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1 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. Baccalauréat général Session 2022 Épreuve : Epreuve Anticipée Durée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 3 PROPOSITION DE CORRIGÉ 2 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. Vous traiterez, au choix, l’un des deux sujets suivants : 1- Commentaire (20 points) Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle Vous commenterez le texte suivant : Sylvie GERMAIN (née en 1954), Jours de colère, Chants, « Les frères », 1989. Situé dans un passé indéterminé, le roman de Sylvie Germain Jours de colère prend place dans les forêts du Morvan. Le texte suivant est extrait d’un chapitre intitulé « Les frères ». Il présente les neuf fils d’Ephraïm Mauperthuis et de Reinette-la-Grasse. Comment, en ancrant ses personnages dans un terroir forestier ancestral, Sylvie Germain parvient-elle à les mener de l’animal à l’humain ? I – Quand la forêt « fait » les hommes 1) Le Minéral Ici, aux forêts est dévolu un rôle de création, d’enfantement des hommes présentés puisque ce sont elles qui « les avaient faits à leur image ». Les neuf frères sont des autochtones au sens premier, c’est-à-dire tirés de leur propre terre. Et c’est, avant même la forêt, le minéral qui les engendre car ce « sol commun » est un « socle » de « granit » dont le rose, dont leur peau a la couleur, est dit « vieux de millions de siècles ». Cependant, si ce rose est tendre, le sol se caractérise par sa « dureté ». Le silence est d’une profondeur et d’une opacité minérales, c’est celui de la « roche ». Cette rudesse est matérialisée par des phrases nominales (« A leur puissance, leur solitude, leur dureté »). Le paysage a donc déteint sur eux en quelque sorte. 2) Le Végétal Le végétal est celui que permettent les pierres, ce sont « des herbes, des fougères et des ronces », rien donc de doux mais plutôt une rudesse, une résistance qui s’accorde à la roche. Les forêts sont moins présentes ici pour la hauteur et la splendeur de leurs arbres que ce qui se trouve à portée de vue, restreignant l’espace au ras de la terre, comme en focalisation interne : ce sont aussi les « fruits », les « végétaux » et les « baies sauvages », rien donc d’une Nature aimable, pas de locus amoenius, mais au contraire un espace utilitaire où se nourrir. Ces hommes vivent par et de la forêt. Le fait qu’aucun nom de plante ne soit explicitement cité donne une sorte d’enfermement dans l’utilitaire : il s’agit seulement de reconnaître la plante dont on peut se servir. 3) L’Animal Les bêtes citées sont celles qui « gîtent dans les forêts », elles sont identifiées par leur « chair » car ce sont surtout des pourvoyeuses de nourriture. L’énumération retient « les renards, les chats sauvages, les chevreuils » et plus loin « les sangliers ». Les frères présentés sont donc des chasseurs, cueilleurs de baies, à l’image des premiers hommes préhistoriques. Ils ne semblent pas avoir évolué depuis. II – Entre voix et silence 1) Le chant Le chant qui les désigne est partagé avec celui des arbres par l’adjectif « même » : « Un même chant les habitait, hommes et arbres ». Il ne s’agit pas de paroles articulées ni de 3 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. musique, et ce chant est difficile à définir, plutôt à l’image de la vie sauvage qui les met en mouvement, les anime, et les fait agir. C’est l’anima, ce qui leur tient lieu d’âme en quelque sorte. Ce chant n’est pas humain, c’est le bruit comparé au silence. Il n’est même pas musical, c’est un « chant sans mélodie », l’expression d’un souffle, d’une respiration, d’une existence. 2) Le silence Car ce qui surprend, c’est le silence auquel ce « chant » se heurte, auquel il est « confronté ». La voix est une lutte contre le silence, comme la vie primitive contre la mort. Le silence est celui de la Nature, et de sa suite cyclique d’événements sur lesquels se module le chant, « heurté comme les saisons ». Or, si le chant est brutal face à ce silence, c’est que les saisons sont caractérisées par leur immobilité rude : « étés écrasants » et « longs hivers pétrifiés ». La neige comme la chaleur ont pris leurs caractéristiques à la pierre : l’une pétrifie (c’est- à-dire « change en pierre ») quand l’autre écrase. 3) La colère Le « chant » est fait de « cris, de clameurs, de résonances et de stridences », c’est-à-dire qu’il exprime avant tout la disharmonie de la colère : « tout en eux prenait des accents de colère, même l’amour » Et les « joies » sont elles aussi mises sur le même plan. La colère est le signe d’une vie rythmée par la brutalité, la rupture, la rudesse. III – Le miroir 1) Chemins de bêtes Les vies de ces hommes ressemblent aux « chemins de bêtes » qu’ils suivent : ces « sentiers qui sinuent entre les arbres, les ronciers et les taillis » sont le symbole d’autant de vies au ras du sol, cela étant mis en valeur par le choix de ne citer qu’une végétation de sous-bois, par des noms génériques. Il s’agit surtout d’un décor à leur quotidien. 2) Un héritage ancestral Vivre en forêt nécessite cependant une connaissance, qui s’ancre « depuis toujours », dans un temps indéfini marqué par le choix de l’adverbe, qui puise sa source aux sources de la vie, au-delà du souvenir. Le verbe « connaître » est répété : on lit une insistance dans la répétition de « ils connaissaient ». Il est aussi dit d’eux qu’ils mènent cette vie « depuis l’enfance », et le comparatif « davantage que » met l’accent sur « les arbres » parmi lesquels ils ont « été élevés ». 3) L’ouverture spirituelle et céleste/l’ouverture au monde Mais cette connaissance du terroir, du territoire, par l’usage qui en est fait, essentiellement celui de se nourrir pour subsister, s’ouvre sur une éventualité spatiale, et spirituelle. En effet, Sylvie Germain établit une correspondance entre « tous les chemins que dessinent au ciel les étoiles et tous les sentiers qui sinuent entre les arbres ». Le « tous » hyperbolique fait ici figure d’insistance. Cet « écho » est celui des pèlerins en route vers Compostelle. Le lien de correspondance entre les hommes et les bêtes s’ouvre alors aux « étoiles ». Cette soudaine expansion correspond à la dernière phrase, qui opère comme un retour en arrière de la présentation avec des noms propres (« Ephraïm Maupertuis et Reinette-la-Grasse »), mais surtout une mention de l’étroitesse et de la pauvreté qui laisse augurer de l’expansion personnelle de chacun de ces frères issus de la forêt, dans un monde plus large, vers l’humanité. 4 Propriété exclusive de Studyrama. Toute reproduction ou diffusion interdite sans autorisation. 1- Dissertation (20 points) Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle Sujet A Œuvre : Victor Hugo, Les Contemplations, livres I à IV Parcours : les mémoires d’une âme. Les livres I à IV des Contemplations ne sont-ils qu’un chant intime ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur les livres 1 à 4 des Contemplations, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé, et sur votre culture personnelle. Introduction : Rappeler que Les Contemplations sont les « mémoires d’une âme », c’est-à-dire une sorte d’autobiographie poétique. Les chants I à IV constituent la première partie, intitulée « Autrefois ». Cette partie s’arrête avec la mort de sa fille Léopoldine, en 1843, après quoi une nouvelle partie s’ouvre, intitulée « Aujourd’hui ». Les livres I à IV des Contemplations ne sont-ils qu’un chant intime ? I- Une première partie pourrait s’intéresser à ce que ce recueil a d’intime, en axant cette intimité sur les moments où l’auteur parle de sa jeunesse et ses premières amours (« La coccinelle », « Vieille chanson du jeune temps »), puis sur sa vie de poète (« La Vie aux champs »), et même des revendications plus personnelles qui tiennent d’une certaine philosophie personnelle de la vie (« L’araignée et l’ortie »). II - Dans une deuxième partie, on pourrait relever l’ouverture du cercle de cette intimité à la vie de famille, en particulier les souvenirs avec Léopoldine (« Elle avait pris ce pli », « A Villequier »). Cette partie permettrait une transition sur la douleur du deuil, lisible dès le poème inaugural (« A ma fille ») et dans d’autres comme « Demain dès l’aube » par exemple. III – Enfin, une troisième partie permettrait de voir les livres I à IV des Contemplations comme autre chose qu’un écrit seulement intime, car Victor Hugo y parle de uploads/Litterature/ francais-anticipee-1.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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