figures de répétition sont nombreuses. Parmi les 20 vers conjugués des vers 1à 21, 15 sont au présent de l’indicatif, trois au futur et deux au passé composé. Celui qui dit « je » souffre de l’absence de la femme aimée (son coeur «revient le soir comme une bête atteinte » v.6), s’ il s’ inquiète de ne pas savoir où elle est (« Qu’es-tu devenue toi comme hier » v.7), et le poème rend cette souffrance concrète en la situant dans l’ instant de sa création : « moi j’ai noir éclaté dans la tête/ j’ai froid dans la main / j’ai l’ennui comme un disque rengaine/ j’ai peur d’aller seul de disparaître demain » (v. 8 à11). Ce présent est non seulement pénible, mais il est aussi répétif. L’ennuie de la répétition machinale est bien illustrée par l’utilisation, dans chacune de trois strophes de la première partie du poème, de la f,gure de l’anaphore : « le coeur parti » (v. 2 à 5) , « j’ai » (v. 8 à11) , « sans ta » (v. 12 à 13), « que » (v. 17 à 21). La douleur et l’urgence liées au passage du temps sont explicites au quinzième vers : « Le temps saigne » , la collusion entre l’être aimée et le temps étant établie dès le septième vers «Qu’es-tu devenue toi comme hier ». En revanche, dans la deuxième partie du poème, le temps n’est plus ressenti de la même façon que dans la première, la souffrance est atténuée et le sentiment d’urgence qui s’exprimait dans la troisième strophe (“quand donc aurai-je de tes nouvelles » v.16) fait place au rêve d’une union dans l’avenir. Certaines caractéristiques stylistiques de la première partie ne se retrouvent pas ici: plus d’anaphore, plus de rythme syncopé, tout est régularité et sérénité. Dans cette union espérée (“Quand nous serons couchés côte à côte » v.22), les personnages devraient atteindre le temps de la plénitude amoureuse, du « rendez- vous des amants » (v.19). Même si les verbes conjugués au présent de l’indicatif restent plus nombreux (cinq) que ceux au futur de l’indicatif (deux) , la position de ces derniers détermine tout le sens de deux dernières strophes, car ils se trouvent au vingt- deuxième vers et au vingt- quatrième et c’est donc par eux qu le temps est indiqué. En outre, il faut noter que le temps des deux dernières strophesest un temps historique, ce que n’était pas celui des trois premières : il a l’âge de la terre (« dans la crevasse du temps limoneux » v.23), il est celui de « notre fin du monde » (v.28), il évoque « des mémoires » (v.30). Les Этот электронный документ был загружен с сайта филологического факультета БГУ http://www.philology.bsu.by amoureux ne sont pas seuls au monde; l’histoire et les morts à chanter les accompagnent doréavant. La structure duelle du poème ne laise pas son empreinte que sur le rapport du poète au temps; elle met aussi en opposition deux façons de concevoir la communication, deux rapports différents à la parole. En effet, la première partie est écrite sur le monde de la lettre et la seconde, de la poésie lyrique, du chant (« c’est avec toi que je veux chanter », v.29). La lettre met en relation un « je » et un « tu » : à trois exceptions près (« tout », v.18 ; « nous », v.19 ; « il », v.21"), qui se trouvent toutes à la fin de la première partie et annoncent la seconde, ce sont les deux seuls pronpms personnels utilisés dans les trois premières strophes, de la même façon que le poète n’emploie que les possessifs (« mon », « ta », « ton », « tes ») des deux premières personnes (sauf « sa », v.20). Cette lettre- poème, comme n’importe quelle lettre, essaie de substituer une présence à une absence. Si le poète ne cesse de se répéter ( " Je t’écris pour te dire que », v.1 et 17), c’est qu’il est impossible d’être avec l’autre, mais qu’il aimerait s’unir à elle par l’écriture. Son poème est une fausse conversation dans laquelle il n’y plus que « je » et « tu ». Dans la deuxième partie, il y a encore un uploads/Litterature/ exemple-du-commentaire-compose-du-poeme.pdf
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- Publié le Oct 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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