AU CŒUR DE L’INSTANT A l m o r a JEAN BOUCHART D’ORVAL AU CŒUR DE L’INSTANT © É

AU CŒUR DE L’INSTANT A l m o r a JEAN BOUCHART D’ORVAL AU CŒUR DE L’INSTANT © Éditions Almora • 51 rue Orfila, 75020 Paris • avril 2010 www.almora.fr ISBN : 978-2-35118-049-5 Du même auteur Reflets de la spendeur, le shivaïsme tantrique du Cachemire, Almora, Paris, 2009. Le Secret le mieux gardé, Almora, Paris, 2007. L’Impensable Réalité, Almora, Paris, 2006. La Rumeur de Dieu, Éditions du Roseau, Montréal, 2000. Patañjali : la maturité de la joie, Le Relié, Avignon, 1999. Héraclite, la lumière de l’Obscur, Le Relié, Avignon, 1997. Les Entretiens de l’Éveil, Éditions du Roseau, Montréal, 1996. La Diligence divine, Éditions De Mortagne, Montréal, 1995. La Maturité de la joie, Libre Expression, Montréal, 1992. Vers une Nouvelle Forme d’intelligence, Louise Courteau, Montréal, 1989. La Plénitude du vide, Louise Courteau, Montréal, 1987. Plus d’informations sur Jean Bouchart d’Orval : http://www.omalpha.com AU CŒUR DE L’INSTANT Jean Bouchart d’Orval collection dirigée par José Le Roy A l m o r a 5 Remerciements Sans les êtres généreux qui ont participé à l’organisation de ces rencon- tres et de bien d’autres, nous n’aurions pas eu le bonheur de nous réunir aussi souvent autour de l’essentiel : France Légaré (Saint-Faustin), Jean Rivest (Montréal), Anne et Darrell Newberg (Paris), Pascal et Muriel Agogué (Nice), Jean-Pierre et Siân Bouyou (La Source Bleue, Touzac), Martine Mascioco et Bernard Boulet (Toulouse), Cathy Boyer, Christine Heinz et Georges Sève (Montpellier), Claude Saada et Liliane Montalbano (Aix-en-Provence), Jacqueline Gérente et Joëlle Labadie (Marseille), Hélène Riegel (Avignon), Chantal et Pierre Bernard (Fareins, Ain), Marie et Pierre Achache ainsi que France de Brie (Grenoble), Ralph Kundig, Philippe De Mouctouris, ainsi que Urbanando Lanzrein et Kutira (Genève), Dhyane Chahna Dumont (Vevey) et Paul Durix (Tours) et Pascale Jeannin (Angers). Remerciements chaleureux à tous ceux qui ont participé et participent encore à ces échanges et à cette célébration de la beauté de l’existence. 7 Table des matières Ça ne marche jamais une deuxième fois 1. ........ 9 Aucune histoire ne peut vous libérer 2. . ............. 49 L’égoïste n’est pas bon envers lui-même 3. . ........ 87 Nous n’avons pas de vie à réussir 4. ................... 107 Il n’y a rien à sacrifier 5. . ..................................... 121 On ne peut enseigner la vérité 6. . ....................... 151 Se laisser soi-même 7. ......................................... 177 Ni programme ni relâche 8. ................................ 189 La Lumière consciente 9. . .................................... 211 9 1 Ça ne marche jamais une deuxième fois Saint-Faustin, le 17 juillet 2001 J’ai envie de vous demander ce qui vous amène dans une rencontre comme la nôtre… C’est la troisième fois que je participe à une de vos rencontres. Dans ce genre de réunion, j’ai l’impression de faire attention à moi : je prends un instant pour moi. Je crois que je n’en prends pas souvent, alors cela me fait du bien. Et entre les rencontres, comment ça se passe ? Cinq minutes ici et là… Faire attention à soi, comme vous dites très bien, c’est l’af- faire de toute une vie. C’est faire attention à la Vie. C’est ce que le décalogue veut dire : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toutes tes forces. » Cela vient de la conviction profonde qu’il n’y a pas d’autre réalité que cela, que le Seigneur c’est cela, que nous sommes cela. Quand vous dites que cela vous fait du bien, comment le sen- tez-vous : comment faites-vous pour savoir que cela vous fait du bien ? À quoi le reconnaissez-vous ? 10 À la paix que j’éprouve. Le mental se calme. En réalité, quand on se rencontre ainsi c’est parce qu’on pressent déjà la paix, mais qu’on a l’impression de ne pas la vivre. C’est un peu cela ? Oui. Cela m’est familier. À un moment donné, on en a plutôt assez de sentir la paix seulement une ou deux fois par mois et on se dit : « Mais si cela m’attire dans un entretien ou un séminaire, c’est que je porte cela. » Si je suis capable de le reconnaître, c’est que c’est vraiment en moi. Comment se fait-il donc – et c’est là ma deuxième question – que nous ne le vivions pas ? Pourquoi sommes-nous encore en train de chercher cette chose ce soir ? Alors qu’il fait si bon dehors, pourquoi sommes-nous encore en train de nous morfondre à l’intérieur ? Je ne suis pas certaine si nous nous morfondons ici… Bien sûr que non. Mais alors, que faisons-nous ici ? C’est un état de bien-être que je vis de plus en plus. Pour moi, il s’agit d’être à l’écoute de ce que mon âme a à me transmettre. C’est un état de bien-être : c’est simple. Mais ce n’est pas évident de le vivre. Voilà ! C’est l’écoute. Quand on écoute quoi que ce soit (peu importe s’il s’agit de propos spirituels ou non) on est en paix : voyez-le. Pourquoi ? Parce qu’on n’est pas en train de bavarder. On n’est pas en train de se raconter son histoire, sa petite histoire, pour la nième fois. On n’est pas en train de fabri- quer le devenir, le temps, l’espace et la division. On ne peut pas faire les deux en même temps : ou bien on parle, ou bien on écoute. Quand je dis « parler », je veux dire se raconter son histoire : « Je suis comme ceci, j’ai raison d’être ainsi, j’ai toujours été ainsi ; si vous aviez subi les mêmes traumatis- mes que moi, vous souffririez comme je souffre. » Des choses 11 comme ça, on se raconte. Voyez les gens au volant de leur voiture sur l’autoroute : ils sont en train de se raconter leur histoire, de penser leur vie. Entre Montréal et Saint-Faustin, on se surprend soi-même à faire la même chose plusieurs fois en une heure. C’est merveilleux de le réaliser aussi souvent. Car le voir c’est déjà énorme : c’est seulement ainsi qu’on peut s’en libérer. Nous sommes presque toujours en train de nous rappe- ler combien les gens nous ont appréciés, ou combien ils vont nous apprécier. Les pessimistes et les dépressifs, eux, se remé- morent les énormités qu’on a dites sur eux ou ils anticipent celles qu’on dira ou pensera d’eux dans le futur. On est sans cesse en train de se préparer à toutes les situations qu’on devra affronter durant la journée, durant la semaine, durant l’année, durant sa vie : « Si cette personne me dit telle chose, que lui répondrai-je ? » « S’il se produit tel événement dans ma vie, comment devrai-je réagir ? » On s’inquiète, alors qu’il n’est encore rien arrivé ! Mais d’où cela vient-il donc ? C’est une création dramatique. C’est fabriqué par ce qui en nous voudrait tout diriger, par la tour de contrôle. Nous ne parlons pas ici de la peur fonctionnelle. Si vous vous retrouvez devant un ours menaçant ou dans quelque situation dangereuse qui exige une réaction immédiate, il vient une sorte de peur, mais cette peur n’est pas psycholo- gique. Ce n’est pas une peur qui paralyse ; elle procure de la force, elle nous rend alertes. Mais le plus souvent la peur est psychologique. On y pense avant et après, alors que c’est tout à fait inutile. On le sait que c’est inutile, bien sûr, mais on est incapable de s’en empêcher. Il en est ainsi par habitude, à cause d’une identification avec la tour de contrôle [pointant vers la tête]. Les animaux n’ont pas vraiment une image d’eux-mêmes : ils vivent, tout simplement. Observez un chat, un chien ou un perroquet : ils vivent, sans plus. Si vous ouvrez la cage du perroquet devant le chat, il se peut que le perroquet ait 12 peur, ou peut-être même que c’est le chat qui aura peur ! Mais après l’événement c’est fini. L’animal ne va pas s’asseoir pen- dant une semaine et repasser mentalement les événements ou anticiper sa journée du lendemain. Il est présent. L’animal ne connaît que très peu ou peut-être même pas du tout la souf- france psychologique telle que l’expérimente l’être humain. Pourquoi ? Parce que l’être humain a fabriqué une image de lui-même extrêmement complexe, contrairement à l’animal, qui n’a pas d’image de lui-même (ou s’il en a une, elle est fort rudimentaire). Or, cette image-là est constamment mena- cée pas les événements extérieurs. Dans notre vie moderne, il s’agit souvent de ce que les autres disent ou pensent de nous ; le plus souvent c’est même ce que nous croyons que les gens pensent de nous, sans même que nous soyons allés vérifier s’ils pensent vraiment cela. On bâtit toutes sortes de cartes du monde et des autres et on est convaincu que c’est cela la réa- lité. C’est précisément cela qui nous empêche de vivre la joie maintenant, tout de suite. Nous pouvons peut-être examiner cela ensemble ce soir. En fait, il n’y a pas grand-chose à dire. Il n’y a pas de gran- des théories à comprendre intellectuellement. uploads/Litterature/ jean-bouchart-dorval-au-coeur-de-l-x27-instant.pdf

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