--------------- Association Manambina --------------- Titre I L’HISTOIRE DES MO
--------------- Association Manambina --------------- Titre I L’HISTOIRE DES MOTS I. L’ÉTYMOLOGIE 1 --------------- Association Manambina --------------- Tous les mots ont une histoire. Ils ont traversé les époques et ont évolué au fil des siècles. L’étude de leur histoire s’appelle l’étymologie. QU’EST-CE QUE L’ÉTYMOLOGIE ? L’étymologie étudie l’origine des mots. Venant du grec etumologia, le mot « étymologie » signifie « le vrai sens d’un mot ». L’étymologie consiste à établir des relations entre un mot et son étymon, c’est-à-dire le mot duquel il vient, son ancêtre en quelque sorte. À QUOI SERT L’ÉTYMOLOGIE ? L’étymologie permet souvent de comprendre le sens des mots d’aujourd’hui, et de retracer leur histoire afin de saisir leur sens dans certaines utilisations (on peut aussi dire : dans certaines « acceptions »). Par exemple, le mot français « rien » vient du mot latin res, qui signifie « quelque chose », c’est-à-dire le contraire de ce qu’il signifie aujourd’hui en français ! Mais c’est cette étymologie qui permet justement de comprendre des expressions comme « trois fois rien » ou « un petit rien ». II. LES RACINES ARABE Des mots de la langue arabe s’introduisent, souvent par l’intermédiaire de l’italien, avant le XIIe siècle avec le commerce entre les régions méridionales de la France (langue d’Oc) et les pays d’Afrique du Nord et du Proche Orient, puis par la suite avec les croisades. Les termes empruntés à l’arabe sont des termes relatifs à la médecine, aux mathématiques, vocabulaire culturel, etc. Quelques mots venant de l’arabe : zéro, chiffre, tarif, magasin, sucre, toubib, alchimie, sultan, smala, récif, nuque, girafe, etc. HÉBREUX Les emprunts à l’hébreu sont essentiellement des termes religieux. Certains mots, à l’origine religieux, se sont même laïcisés en français. Quelques mots venant de l’hébreu : amen, alléluia, hosanna, messie, Satan, tohu-bohu, etc. GAULOIS Il ne reste que très peu de mots gaulois (entre 100 et 150). Peu ont survécu à la conquête romaine et à la romanisation de la Gaule. Le Gaulois a laissé cependant quelques termes ruraux. Quelques mots gaulois : charrue, soc, chemin, braguette, mouton, miel, etc. 2 --------------- Association Manambina --------------- Les racines grecques et latines LATIN La plupart des mots français viennent du latin. Les mots sont passés naturellement du latin populaire parlé en Gaule romaine à l’ancien français puis au français moderne. Mais le français a également puisé, au Moyen Âge, des termes latins pour notamment le vocabulaire ecclésiastique et théologique puis pour le vocabulaire scientifique. Les termes empruntés au latin sont des termes abstraits, scientifiques ou techniques. Quelques emprunts au latin : aimer, louer, père, mère, boire, dormir, veto, action, etc. GREC Le français emprunte dès le XVIe siècle des termes au grec, souvent par l’intermédiaire du latin. Les termes empruntés au grec sont des termes relatifs aux sciences, à l’humanisme, à la philosophie, à la médecine, à la poésie, etc. Quelques emprunts au grec : phrase, thèse, mythe, politique, etc. III. LES PRÉFIXES ET SUFFIXES DES MOTS A-LA DÉRIVATION Les préfixes et les suffixes sont des éléments qui s’ajoutent au radical, c’est-à-dire à la partie fixe (la racine) d’un mot et forment des mots dérivés nouveaux, et des sens nouveaux. Les mots composés d’un radical, d’un préfixe et/ou d’un suffixe s’appellent des mots dérivés. 3 PRATIQUE n° 1 1-toubib. Que signifie ce mot ? De quelle racine vient-il ? Donnez deux synonymes à ce mot. 2- “cessez ce tohu-bohu!”. Traduisez cette phrase autrement pour être plus claire. 3-Donnez le sens étymologique du mot « démocratie » RÉPONSE n° 1 1-Une personne qui exerce la médicine. Il vient de la racine arabe. Docteur, Médecin. 2-Arrêtez ce désordre bruyant (racine hébreux) 3- Du grec dêmokratia, dêmos, « peuple » ; kratein, « gouverner », c’est-à-dire un système politique dans lequel la souveraineté procède de l’ensemble des citoyens. --------------- Association Manambina --------------- Ex : A partir du verbe « porter », l’addition de préfixe et de suffixe donne : exporter, exportation, inexportable. Un radical peut recevoir à la fois un ou plusieurs préfixes et suffixes. Ex : inaptitude (apte) préposition (pose) reverdir (vert) ininflammable (flamme) B-LES PRÉFIXES Élément lexical à l'initiale qui modifie le sens (d'un mot). Les préfixes précèdent le radical. Ex : dire redire connu inconnu ordinaire extraordinaire QUELQUES PRÉFIXES ET LEURS SENS → dé-, il-, in-, mal- ajoutés à des mots créent des mots dérivés de sens contraire : déraisonnable, illimité, inapproprié, malhonnête sont les contraires de raisonnable, limité, approprié, honnête. → a-, an- ajoutés à des mots signifient « sans » ou « qui n’est pas » : aphone signifie « sans son » et analphabète « qui n’est pas alphabétisé ». → di(s)- signifie « deux » : diptère (deux ailes), distique (deux vers). → dia- signifie « à travers » : diamètre (« ligne qui traverse un cercle »). → ex-, e-, ef-, es- signifient « hors de », « enlever », « ôter » : expatrier (être « hors de sa patrie »), étêter (« enlever la tête »), effeuiller (« ôter les feuilles »), essouffler (être « hors de souffle »). → extra- signifie « hors de » : extraordinaire (« hors de l’ordinaire »). → inter- signifie « entre » : interactif (« qui permet une action entre plusieurs personnes ou éléments »). → mé(s)- signifie « mal » : médire (« dire du mal de »), mésaventure (« une mauvaise aventure »). → néo- signifie « nouveau » : néophyte (« novice », « personne qui est nouvelle dans un domaine »). → para- signifie « à côté de, contre » : parasol (« contre le soleil, qui protège du soleil »), parascolaire (« à côté du scolaire, qui est lié au scolaire »). → péri- signifie « autour de » : périmètre (« zone qui est délimitée »). → poly- signifie « plusieurs » : polycopié (« qui est reproduit en plusieurs exemplaires »). → post- signifie « après » : postdater (« dater avec une date ultérieure, future »). 4 --------------- Association Manambina --------------- NB : Le préfixe ne change pas la nature du mot. Par exemple, un verbe auquel on ajoute un préfixe donne un dérivé qui est lui-même un verbe. On peut aussi transformer, grâce à des préfixes, un mot en son contraire : avec le préfixe dé- : raisonnable / déraisonnable avec le préfixe dis- : proportion /disproportion avec le préfixe il- : logique / illogique avec le préfixe in- : achevé / inachevé avec le préfixe mal- : heureux / malheureux avec le préfixe mé- ou mes- : content / mécontent avec le préfixe in- (et ses variantes im-, il-, ir-) : inexact, impoli, illégalité, irrégulier. Il existe également des couples de préfixes de sens contraires : en- / dé- (embarquer, débarquer) in- / ex- (inhaler, exhaler ou immigrer, émigrer) intro- / extra- (introverti, extraverti) sous- / sur- (sous-estimer, surestimer) C-LES SUFFIXES Élément, sémantique ou non, ajouté à un radical pour former un nouveau mot dont il peut modifier la catégorie grammaticale ou le sens. Les suffixes sont des terminaisons nouvelles ajoutées au radical. Il existe : -des suffixes de noms Ex : bavardé bavardage Reporter reportage -des suffixes d’adjectifs Ex : manger mangeable Malade maladif, maladive -des suffixes de verbes Ex : tournoyer Mais d’autres suffixes ajoutent une nuance au mot de base et peuvent déprécier le sens de mot (suffixe péjoratif). Ex : petite petitesse étroit étroitesse Ils peuvent également être diminutifs. Ex : tarte tartelette QUELQUES SUFFIXES ET LEURS SENS → -able, -ible, -uble expriment la « possibilité » active ou passive : durable (« qui peut durer »), flexible (« qui peut fléchir, être souple »), soluble (« qui peut se dissoudre »). 5 --------------- Association Manambina --------------- → -ais, -ois signifient « qui habite » : français (« qui habite la France »), Bruxellois (« qui habite Bruxelles »). → -ard exprime quelque caractère péjoratif : un vantard (« qui se vante en embellissant la réalité »). → -et, -elet sont l’expression d’un diminutif : osselet (« petit os »), maigrelet (« petit maigre »). → -eur, -eux sont l’expression d’un caractère : courageux (« qui a du courage »), rageur (« qui manifeste de la rage »). → -issime est une marque du superlatif : sérénissime (« d’une immense sérénité »), grandissime (« très grand »). → -ifier signifie « rendre » : solidifier (« rendre solide »). NB : - Un suffixe, quant à lui, peut changer la nature du mot. On peut, par exemple, former avec l’adjectif « heureux », l’adverbe « heureusement ». - On compte en français usuel une soixantaine de suffixes. Parmi eux, certains se sont spécialisés dans la formation des verbes (-er, -ir, -iser, -fier), les deux derniers sont très utilisés pour les verbes récents (américaniser, marginaliser, pasteuriser, russifier, vitrifier, etc.). "-ment" s'est presque totalement spécialisé dans la formation des adverbes (lent = lentement, clair = clairement, etc.). D-QUELQUES PRÉFIXES ET SUFFIXES D’ORIGINES GRECQUES ET LATINES D’origines latines Cide : qui tue uploads/Litterature/ francais.pdf
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- Publié le Fev 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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