Français 2nde Bac Pro : Parcours de personnages : Mohammed Aïssaoui, L’affaire

Français 2nde Bac Pro : Parcours de personnages : Mohammed Aïssaoui, L’affaire de l’esclave Furcy, 2010. Séquence interdisciplinaire proposée par Robin Marchand et Olivier Vincent Comment la biographie d’un personnage historique « normalement » voué à l’oubli fait-elle résonner les interrogations d’un auteur, les interrogations d’une époque et la fin d'un « vaste monde » ? Séance 1 : « Les hommes ne naissent pas libres, ils le deviennent » (p.206). Dominante : Lecture Objectif : Découvrir l’auteur, son projet, le personnage, les horizons d’attente. Problématique : Comment l’auteur rend-il compte du parcours difficile du personnage à travers sa propre expérience ? Séance 2 : Comment faire une « histoire du silence » (Hubert Gerbeau) : plusieurs voix dans le récit. Dominante : Langue : point de vue et discours rapporté. Objectif : Comprendre la complexité de la situation d’énonciation dans ce récit de faits historiques, ses fonctions et/ou ses visées. Problématique : Quelles sont les différentes voix qui s’expriment dans ce récit de faits historiques ? Evaluation formative : « Je proteste contre l’atteinte portée à ma liberté » (p.53). Dominante : Ecriture / Langue Objectifs : Comprendre l'origine et les enjeux de l'affaire de l'esclave Furcy au regard de sa généalogie. Problématique : Comment l’histoire du premier empire colonial et la généalogie de Furcy permettent-elles d’éclairer le personnage et de comprendre sa détermination ? (nuances p.51) Séance 3 : Portraits de personnages, images d’une société avant le premier procès. Dominante : Lexique / Ecriture Objectif : Comprendre comment les personnages incarnent les tensions de la société coloniale et l’esprit d’une époque. Problématique : Pourquoi la demande légitime de Furcy ne peut-elle pas être entendue ? Séance 4 : « Qu'est-ce qui pousse un homme à tendre la main à un autre ? » (p.48) Dominante : Débat interprétatif / Lecture Objectif : Attitude : Se laisser interroger par les valeurs incarnées dans un personnage. Problématiques : Les héros littéraires d’hier sont-ils les héros d’aujourd’hui ? Qu'est-ce qu'un héros ? Séance intercalée EMC - Lettres / Histoire Séquence 2 – Séance 1 : Un monde ébranlé par des idées et par des écrits ; l'exemple des Lumières et de l'abolitionnisme Dominante : Oral Objectif : Découvrir l'implication des Lumières puis de la Révolution française dans le mouvement abolitionniste. Choix d’un texte à justifier et recensement d’arguments à présenter en défense de Furcy. Problématique : Comment les idées les Lumières ont-elles remis en question et mené à renverser les fondements d'une société ? Français 2ndeBac Pro - Objet d’étude : Parcours de personnages Mohammed Aïssaoui, L’affaire de l’esclave Furcy Séance 5 : « Nul n’est esclave en France » ? : Le procès en appel. Dominante : Lecture analytique / Langue Objectif : Comparer pour comprendre les plaidoiries des deux avocats en s'appuyant notamment sur le rôle des connecteurs spatiaux et temporels. Problématique : Le droit et la justice sont-ils synonymes ? Pourquoi l’appel se solde-t-il à nouveau par un échec ? Séance 6 : De l'exil à la cassation : Pourquoi ne pas se contenter de l'émancipation ? Dominante : Ecriture Objectif : Parcours de personnage : Montrer comment un personnage évolue depuis son apparition dans l’œuvre jusqu’à la fin en confrontant l'œuvre à deux options de mise en scène. Exprimer une préférence. Problématique : Parcours de personnage ou parcours d’auteur ? Dans ce récit de l’affaire de l’esclave Furcy qui occupe le devant de la scène ? Séance 7 : Le silence de la mère (La plaidoirie en cassation : la difficulté de libérer avant l'abolition). Dominante : Lecture expressive, questions de lecture. Objectif : Etudier la dernière plaidoirie et la mettre en perspective historique. Identifier les stratégies abolitionnistes avant l'abolition. En percevoir les résonnances actuelles. Problématique : Comment des hommes de loi « en avance sur leur temps » ont-ils mené un combat abolitionniste ? Séance 8 : Epilogue : « Sommes-nous responsables de nos pères ? » (p.213) Dominante : Ecriture : Atelier d’écriture inspiré de « La photo absente » (O. et M. Neumayer, 15 ateliers pour une culture de paix). Objectif : S’interroger sur l’engagement personnel, le sens et la forme des commémorations notamment dans le cadre de la journée de la mémoire de l’esclavage (10 mai). Problématique : Pourquoi et comment se souvenir de l’esclavage ? L’importance des traces, le rôle de l’imaginaire. Evaluation sommative type BEP (vers la fin d’année de Seconde): « Le récit absent » (Bergounioux) : Problématique : Quelle est l'importance de la trace en histoire (pour la connaître et pour l'écrire) ? Comment pallier son absence. Compétences de lecture (p.121-123) : l’extrait montre la complexité de la société, le problème de cette « histoire sans archives » et enfin donne des éléments de description caricaturaux transmis par les maîtres. Compétences d’écriture : écrire dans les "vides" de l'histoire en faisant un récit dans les dix années sans traces à Maurice avec deux choix de plans et en ayant recours aux sources documentaires de la séquence. Français 2ndeBac Pro - Objet d’étude : Parcours de personnages Mohammed Aïssaoui, L’affaire de l’esclave Furcy Séance 1 : « Les hommes ne naissent pas libres, ils le deviennent » (p.206). Problématique : Comment l’auteur rend-il compte du parcours difficile du personnage à travers sa propre expérience ? Objectif : Découvrir l’auteur, son projet, le personnage, les horizons d’attente. Extrait : [Avant-propos] (p.11-12) : Le 16 mars 2005, les archives concernant « L'affaire de I ‘esclave Furcy » étaient mises aux enchères, à l'hôtel Drouot. Elles relataient le plus long procès jamais intenté par un esclave à son maître, trente ans avant l'abolition de 1848. Cette centaine de documents - des lettres manuscrites, des comptes rendus d'audience, des plaidoiries - était de la plus haute importance et illustrait une période cruciale de notre histoire. Les archives poussiéreuses, mal ficelées, mal rangées, croupissaient au milieu de bibelots sans intérêt. Le commissaire-priseur les a attribuées à l'Etat pour la somme de 2100 euros. Quelques jours plus tard, toujours à l'hôtel Drouot, l'un des clichés du Baiser de l'Hôtel de Ville, immortalisé par Doisneau, était adjugé 155 000 euros. Les deux événements n'ont aucun lien entre eux. Et ce n'est pas le roman de deux amoureux sur le parvis d'une mairie qui vous sera conté ici, mais l'histoire de l'esclave Furcy qui, à trente et un ans, un jour d'octobre 1817, dans l'île de la Réunion que l'on appelle alors île Bourbon, décide de se rendre au tribunal d'instance de Saint-Denis pour exiger sa liberté. Au nom de la justice. Il tient, serrée dans sa main, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Ce procès durera vingt-sept ans. Après de multiples rebondissements, il trouvera son dénouement le samedi 23 décembre 1843, à Paris. Malgré un dossier volumineux, et des années de procédures, on ne sait presque rien de Furcy, il n'a laissé aucune trace, ou si peu. J'ai éprouvé le désir - le désir fort, nécessaire, impérieux - de le retrouver, et de le comprendre. De l'imaginer aussi. Extrait : chapitre 3 (p.23-24) : « L'affaire de l'esclave Furcy » contre Joseph Lory est née peu de temps après cette douce nuit sur l'île Bourbon. Elle a commencé au tribunal d'instance de Saint-Denis, et s'est achevée vingt-sept années plus tard, fin 1843, à la Cour de cassation, à Paris. Ce qui est tout simplement inimaginable quand on sait qu'un esclave n'avait pas le droit d'assigner directement son maître en justice. Je ne connais pas grand-chose de Furcy, mais je sais que je l'attendais, je l'ai cherché, même. Il faut fouiller dans les « souterrains de l'Histoire ». Cette expression d'Hubert Gerbeau, l'un des rares universitaires à s'être penché sur le sort de Furcy, me plaît beaucoup. Et c'est dans ces souterrains que j'ai rencontré Furcy. Dans ces archives laissées presque à l'abandon. Je reviendrai sur les circonstances extraordinaires qui m'ont amené à les découvrir. Depuis mars 2005, Furcy ne m’a jamais quitté. Il m'accompagnait dans mes balades, dans mes rêveries, le jour, au milieu de la nuit, jusque dans mon sommeil. Je marchais de longues heures en l’ayant à l'esprit. Les photocopies des documents restaient en permanence dans mon sac. J'avais peur de les perdre. Je les ai lues et relues une centaine de fois. J'ai mené une longue enquête comme s'il avait disparu hier, comme si je pouvais le retrouver vivant. Dès que je découvrais un élément nouveau, si mince fût-il – un lieu où il était passé, une phrase se référant à lui... – mon cœur se mettait à battre plus vite. Puis, je tentais de retrouver mon calme. Je me consolais des chagrins du monde en pensant à lui. Je puisais quelque force dans son courage et sa patience. Je m'habituais à sa présence. Et il m'arrivait de m'adresser à lui. J'ai cherché à comprendre ce qui pousse un homme à vouloir s'affranchir. J'ai voulu rompre, à ma manière, ce long silence dans lequel il était maintenu. Questions : 1. Qui est Furcy et de quelle manière l’auteur l’a-t-il « rencontré uploads/Litterature/ francais-2nde-bac-pro-parcours-perso-aissaoui-furcy-o-vincent-r-marchand.pdf

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