LES THEORIES CRITIQUES VERS LA RECEPTION CRITIQUE Cours préparé et présenté par
LES THEORIES CRITIQUES VERS LA RECEPTION CRITIQUE Cours préparé et présenté par M. MARTAH S5 Année Universitaire 2009-2013- 2013-2016- 2014-2019 Question de base… • Comment une œuvre du passé continu-t-elle à nous plaire aujourd’hui? Qu’est-ce que la critique littéraire? • La critique littéraire est proprement un effort de discernement qui s'applique aux œuvres des écrivains, soit pour les juger, soit pour expliquer leur formation, leur structure, leur sens. Ainsi, elle peut aussi bien être pure création (Pensées de Blaise Pascal, Examens de Pierre Corneille) qu'interrogation sur le fonctionnement de l'activité spirituelle (Introduction à la méthode de Vinci, de Paul Valéry) ou commentaire-absence devant l'affirmation mystérieuse de l'œuvre (Hölderlin, de Martin Heidegger). • La critique littéraire en France a été le fait d’auteurs d’art poétique (Jean Vauquelin de la Fresnaye: Art poétique français 1606 pour rendre hommage à la poésie du Moyen-âge); de grammairiens (Gilles Ménage) • Pierre Corneille a écrit les Examens de ses tragédies. • Blaise Pascal, les Pensées. • Nicolas Boileau a formulé la doctrine classique. Il est le théoricien le plus absolu du dogmatisme littéraire. • Molière a écrit les Précieuses ridicules, la Critique de l'École des femmes, pour attaquer des ridicules littéraires ou défendre son art. • Jean Racine a écrit la Lettre à Nicole, ses Préfaces. • Jean de La Fontaine, son Discours à Madame de La Sablière, son Épître à Huet. • Le Comte de Buffon a été le théoricien du style dans son Discours de réception à l'Académie française. • Voltaire, par son Temple du goût, où il trouve maint passage à retrancher dans les plus grands auteurs, a été avec Nicolas Boileau l'initiateur de la « critique des défauts ». • Denis Diderot s’est fait critique dramatique et critique d'art. • J-J. Rousseau a écrit la Lettre à d'Alembert sur les spectacles. • Hugo fait jouer Hernani pour critiquer le classicisme et le dépasser La critique analytique • Mme de Staël: De l’Allemagne (1813); De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) • Le génie du christianisme (1802) de Chateaubriand • + Le romantisme Naissance d’une nouvelle critique: la méthode critique historique • Les nouvelles idées au sujet de la littérature se font construire dans le cercle de Charles Nodier (1823) et de Victor Hugo (1829) • Les cafés littéraires et les journaux le Conservateur littéraire, la Muse française, les Annales de la littérature et des arts, le Mercure du XIXe siècle, le Globe l’école nouvelle • La préface de Cromwell 1827 • Stendhal : Racine et Shakespeare 1823 ; • Alfred de Vigny : Préface du More de Venise 1829) ; • mais l'événement le plus retentissant était la bataille d'Hernani, au Théâtre-Français (1830) • LA CRITIQUE LITTÉRAIRE a) La critique historique Inséparable de l'histoire littéraire, la critique historique est une approche externe ou extérieure, transcendante par rapport aux textes; c'est une critique qui est parfois normative ou prescriptive (corrective), selon une idéologie religieuse, morale, politique ou autre. • C'est une critique adjective, en ce sens qu'elle ajoute beaucoup au texte par la paraphrase, qu'elle multiplie les intermédiaires et les médiations entre l'auteur et le texte ou entre le texte et le lecteur et qu'elle utilise l'éloge. • Elle peut être une critique génétique; c'est la genèse, c'est-à-dire l'origine et l'historique de l‘oeuvre, qui mobilise toute son énergie et trouve son aboutissement ultime dans l'édition critique. La critique historique ou génétique, que l'on appelle aussi "ancienne critique", peut être philologique ou psychologique. • 1°) La critique philologique La critique philologique est une critique académique d'érudition. Devant l'affluence, l'abondance, des oeuvres, il lui faut faire appel à la bibliographie. La critique bibliographique consiste à faire l'inventaire de ce qui se publie et à le répertorier dans les manuels, les anthologies, les dictionnaires, les encyclopédies, etc. La critique philologique doit aussi faire appel à l'historiographie. • La critique historiographique examine les différents états d'un texte, de la première version ou des premiers manuscrits à l'édition originale (ou princeps) et aux autres éditions; il lui faut donc comparer les notes, les projets, les plans, les ébauches, les brouillons, les remaniements, les corrections, les scolies, les ajouts ou les coupures d'un version à l'autre : c'est l'avant- texte qui l'intéresse et qui est le moyen d'établir une édition critique. • Elle peut aussi s'attarder aux influences entre les oeuvres ou entre les auteurs et s'inscrire ainsi dans l'histoire des idées et des mentalités. La critique philologique, de la bibliographie à l'historiographie, se préoccupe du style de l'oeuvre et elle favorise la publication de thèses, de mémoires, de journaux intimes, de correspondances, contribuant ainsi à la gloire des auteurs et sous le prétexte que c'est le hors- texte (les textes d'accompagnement) qui explique ou éclaire le texte. • 2°) La critique psychologique La critique philologique est souvent complétée ou relayée par la critique psychologique, qui lui sert d'exégèse et qui est une critique sentimentale de vulgarisation. Très souvent, la critique psychologique est une critique biographique, pour ne pas dire hagiographique : elle parle plus des auteurs que des oeuvres. • La critique psychologique peut autant faire appel à la démagogie, dans le pire des cas, qu'à la pédagogie, dans le meilleur des cas. • La critique démagogique domine la critique journalistique : le journal fait passer la propagande pour de l'information, la promotion pour de l'opinion, la publicité pour de la popularité. • C'est souvent une anecdote à propos de l'auteur ou l'aventure du texte qui lui sert de fil conducteur. Du journal au magazine, la différence n'est que quantitative : plus spectaculaire. L'auteur y est en quelque sorte le personnage ou l'acteur principal. • La critique démagogique ne cherche pas à expliquer le texte; elle pousse le lecteur à résumer le texte, à le répéter, l’annoncer, le glorifier ou le sacrifier... • C'est la philologie (de la genèse à l'exégèse) qui permet à la critique psychologique de prendre la forme d’une pédagogie. • La critique pédagogique cherche à énoncer la littérature, à l'enseigner par la revue ou le manuel, plutôt qu'à renseigner sur elle; elle s'attarde surtout aux personnages, à leur caractère, à leur apparence, à leur ressemblance avec les personnes de la vie réelle. • La critique philologique (de la langue et du style) et la critique psychologique (des personnages et des thèmes) sont donc inséparables au sein de la critique historique ou génétique, qui consiste à amener la littérature à l'oeuvre, à recouvrir l'oeuvre du manteau de la littérature et à se (con)fondre ainsi avec une stylistique (étude des particularités d’écriture d’un texte) : • la critique philologique, l'oeuvre c'est le style de l'auteur; pour la critique psychologique, le style de l'oeuvre c'est l'auteur. • Répétons que «la philologie, ou la bibliographie, lit l'oeuvre dans la vie de l'auteur (écrivain et société, style et langue); la psychologie, ou la biographie, lit la vie de l'auteur (individuel ou collectif) dans l'oeuvre». Jean-Marc Lemelin. «Les études littéraires» dans Le sens (p. 13-21, surtout p. 17). • b) La critique herméneutique L'ancienne critique allie donc l'érudition philologique et la vulgarisation psychologique : elle interprète surtout l'oeuvre par l'auteur; la "nouvelle critique" ou la critique herméneutique interprète plutôt l'auteur par l'oeuvre. • C'est une critique qui s'avoue plus subjective; mais son approche est plus interne que celle de la critique historique; l'exégèse l'occupe davantage que la genèse. Au sein de la critique herméneutique, nous distinguerons la critique symbolique et la critique thématique. • 1°) La critique symbolique La critique symbolique considère que les thèmes se réalisent dans des images, dans l'imaginaire ou l'imagerie d'une oeuvre, sous la forme de symboles; symboles qui peuvent, par exemple, tenir des quatre éléments de la nature. Gaston Bachelard. Gilbert Durand. • Si ces symboles tiennent des mythes, il est alors possible de parler de la critique symbolique comme d'une mythocritique empruntant à la mythologie et à l'ethnologie. Georges Dumézil. Northrop Frye. Mircea Eliade. Roger Caillois. Claude Lévi-Strauss. • Si les symboles sont attachés à des complexes, il est possible de parler de la critique symbolique comme d'une psychocritique, aussi souvent d'inspiration jungienne que freudienne. Charles Mauron. Marie Bonaparte. Marthe Robert. Gérard Bessette. • 2°) La critique thématique Pour la critique thématique, il y a toutes sortes de thèmes mythiques ou psychiques, mythologiques ou psychologiques, sociologiques ou philosophiques, psycho-sociaux ou socio-historiques (religieux, moraux, etc.). Le thème peut être conscient, préconscient ou subconscient; ce peut être une catégorie ou une forme a priori comme l'espace et le temps. Parfois la thématique et la symbolique sont réunies. Georges Poulet. Jean-Pierre Richard. Jean-Paul Weber. Jean Starobinski. Jean Rousset. André Brochu. • Lorsque la thématique rassemble surtout des thèmes philosophiques (ontologiques, phénoménologiques) ou des thèmes théologiques, il y a lieu de parler de philocritique. Georges Bataille. Pierre Klossowski. Maurice Blanchot. Jean-Paul Sartre. Serge Doubrovski. Alors que la philocritique est plus ou moins rattachée à la philosophie existentialiste, la sociocritique l'est plutôt à la philosophie socialiste ou communiste et nous allons maintenant nous attarder davantage à la critique sociologique, dont fait partie la sociocritique. • 3) LA CRITIQUE SOCIOLOGIQUE La critique sociologique uploads/Litterature/ img-20201027-wa0018.pdf
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- Publié le Nov 27, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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