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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No­ tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com 쐰 LE GUIDE DES ÉGARÉS pAlHS. -- [Immune un Jounusï. rue Salin-Honore. au. QGUIDE DES EGAREI , DE THÉ0L0GIE ET DE PHIL0S0PlllE MOISE BEN MAIMOUN MAÎMONIDE PUBLIE POUR LA PREMIÈRE FOIS DANS L’ORIGINAL ARABE I ET ACCOIPAGNÉ D’UNE TRADUCTION FRANÇAISE ET DE NOTES CRITIQUES LITTÉRAIRES ET EXPLlCATlVES Par s. DRINK Membre de rimant, Profeuellr un Collage de Franc». îome troifièm: PARIS CHEZ A.FRANCK,LIBRAIRE nui: RICHELIEU, a 1866 J n df-N’leû 0&qu- r 1m, a» Mâé 7K93. 3) [é ,7 L 4 Y PRÉFACE D l a. ,2. a. (27.210 «7) (un. i i f . Ç; N l. La troisième et dernière partie de l’ouvrage de Maîmonide est consa- crée à des questions moins arides que les précédentes , et qui peuvent encore aujourd’hui intéresser, jusqu’à un certain point, le penseur et notamment le théologien juif. Cependant, les sept premiers chapitres se rattachent encore aux chapitres sur la prophétie qui terminent la deuxième partie. L’auteur cherche à y expliquer la vision d’Ézéchiel, et, comme le veut le Talmud , il le fait à mots couverts, de telle sorte que ceux-là seuls qui l’ont suivi jusque-là dans ses spéculations philo- sophiques peuvent deviner sa pensée. Cette pensée était transparente pour les philosophes de son temps, et, comme le fait observerAbravanel, il n’y avait pas lieu de s’entourer de tant de mystères en traitant des sujets qui étaient familiers alors aux philosophes de toutes les croyan- ces. En efl’et, Maîmonide ne fait autre chose que d’expliquer la vision d’Ézéchiel au moyen de la cosmologie péripatético-alexandrine. J’ai cherché, dans mes notes, à soulever le voile dont l’auteur a cru devoir s’entourer. Je n’ai pas prétendu expliquer le langage énigmatique d’Ézéchiel; pour entreprendre cette tâche il faudrait une connaissance approfondie de la cosmologie et de l’astronomie des Babyloniens, ou de la science à laquelle le prophète a pu emprunter ses images. Voulant aborder ensuitella théorie de la Providence et de la prescience de Dieu et la mettre d’accord avec celle de la liberté humaine, - deux théories également fondamentales et formant la base du judaïsme, - l’auteur traite préalablement de l’origine du mal moral et physique. Celui-ci n’émane de Dieu qu’en tant que Créateur de la matière. qui seule est le siège du mal. De même que la matière, selon le langage des philosophes, est la privation de la forme, de même les maux en général ne sont que des privations et non pas des choses positives dues à l’ac- tion directe de Dieu. L’homme seul est l’ouvrier du mal, et celui-ci ri z rasance. découle principalement de l’ignorance de l’homme, à qui le voile de la matière intercepte la connaissance du suprême bien ou de Dieu. Si l’on considère les maux qui frappent l’individu humain ou l’humanité. on trouvera que, la plupart du temps, ils sont l’œuvre de l’homme. L’homme d’ailleurs n’est qu’un atome dans l’univers, et il ne peut être le but final de la création. Si donc il nous paraît quelquefois atteint par des maux qui viennent du dehors, sans qu’il ait pu les prévoir et les éviter, cela ne saurait nous empêcher de voir dans la création le bien absolu; car tout est nécessairement émané de la sagesse divine ou de la volonté divine, sans que nous soyons capables de nous rendre un compte exact du but final de la création. Abordant ensuite la question de la Providence et du libre arbitre, l’auteur écarte ce qu’ont enseigné à cet égard les philosophes anciens et les théologiens musulmans. Quatre opinions principales sont énumé- rées, dont Maîmonide fait ressortir les erreurs ou les inconvénients. La seule vraie est la cinquième, qui est celle des prophètes et des docteurs juifs. Elle reconnaît la liberté de l’homme dans le sens le plus absolu: par son mérite ou son démérite, l’homme appelle sur lui la faveur divine, ou porte la peine de sa désobéissance aux lois éternelles prescrites par le sentiment moral. La Providence, selon Maimonide , ne descend sur les individus que dans l’espèce humaine , douée de la raison et du sen- timent du devoir , qui sont émanés tous deux de l’intelligence divine. Partout ailleurs elle ne veille que sur la conservation des genres et des espèces, et néglige les individus, soumis aux seules lois de la nature. Toutefois, tous les individus humains ne jouissent pas au même degré de la protection spéciale de la Providence, et elle est proportionnée aux différents degrés de perfection que l’homme a su atteindre sous le rap- port de l’intelligence et du sentiment moral. Restela prescience divine, qu’il nous paraît si difficile de concilier avec la liberté humaine; Maî- monide reconnaît tonte la difficulté de ce problème, qui a toujours préoccupé les théologiens et les philosophes et qui n’a pu être résolu d’une manière satisfaisante. Nous ne pouvons douter de l’universalité de la science divine , qui est infinie par rapport à l’espace et au temps; mais, si elle offre à notre intelligence des problèmes qui nous paraissent insolubles, c’est qu’il nous est impossible de nous en former une idée nette et précise, et qu’elle est aussi incompréhensible pour nous que l’essence de Dieu elle-même, parce que nous n’en jugeons que par notre scienceà nous, avec laquelle elle n’a rien de commun que le nom "seul. Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps à ces considérations ratines. vu métaphysiques et morales; le lecteur trouvera d’ailleurs dans l’analyse détaillée des chapitres que nous donnons ci-après, tous les points par- ticuliers qui peuvent l’intéresser dans ce volume. Nous ne faisons res- sortir ici qu’un seul point : c’est la manière originale et ingénieuse dont l’auteur cherche à motiver toutes les lois mosaïques par des considéra- tions philosophiques et historiques. Les lois dont nous ne pouvons nous rendre compte au moyen de la seule raison , et notamment celles qui concernent les pratiques religieuses, trouvent leur explication dans les pratiques des anciens peuples de l’Orient. Cellesci, Moise les a maintes fois conservées par condescendance pour l’esprit de l’époque, quand elles ne pouvaient porter aucun préjudice à sa doctrine religieuse et morale; mais il les a combattues à outrance, quand elles pouvaient d’une manière quelconque favoriser les superstitions païennes , nuire à la croyance monothéiste et troubler le vrai sentiment religieux et moral. c’est par cette méthode que Maimonide explique un grand nombre de prescriptions mosaïques; les sacrifices , par exemple, si peu dignes du Dieu de Moise, notre auteur les croit institués par ce seul motif que, du temps de Moise, les Hébreux. comme les peuples païens, ne pou- vaient se figurer un culte divin sans sacrifices, et que c’était là, selon eux, la seule manière de manifester sa soumission a la Divinité. Il en est de même d’une foule d’autres pratiques dont la raison seule, ne saurait expliquer les motifs. Maimonide s’était procuré une connaissance assez étendue des rites religieux de l’ancien paganisme oriental, en lisant tous les livres que les Arabes possédaient sur cette matière. a J’ai lu, dit-il dans une de ses lettres, tout ce qui est relatif à l’idolâtrie, et je crois qu’il ne reste aucun livre sur cette matière, traduit en langue arabe, que je n’aie lu et médité. Par ces livres , j’ai compris les motifs de tous les préceptes mosaïques . qu’on pourrait croire avoir été décré- tés par la volonté de Dieu, sans qu’il soit permis d’en deviner les mo- tifs. a Il énumère lui-même, au chapitre XXIX de cette troisième partie, un certain nombre de ces livres dans lesquels il avait étudié les rites des païens, ou, comme il s’exprime, des Sabiens, nom par lequel les auteurs arabes de son temps désignent en général tous les anciens païens ou idolâtres. Le livre qui lui a fourni le plus de renseignements . c’est le vaste ouvrage connu sous le nom d’Agriculturc nabatécnne, qu’il croyait remonter à une très-haute antiquité, et dont les Arabes possédaient une prétendue traduction. C’t st surtout grâce à Maîmonide que celivre, qui existe encore dans quelques bibliothèques, a été d’abord connu aux sa- vants d’Europe, qui, en partie, croyaient à sa haute antiquité et le con- sidéraient comme un trésor inappréciable pour l’étude de la religion des vui PRÉFACE. Sémites, et surtout des Babyloniens. De nos jours encore, quelques savants l’ont fait remonter jusqu’à Nabuchodonosor, ou même jusqu’aux siècles les plus reculés. Quoique nous ne croyions pas à la haute anti- quité de ce livre, nous devons admettre pourtant que son prétendu traducteur arabe, originaire d’une famille païenne de Harrân, en Méso- potamie, a profité de certains mémoires de ses ancêtres pour composer cette vaste compilation. dont il est probablement lui-même l’auteur. Les extraits qu’en fournit cette troisième partie du Guide sont donc pour nous d’un haut intérêt, tant par la lumière qu’ils répandent sur le ps- ganisme de l’ancien Orient et sur ses rites superstitieux , que par les ingénieux rapprochements au moyen desquels Maîmonide uploads/Litterature/ le-guide-des-egares.pdf

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