Deleuze/ Foucault - Le Pouvoir Beaucoup dentre vous ont suivi ses cours, à un

Deleuze/ Foucault - Le Pouvoir Beaucoup dentre vous ont suivi ses cours, à un moment ou à un autre, et ont été marqués p lui, et lont aimé. Je crois quun hommage à lui rendre, et celui quon peut lui rendre, cest relire ses livres pour en évaluer limportance, depuis la "Naissance de lhistoire ". Car je crois quil a fait réellement une uvre. Alors, à partir de maintenant, nous commençons comme la seconde partie de cette étude sur Foucault. Et la seconde partie, cest le deuxième axe de sa pensée, et ce deuxième a xe de sa pensée concerne le pouvoir. Il était exigé par le premier axe, qui concernait le savoir, et tout le trimestre précédent nous avons été comme amenés en effet à voir comm nt le domaine du savoir exigeait dans des conditions très précises une réponse qui dev ait venir dailleurs. Et nous avons juste pressenti que sans doute, cette réponse qu i devait venir dailleurs, elle ne pouvait venir que dune analytique du pouvoir, qu e dune analyse des rapports de pouvoir. Jessaye de résumer une fois de plus ce que n ous retenons de lanalyse précédente du savoir. - Le premier point cest que, les formations historiques se présentent comme des st rates, des formations stratifiées. On va voir peut-être que par rapport au problème du pouvoir, cette notion de strate ou de stratification, telle quelle apparait très r apidement au début de Larchéologie du savoir, prend une importance, prend une nouvell e importance par rapport au problème du pouvoir. Vous le sentez tout de suite, en tous cas il faut le sentir tout de suite, que la question ce serait : et le pouv oir lui, est-ce quil est stratifié ? Mais enfin, on en est pas encore là. Ces formati ons stratifiées se présentent comment ? Elles se présentent comme de véritables couches sédimentaires. Couches de quoi ? Couches de voir et de parler. Les paroles sentasse nt, les visibilités sentassent. Des couches de voir et de parler. - Deuxième point : ces couches font appel à deux formes : voir et parler, mais plus précisément, forme du visible et forme de lénonçable. Et chaque formation stratifiée est aite de lentrelacement de ces deux formes. Le visible et lénonçable, ou leur condition formelle, la lumière et le langage. - Troisième point : bien que ces deux formes sentrelacent pour constituer les form ations stratifiées, il y a hétérogénéité des deux formes. Ce sont deux formes irréductible ans commune mesure. Le visible nest pas lénonçable. Parler nest pas voir. Si bien que l ntrelacement des deux formes est une véritable bataille et ne peut être conçue que com me étreinte, corps à corps, bataille. Et finalement, pratiquement, est-ce que cest pa s ça qui intéresse Foucault et qui explique beaucoup de son style ? A savoir : tout se passe comme si pour lui il sagissait un peu dentendre sous le visible des cris, et inversement, arracher aux mots des scènes visibles. Des éclairs sous les mots, d es cris sous le visible, perpétuelle étreinte des deux . On la vu ça, à propos de Roussel , de Raymond Roussel, cest ça quil va chercher chez Roussel. Les éclairs, là, qui séchap t des mots, et chez Brisset - ô trotteur insolite, que Foucault commente, plus brièv ement quil commente Roussel - et chez Brisset, il va chercher des cris sous les m ots. Jouvre une parenthèse très rapide, parce que jen peu parlé de Brisset, du texte su r Brisset, mais.. Brisset, ce livre sur le langage, a de très curieuses opérations q uon aurait tort de prendre pour des exercices détymologie fantaisistes. Il y a une b ellespage de Brisset sur le mot saloperie. La démarche de Brisset... quest-ce quil n ous dit Brisset ? Il dit : et bien voilà, saloperie cest quoi ? cest sale, pas propr e, sale ; eau, e-a-u - car leau cest lorigine universelle, cest de là que sortent les grenouilles et nous sommes tous des grenouilles, cest la grande idée de Brisset), s al-o-prie, être pris. Ça veut dire que les captifs, dans la guerre, les captifs sont mis dans une espèce de... de terrain, humide, ils sont jetés dans de leau sale, les captifs sont mis dans leau sale : sale-eau-pris. Ils sont pris dans leau sale. Voi là. Vous voyez la démarche ? Le mot. Si cétait de létymologie, ce serait une misérable a e mais cest mieux que ça, du mot il va arracher une scène visible : le captif là qui ba igne dans une espèce de fosse avec de leau sale. Donc, et là-dessus, de cette scène vis ible, il arrache un cri : les vainqueurs, autour de cette fosse, crient normalem ent « saloperie ! ». Vous voyez, ils injurient les captifs. De ça, nouveau retour à une scène visible : saloperie devient salle-aux-prix. A savoir la salle, comme ici - a ux, a-u-x - prix, p-r-i-x. En effet, on ne se contente pas dinjurier, les vainque urs ne se contentent pas dinjurier les captifs en disant « saloperie », cest-à-dire tu e s pris dans leau sale, ils les achètent pour en faire des esclaves, ils les achètent dans ce qui est dés lors une salle aux (a-u-x) prix (p-r-i-x). Je marrête parce que d es comme ça, dans Brisset, ça na pas de cesse. Mais en quoi ce nest pas un exercice étym ologique ? Vous voyez, perpétuellement il part des mots, il en extrait une scène vis uelle, il bruite la scène visuelle. Le bruitage, le premier bruitage de la scène vis uelle, induit une autre scène visuelle, et il va opérer le bruitage de la seconde scèn e visuelle. Cest un procédé poétique très intéressant qui fait les plus belles pages de B sset et perpétuellement, il y a cette espèce dhistoire animée qui saute dun cri à une scè visuelle, à une visibilité, dune visibilité à un cri, ce pour quoi, évidemment, Foucault n pouvait pas passer à côté de Brisset. Donc, hétérogénéité des deux formes qui sont perpét nt en rapport de capture, détreinte, de corps à corps, lune avec lautre. - Mais, quatrième point, même si on dit, cest des rapports de bataille, comment le c orps à corps est-il possible, comment létreinte est-elle possible ? Puisque les deux formes sont irréductibles. Et lon a vu la réponse, au niveau de ce quatrième point, fin alement ça ne peut pas être autre chose que ceci la réponse, à savoir : il faut bien quil y ait un rapport entre les deux formes sans rapport, le visible et lénonçable, la lu mière et le langage. Il faut bien quil y ait un rapport entre ces deux formes sans rapport, dés lors le rapport ne peut venir que dune autre dimension. Cest une autre dimension qui va faire surgir le rapport dans le non-rapport des deux formes. Vo us voyez, si là jinsiste parce que ça va être très important pour nous, même avant quon renne quoi que ce soit - jai plus le choix, il faut que cette autre dimension soi t informelle et non stratifiée, sinon ce serait pas une réponse au problème. Ce nest pa s une réponse. Il faut que cette dimension soit une autre dimension que celle du s avoir. Et quelle se distingue du savoir entre autre chose par ceci : elle ne sera pas stratifiée, elle ne sera pas formelle. En dautres termes, attendez vous.. il n e peut pas y avoir de forme du pouvoir. Je veux dire, presque, il faut comprendr e abstraitement avant de voir concrètement. Et on a vu en dernier point, en effet : pourquoi et comment le savoir se dépassait lui-même vers une autre dimension. Et ça a été lobjet de notre dernière séance : comment le savoir se dépasse vers une autre dimen on ? Et la réponse à laquelle.. et cétait lanalyse sur laquelle on a terminé, de Azert. E lanalyse de cet exemple insolite, Azert, qui était comme la contribution propre de Foucault à côté des exercices de Roussel et des exercices de Brisset, ces très curieuse s pages de Foucault quand il sébat dans Azert Azert, en disant : mais voilà vous dema ndez un exemple dénoncé, je vous le donne : Azert. Et puis allez vous faire voir. Et bien, à mon avis, il savait où ça le menait. A savoir, ça le menait à lidée suivante que frontière, la distinction à faire, ne passe pas entre lénoncé et ce quil désigne, ni même e lénoncé et ce quil signifie. Mais alors entre quoi passe la frontière ? La frontière p se entre lénoncé et ce quil incarne, ou ce quil actualise. Et quest-ce quil actualise uest-ce que cest ça, cette frontière entre lénoncé et ce qui l actualise ? ... Lénoncé ar une régularité cest-à-dire est lanalogue dune courbe. Mais quest-ce que fait une cou ? Elle régularise des rapports entre points singuliers, uploads/Litterature/ foucault-et-le-pouvoir-de-gilles-deleuze.pdf

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