L’été où j’ai grandi 1 L’été où j’ai grandi (Io non ho paura) Un film de Gabrie

L’été où j’ai grandi 1 L’été où j’ai grandi (Io non ho paura) Un film de Gabriele Salvatores Italie, 2002 Édition 2010 hep-cinéma ! Pratique 2 Propos des concepteurs C’est une évidence qu’aujourd’hui une majorité de jeunes s’adonnent plus à la consommation d’images qu’à la lecture de textes. Le cinéma en particulier, univers de tous les possibles, les fascine. Ils assouvissent par ce moyen leurs besoins d’imagination, d’identification ainsi que leur curiosité. Fixe ou mobile, l’image envahit notre quotidien. Ses visées sont multiples : informer, divertir, émou- voir… mais aussi : propager, endoctriner, avilir… Plutôt que de s’en inquiéter, l’école doit s’atteler à donner aux élèves quelques clés pour aborder avec un esprit critique ce langage aux spécificités propres et leur permettre de goûter les joies du 7e art. Contenu du fascicule Pages de gauche sur fond bleu Remarques et conseils méthodologiques pour l’utilisation du film de fiction comme outil pédagogique Pages de droite sur fond blanc Informations sur le film emprunté et pistes pour le travail en classe L’été où j’ai grandi 3 Synopsis En 1978, dans un village perdu du sud de l’Italie, Michele, dix ans, parcourt à vélo la campagne torride et joue avec ses copains à se faire peur en explorant les vieilles mai- sons abandonnées. Un jour Michele fait une terrible découverte qui va bouleverser sa vie et transformer sa vision du monde, des adultes en particulier : il trouve un enfant de son âge emprisonné dans un trou… Fiche technique Genre comédie dramatique, thriller Titre original Io non ho paura Langue originale italien Scénario Niccolò Ammaniti et Francesca Marciano Musiques Ezio Bosso et Pepo Scherman Durée 105 min. Prix obtenus 2003, sélection officielle Festival du film de Berlin ; 2004 Premio David Giovani ; 2004 Prix Amilcar de la Presse ; Avec Giuseppe Cristiano (Michele), Mattia di Pierro (Filippo), Dino Abbrescia (le père) Diego Abatantuono (chef criminel). Lien utile www.iononhopaura.it Classe d’âge concernée 14/15 ans 4 Pourquoi regarder des films en classe ? hep-cinéma ! encourage les enseignants à faire du visionnement d’un film un véritable outil pédago- gique. Il contient quelques informations sur le film et l’équipe qui l’a réalisé, ainsi que des pistes pour aborder aussi bien le contenu que la forme avec les élèves. L’approche en trois temps – introduire, voir, discuter – proposée par hep-cinéma ! mène les élèves à aiguiser leur sens de l’observation, les initie au langage cinématographique, et forme leur esprit à la critique. Or mieux comprendre est gage de liberté individuelle et de satisfaction. Quels films montrer aux élèves ? Il appartient à l’enseignant de choisir avec discernement les films susceptibles d’enrichir ses élèves, tout en gardant à l’esprit que la signification d’une œuvre, filmique ou autre, dépend moins de l’in- tention de l’auteur que de la perception du destinataire/spectateur qui la reçoit avec son expérience de vie et ses connaissances, dans un contexte précis : un environnement historique, géographique et social. La mise en commun des réflexions permet de démêler les lectures personnelles et celles communes au groupe, aide à distinguer jugement de valeur et jugement de fait. Les films proposés par hep-cinéma ! abordent des thèmes très variés, tels par exemple : - la recherche d’identité : qui suis-je ? que vais-je devenir ? - les émotions : aimer, rire, avoir peur, être triste… - les relations : l’amitié, la tolérance, la solidarité, le respect… - les contextes : phénomènes de société, guerres, religions… - les autres cultures Voir un film peut mener loin En plus d’apporter dans l’ordinaire scolaire une césure très appréciée des élèves, un film choisi en fonction du niveau et des intérêts de la classe - offre matière à discussion, permet d’enseigner les règles du débat - amène une réflexion sur des thèmes très variés - enjoint l’élève à réfléchir et à s’exprimer sur lui-même - forme aux langages des images et du cinéma - met en évidence l’importance de la forme - stimule à une consommation culturelle de qualité - peut déboucher sur une production L’été où j’ai grandi 5 Le metteur en scène Gabriele Salvatores est né en 1950 et il commence par faire carrière au théâtre (il est l’un des fondateurs du Teatro dell’Elfo, à Milan). Ensuite il se consacre au cinéma et devient réalisateur d’une dizaine de films. Il est également l’auteur de nombreux scé- narios. Gabriele Salvatores a remporté en 1992 l’Oscar du meilleur film étranger avec ‘Mediterraneo’. Le style de Gabriele Salvatores se caractérise par le soin tout particulier qu’il accorde à la musique et par son penchant à aborder, voire à mélanger, différents genres cinéma- tographiques. ‘L’été où j’ai grandi’ est un film à la fois poétique, fantastique et réaliste. - Expliquer la réalité de certains villages du sud de l’Italie, isolés et abandonnés à eux-mêmes, où les gens ont très peu de contacts avec le reste du pays et où les jeunes ne semblent pas avoir de futur. - Mener une enquête sur les différentes associations criminelles italiennes (Mafia, Camorra, ‘Ndrangheta). - Lire le roman dont le film a été tiré : Io non ho paura, version italienne, EINAUDI, 2001 Je n’ai pas peur, version française, GRASSET, 2004 Sensibilisation des élèves avant la projection Observer l’affiche et/ou visionner la bande-annonce. Par une lecture d’image(s) dirigée, mettre en évidence les éléments-clés. 6 Contexte - Champ culturel → à quel public s’adresse le film ? - Contexte socio-historique → quel rapport entretient le film avec la réalité, l’époque. Signification - Contenu et narration → le synopsis, les thèmes abordés, l’évolution des personnages. - Sens dénotatif → le sens premier, l’acception « objective » des plans, des séquences. - Sens connotatif → la lecture « subjective » des plans et des séquences, déterminée par le contexte historique, social, culturel… Forme - Genre → comédie, mélodrame, western, fantastique, science-fiction, historique, horreur, policier, noir, burlesque… - Tonalité → réaliste, comique, poétique, pathétique, épique, tragique, - Angles narratifs et cadrages → Où se trouve la caméra et que nous montre-t-elle ? - Mouvements de la caméra → Caméra portée/montée, panoramiques, travellings, zooms, - Lumières → naturelles/artificielles, couleurs dominantes, couleurs dramatiques. - Rythmes → de la narration ; des séquences et des plans. - Interprétation des symboles → distinguer les symboles narratifs et les symboles formels. Démarche utile pour l’analyse de tout film 1 Après avoir visionné le film, définissez-le ou les objectifs que vous souhaitez atteindre. Exemples : débattre un thème de société, rédiger une critique, produire une œuvre artistique, analyser un/des caractères, jouer du théâtre, rédiger un texte argumentatif. 2 Sensibilisez vos élèves avant la projection pour stimuler leur curiosité et leur permettre de mieux atteindre les objectifs fixés. 3 Choisissez en fonction du film et de la classe les aspects (liste proposée ci-dessous) qu’il convient de discuter après la projection. L’été où j’ai grandi 7 Les thèmes - L’amitié. Le rapport entre Michele et Filippo est la clef du film. Les deux enfants partagent la même condition, celle de prisonniers d’une situation dont ils n’ont pas le contrôle. Une amitié, interdite car en dehors des conventions sociales, naît entre eux et devient de plus en plus forte : «…mais alors nous sommes pareils ». (Analyser l’amitié en tant que valeur, voir comment les rapports se construisent et évoluent entre les deux protagonistes, mais également entre Michele et la petite bande). - La peur. Michele sait faire face à ses peurs. Confronté à une situation d’injustice, il trouve le courage de se battre, même contre son père (discuter le rapport à la peur de chaque personnage). - L’isolement ou l’emprisonnement. Tous les personnages vivent un isolement ou emprisonnement plus ou moins évident : Filippo, Michele, la mère, les gens du village… (discuter quel genre d’isolement vit chacun). Pistes de travail : le contenu L’histoire Confronter la situation initiale à la situation finale (traitée de manière exagérément dramatique). Où aboutit chaque personnage ? Qui se libère ? Par quels moyens ? 8 Ouvrages utiles pour l’enseignement du cinéma - Vincent Pinel, Écoles, Genres et mouvements au cinéma, Larousse, 2000. - Marie-Thérèse Journot, Le vocabulaire du cinéma, Nathan/Université, Collection 128, 2004. - Jérémy Vineyard, Les plans au cinéma, Eyrolles, 2004. - Anne Goliot-Lété et Francis Vanoye, Précis d’analyse filmique, Armand Collin/Cinéma, Collection 128, 2007. - Jean-Louis Leutrat, Le cinéma en perspective : une histoire, Armand Collin/Cinéma, Collection 128, 1992-2005. - Michel Condé, Vinciane Fonck, Anne Vervier, À l’école du cinéma. Exploiter le film de fiction dans l’enseigne- ment secondaire, de Boeck, collection Action, 2006. L’été où j’ai grandi 9 Les personnages - Michele. Son caractère, son cadre de vie, son monde intérieur, ses rapports avec les autres. - Filippo. Son drame, son rapport à la réalité, le seul qui arrive à se libérer à la fin du film. - Le père de Michele. Personnage sans caractère, sous la coupe du boss, père incapable. - La mère de Michele. Victime, elle soutient toutefois le système, attitude clas- sique dans les sociétés patriarcales. - Le boss arrivé du nord. Caricatural, viscéral, peu intelligent, amateur. - La petite bande. Reproduit les schémas uploads/Litterature/ iononhopaura.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager