histoire des traductions en langue française xixe siècle (1815-1914) Sous la di

histoire des traductions en langue française xixe siècle (1815-1914) Sous la direction d’Yves Chevrel, Lieven D’hulst et Christine Lombez En librairie le 4 octobre 2012 1 376 pages, relié, 48 euros. isbn : 978-286432-690-8 L’HTLF xixe siècle en chiffres : 67 collaborateurs en activité dans 10 pays répartis sur 40 établissements 2 400 auteurs et critiques cités 1 900 traducteurs répertoriés Des traductions provenant d’une cinquantaine d’aires linguistiques Le xixe siècle est le « siècle de la comparaison ». Cette définition entend mettre l’accent sur un phénomène qui touche non seulement la France, les pays d’expression française et ceux où la langue française (langue internationale) est pratiquée, mais aussi l’Europe, voire l’ensemble de la planète : d’intenses mouvements de circulation des personnes et des idées, dans lesquels la traduction devient véritablement un véhicule qui facilite, voire impose les rencontres et, par là, provoque les confrontations. Le volume s’organise autour de trois grands ensembles. Les trois premiers chapitres concernent des problèmes généraux. Les deux premiers (théories de la traduction, traducteurs) sont attendus mais incontournables. Le troisième souligne cette autre caractéristique du xixe siècle, sans doute plus particulière à la France : la découverte, grâce aux recherches historiques, d’une Antiquité classique renouvelée et mise en concurrence avec d’autres antiquités, orientales notamment. Les chapitres suivants, consacrés aux traductions plus spécifiquement littéraires, sont encadrés par une approche quantitative et une synthèse qualitative sur les transformations du panthéon littéraire. Les chapitres qu’ils encadrent traitent des grands genres traditionnels : à côté du théâtre, de la poésie et de la fiction en prose, une place a été réservée à la littérature d’enfance et de jeunesse qui prend véritablement son essor pendant ces années. Les six derniers chapitres sont consacrés aux vastes domaines des activités scientifiques, y compris les sciences humaines entendues au sens large (sciences, droit, religion…). Cet ensemble met particulièrement en évidence les interdépendances, les filiations et les oppositions que les traductions des œuvres étrangères suscitent. Le bilan proposé pour conclure ne peut être que provisoire ; il essaie simplement de faire la part de l’apport des traductions en français et de fixer quelques grands repères historiques, toutes œuvres prises en compte. L’ouvrage se clôt par deux index : celui des auteurs et critiques cités, et celui des traducteurs, qui les enregistre avec leurs dates de naissance et de décès, quand elles sont connues. Histoire des traductions en langue française sous la direction d’Yves Chevrel et Jean-Yves Masson éditions Verdier www.editions-verdier.fr contact@editions-verdier.fr 01 43 79 20 45 Histoire des traductions en langue française (xixe siècle) Introduction. Le siècle de la comparaison Yves Chevrel, Lieven D’hulst, Christine Lombez Chapitre i. Théories Frédéric Weinmann A. Concepts romantiques B. État des lieux au milieu du xixe siècle C. La fin du siècle Chapitre ii. Traducteurs Susan Pickford A. La traduction « pragmatique » B. Les traducteurs pour l’édition Chapitre iii. Une Antiquité nouvelle Claudine Le Blanc A.  Naissance d’un orientalisme savant et traduction des littératures anciennes extra-européennes B. L’Antiquité gréco-latine : un classicisme rénové C. Les littératures médiévales Chapitre iv.  Traduction littéraire : approche bibliométrique Blaise Wilfert-Portal Introduction : Le XIXe siècle, les statistiques et la bibliométrie A.  Le temps de Walter Scott ou l’ancien régime de la traduction B.  Au temps de la révolution éditoriale (1830-1875) : littérature étrangère et capitalisme d’édition C.  La fin de siècle : invasion cosmopolite ou fermeture obsidionale ? Chapitre v. Poésie Christine Lombez A. Quelle poésie traduit-on ? B.  La traduction de poètes « modernes », mais déjà consacrés au panthéon littéraire C.  Ouverture progressive à des auteurs modernes et/ou des littératures plus « exotiques » D.  Les supports éditoriaux et de diffusion des traductions E. Petite sociologie des traducteurs de poésie F. Les traductions poétiques réalisées hors de France G. Les traductions pour le chant H. Techniques et pratiques de traduction poétique I.  Le discours des traducteurs sur leur pratique, miroir traductologique d’une époque Chapitre vi. Théâtre Ariane Ferry, Sylvie Humbert-Mougin A.  Des réticences persistantes à l’égard du théâtre étranger B. La diffusion écrite du théâtre étranger C.  Traduire le théâtre étranger pour la scène : débats et pratiques au fil du siècle D. Classiques et nouveaux classiques E. Découvertes du siècle et enrichissement du répertoire Chapitre vii. Prose narrative Anne-Rachel Hermetet, Frédéric Weinmann A. Avant le feuilleton (1815-1836) B. À l’heure de la littérature industrielle (1836-1880) C. Après 1880 : le temps du cosmopolitisme Chapitre viii. Littérature d’enfance et de jeunesse Isabelle Nières-Chevrel A. Le temps des formes courtes (1815-1860) B. Triomphe du roman, invention de l’album (1861-1885) C.  Diversification des provenances, des genres et des publics (1885-1914) Chapitre ix.  Métamorphoses du panthéon littéraire Jörn Albrecht A. Canon, Parnasse, Panthéon B.  Les conditions historiques pour la transformation du canon C.  L’apport des différentes littératures au « panthéon métamorphosé » Chapitre x. Historiens Fiona McIntosh A. De 1815 aux années 1860 B.  Consciences nationales blessées et victoires du positivisme : une carte historique redessinée (1860-1914) Chapitre xi. Sciences et Techniques Patrice Bret A. Nature et enjeux de la traduction scientifique et technique B. Traduire un monde en mouvement : expansion géographique et progrès technique C. Traduire les avancées disciplinaires : les sciences en marche Conclusion : la traduction comme acteur de la science Chapitre xii. Philosophes Jean Lacoste A. Sur la traduction des œuvres philosophiques B. La traduction philosophique : les grandes dates Conclusion : la notion d’expérience Chapitre xiii. Textes juridiques Valérie Dullion A.  La traduction, support des échanges intellectuels entre juristes B. La traduction, support du plurilinguisme officiel Chapitre xiv. Récits de voyage Lucile Arnoux-Farnoux, Alex Demeulenaere, Muriel Détrie A. Pourquoi traduire les récits de voyage ? B. Formes des traductions des récits de voyages C. Profils de traducteurs D. Pratiques de la traduction Chapitre xv. Religions Yves Chevrel A. Religion chrétienne B. Religion juive C. Religion musulmane D. Religions orientales E. Textes mystiques et ésotériques F. Les religions : entre histoire et science Bilan Yves Chevrel, Lieven D’hulst, Christine Lombez A. Repères majeurs du siècle B. Traduire/être traduit : transformations C. Un étranger élargi Index des traducteurs en langue française Index des autres personnalités Extraits « En France, comme vous savez, on n’aime pas les traductions » Lorsque paraît en France le premier grand Traité de chimie organique, par l’Allemand Justus von Liebig en 1840, rien n’indique au lecteur qu’il s’agit d’une traduction. Si le cas n’est pas commun, il n’est pas isolé. En l’occurrence, le traducteur lui-même – Charles Gerhardt – avait mis en garde l’auteur, dans une lettre qu’il lui adresse de Paris le 1er septembre 1839, contre les préventions réelles ou supposées du public français, moins envers l’importation d’une œuvre étrangère qu’envers toute transposition linguistique : « Pour la réussite commerciale de l’ouvrage, je pense, Monsieur, qu’il faudra le faire passer pour avoir été écrit en français par vous-même, car en France, comme vous savez, on n’aime pas les traductions » – et de fait, l’auteur a déjà publié directement en français. Tout à la fois scientifique et national, l’enjeu de la traduction est de taille. Dès 1832, ce même Liebig incitait son élève français Jules Pelouze à étudier les langues étrangères et à traduire pour que la France reste dans la course avec les autres nations : « dans d’autres pays aidés en même temps des découvertes qu’on y fait et de celles qu’on fait en France, on fera des progrès pendant qu’en France, où on méprise ces moyens d’assistance, on restera en retard » (lettre du 2 juin 1832). Analyse prophétique, en vérité, notamment en chimie, car, malgré leur abondance, les traductions scientifiques – le terme recouvre alors les inventions et innovations liées au progrès technique et à la révolution industrielle – dépendent aussi des savants établis qui ont le pouvoir d’influer sur le choix des œuvres à traduire. Quoi qu’il en soit, elles tiennent une place importante dans l’édition française du XIXe siècle, tant au plan qualitatif qu’au plan quantitatif, dans la librairie comme dans une presse périodique dynamique qui se diversifie, se spécialise et connaît une croissance explosive à partir des années 1840. (Chapitre « Sciences et techniques ») Portrait d’une traductrice : Louise Swanton Belloc (1796-1881) Louise Swanton Belloc naît à La Rochelle en 1796, d’un père irlandais et d’une mère française. Elle s’installe à Paris avec sa famille en 1815. La jeune Louise commence à écrire pour des raisons financières, sa famille ayant perdu ses biens sous la Révolution. Elle accède à la publication grâce à son réseau familial : son cousin Adolphe Chassériau est libraire-éditeur. Adolphe publie sa première traduction dès 1818 : il s’agit de Patriarchal Times d’Adélaïde O’Keeffe, romancière irlandaise. Louise Swanton Belloc est invitée dès l’année suivante à faire partie du comité de la Revue encyclopédique ; elle rédige des articles sur la littérature anglaise pour la Revue dès juillet 1819, adoptant ainsi une véritable posture de médiatrice entre les cultures française et anglo-saxonne. Elle maintient cette position par ses ami(e)s de la communauté anglophone à Paris. uploads/Litterature/ htlf-presentation-sommaire-extraits-xixe-siecle.pdf

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