Pierre Nautin Hugo Rahner. Mythes grecs et mystère chrétien In: Revue de l'hist

Pierre Nautin Hugo Rahner. Mythes grecs et mystère chrétien In: Revue de l'histoire des religions, tome 149 n°1, 1956. pp. 105-107. Citer ce document / Cite this document : Nautin Pierre. Hugo Rahner. Mythes grecs et mystère chrétien. In: Revue de l'histoire des religions, tome 149 n°1, 1956. pp. 105-107. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1956_num_149_1_7105 NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 105 est très heureux que le recueil des textes moyens parmi la collection de ceux qui forment la « parole » du Bouddha ait commencé à être traduit. Les dix premiers textes qui sont publiés maintenant ont été traduits sous la direction autorisée du Vénérable W. Rahula., Cette traduction est claire et, à part quelques noms ou mots glosés en append ice, donne des termes techniques des équivalents français simples, sans annotations. Ces équivalents sont approximatifs, et il est imposs ible qu'il en soit autrement, mais suffisent la plupart du temps pour donner une idée générale des enseignements. Ils masquent toutefois, le caractère précis et approfondi de l'analyse bouddhique des faits psychiques qui joue pourtant un rôle capital dans une religion qui est plutôt une psychotechnique qu'une religion proprement dite. J. Filliozat. Dr W. Y. Evans-Wentz. — Milarepa ou Jetsun-Kahbum. Vie de Jetsun Milarepa traduite du tibétain par le Lama Kazi Dawa- Samdup, avec introduction et commentaires, traduction fran çaise de Roland Ryser, Paris," Adrien-Maisonneuve, 1955.. Grand m-8°, 363 p., 1 frontispice en couleurs, 6 pi. hors-texte. — Nouvelle version, sur un texte présentant des variantes, de la vie de Mi-la-ras-pa traduite dès 1925 par M. Bacot {Le poète tibétain Milarepa, ses crimes, ses épreuves, son nirvana, Paris, Les Classiques de l'Orient). L'éditeur, signalant ces différences textuelles, souhaite à juste titre la publi cation d'une édition critique de . Mi-la-ras- раЧ rnam-thar. Il a bien fait de livrer, sans attendre, la version suivie parle lama K. D.-S. qu'il a accompagnée d'une introduction copieuse. Cette introduction est à l'usage du public général et spécialement de celui qui s'intéresse aux doctrines et techniques spirituelles et physiologiques du Yoga et des Tantra. M. E.-W. introduit des comparaisons, mais qui restent assez superficielles, avec la gnose chrétienne. Il s'agit de comparaisons de points de vue, sans tenir compte des milieux historiques différents de la pensée chrétienne et de la pensée bouddhique. Il ne s'agit pas de problèmes de relations et d'influences. J. Filliozat. Hugo Rahner. — Mythes grecs et mystère chrétien, traduction de H. Voirin, Payot (Bibliothèque historique), Paris, 1954, 300 p. — En s'adressant aux Grecs et aux Romains, < l'église chrétienne s'est servie d'« images qui leur étaient familières ». Pour saisir tout le sens de beaucoup d'entre elles et comprendre pourquoi les chrétiens les ont trouvées aptes à exprimer leur doctrine, il est nécessaire de connaître exactement la signification que ces termes ou ces gestes avaient déjà, soit dans les religions environnantes, soit dans la culture profane. Les travaux de Fr. J. Dôlger ont démontré l'importance de semblables recherches. C'est en disciple de ce maître que le P. Hugo Rahner, professeur à l'Université ď Innsbruck, se présente 106 REVUE DE L'HISTOIRE l DES RELIGIONS lui-même, dans son ouvrage Die griechischen Mythen in christlicher,- Deutung (Zurich, 1945), qui vient d'être traduit en français sous le titre Mythe grec et mystère chrétien. Toutefois le P. Rahner ne s'en, tient pas comme Dôlger à des recherches positives ; il y mêle de nomb reuses considérations qui me paraissent moins pertinentes. On peut trouver, en particulier, que les pages qui tentent d'expliquer les raisons profondes qui ont porté le christianisme à aimer le langage des symb oles, ne relèvent pas d'une analyse phénoménologique spécialement poussée. Mais on retiendra de ce livre ses exposés bien documentés sur l'origine et le sens de quelques-uns des symboles chrétiens. Il est divisé en deux parties. La première réunit des conférences que l'auteur a données dans les assemblées Éranos à Ascona. Après un premier chapitre, sommaire et surtout apologétique, sur les relations entre les mystères païens et le mystère chrétien, le P. Rahner aborde^ son domaine propre avec une étude sur le mystère de la croix (chap. II), où il montre pourquoi les chrétiens ont aimé à rapprocher la croix, soit du signe X que Platon assignait à l'« âme du monde », soit de l'arbre du paradis terrestre. Xe chapitre III," Le mystère du baptême, explique le symbolisme du nombre « huit », qui intervient souvent à . propos du baptême (jusque dans la forme octogonale des baptistères), . puis l'image de la croix plantée dans le Jourdain. Le chapitre IV, Le mystère- chrétien du Soleil et de la Lune, traite d'abord du symbol isme attaché au soleil et à la lune.de Pâques, puis retrace l'origine des fêtes de l'Epiphanie et de Noël, que l'église chrétienne a opposées aux solennités du Sol inuictus, et montre enfin comment on a transposé sur le soleil et la lune de Noël le symbolisme qu'on avait découvert dans le soleil et la lune de Pâques. Tous ces chapitres portent sur des matières qui avaient déjà fait l'objet de nombreux et bons travaux. Les exposés du P. Rahner gardent néanmoins le double intérêt de citer, après les textes classiques . des premiers siècles, plusieurs auteurs peu connus du Moyen Age et des documents iconographiques (miniatures ou autres), et de faire voir comment les différents symb oles arrivent à s'associer dans des combinaisons de plus en plus subtiles. La Seconde Partie traite, au contraire, d'un sujet neuf : la symbol ique chrétienne de la plante Moly et de la Mandragore. Pour chacune d'elles, le P. Rahner rassemble avec beaucoup d'érudition ce que les Anciens en disaient, puis les textes chrétiens" qui citent ces plantes comme des exemples propres affaire comprendre la- thérapeutique des âmes. Le chapitre sur la Mandragore est particulièrement riche : il nous introduit dans le monde des herboristes anciens et des alchi mistes, nous initie aux pratiques magiques qui entouraient la cueil lette de la plante, nous explique l'intervention du « chien noir » et la référence à la déesse lunaire Hécate, rapproche la Mandragore de la plante « Baaras » citée par Josèphe et de Г « Aglaophotis », évoque l'origine iranienne de cette magie. Il fallait reconstituer tout ce fonds NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 107 de croyances antiques pour comprendre les allusions des textes chré tiens. Par ses deux chapitres sur Moly et la Mandragore, l'ouvrage du P. Rahner constitue une contribution intéressante à l'étude de la symbolique chrétienne. P. Nautin. Robert Devreesse. — Introduction à l'étude des manuscrits grecs, Paris, Klincksieck, 1954, 348 p. — L'ouvrage de Mgr Devreesse, ancien vice-préfet de la Bibliothèque vaticane, doit être signalé dans cette revue, parce que plusieurs de ses chapitres intéressent l'histoire du christianisme. Renan (cité p. 280, n. 1) pouvait dire à bon droit qu' « il n'y a pas de travail qui exige un savoir plus étendu » que de faire le catalogue critique des manuscrits d'une bibliothèque. Une connais sance approfondie de la paléographie n'y suffit pas ; il faut encore identifier les textes, et ceux-ci portent sur les matières les plus variées : littérature profane et ecclésiastique, droit, sciences, magie, art militaire, musique... Il existe des ouvrages modernes, traités ou ency clopédies, qui peuvent renseigner sur ces textes, pris isolément, mais les manuscrits les livrent dans des collections, et ce sont ces collections qui intéressent plus particulièrement le codicographe. Mgr Devreesse, à qui l'on droit deux volumes du catalogue des Vaticani graeci et le catalogue du Fonds Coislin, qui sont considérés à juste titre comme les modèles de ce genre difficile, a «voulu rendre service à ceux qui entreprendront une tâche semblable, en réunissant dans un volume les renseignements qui leur seront indispensables, et il en a pris, occasion, pour consigner, dans les notes ou dans beaucoup de pages du texte, une multitude d'observations de détail qu'il a faites sur les manuscrits, et pour traiter à nouveaux frais plusieurs questions particulières. La Première Partie, Paléographie, Histoire du livre, ne prétend pas remplacer les traités de paléographie, mais en constitue un complément précieux, fruit d'une longue expérience. La Seconde Partie est consacrée aux Collections spéciales, et c'est ici que viennent les chapitres qui retiendront l'attention des historiens du christia nisme. Le chap. IX, L'Ancien Testament grec jusqu'à la fin du IIIe s., part de quatre pièces 'qui servent de préface à l'Octateuque dans plusieurs manuscrits byzantins (la lettre d'Aristée et les trois opus cules sur les sept éditions, sur les déportations et sur les noms, divins) et précise ce qu'on peut en retenir et ce qu'on doit y ajouter concernant l'histoire des traductions grecques de l'Ancien Testament ; on remar quera les pages fort intéressantes sur le travail qu'Origène et Lucien d'Antioche ont fait sur le texte de la Bible. Le chap. X, La Bible de V Église, cherche d'abord à déterminer quel était le. texte de cette Bible que Constantin a fait établir par Eusèbe de Césarée et diffuser aux frais du trésor impérial ; puis il dresse le tableau des différentes versions utilisées par les Pères de l'Église (on me permettra d'y relever la présence d'un uploads/Litterature/ hugo-rahner-mythes-grecs-et-mystere-chretien.pdf

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