Li Croejhete Walone Contribution à une grammaire de la langue wallonne Lorint H
Li Croejhete Walone Contribution à une grammaire de la langue wallonne Lorint Hendschel Rivoeyou et ramîdré pa Djan Cayron et Pablo Saratxaga 2001, 2012 modêye 0.2.12 2 Copyright c ⃝2001, 2012 Lorint Hendschel, Djan Cayron et Pablo Saratxaga. lorintHendschel@skynet.be, jean.cayron@gmail.com, pablo@walon.org Permission est accordée de copier, distribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la Licence de Documentation Libre GNU (GNU Free Documentation Li- cense), version 1.1 ou toute version ultérieure publiée par la Free Software Foundation; sans Sections Invariables; sans Texte de Première de Couverture ni de Quatrième de Couverture. Une copie de la présente Licence est incluse dans la section intitulée « Li- cence de Documentation Libre GNU ». 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(Deprêtre 1942) Creûjète n.f., abécédaire, petit livre contenant l’alphabet pour enseigner à lire aux enfants ; nos vieux abécédaires étaient tous précédés d’une creûjète, une petite croix, ce qui indiquait que la leçon commençait par le signe de la croix ; par extension l’alphabet lui-même; le commencement de quelque chose : i n’ enn’ est nin co al creûjète, il ne sait pas encore lire ; i n’ enn’ est co k’ al creûjète, il commence à lire. Po z’aprinde li creûjète, / I faleûve bin trwès mwès, / Et po sawè spèli / Au mwins chî mwès après. (Quinaux). (Pirsoul 1934) Croejhete [köø :ZEt] f., petite croix f ; petit croisement m ; livre de lecture élémentaire m, abécédaire m, grammaire f ; i n’ sait nén ddja s’ ∼: c’est un véritable ignare, il n’a aucune base. (Bauthière et al. 2009) 4 Présentation Le présent ouvrage constitue la deuxième édition de la « Croejhete walone » de Lorent Hendschel, publiée sur internet en 2001. Les auteurs ayant réalisé cette deuxième version ont tenté d’adapter cet ouvrage de référence, fondateur de la normalisation du wallon aux évolutions et recherches ayant eu lieu au cours de cette dernière décennie, tout en restant fidèle à l’original. Que Lorent Hendschel soit remercié pour ce travail inestimable qu’il a offert aux wallons d’aujourd’hui et de demain Plusieurs grammaires wallonnes ont déjà été publiées : ouvrages de type « ma- nuels » ou « précis » (notamment Bastin 1965, Bertrand 1962, Coppens 1959, Fabry 1951, Léonard 1952, Viroux sd, etc.), études morphologiques(notamment Bastin 1909, Grignard 1908), sans oublier les parties grammaticales des cours de wallon publiés entre autres par les comités « Walon è scole » dans toutes les régions et enfin les an- nexes morphologiques et syntaxiques plus ou moins étendues à glaner dans les mo- nographies dialectales voire certains ouvrages littéraires. Les ouvrages de L. Remacle (Remacle 1952, Remacle 1956, Remacle 1960) doivent être mis à part pour leur am- pleur, leur richesse et leur exigence méthodologique. Le présent ouvrage se veut plutôt de type « manuel » mais il a quelques traits ori- ginaux. Par rapport aux ouvrages existants, sa première particularité est de tenter une description du wallon et non d’un de ses dialectes en particulier. La deuxième est de tenter une description qui soit ouvertement fondée, pour l’essentiel (mais pas exclusi- vement), sur une forme précise de la langue : la littérature wallonne contemporaine. Le troisième but fixé est de penser autrement l’opposition à mon sens souvent factice entre grammaire « prescriptive » et grammaire « normative ». Enfin, un effort a été fait pour éclaircir les nombreux a priori, trop souvent passés sous silence, qui sous-tendent toujours ce genre d’ouvrage. Du cumul à l’harmonisation : vers un premier tri des formes Ce travail a commencé par une « simple » accumulation des données exposées dans les grammaires déjà publiées. Il s’est évidemment avéré nécessaire d’harmoniser autant que possible la terminologie utilisée et d’uniformiser la répartition de la matière en différents thèmes. La répartition utilisée ici est très classique et fondée essentiellement sur la notion 5 6 de classes de mots (adjectifs, noms, verbes, etc.). Toutefois, à plusieurs endroits, des préoccupations fonctionnelles rompent cet agencement, ce qui permet de regrouper des mots qui, quoique n’appartenant pas à la même classe, peuvent jouer des rôles comparables (p. ex. les introducteurs, les chiffres, les conjonctions de coordination, etc.). Du point de vue de la matière étudiée, il est également apparu que si tous les ou- vrages consultés se présentent comme des « grammaires wallonnes », ce qu’on entend par « wallon » est parfois tellement différent (témoignages oraux ou littéraires ou... absents ; littérature ancienne ou langue moderne, etc.) qu’une simple accumulation des données existantes n’était pas possible : il fallait que le champ propre du présent ou- vrage soit mieux circonscrit (voir ci-dessous « La matière étudiée ») ; il fallait en outre expliquer en quoi on peut être autorisé à parler « du » wallon pour en faire une gram- maire (voir Qu’est-ce que le wallon ?, p. 21). La matière étudiée Dans plus d’une grammaire, les auteurs se contentent de donner le nom de la langue à laquelle l’ouvrage est censé s’appliquer (grammaire française, grammaire du wallon liégeois, grammaire aclote, etc.). Or une grammaire du wallon de Namur s’appuyant uniquement sur des enregistrements oraux débouche sur une description qui peut être, sur certains points, très différente d’une grammaire décrivant les textes revus et corrigés par une association littéraire de la même région. Une langue, quelle qu’elle soit, n’a de forme concrète que dans une série de « lectes », c.-à-d. de variantes, notamment géographiques (dialectes), sociales (sociolectes) et dia- chroniques. Cet ouvrage se limite à décrire : – Les formes écrites de wallon, appelées ici « littérature ». Il faut comprendre litté- rature dans le sens très large de « texte publié » : non seulement la littérature au sens propre, mais aussi la bande dessinée, la chanson, des transcriptions d’eth- notextes, des traductions, des textes non littéraires, etc. Les textes en prose sont généralement privilégiés : sur bien des points, la poésie aurait pratiquement be- soin de sa propre grammaire. Quant au choix des auteurs, volontairement éclectique, il n’était pas seulement dicté par le caractère « reconnu » de leur œuvre, ni par les qualités littéraires qui leur sont généralement prêtées. Ce qui a aussi retenu mon attention, c’est la diffusion des œuvres. On trouvera ainsi, à côté de prosateurs classiques tels que A. Laloux ou J. Calozet, beaucoup d’auteurs publiés dans des anthologies bien diffusées (p. ex. Scrîre), des revues, des calendriers, des groupes de rock dont les CD sont distribués en dehors des circuits wallons habituels, etc. (voir Index des auteurs, p. 325). L’accent est donc mis sur le wallon comme il se voit, et non (seulement) tel qu’il devrait être... – Le wallon contemporain : les échantillons littéraires sont essentiellement choisis dans le siècle qui vient de s’écouler, avec une préférence pour les textes plus récents. L’un ou l’autre auteur cité a néanmoins produit son œuvre dans les an- nées 1930. Les très rares cas où des auteurs encore antérieurs sont cités sont 7 nettement distingués. À l’édition originale, des exemples récents repris dans la littérature de ce début de 21e, souvent en orthographe normalisée, ont été ajoutés. Ils témoignent de l’évolution encore en cours de la langue wallonne. – Toutes les variantes géographiques ou dialectales. Une indexation des variantes est toutefois nécessaire pour organiser la matière. Le plus souvent, les formes sont réparties en « formes de référence » ou formes types (voir plus bas), « formes régionales » (c.-à-d. celles de quatre dialectes jugés représentatifs : Liège pour l’est-wallon, Namur pour le centre-wallon, Charleroi pour l’ouest-wallon et Bas- togne pour le sud-wallon) et des « formes locales » qui reprennent toutes les autres formes connues de l’auteur. Cette délimitation de la matière n’est pas absolue : des exemples sont parfois tirés de la poésie, de la littérature ancienne, d’échantillons oraux, d’autres langues régionales ou du français à des fins de comparaison, etc. En outre, en plus des exemples littéraires, de nombreux exemples forgés sont utili- sés (tous ceux qui ne sont pas précédés de la mention explicite « Ex. lit. »). Ils sont de l’auteur ou repris d’autres grammaires, et apparaissent quand la littérature n’offrait pas d’exemple, ou pas d’exemple clair et concis, d’un aspect grammatical déterminé. À partir du moment où la matière était circonscrite et où les exemples concrets ont uploads/Litterature/ grammatica-della-lingua-vallone-pdf.pdf
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- Publié le Nov 10, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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