Les Éditions Albouraq – L’islam autrement – Nous présenterons dans cette collec
Les Éditions Albouraq – L’islam autrement – Nous présenterons dans cette collection « l’islam autrement », plusieurs textes du martyre, Docteur Ali Shariati. En réalité, ces textes sont le fruit de conférences transcrites, que le docteur Shariati donnait. Il se peut donc que le lecteur puisse ressentir parfois un style familier. Le lecteur notera aussi la diversité et la multitude de concepts et d’auteurs (philosophes, artistes, poètes, écrivains, scienti- fiques…) auxquels Ali Shariati se réfère tout au long de ses conférences. Il nous paraît important de préciser que ces conférences étaient destinées à un public étudiant, donc relativement jeune. Il n’est pas excessif d’affirmer que le docteur Shariati joua un rôle essentiel dans la réconciliation de la jeunesse avec la religion. Nous avons volontairement voulu préserver ces aspects di- versifiés et denses car ils correspondent parfaitement à la per- sonnalité de notre auteur. Une personnalité engagée, impliquée dans la société et totalement dévouée à la réflexion. L’éditeur © Dar Albouraq Distribué par : Albouraq Diffusion Distribution Zone Industrielle 7, rue Henri François 77330 Ozoir-la-Ferrière Tél. : 01 60 34 37 50 Fax : 01 60 34 35 63 E-mail : distribution@albouraq.com Comptoirs de ventes : Librairie de l’Orient 18, rue des Fossés Saint Bernard 75005 Paris Tél. : 01 40 51 85 33 Fax : 01 40 46 06 46 Face à l’Institut du Monde Arabe Site Web : www.orient-lib.com E-mail : orient-lib@orient-lib.com Librairie Albouraq 91, rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris Tel : 01 48 05 04 27 Fax : 09 70 62 89 94 E-mail : librairie11@albouraq.com Site Web : www.albouraq.com Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays à l’Éditeur. 1432-2011 ISBN 978-2-84161-440-0 // EAN 9782841614400 Ahl-ul-Bayt, Héritage et responsabilité Titre original : « Al tachayo‘ mas’ouliyya » ‘Ali Shariati Traduit de l’arabe par Latifa Amira en collaboration avec G. Rossignol Du même auteur, chez le même éditeur : - Connaître l’Islam - Fatima est Fatima - Construire l’identité révolutionnaire - Le martyre, soulèvement et témoignage - Muhammad , de l’Hégire à la mort - L’oumma et l’Imamat - Al Hurr, l’homme libre - Les qualités de Muhammad - La responsabilité de l’intellectuel - La responsabilité de la femme - Retour à soi - Connaître l’Islam par la méthode Les propos de l’imam Khamenei1 au sujet de Shariati Je voudrais vous parler ici de ce qui s’est passé en 1347/1969, c’est-à-dire au cours de la dernière année de la vie de Jalal Al Ahmad2, quand ce dernier est venu à Machhad3. Nous nous sommes alors réunis en présence du Martyre ‘Ali Shariati et d’un certain nombre d’amis. Lorsque la conversation en est venue aux oulémas4, le regretté Al Ahmad s’est tourné vers ‘Ali Shariati et lui a demandé pourquoi il critiquait les hawza5 avec force plutôt que de s’attaquer aux intellectuels. La réponse du docteur Shariati nous donne une indication sur la manière dont il distinguait les « gens de spiritualité » en tant qu’ils incarnent une certaine position et une certaine situ- ation, et les « gens de spiritualité » en tant qu’oulémas. Il dit : « La raison pour laquelle je critique les hawza avec insistance est que nous attendons beaucoup d’elles, alors que nous n’atten- dons pas grand-chose de notre élite intellectuelle qui a grandi dans le giron de la culture occidentale. La hawza est le roc solide dont nous espérons voir sortir beaucoup de choses. Ce n’est que lorsqu’elle ne remplit pas sa fonction que nous la critiquons ». Je peux dire sans hésiter que Shariati incarne une certaine étape, mais dans un sens bien précis : il a réussi à diffuser de nouvelles idées au sein de la société par l’intermédiaire d’un langage clair et de l’autorité qu’il avait sur la culture et la jeun- esse de son époque. Cela veut dire que Shariati n’avait pas un don en particulier mais qu’il en avait beaucoup quand il s’agissait d’aborder des questions contemporaines, et c’est cela que je veux signifier quand je dis que Shariati représente une étape importante. Le second aspect qu’il faut aborder, quand on parle de Shari- ati, concerne les questions qu’il a posées à partir de sa conception de la culture islamique et qu’il faut replacer dans le cadre des fondements philosophiques et cosmologiques de l’Islam. L’œuvre de reconstruction en question doit donner naissance à une nouvelle étape, qui sera bénéfique pour notre génération. En d’autres termes, ce dont nous avons besoin aujourd’hui c’est de lire Shariati en même temps que Motahari6. Ce qui émerge de ce recoupement entre la beauté des idées de Shariati et la maîtrise de la pensée islamique par Motahari, c’est précisément ce dont notre génération actuelle a besoin. Ce qui fait de Shariati un précurseur, c’est sa capacité ex- traordinaire à reformuler l’Islam dans un langage moderne qui s’accorde avec la génération de son temps. Si plusieurs l’ont précédé dans cette voie, aucun n’a connu le succès qui a été le sien7. 9/142 ‘Ali Shariati la vie et l’œuvre (1933 - 1977) ‘Ali Mohammad Taqî Shariati est né en décembre 1933, à Mazinân, village de la région du Khurasân, en Iran. Son père, Mohammad Taqî, connu pour être un grand penseur et militant musulman, fonda dans la ville de Machhad un centre de recherches islamiques pour lutter contre les divers maux et fables qui s’étaient répandus dans la tradition musulmane. C’est dans cette ambiance rénovatrice que fut élevé ‘Ali Shariati. Il participa tôt aux mouvements révolutionnaires qui agitaient son pays et fut emprisonné pendant six mois en 1958, alors qu’il était étudiant. Mais il réussit à obtenir son diplôme avant d’être envoyé en France, pour poursuivre ses études. Les années que Shariati passa en France peuvent être con- sidérées comme les plus fertiles de sa courte vie : musulman at- taché aux valeurs morales de son héritage culturel, fin connais- seur de l’Histoire et de sa société, il ne fut pas choqué par les apparences du monde riche et ne devint pas « étranger à lui- même ». Il ne ressentit pas ce complexe d’infériorité face à l’Oc- cident que nombre d’étrangers, issus du tiers-monde, ressen- tent dès leur arrivée en Europe. Au contraire, il mit à profit ces années pour plonger dans l’étude de la culture et de l’histoire occidentales afin de comprendre les racines de l’arrogance de l’homme européen et les moyens utilisés par le nouvel impérial- isme. Ses réflexions l’amenèrent à formuler la théorie du « re- tour à soi » qui permet de s’opposer en toute conscience à l’in- vasion et au colonialisme, quelle que soit la puissance matéri- elle de ce dernier. Il obtint son doctorat en sociologie des religions et retourna en Iran. Il fut immédiatement emprisonné par le régime du Shah8, puis libéré. Il fut nommé enseignant à l’université de Machhad. Il y mena une lutte sans merci contre le courant occi- dentalisé en Iran mais aussi contre les hommes de religion, souvent alliés du Shah, qui défiguraient l’Islam et sa pensée en enseignant « un islam faussé, allié des tyrans, et anesthésiant le peuple ». Il fut alors licencié et muté vers un village éloigné de la province iranienne. En 1969, il participa activement aux activités du centre cul- turel « Husseiniyat-al-irshâd9 » qui se voulait être un phare de diffusion de la pensée musulmane. Shariati l’enrichit par ses conférences sur l’Islam et l’histoire du parti des Ahl-ul-Bayt, corrigeant plusieurs concepts courants. Il y organisa des cours pour étudier l’histoire, l’exégèse du Coran, la littérature et les arts, la langue arabe et la langue anglaise. Une génération en- tière d’iraniens se regroupa autour de lui dans ce centre pour assister à ses conférences. Il y proposa « le parti de l’Imam ‘Ali » à la place du parti safavide10, celui des tyrans au pouvoir. Il fut la cible d’attaques de toutes parts, des milieux occidental- isés comme des milieux religieux traditionnels qui l’accusèrent d’être wahhabite11. En 1973, les autorités du Shah fermèrent le centre culturel et arrêtèrent Shariati et son père. Suite à l’inter- vention de responsables algériens, il fut libéré dix-huit mois plus tard après avoir été sauvagement torturé. Il fut alors placé en résidence surveillée et interdit d’activités. En mai 1977, les autorités iraniennes l’autorisèrent à quitter l’Iran, il partit pour Londres, où les agents de la Savak parvinrent à l’assassiner. ‘Ali Shariati laissa plus de cent-vingt écrits qui exercèrent une influence importante sur la mobilisation de la jeunesse irani- enne, à l'époque soumise à l’occidentalisation effrénée du ré- gime du shah, l’appelant à rejoindre les rangs du mouvement islamique et de la révolution iranienne, qui triomphera quelques années plus tard, en février 1979. Si Shariati a mené, dans le tiers-monde musulman, sa lutte contre le colonialisme et ses représentants, qui poussaient à 11/142 l’occidentalisation de la société, il a aussi critiqué les « social- istes » des palais, ces intellectuels qui appellent à la révolution armée mais qui s’enfuient lorsque le combat réel est engagé. Il a combattu, en des termes très uploads/Litterature/ islam-autrement-ali-shariati-ahl-ul-bayt-heritage-et-responsabilite-albouraq-2011.pdf
Documents similaires










-
30
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.9022MB