-1Histoire des Littératures Scandinaves I. Pourquoi la fiction ? Question de l'

-1Histoire des Littératures Scandinaves I. Pourquoi la fiction ? Question de l'intertextualité dans la littérature scandinave : ne pas réduire les spécificités nationales à un tronc commun mais il existe bel et bien des points communs. Le modernisme est né pour la Scandinavie chez les suédophones de Finlande. Diversité des langues, nations distinctes, expressions différentes. Identités nationales, linguistiques ? Mais héritage commun ; littérature islandaise médiévale (Revendication de supériorités nationales, attribution des sources islandaises, de l'héritage viking (gothicisme).), littérature norvégienne/danoise (Danemark a politique danisante, blocage de toute activité littéraire chez les Norvégiens jusqu'au début du XXe siècle) et évolution commune : passages historiques littéraires quasi simultanés dans les pays, mouvements littéraires communs. Questions fondamentales de la littérature, existentielles, qui donnent une immortalité à une oeuvre, franchissant le temps et les frontières. Détails qui peuvent rendre une histoire ou un personnage universel. Émotions communes, faiblesses communes > articulation entre le général et le particulier. Les textes à volonté factuelle, objective, pourraient être a priori écartés de la littérature. Perspective de jeu entre le réel et l'imaginaire. Définition de Kafka : sur une terrasse à Zurich, homme qui fait le geste de boire un verre, raconte quelque chose qui a tout du réel, mais auquel il manque un élément, un maillon, qui crée la possibilité de la fiction. Intérêt pour définir la littérature réaliste. "Entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, c'est l'art littéraire." Nabokov, Conférences sur la littérature. Ce maillon serait non l'existence du fait raconté, mais l'implication du lecteur dans le texte, objet inerte. Qu'est-ce que la fiction, est-ce qu'elle peut avoir valeur de vérité ? Comment des écrivains peuvent-ils toucher et concerner des lecteurs de tous temps, sur un sujet précis ? Comment un mensonge peut-il générer de réelles interrogations, voire un débat social dans le cas d'un auteur engagé ? Par rapport au texte de Le Clézio. Matérialité de la littérature, relation physique avec l'objet. Notion d'engagement des auteurs de la littérature scandinave essentielle. II. Le Miracle islandais Edda en prose, Snorri Sturluson. Avant l'an mil, littérature antérieure orale. Oeuvre récurrente dans toue la littérature scandinave. Référence dans un souci identitaire à la culture "gothique", époque médiévale scandinave, spécifiquement islandaise. Partage d'une certaine vision, conception du monde. Éléments qui vont acquérir le statut de canon identitaire, jeu d'échos. Littérature la plus raffinée de l'époque médiévale : le miracle islandais. Quantité d'ouvrages, qualité, style, complexité ; dans deux villages d'Islande entre le XIIe et le XIVe. > La littérature norroise. Selon nos connaissances, les écrivains de l'époque étaient des prêtres, seuls formés pour l'écriture et ayant accès au matériel. Écriture de textes à connotations païennes, mythologie nordique. De fait pas de réelle incompatibilité entre les textes du christianisme et la mythologie. Une des premières littératures en langue vernaculaire : réelle volonté poétique. Écriture en prose et en vers (poésie scaldique, l'Edda poétique). Grands pans de la mythologie germanique. T races écrites antérieures à l'an mil : Inscriptions runiques ; alphabet futhark (textes de lois, actes de propriété, quelques mentions marginales sur des récits ou de la magie). Poésie scaldique raffinée et sophistiquée > probablement existence d'une complexe littérature orale antérieure, longue et riche. Statut officiel de la poésie : les Scaldes. Fonction sociale de la poésie, commémorations, louange du roi ou du jarl. Diversité de l'activité poétique. 4 vers, pas de rimes, prosodie rythmée par l'allitération, schéma métrique complexe. Les sagas, textes en prose (sögur, dérivé du terme segja, dire, raconter, rédiger l'histoire). T radition de lectures à voix haute. Intertextualité avec poèmes scaldiques. Hauts faits de personnages "historiques" (contexte familial, antécédents et descendants) = sögurligir = digne de donner matière à saga. Différents types de sagas : - des Islandais - royales - légendaires - de chevaliers. Thèmes des sagas : - vision de l'homme, de la vie et du monde. - Famille et honneur. - Le Destin, moteur de l'action. Le héros prend connaissance de son destin (connais-toi toi- même). Il l'accepte sans révolte ni déploration (deviens toi-même). Il l'assume contre vents et marées (sois toi-même). > Vision. - La vengeance. Les Eddas : - L'Edda poétique 35 poèmes composés entre le Xe et le XIIIe. Islande, Norvège et Groenland. - L'Edda en prose Snorri Sturluson au XIIIe. Explication de texte de l'Edda poétique + manuel de versification. - L'Hattatal, exercice de style. - Le Skaldskaparmal, cours, traité poétique. - la Gylfaginning, présentation de la mythologie scandinave. T echniques de poésie réutilisées dans de nombreux ouvrages. Snorri Sturluson (1171-1241). Juriste réputé, poète scalde, président de l'Allthing (Narrateur de la Loi), récite la loi au peuple et l'interprète. Rédige la Heimskringla vers 1225 ; 1212-1214, invité du roi Hakon de Norvège. Assassiné par ce dernier en 1241. Fondement de la poésie norroise. Recueil mythologique le plus complet. Porte ouverte sur l'imaginaire des peuples scandinaves. Hypertextes de l'Edda : Willy Sørensen, Ragnarök (modernité/tradition). T étralogie de Wagner. J.R.R. T olkien Age Of Conan MMORPG > Résonances dans la culture anglo-saxonne, germanique, voire européenne. III. La Naissance des Littératures nationales Georg Stiernhelm, Hercules. Du XVIe au XVIIIe, construction littéraire en parallèle du reste de l’Europe. Rupture de la littérature scandinave au XIXe. Lumières en Scandinavie semblables au cas de l’Allemagne et de la France ; modèle français fort. Liens entre la littérature et la formation des nations. Affirmation politique et économique entre le Danemark et/contre la Suède, et surtout construction culturelle. Question d’un héritage supérieur à celui de l’ennemi. > Naissance de littératures nationales au service de la construction nationale. Cas de la Norvège particulier car pas de littérature en norvégien avant le XIXe. Hégémonie culturelle danoise. Fixation des langues : traductions de la Bible en langues vernaculaires, commandées par les rois. En Suède, Bible de Gustave Vasa, 1541. Au Danemark, Bible de Christian III, 1550. En Norvège, pas de pouvoir autochtone, donc pas de traduction. T ravaux antérieurs d’histoire nationale, comme la Gesta Danorum de Saxo Grammaticus. Olaus Magnus « Carta Marina » en 1539. Histoire des peuples du Nord en 1555. Sensibilisation du Saint-Siège à l’importance de la Scandinavie en pleine réforme. Activité littéraire presque toujours socialement engagée. Pour affirmer une identité nationale, les écrivains du XVIe vont se tourner vers leur histoire et leur héritage culturel. > Affirmation de la nordicité, du göticism. Goths : population installée sur le territoire scandinave. Ex : Danmaickis Rigis Krønicke de Arild Huiltfeld, 4000 pages en danois. Historie de Gothorum Sveanumque reibus de Johannes Magnus en 1554, sous l’impulsion de Gustav Vasa. > Revendication d’un héritage gothique, pour montrer la supériorité d’un royaume sur l’autre. Ascendance divine, culture médiévale exceptionnelle (notamment littérature norroise). Om Norgis Rige de Absalon Pederssøn Beyer en 1567 pour affirmer l’identité norvégienne. > Le göticism, qui alimente aujourd’hui les théoriciens d’extrême droite. Mais impossibilité de trouver les sources lutte (par l’archéologie) pour retrouver les manuscrits et les traduire. Recherche des racines de la nordicité. Le Danois Ole Worm rassemble des collections de manuscrits > renaissance islandaise. En Suède, collections de la Reine Christine (1629-1689), notamment le Codex Argenteus. > Fascination pour l’Islande, au centre de l’imaginaire collectif. Reconstruction nationale, mais problèmes de traductions (kidnapping de l’étudiant Jón Reigman par les Suédois alors qu’il allait à Copenhague). 1665 : traduction au danois de l’Edda de Snorri Sturluson. > Accès à la représentation du monde scandinave, à la mythologie. Le göticism devient une idéologie nationale. La Scandinavie est le berceau d’une civilisation très ancienne (Scythes, Gots, les Suédois). Hyperboréens ? Peuple énigmatique, prêtres d’Apollon décrits dans les textes grecs de façon très mystérieuse et idyllique. Traces archéologiques dans le Vieil Uppsala : l’Atlantide ? Le Norrois devient la langue mère de l’humanité. Thèse de parenté entre le suédois runique et l’hébreu. > Théories assez farfelues mais à l’époque possibles. Recherches historiographiques sérieuses et fables patriotiques. Mais même époque thèse sur l’influence Varègue sur l’histoire russe aujourd’hui avérée. Olof Rudbeck (1630-1702) Démonstrateur de la circulation lymphatique, mais ouvrages absurdes. 1679, Atlant eller Manhem. Mythe platonicien de l’Atlantide en Suède : temple d’Apollon au temple du Vieil Uppsala. Étrange transparence des frontières mythologiques. Travail scientifique de fixation de la langue. Naissance de la linguistique, elle aussi au service de l’idéologie. Peder Syr, père de la linguistique danoise, 1663, Réflexions sur la langue cimbre. Georg Stiernhelm, fondateur de la linguistique suédoise Samuel Colombus En swensk Orde-skötsel Georg Stiernhelm (1598-1672) Poète de la Reine Christine, carrière juridique, proche du pouvoir royal. Symbole de la bourgeoisie naissante. « Père de l’art poétique suédois ». Linguiste, historien, mathématicien, philosophe (pas cartésianisme, car émerge seulement en Suède). Premier à publier de la poésie en suédois : 1668 Musae Suethizantes Hercules, premier poème de son recueil. Hexamètres, œuvre allégorique et héroïque. Hypotexte : les Mémorables de Xénophon, le poème « Punica » de Salius Italicus. Sources d’un héritage gréco-latin. En parallèle des lais français. Pétrarque n’est pas loin, Ronsard, références visibles et revendiquées. Dialectique de la Vertu et du Vice. Mais pourquoi réécriture de cette histoire d’Hercules ? - peinture de uploads/Litterature/ histoire-des-litteratures-1er-semestre.pdf

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