Atelier d’écriture (PSY B9), Licence 1 « psychologie », AMU, Faculté ALLSHS d’A

Atelier d’écriture (PSY B9), Licence 1 « psychologie », AMU, Faculté ALLSHS d’Aix-en-Provence 1 24.03.17 Recueil de textes montrant l'importance de la parole Cours de méthodologie Licence 1, Psychologie Aix-Marseille Université 2016/2017 Atelier d’écriture (PSY B9), Licence 1 « psychologie », AMU, Faculté ALLSHS d’Aix-en-Provence 2 24.03.17 Afin de montrer l'importance de la parole et du langage, les élèves du cours de méthodologie du jeudi de 14h à 16h ont sélectionné un texte chacun et ont avec leur interprétations personnelles montré l'importance de cette dernière. Bonne lecture ! Laurine Blanc, comité de lecture 1. La douleur de ne pas pouvoir transmettre ce que l’on ressent. « J’ai pas les mots », Grand Corps Malade, 2008. Texte choisi par Giulia Biancheri Afin de montrer l’importance du langage à travers un texte, une chanson ou une poésie, j’ai décidé de présenter du slam à travers les chansons de Grand Corps Malade. Le slam est un moment de partage, de parole et d’écoute. C’est une chanson parlée voire une poésie scandée. Le slam est une façon de s’exprimer à haute voix et permet d’extérioriser toutes les pensées. Pour certains, c’est même une sorte de thérapie car ça rassemble un groupe de personnes qui s’expriment sur leurs émotions et leurs sentiments à travers des mots. Le slam est un lieu où la parole est libre. Le slam raconte une histoire, c’est un art. La chanson J’ai pas les mots - Grand corps malade, nous montre l’importance du langage à travers ses paroles. Grand corps malade s’exprime ici sur la douleur qu’il ressent après la perte d’un proche : « j’ai pas trouvé les mots pour consoler l’inconsolable », il se confie sur ses émotions et ses sentiments : « j’ai pas trouvé le remède pour réparer un coeur brisé » qu’il éprouve sur la mort de cette personne : « Avoir vécu avec elle et apprendre à survivre sans ». « […] J’ai pas trouvé les mots pour expliquer l'inexplicable, J'ai pas trouvé les mots pour consoler l'inconsolable, Je n'ai trouvé que ma main pour poser sur ton épaule, Attendant que les lendemains se dépêchent de jouer leur rôle. J'ai pas les phrases miracles qui pourraient soulager ta peine, Aucune formule magique parmi ces mots qui saignent, Je n'ai trouvé que ma présence pour t'aider à souffrir, Et constater dans ce silence que ta tristesse m'a fait grandir. J'ai pas trouvé le remède pour réparer un coeur brisé, Il faudra tellement de temps avant qu'il puisse cicatriser, Avoir vécu avec elle et apprendre à survivre sans, Elle avait écrit quelque part que tu verserais des larmes de sang […] » Atelier d’écriture (PSY B9), Licence 1 « psychologie », AMU, Faculté ALLSHS d’Aix-en-Provence 3 24.03.17 2. Le langage bariolé. « Les coloriés », Alexandre Jardin, 2004. Texte choisi par Morgane Peirolo ‘‘ Ça va pas la caboche ? De nous disturber en plein jeu parce que tu t'embêtes ! Si t'es pas cap de te récréationner tout seul, t'as qu'à fermer ta boite à Camembert. -C'était pour de la rigolade, j'aime pas sérieuser '' p. 43. L'extrait choisi présente des néologismes (sérieuser, récréationner), un emprunt littéral à l'anglais (disturber) et de langage enfantin (boite à Camembert, rigolade, caboche). Dafna, une jeune femme provenant d'une île inconnue et au langage très imagé, fait la rencontre du protagoniste, à qui elle reproche son sérieux. Sa tirade dépasse la barrière linguistique du Français, à qui l'on pourrait reprocher une vision quelque peu réfractaire à la nouveauté : pour preuve, le mépris envers la langue québécoise, qui n'est pas entièrement attribuable aux prononciations très nasales de nos compères Outre-Atlantique, mais surtout à l'emploi d'expressions jugées soit désuètes, soit trop créatives. Ne s'agirait-il pas d'une critique envers le langage tout entier, un refus de se conformer et une revendication de la liberté de créer, en permanence, de nouveaux mots pour contrer l'immobilisme linguistique ? En réprimandant le protagoniste pour sa rigidité, Dafna pointe du doigt la société toute entière et son refus de faire évoluer les règles linguistiques qui composent son identité (par peur de la perdre?). Ici, la créativité langagière de Dafna n'enlève rien à la compréhension de ses paroles, mais permet au contraire de renouer avec une plus grande liberté caractéristique du monde enfantin, à travers lequel les deux personnages vont abolir leurs différences sociales et culturelles. Comme l'écrit Jean Jacques Rousseau, ''on a longtemps cherché s'il y avait une langue naturelle et commune à tous les hommes. C'est sans doute celle que les enfants parlent avant de parler.'' Ici, le retour à la langue de l'enfance n'est ni une régression ni une dégénérescence de la langue finement construite et normée telle que nous la connaissons, mais une recherche du mot juste, et simple, quitte à l'inventer s'il n'existe pas encore. 3. La parole à tout prix. « Le scaphandre et le papillon ». Jean-Dominique Bauby, 1995 Texte choisi par Guillaume d’Antrassi. Pour démontrer l’importance de la parole, j’ai choisi le roman autobiographique de Jean- Dominique Bauby : Le scaphandre et le papillon. A la suite d’un accident vasculaire, l’auteur ne possède plus ses fonctions motrices ; il est donc « enfermé à l’intérieur de lui-même ». J-D Bauby ne peut plus se déplacer, manger, voire même parler. Il trouve alors comme solution d’établir un langage grâce aux clignements de ses yeux. C’est grâce à ce moyen qu’il eut la capacité de rédiger cet ouvrage. Ce témoignage est donc, à mon avis, un hommage à la communication humaine qui prend toute son importance lorsqu’un un individu en est privé. Dans son ouvrage, J-D Bauby explique son combat pour réapprendre à s’exprimer. Il raconte sa solitude à cause de son handicap. Ce roman m’a beaucoup marqué lors de mon adolescence car il m’a montré la force psychique de l’Homme (d’autant plus que cette histoire est réelle). Pour finir, il démontre avec puissance l’importance de la parole d’où mon choix de ce roman pour ce devoir. Atelier d’écriture (PSY B9), Licence 1 « psychologie », AMU, Faculté ALLSHS d’Aix-en-Provence 4 24.03.17 4. La fonction créatrice de la parole dans l’institution du monde culturel Texte choisi par Khaya Bendao Dans cet extrait de dissertation philosophique, Simone MANON, le 16 novembre 2016, aborde le rôle de la parole dans la culture. Ici elle décrit une parole créatrice et fondatrice, au cœur de la société et des faits. Un langage capable de rendre réel une simple imagination. « La parole ne se contente pas de dévoiler la réalité objective. Elle est au principe de l’institution du monde dans lequel se déploie l’existence humaine. Car, contrairement à ce que l’on croit communément, les sociétés, les Etats, les organisations internationales, l’organisation économique, les Églises, etc. n’ont pas une assise objective. Ce sont des réalités imaginaires ayant ceci de singulier qu’elles ont une réalité effective et exercent une force dans le réel aussi longtemps que la majorité des hommes leur donne son adhésion. Elles tirent donc leur existence des croyances partagées par les individus qu’elles cohérent, c’est-à-dire de la capacité humaine de parler d’autre chose que de ce qui existe, de se représenter le possible ou le souhaitable et de lui donner une existence objective. Toutes les institutions humaines reposent ainsi sur des fictions n’ayant pas d’autre support originairement que des paroles. Pensons aux lois régissant effectivement les rapports sociaux dans une société donnée. Ici on dit que les hommes sont égaux, là qu’il y a une hiérarchie naturelle entre eux. Ces énoncés n’ont pas de fondement objectif, ils sont le produit de l’imagination humaine mais ces fictions, ces représentations, bien que nées de l’imagination humaine n’en acquièrent pas moins réalité effective par l’action de les concrétiser dans les faits. Comme l’écrit Bourdieu : « Ceux qui, comme Max Weber, ont opposé au droit magique ou charismatique du serment collectif ou de l’ordalie, un droit rationnel fondé sur la calculabilité et la prévisibilité, oublient que le droit la plus rigoureusement rationalisé n’est jamais qu’un acte de magie sociale qui réussit. Le discours juridique est une parole créatrice qui fait exister ce qu’elle énonce » (Ce que parler veut dire, Fayard, 1982, p. 20-21). Certes, il ne suffit pas de dire pour faire. Les énoncés qu’Austin appelle des énoncés performatifs, (opposables aux énoncés constatifs), ne sont pas tels par la seule magie du langage. Par exemple n’importe qui n’a pas la possibilité de dire le droit. Seuls les êtres investis par le corps social de ce pouvoir (législateur, le juge) en ont la capacité. Les performatifs impliquent des « conditions de félicité » (Austin) mettant en jeu différents statuts de pouvoir à l’intérieur d’une société à un moment donné. Le pouvoir symbolique bien réel est tributaire de certaines conditions sociales d’effectuation. Reste que dans le monde humain, faire consiste parfois simplement à dire (« Je te promets », « Je vous déclare unis par les liens du mariage », ect.) et l’action des hommes s’enracine toujours dans une parole préalable formulant le projet qui préexiste mentalement dans la conscience des concepteurs. Songeons que l’acte de naissance uploads/Litterature/ recueil-de-textes-sur-la-parole-laurine-blanc-2017.pdf

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