Mme. Bovary . FICHE DE LECTURE: vendredi 10 mai 2013 Au début, Flaubert ne voul
Mme. Bovary . FICHE DE LECTURE: vendredi 10 mai 2013 Au début, Flaubert ne voulait pas qu'on illustre son roman avec un portrait de femme pour laisser libre cours à l'imagination du lecteur.Cette illustration correspond à la première des couvertures de la récente traduction réalisée par Mª Teresa Gallego Urrutia « La Señora Bovary » (Editorial Alba) Tout d’abord je vous félicite d’avoir bien voulu lire ce livre, chef –d’œuvre de la littérature (en grandes lettres) WIKIPEDIA Flaubert commence le roman en 1851 et y travaille pendant cinq ans, jusqu’en 1856. À partir d’octobre, le texte est publié dans la Revue de Paris sous la forme de feuilleton jusqu’au 15 décembre suivant. En février 1857, le gérant de la revue, Léon Laurent-Pichat, l’imprimeur et Gustave Flaubert sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Défendu par l’avocat Antoine Jules Sénard, malgré le réquisitoire du procureur Ernest Pinard, Gustave Flaubert est blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères »2 mais est acquitté. Le roman connaîtra un important succès en librairie. AUTOUR DU ROMAN Il est très difficile, voire impossible, de vouloir aborder tout le roman sous tous les aspects, nous allons nous consacrer aux aspects les moins étudiés, ceux qui vont nous aider à nous en approcher de notre point de vue de lecteurs qui s’interrogent sur le sujet, l’époque, les personnages, la société, les moeurs, sur la réalité représentée dans ce grand roman. Il faudra dire que Flaubert était un ingénieur de l’écriture, pour lui la forme est aussi important que le fond, et il pouvait passer toute une nuit à la recherche d’un adjectif. Le “nous” des premières lignes: Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau…c’est une manière d’introduire le lecteur comme protagoniste de l’histoire, c’est aussi la façon de nous faire part de tout ce qui va se passer, comme si nous-mêmes étions les élèves de la classe quand Charles arriva le premier jour. Ce narrateur « anonyme » c’est « nous », les lecteurs ASPECTS À COMMENTER Dans notre première séance nous avons lu un extrait correspondant à la description de la célébration de la noce (1ère partie, IV) cela nous amène à considérer que le roman commence par une noce et finit par des funérailles. Ce sont deux rassemblements sociaux . C’est ainsi que nous assistons, après la noce, au bal donné par le marquis d’Andervilliers au château de la Vaubyessard, cérémonie sociale de haut vol, pendant laquelle Emma Bovary s’initie avec éblouissement au grand monde, finissant par considérer le sien propre, c’est-à-dire celui de ses origines paysannes comme très lointain, évanoui et presque entièrement irréel. La fête villageoise des Comices agricoles, qui rassemble et récompense le travail des cultivateurs et des éleveurs de la région, vient alors lui apporter la seule nouveauté capable de la tirer de son ennui après l’idylle irréalisée avec Léon, celle de l’adultère, s’initiant par là, avec Rodolphe Boulanger avec de la fièvre et de la passion dont elle avait tant rêvé Nous constatons pourtant que l’attente d’Emma sera encore une fois déçue et que l’abandon de son amant la plongera dans un état proche de la démence qui, la convalescence incluse, durera six mois Le spectacle de l’opéra de Rouen viendra ensuite jouer, comme l’avait fait auparavant la fête des Comices, le rôle de l’espace du rassemblement social propice à l’épanouissement. Et, puisque la fête exige la participation de la collectivité, nous observons ici la présence d’une foule enthousiaste qui participe au spectacle, mais nous remarquons surtout une Emma Bovary toute vibrante, se laissant emporter aussi bien par l’intrigue que par la musique, une femme, en un mot, abandonnée devant cet opéra où « elle reconnaissait tous les enivrements et les angoisses dont elle avait manqué mourir » après l’échec de sa fuite avec Rodolphe L’atonie de la vie quotidienne, face à la dispersion d’une société dont les membres vaquent à leurs occupations, l’effervescence, l’exaltation et la concentration sociale. Ces deux mondes vont s’affronter par ailleurs dans le très significatif passage où, sollicitée par le bruit des éclats de verre provoqué par un domestique qui vient de casser deux vitres en aérant le salon, Emma Bovary aperçoit, «dans le jardin, contre les carreaux, des faces de paysans qui regardaient» ce bal éblouissant et ce beau monde dont elle se sent faire partie à présent. Les lectures, empreintes de romantisme d’une jeune fille très sentimentale appelée Emma Rouault, et il sera essayé par elle à plusieurs reprises dans sa lutte acharnée contre la lente moisissure du quotidien. En particulier, comme Emma, il a éprouvé un goût immodéré pour la lecture. Au lycée de Rouen, on se crevait les yeux à lire au dortoir des romans. Plus tard, le vice ne l’a pas quitté et, pour écrire Bouvard et Pécuchet, il dévorera plus de mille cinq cents volumes. PERSONNAGES : PORTRAITS Charles, son mari, le seul homme à l’avoir réellement aimée : il la déçoit presque immédiatement après leur mariage par médiocrité et par maladresse, s’établissant dès lors entre eux un mur d’incommunicabilité. Est-il possible défendre Charles Bovary? . Est-il un être médiocre et ennuyeux ? Il s’est vraiment marié par amour, c’était peut-être Emma qui n’était point amoureuse de lui… ¿?? (dernier paragraphe, chapitre V) Emma en se servant de tous les clichés romantiques qui nourrissaient l’imaginaire de la jeune femme, représente une femme insatisfaite avec soi- même et son entourage, elle aspire à vivre dans un autre monde. Mme Bovary conçoit l’amour comme un absolu qui aurait le pouvoir de tout transfigurer et de remplir la vie tout entière, effaçant tout le reste. Rien d’étonnant alors à ce que chez elle puissent se confondre, à certains moments, le désir physique et cette première « langueur mystique » qui l’avait déjà envahie au couvent, ou bien cette autre possibilité :Le goût de la rêverie Le beau Vicomte, qui restera insaisissable. Rodolphe, l’homme à femmes, vaniteux, vain et très sûr de lui même, qui, rassasié après deux ans d’un amour exalté qu’il avait sciemment éveillé chez Emma en se servant de tous les clichés romantiques qui nourrissaient l’imaginaire de la jeune femme, finit par l’abandonner de peur d’aller trop loin dans ses engagements . Léon, l’homme inconsistant et féminisé à l’extrême, d’une évidente lâcheté. UNE ŒUVRE RÉALISTE OU ROMANTIQUE ? L’imaginaire romanesque envahit la vie de belles femmes mariées qui s’ennuient mortellement, leur offrant une échappatoire à l’étroite vie provinciale aussi mesquine que réductrice par l’adultère, vécu toujours sur le mode de l’extra-quotidien et dont l’issue ne manque pas d’être fatale. La figure de la mère de Charles (l’autre Mme. Bovary) rappelle un peu la dépendance qui avait dans la réalité Flaubert de sa mère et sa sœur. Loin d’être seulement la critique d’une imagination enflammée, Madame Bovary présente les principaux éléments caractéristiques du réalisme. Tout d’abord, comme nous l’avons noté plus haut, Flaubert n’a pas inventé la trame de son récit, il l’a tirée d’un fait divers. Comme un journaliste, il a enquêté sur place pour mieux comprendre les personnages qu’il allait mettre en scène. Il a amassé des documents pour atteindre à l’exactitude : il a lu des traités de médecine pour connaître les symptômes d’un empoisonnement par l’arsenic avant de décrire l’agonie d’Emma. Il n’a pas hésité à consulter un avocat pour ne pas commettre d’erreurs dans les désordres financiers de son héroïne non plus que dans leur règlement. Flaubert se livre à un véritable travail de bénédictin. Afin d’assurer la cohérence interne de son récit, en ce qui concerne la localisation des événements, il va jusqu’à dessiner un plan d’Yonville. Un réalisme poétique « Madame Bovary, c’est moi ! ». Ce cri a été interprété de plusieurs manières. Peut-être faut-il y voir d’abord le désir de Flaubert de couper court à l’enquête sur ces sources, à la part réaliste de son œuvre, en rappelant utilement la part de l’écrivain dans sa création. Flaubert a coulé dans son œuvre ses propres inquiétudes, ses manières de penser, sa matière personnelle. DETAILS QUI EN DISENT BEAUCOUP Il est vrai que parfois il est aussi difficile de selectionner de passages de l’oeuvre, car les chapitres consitituent en eux-mêmes des vrais tableaux , de petits chefs-d’œuvre inclus dans une autre plus grande. Mais on pourrait commenter quelques-uns de ces détails comme par exemple : - Bouquet de fleurs d’oranger noué par des rubans de satin blanc. C’était un bouquet de mariée, le bouquet de l’autre, Emma le voit à l’entrée de la chambre conjugale de sa nouvelle maison. Ces notes que je vous propose peuvent servir pour guider notre débat, que vous ayez pu lire le livre en entier ou pas ce ne sera pas un empêchement pour pouvoir participer… --------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour en savoir plus Honoré de Balzac avait déjà abordé le même sujet dans La Femme de trente ans en 1831 sous forme de nouvelle-roman qui parut en 1842 dans l’édition Furne de la Comédie humaine, sans toutefois faire scandale. C'est en sa uploads/Litterature/ fiche-mme-bovary.pdf
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- Publié le Jan 24, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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