Séminaire du LARAC UGB, le 07 mai 2014 Page | 1 RAPPORT SUR L’ETAT D’AVANCEMENT

Séminaire du LARAC UGB, le 07 mai 2014 Page | 1 RAPPORT SUR L’ETAT D’AVANCEMENT DE LA THESE DE DOCTORAT DOCTORANT : Djiby ANNE COURRIEL : annedjiby@gmail.com TITRE DE LA THESE : L’Interculturalité dans la Création Romanesque de Chinua Achebe, de Cheikh Hamidou Kane et de Ngugi wa Thiong’O DIRECTEUR DE THESE : Pr. Omar SOUGOU DATE DE DEBUT DE LA THESE : Mars 2011 DATE DE SOUTENANCE ENVISAGEE : 2014 Séminaire du LARAC UGB, le 07 mai 2014 Page | 2 J’ai le plaisir de vous présenter ce rapport sur l’état d’avancement de mes travaux de recherche. Un rapport qui sera structuré en deux parties. D’abord : 1. Les activités effectuées depuis l’inscription : Bilan de nos activités Ensuite : 2. L’état d’avancement de notre thèse : Compte-rendu de l’état d’avancement intellectuel de notre étude (présentation de la recherche). 1. Les activités effectuées depuis l’inscription  Travaux accomplis durant la première année La première année de thèse a été une année consacrée à la recherche d’information et à l’élaboration des outils de travail (Bibliographie). Dans les détails, nous avons effectué les démarches suivantes :  Collecte des documents et informations auprès des centres de documentation  Discussions sur le sujet avec les professeurs, collègues et amis (es).  Recherche bibliographique et amélioration de la base de données bibliographique personnelle.  Visites au niveau des BU de L’UGB et de L’UCAD, mais aussi au niveau du WARC (West African Ressource Center).  Recherche d’autres sources sur internet.  Lecture et prise de notes  Travaux accomplis durant la deuxième année Elaboration d’un plan qui nous sert de point de repères : On a essayé de concocter un plan que l’on a soumis à l’appréciation de notre directeur de thèse, pour des orientations..  Travaux accomplis durant la troisième année  Rédaction proprement dite de la thèse  Rédaction d’articles « J’affirme sur l’honneur que j’ai bien effectué les activités précitées ». Séminaire du LARAC UGB, le 07 mai 2014 Page | 3 2. L’état d’avancement et présentation de la thèse Le champ d’investigation de l’interculturalité mêle à la fois une étude anthropologique, la psychologie, la sociologie, la philosophie, mais aussi les sciences du langage. D’où la pléthore de définitions, valables, du reste, de la notion d’interculturalité ; une notion composite et composée. Si la littérature africaine s’est toujours basée sur les autres littératures étrangères (européennes par exemple), et les a toujours pris comme référence, est ce qu’il n’est pas temps que celle-ci se focalise sur son africanité ? A vrai dire, ne doit-elle pas constituer une source de valorisation de la culture africaine ?, sans verser bien évidemment dans la négation de toute ouverture et de tout progressisme. Ce qui sous-tend ce travail c’est de comprendre à quel point la culture occidentale peut-elle déteindre sur la littérature africaine sans que celle-ci ne perde de son identité, de son africanité. Et la portée évolutive qui pourrait en découler dans un contexte de modernisation ? Telle est la question à laquelle nous tenterons d’apporter des réponses, en nous appuyant sur des œuvres littéraires romanesques, d’auteurs africains, d’horizons différents. Ceci nous permettra également de corroborer la dialectique de cette thèse. Ce sera alors l’occasion de chercher à répondre également à l’interrogation de Simone Gikandi lorsqu’il pose la question de savoir : est-ce qu’une littérature écrite dans une langue, un genre littéraire et selon des codes culturels et épistémologiques européens peut être véritablement africaine ?1 Un débat qui a été ouvert il y a longtemps par d’autres auteurs, à l’instar de Obi Wali. Bien évidemment cela interpelle beaucoup d’éléments, notamment la question de langue d’écriture, du style, des procédés narratifs et tant d’autres facteurs qui seront abordés dans cette étude. Pour aborder de fond cette question d’interculturalité dans la création romanesque africaine, nous allons exploiter la production littéraire d’auteurs qu’on pourrait qualifier d’interculturels, et dont les œuvres constitueront le substrat de notre analyse. Les œuvres en questions sont: Things Fall Apart2 et No Longer At Ease 3de Chinua Achebe, L’Aventure Ambigüe 4 et Les 1 Simone GIKANDI, Reading Chinua Achebe, Language & Ideology in Fiction, Londres: Heinemann, 1991, p. 9 2 Chinua Achebe. Things Fall Apart. Londres : Heinmann, 1958. 3 Chinua Achebe. No Longer at Ease, Oxford: Heinemann, 1987 4 Cheikh Hamidou Kane. L’Aventure Ambigüe. Paris : Julliard, 1961. Séminaire du LARAC UGB, le 07 mai 2014 Page | 4 Gardiens du Temple 1de Cheikh Hamidou Kane, et A Grain Of Wheat 2 et Weep Not, Child 3de Ngugi Wa Thiong’O. De toutes les œuvres de Chinua Achebe, Things Fall Apart traite le mieux du thème de l’interculturalité, du « clash of civilizations » comme disait Samuel Huntington. Dans No Longer at Ease, l’auteur insiste sur cette même dimension. Ces deux romans étroitement liés, ont donc comme toile de fond une Afrique envahi et étouffée par l’Occident. Ils partent de la colonisation, en passant par l’évangélisation jusqu’à l’assimilation d’une partie de la crème africaine. Avec à la clé une attitude réfractaire et révolutionnaire des populations qui y sont décrites, et qui ne veulent pas que leur culture soit métamorphosée. Pour ce qui est des ouvrages de Cheikh Hamidou Kane, le premier L’Aventure Ambiguë est, pour l’auteur le témoignage de sa vie (d’interculturel) et de la vie du monde noir, durant les trente dernières années de la présence coloniale en Afrique. Que signifiait-il d’être colonisé ? Les Gardiens du Temple pour sa part, porte témoignage des trente premières années de l’indépendance et de ses différentes étapes.4 Concernant le choix sur A Grain of Wheat et Weep Not, Child de Ngugi wa Thiong’O, il ne peut aussi y avoir de subjectivité, ni de quelque arbitraire. Dans chacun de ces fictions, Ngugi met d’abord l’accent sur les conséquences néfastes de l’intrusion coloniale sur le plan politique, social et surtout religieux, parce que c’est sur ce dernier point que les missionnaires ont appuyé pour s’imposer de manière effective. C’est en quelque sorte à travers la religion chrétienne que l’administration britannique réussit à soudoyer les peuples autochtones que Ngugi décrit dans ces livres, mais aussi par le biais de l’éducation, l’idéologie civilisatrice. Cela lui a permis ensuite de glisser un discours correctif, pour effectuer un retour à la source culturelle africaine. Mais avant d’entrer dans l’analyse, et de débattre de toutes ces questions que l’on vient de se poser, il convient d’abord, du point de vue du plan, de planter le décor en faisant un rappel du contexte historique. Autrement dit on va procéder par la méthode de l’entonnoir, avant d’en venir à ce que nous trouvons comme éléments factuels dans les œuvres en question. Ces éléments sont d’ordre historique, avec la colonisation et ses facteurs acculturant, la situation d’écrivains entre deux cultures des auteurs, les métamorphoses, la question de la langue etc. 1 Cheikh Hamidou Kane. Les Gardiens du Temple, Stock, 1995, rééd. Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1996. 2 Ngugi Wa Thiong’O. A Grain of Wheat. Oxford: Heinmann, 1986. 3 Ngugi Wa Thiong’O. Weep Not, Child. Oxford: Heinmann, 1964. 4 Cf : entretien avec Cheikh Hamidou Kane en Annexe I de notre thèse. Séminaire du LARAC UGB, le 07 mai 2014 Page | 5 Donc à partir de tous ces éléments se dégagent deux dimensions. La première montre que chaque culture comporte des aspects positifs et des aspects négatifs, qu’elle soit africaine ou occidentale. On a noté certes les apports de l’Occident en termes d’avancement comme l’écriture, la langue, la technologie, mais aussi les effets pervers de la culture occidentale sur les personnages et sur les sociétés africaines, que les auteurs ont foncièrement dénoncés. Du point de vue de la culture africaine, les auteurs en ont loué une kyrielle d’éléments importants, notamment les comportements liés au respect des anciens, la vie en communauté etc. Mais aussi certaines croyances et institutions non fondées qui participent au poids des préjugés comme les discriminations ethniques, le mariage forcé, la polygamie, le système des castes, les interprétations erronées de la religion, tous des points bloquants de l’évolution de la culture africaine, dont Aminata Ndaw parlait lors de son exposé, et qui se trouvent décrits dans les romans que nous étudions. La deuxième des dimensions c’est qu’il y a bel et bien possibilité de converger, de se retrouver, car c’est dans la diversité que se trouve la richesse, pourvu qu’elle soit une diversité constructive. Comme le décline clairement Tariq Ramadan, dans son livre L’Autre en Nous : Pour une Philosophie du Pluralisme1, les notions d’égalité, de liberté, d’humanité, et de mémoire appartiennent à toutes les traditions et à toutes les philosophies, et que leur vérité absolue n’est la possession de personne. L’universel ne peut être qu’un universel partagé. Pour conforter notre démarche scientifique, nous procéderons par une analyse dialectique mais aussi de comparaison à travers les romans que nous allons explorer. Cette analyse nous permettra sans doute de mesurer l’impact d’une telle interaction des cultures et pourrait aussi nous mener vers des perspectives de recherches scientifiques beaucoup plus approfondies. Elle nous permettra également de voir en quoi l’interculturalité constitue t-elle une source de uploads/Litterature/ ob-4afcf1-telecharger-la-presentation-de-djib.pdf

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