L’Art d’être libre L’art d’être libre est un véritable manifeste de résistance

L’Art d’être libre L’art d’être libre est un véritable manifeste de résistance au monde contemporain. Dénigrant aussi bien les joies factices de la consomma­ tion que l’ennui qui s’est abattu sur le monde à la suite de décennies de recherche exclusive du profit, ce livre profondément joyeux nous appelle à redevenir des esprits autonomes, et enfin libres … « LE STYLE, C’EST ÊTRE VOUS-MÊME, ET LA MODE, C’EST ÊTRE COMME LES AUTRES. » « NE PENSEZ PAS AU GADGET DONT VOUS AURIEZ BESOIN, MAIS À CE QUE VOUS POURRIEZ FAIRE SANS LUI. » « VOULEZ-VOUS VRAIMENT VOIR GRAVÉ SUR VOTRE TOMBE : “IL A TRIMÉ TOUTE SA VIE” ? » « NOUS VOULONS DE LA TERRE, DES CARAVANES, DES ARBRES, UNE PETITE BASSE-COUR, DES POTAGERS, DES SAVOIR-FAIRE ARTISANAUX. ET DE LA BIÈRE ET DES LIVRES. C’EST TOUT. » « L’ACCUSATION D’ÊTRE “NON PROFESSIONNEL“SIGNIFIE : “VOUS NE VOUS ÊTES PAS COMPORTÉ COMME UNE MACHINE AUJOURD’HUI” ». Si vous aussi vous pensez que la vie moderne est absurde et contrai­ gnante, que vous avez remarqué que la compétition a remplacé la coo­ pération ou que la fraternité a fait place à la convoitise... alors ce livre est fait pour vous et va très probablement changer votre vie ! Tom Hodgkinson est journaliste et le fondateur de la revue The Idler (« Le Paresseux »). Formé à Cambridge il a été tour à tour disquaire, vendeur de skateboards ou impor­ tateur d’absinthe. Il est l’auteur de plusieurs livres qui sont des best-sellers en Grande Bretagne, et qui ont été traduits dans de nombreux pays. Tom Hodgkinson Préface de Pierre Rabhi L’ART D’ÊTRE LIBRE … dans un monde absurde Traduit de l’anglais par corinne smith Éditions Les Liens qui Libèrent Titre original : How to be free L’édition originale de cet ouvrage a été publiée par Penguin Books Ltd, à Londres. © Tom Hodgkinson, 2006 L’auteur a fait valoir ses droits moraux. Tous droits réservés. © Les Liens qui Libèrent pour la traduction française, 2017 À Victoria 9 Préface Il y a quinze ans, quand j’ai appelé à une « insurrection des consciences » dans la perspective de l’élection présidentielle de 2002, certains m’ont qualifié de doux utopiste. J’appelais à « nous libérer de la société de surconsommation », à « saisir le pouvoir qui est entre nos mains », je récusais le dogmatisme du progrès et voulais promouvoir une autre école tout autant que remettre le féminin au cœur du changement. En fait, mes amis et moi pensions qu’il était urgent de « remettre les pieds sur terre » si nous voulions garantir un avenir digne de ce nom à nos enfants et ne pas persévérer dans la destruction de la planète. Nous affirmions clairement que la révolution agroécologique était une nécessité absolue, un nouvel art de vivre, mais aussi une éthique. La mobilisation que nous avions alors su créer a initié un large mouvement citoyen, qui s’est depuis déployé. C’est donc avec plaisir que je découvre le livre en forme de manifeste de Tom Hodgkinson, qui résonne au fond des 10 l’art d’être libre mêmes aspirations que celles que nous portons et qui par­ ticipe de la « convergence des consciences » que nous appelons aussi de nos vœux. Je ne sais si je le suivrais cependant dans toutes ses allégations anarchisantes ou existentialistes ni dans la tonalité impérative de ses injonctions qui pour­ raient laisser croire que nous nous posons en donneurs de leçons, mais je retrouve, dans sa démarche de libération des contraintes quotidiennes de la modernité, nombre de nos propres propositions habillées d’un humour tout britannique et sainement provocateur. On y croise parfois des auteurs de référence comme Ivan Illich, Schumacher ou Masanobu Fukuoka, l’auteur de La Révolution d’un seul brin de paille, mais aussi d’autres moins connus hors du Royaume-Uni, ce qui ne manque pas d’intérêt pour montrer une certaine communauté de pensée. Son appel à se libérer de la « magie noire de la séduction » qu’entretient une société vénérant le superflu, sa rébellion contre la « tyrannie » de l’administratif, son incitation à lutter contre la robotisation des êtres ou à favoriser les échanges locaux et la discipline du jardin bio­ logique, la coopération au détriment de la compétition, sa proposition d’oublier la machine pour retrouver l’usage des mains ou son insistance à privilégier la sobriété et la joie plutôt que l’euphorie prométhéenne, sont en accord avec ce que nous déclinons depuis des décennies. Tout comme l’est évidemment l’idée que chacun fasse sa part en prenant son destin en main sans être tyrannisé par « l’esclavage chic » de la carrière à tout prix ou dupe de la société marchande qui « nous courtise avec force courbettes » pour mieux nous soutirer nos deniers. Le plus original de l’ouvrage – et ce qui a sans doute contribué à son grand succès en Angleterre, m’a-t-on dit – est l’inspiration qu’il retire de la vie médiévale, la vie d’avant le  capitalisme débridé, où, « à part le seigneur du château, tous étaient peu ou prou sur un pied d’égalité ». Selon l’historien Jacques Le Goff, souvent appelé à la rescousse ici, la colo­ nisation du temps par l’argent n’apparaît que sur le tard et l’usure était interdite parce que précisément le « temps ne pouvait être vendu ». L’Angleterre médiévale, nous dit-il, « était profondément pénétrée de l’esprit d’hospitalité » et les guildes de marchands étaient fondées sur la notion de « prix fixe et juste » et de « bien commun », comme l’était d’ailleurs l’Algérie de mon enfance. Enfin, je ne peux que me reconnaître dans son admonestation à fuir la grossièreté et la laideur qui enva­ hissent le monde. Comme l’auteur de cet ouvrage réjouissant à plus d’un titre, je crois que la liberté est un état d’esprit et que ce choix, comme il le dit, « c’est aujourd’hui, c’est ici, c’est maintenant », mais on ne doit cependant jamais oublier non plus que nous vivons tous dans un univers pétrifié et que nos aspirations les plus simples se heurtent souvent à la réalité du monde tel qu’il est et habité par des contraintes existentielles qu’on ne peut évacuer d’un trait de plume. Il ne s’agit donc pas de considérer cet essai comme une nouvelle théorie prête à consommer ayant réponse à tout, mais, plus modestement, comme une incitation à réfléchir sur notre quotidien pour mieux agir. 13 Introduction « Et dans chaque cri de chaque homme, Chaque cri d’enfant apeuré, Dans chaque voix, dans chaque anathème, J’entends les chaînes par l’esprit forgées. » William Blake, Chansons d’expérience, « Londres », 1794. Voici un livre sur l’art de vivre. Vous trouverez en son cœur une vérité simple : lorsque vous embrassez Dame Liberté, la vie devient plus facile, moins chère et bien plus agréable. Je souhaite vous montrer comment vous débarrasser des chaînes forgées par votre propre esprit. Ainsi, vous pourrez devenir le libre créateur de votre vie. J’ai essayé dans ce livre de rassembler trois courants de pensée, l’anarchie, le médiévalisme et l’existentialisme, dans une philosophie de la vie de tous les jours basée sur la liberté, la joie et la responsabilité. Je propose d’aborder la vie avec allégresse, d’agir librement, à notre guise. L’Occident a chassé 14 l’art d’être libre de nos vies la liberté, la joie et la responsabilité, pour y subs­ tituer la convoitise, la compétition, le chacun pour soi, la gri­ saille, les dettes, McDonald’s et GlaxoSmithKline. L’ère du consommateur offre certes du confort, mais peu de libertés. Les gouvernements, et c’est dans leur nature, lancent des offensives répétées contre nos libertés civiles. La Santé et la Sécurité sont autant de prétextes pour étendre leur pouvoir. Ma quête de liberté me conduit à me définir plutôt comme un anarchiste. L’anarchie, cela veut dire que des individus passent des accords entre eux et non avec l’État. Elle pré­ suppose que les gens sont bons et qu’on devrait leur ficher la paix, contrairement à la vision puritaine selon laquelle nous serions tous mauvais et aurions donc tous besoin d’être contrôlés par une autorité. Au Moyen Âge, malgré les hié­ rarchies, nous organisions les choses nous-mêmes. La vaste majorité des chaînes dont il sera question dans cet ouvrage n’avaient pas encore été inventées. La vie était autonome et pleine de variété. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui est une radicale reconstruction des rapports humains, qu’il faudrait fonder sur les échanges locaux plutôt que sur la cupidité du capitalisme mondial. Nos vies ont explosé en des millions de fragments, et notre but est maintenant de les réassembler dans l’unité et l’harmonie. Dans cette entreprise, nous pouvons nous inspirer non seulement de l’exemple du système médiéval, des anar­ chistes et des existentialistes, mais aussi de toute une galerie de figures historiques pleines d’humanité. Nos témoins seront Aristote, saint François d’Assise, saint Thomas d’Aquin, les romantiques, William Cobbett, John Stuart Mill, John Ruskin, William Morris, Oscar Wilde, les partisans du retour à la terre, Chesterton, Eric Gill et les distributistes, Bertrand Russell, Orwell, les situationnistes, uploads/Litterature/ hodgkinson-l-x27-art-d-x27-etre-libre-extraits-pdf.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager