1 2 PIERRE VERY LES HÉRITIERS D'AVRIL DOMINIQUE, dit « Grand Chef », et ses deu
1 2 PIERRE VERY LES HÉRITIERS D'AVRIL DOMINIQUE, dit « Grand Chef », et ses deux inséparables : Noël et Ali, dit « Baba au Rhum », aiment les énigmes et les aventures. Où se trouve l'incalculable fortune de feu Guillaume Avril ? Pourquoi a-t-il caché, voilà plus de quarante ans, son testament sous une lame de parquet, dans une vieille tour ? Où se trouve cette tour ? Pourquoi Guillaume Avril a- t-il enregistré jadis ces révélations sur un disque de phonographe ? Pourquoi une moitié de ce disque a-t-elle disparu, rendant le message indéchiffrable? Tels sont les problèmes que Dominique, Sherlock Holmes en herbe, parviendra finalement à résoudre au terme d'une enquête qui se révélera fertile en péripéties plus surprenantes les unes que les autres. 3 GEORGES BAYARD PIERRE VÉRY LES HÉRITIERS D'AVRIL ILLUSTRATIONS DE JACQUES POIRIER HACHETTE 4 168 DU MÊME AUTEUR dans la même collection SIGNÉ : ALOUETTE © Librairie Hachette, 1960. Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. TOUS LES PERSONNAGES DE CE ROMAN SONT FICTIFS 5 A Rémo FORLANI Très amicalement P. V. 6 TABLE DES MATIÈRES PREMIÈRE PARTIE LE TESTAMENT D'AVRIL I. SEIZE NOËL EN JUILLET 8 II. NOËL, « GRAND CHEF » ET « BABA AU RHUM » 12 III. LA LETTRE DU SOLDAT WILKINS 17 IV. LE TESTAMENT AUX PETITS POIS 25 V. LE SECRET DU DISQUE 31 VI. L’HOMME DU CAIRE 36 DEUXIÈME PARTIE LA TOUR DE L'ABBAYE I. LA TOUR MAGNE, A NIMES 43 II. LE MANOIR DE TROMPE-RENARD 49 III. LES DISTRACTIONS DE FEU GIOVANNI ANGELINO 54 IV. VENISE... EN FRANGE 60 V. « OUS UNE LAME DU PARQUET » 64 VI. LES DEUX LARRONS 71 VII. L’OISEAU DE NUIT 75 TROISIÈME PARTIE LA FORTUNE D'AVRIL I. « JE SOUPÇONNE TOUT LE MONDE... » 84 II. BESNARD?... LOUGUEREAU?... OU JUSSIEAUME? 90 III. LE COFFRE ESPAGNOL 99 Imprimé en France BRODARD & TAUPIN Imprimeur-Relieur Paris-Coulommiers 25.1-13 - I - 9 - 2332 Dép.lég. 2126-3e tr. 60 7 CHAPITRE PREMIER SEIZE NOËL EN JUILLET E N CE DÉBUT de juillet 1960, une belle lumière faisait briller les toits de Paris, la surface de la Seine, les feuillages. Mais, dans ce salon d'attente, au rez-de-chaussée de ce vieil immeuble de l'étroite rue du Pont-de-Lodi, dans le sixième arrondissement, il faisait sombre et triste. Un homme jeune et une très vieille femme étaient assis près d'une muraille au papier déteint. Parfois, la vieille, femme levait vers le plafond craquelé un regard suppliant, poussait de profonds soupirs et marmonnait comiquement on ne savait quoi, en italien. En face d'eux, sur l'autre muraille, un ŒIL semblait les surveiller. Il était peint au milieu d'une grande affiche et avait bien trente centimètres de diamètre. En demi-cercle autour de l'ŒIL, on pouvait lire : VOIT TOUT SAIT TOUT ENTEND TOUT ALLIE LE FLAIR AU TACT 8 Ce qui semblait indiquer que l'ŒIL, non seulement voyait (ce qui est normal pour un œil), mais encore possédait des oreilles invisibles, puisqu'il « entendait », — un cerveau invisible, puisqu'il « savait », — un nez invisible, puisqu'il avait du « flair », — et des doigts invisibles, puisqu'il était capable de « tact ». Il ne lui manquait, en somme, que la parole! Au sommet de l'affiche, en hautes majuscules, on lisait : AGENCE EUREKA RECHERCHES ENQUETES FILATURES CELERITE ET DISCRETION Enfin, tout en bas de l'affiche, à côté de la photographie d'un quinquagénaire au visage gras : Directeur : JULIEN LOUGUEREAU, DÉTECTIVE PRIVÉ L'homme et la femme tenaient chacun un numéro. L'homme : le numéro 9. La femme : le numéro 10. Ils ne se connaissaient pas et se lançaient des regards inquiets, tout en s'efforçant de surprendre, à travers la mince cloison, la conversation qui se déroulait dans la pièce contiguë. On ne percevait que des bribes de phrases incompréhensibles, mais brusquement le ton monta et ils sursautèrent en entendant : « Une fortune énorme, dites-vous, monsieur Louguereau ? — Une fortune fabuleuse, madame. Malheureusement, j'ai le regret de vous dire que cette fortune n'est pas pour vous. Vous n'avez aucun droit à l'héritage de Noël Jean Guillaume Avril. » La dame qui avait le numéro 8 et se trouvait dans le bureau du détective arrivait de Guimpe- sur-Lot. Elle était profondément déçue, ne voulait pas renoncer à espérer. « Ce n'est pas possible, monsieur Louguereau! Les pièces d'état civil que je vous ai apportées prouvent que je suis une descendante de la famille Avril. — Hélas ! non, madame. J'en suis navré pour vous, je le répète. Votre arrière- arrière-grand-mère portait les prénoms de Marguerite, Caroline, Zulma — mais non celui de Noëlle. — C'est une erreur, un oubli d'un secrétaire de mairie! gémit la dame. Depuis tout ce temps, vous pensez.... Mais elle s'appelait Noëlle. Forcément! Comme mon grand-père. Comme, mon père. El comme moi. Puisque c'est de tradition dans la famille! Vous pensez bien que je ne me serais pas donné la peine de faire le voyage depuis Guimpe-sur-Lot — plus de six cents kilomètres — si.... » Le détective se borna à esquisser un geste vague en répétant : « Désolé, madame. » Il sortit de son bureau et il appela : « Numéro 9. » Le numéro 9 avait un visage ouvert, d'aspect sympathique, mais, pour l'instant, il semblait partagé entre l'angoisse et la colère. « Qu'est-ce que vous me voulez? cria-t-il dès qu'il fut eu tête-à-tête avec Louguereau. De quoi est-ce que l'on m'accuse encore? — Mais de rien, monsieur Jussieaume. De rien du tout. — Inutile de vous moquer de moi ! Je suis innocent, je vous dis! In-no-cent, vous comprenez le français, non? Je n'étais pour rien dans ce cambriolage. Ah! je les retiens, ces messieurs de la banque Saint-Privat! Trois années de prison, pour leur avoir rendu service! Pour avoir ouvert leur coffre-fort! J'aurais mieux fait de me couper la main! » Il disait vrai. Il n'avait rien fait, que rendre service. 9 Ouvrier serrurier d'une habileté extrême, il était parvenu, à la demande de la banque Saint-Privat et après l'échec de plusieurs de ses collègues, à ouvrir un coffre dont la serrure était détraquée. En bon artisan, il en avait été tout fier et il avait ri de bon cœur lorsque le directeur lui avait dit : « C'est une chance pour la société, mon ami, que vous soyez honnête. Vous feriez un redoutable cambrioleur! » Le malheur avait voulu qu'un mois plus tard, une nuit, cette même banque fût cambriolée. Une somme considérable avait été dérobée. A cette heure-là, Jussieaume dormait paisiblement chez lui. Mais comment le prouver? On l'avait soupçonné, accusé.... Et l'on découvrit chez lui une grosse liasse de billets de banque (cachée là à son insu par les cambrioleurs, pour l'accabler). Cinq années de prison! Sa mère, veuve, était à l'hôpital, gravement malade. Le chagrin, s'ajoutant à la maladie, l'avait emportée. En prison, l'excellente conduite de Jussieaume lui avait valu de voir la durée de sa peine réduite à trois ans. Il venait d'être rendu à la liberté, il y avait de cela une dizaine de jours seulement. C'est alors qu'il avait reçu cette convocation du détective, sans commentaires, sans la moindre précision sur son objet. Il s'était naturellement cru menacé de nouveau. « On ne m'accuse de rien? Alors pourquoi m'avez-vous fait venir? Pour m'inviter à dîner, peut-être? — Mais je vous invite très volontiers, monsieur Jussieaume! — Ah! dites, si vous avez l'intention de.... — Calmez-vous, mon ami. Evidemment, je m'en rends compte maintenant, j'aurais mieux fait de vous mettre au courant, depuis deux mois que je m'occupe de votre cas, mais.... — Mon cas? — Oui, mais vous étiez en prison. Vous faire espérer une bonne nouvelle alors que je n'étais pas sur de ne pas me tromper eût été inutilement cruel. J'ai préféré vous réserver le plaisir de la surprise. Je n'ai été fixé définitivement, en ce qui vous concerne, qu'avant-hier. — La surprise? Quelle surprise? Je ne comprends rien à ce que vous dites. — Eh bien, cher monsieur, voici l'affaire, en quelques mots. Il y a deux mois et demi, j'ai été chargé par un notaire parisien, maître Festalin, de rechercher les ayants droit à l'héritage du sieur Noël Jean Guillaume Avril, mort au champ d'honneur le 8 septembre 1914. Soit il y a maintenant quarante-six ans. En raison du laps de temps écoulé depuis ce décès et de la dispersion de la famille Avril, mes enquêtes n'ont pas été commodes. Je n'avais pour me guider qu'un fil bien ténu : il existe dans la famille Avril une tradition qui veut que tous ses membres portent, en tête de leurs prénoms, celui de Noël (ou Noëlle — s'ils sont du sexe féminin) en mémoire du plus lointain ancêtre connu : un Noël Avril, né en 1792. Il ne s'est pas trouvé moins de seize Noël ou Noëlle Avril actuellement vivants. J'ai eu à déterminer les authentiques et les faux. Cela a été long. Mes dossiers sont à présent complets. Et j'ai uploads/Litterature/ ib-les-heritiers-d-x27-avril-paul-very-1960.pdf
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- Publié le Fev 06, 2021
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