Du 25 septembre au 5 octobre 2019, le Salon International du Livre Océanien va
Du 25 septembre au 5 octobre 2019, le Salon International du Livre Océanien va parcourir la Nouvelle-Calédonie et fera escale à Koné, Poindimié, Wé et Nouméa. Cette 12e édition du SILO a été conçue autour du thème des « liens », ceux qui nous (re)lient, ceux qui nous unissent. Des liens comme connexions multiples propices à la découverte de soi et des autres. Des liens qui nous apprennent à être sensibles au monde, en quête ou reconquête de nos héritages, à l’écoute de nos Anciens et de notre Histoire, forts de la richesse de notre patrimoine. Des liens passerelles avec le monde immatériel, l’invisible, susceptibles de nous rendre plus humbles et d’envisager l’avenir de manière originale. Ce salon promeut le livre, outil de lien par excellence. Mais également bien sûr la lecture, ce voyage dont on revient forcément différent. C’est ainsi que nous vous invitons à être curieux, à venir à la rencontre de nos invités pour mieux les découvrir et leur dire qui nous sommes. Vous savez ce qui contribuerait à la réussite, à l’innovation, au bien-être, à la santé et à l’épanouissement du pays ? Que la lecture devienne « Grande Cause Calédonienne » ! La frontière entre utopie et réalité est souvent ténue. En attendant, nous vous souhaitons un excellent SILO 2019, de belles rencontres et de précieuses lectures. L’engagement des écrivains à travers l’Association des écrivains de Nouvelle-Calédonie et l’engagement de la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie s’inscrivent dans cette démarche : organiser, susciter, participer, dynamiser les rencontres entre écrivains d’ici et d’ailleurs, entre écrivains, lecteurs et passionnés du livre et de l’écrit, de la parole et du sens. Car il faut toujours donner aux écrits un sens, une pensée et parfois un futur. C’est certainement ce à quoi s’attachent les participants à ce salon du livre, conscients qu’écrire n’est pas anodin, quel que soit le genre auquel appartient un texte, ce n’est jamais anodin, ce n’est jamais sans importance. La responsabilité est grande alors de s’engager à proposer un écrit. « La poésie est une arme chargée de futur », écrit le poète Gabriel Celaya. J’aime cette phrase, elle est une phrase de paix, une phrase d’art et d’engagement. Ce qui est dit de la poésie est vrai de toute forme d’art, de toute forme d’engagement pacifique, seuls gages de futur heureux. Il en va de même de l’Amitié, un art véritable car l’amitié est exigeante d’abnégation, d’écoute, de don de soi, de justice, de recherche du bien et d’abandon de son égo. Si l’amitié ne nous guide pas, qu’est-ce qui portera nos pas dans un présent d’équité et de paix ? sommaire Édito Édito 2 Invités internationaux : Alice Zeniter, France 3 François Reynaert, France 4 Anna Funder, Australie 5 Drusilla Modjeska, Australie 6 Sébastien Lebègue, Japon 7 Adrian Muckle, Nouvelle-Zélande 8 Isabelle MERLE, France 9 Mireille Vignol, France 10 Les joutes de traduction 11 Nouveautés éditoriales 12 Les médiathèques de Poindimié, Koné et Lifou 14 Opération Livre mon ami 15 Invités locaux : Sylvain DERNE 16 Guillaume BERGER 16 Les résidences d’écriture 17 Le trio de reporters itinérants 18 Hamid MOKADDEM 18 IMASANGO 19 Frédéric OHLEN 19 Alexandra RINCK RAMIREZ 20 NIKO 20 Frédérique VIOLE 21 Isabelle RITZENTHALER 21 Isa QALA 22 Luc DEBORDE 22 Le Souffle des mots 23 Infos 24 Librairie, expositions, ateliers, rencontres Koné/Koohnê 26 Programme du 25 au 27 septembre, Poindimié/Pwêêdi Wiimîâ 27 Programme du 27 au 29 septembre, Lifou/Drehu 29 Programme du 1er au 2 octobre, Nouméa 30 Programme du 3 au 5 octobre Contacts 32 Jean-Brice Peirano, Directeur de la Maison du Livre NC, organisateur du SILO Nicolas Kurtovitch, Écrivain, Président de la Maison du Livre NC 3 Votre dernier roman, Home sweet home, écrit à quatre mains avec Antoine Philias, est un roman de littérature jeunesse. Comment est née cette nouvelle aventure ? Alice Zeniter : Depuis 2008, la crise des subprimes et la manière dont elle a frappé certaines villes américaines, créant le phénomène des « shrinking cities », me fascinent. J’écrivais une pièce de théâtre pour enfants qui en parlait déjà (« Hansel et Gretel, le début de la faim ») mais l’âge du public ne me permettait pas de développer pleinement le sujet. J’ai donc proposé à Antoine d’écrire un roman pour adolescents sur Cleveland. Il se trouve qu’il connaissait bien la ville et son histoire, grâce aux BD de Harvey Pekar. Il a eu l’idée de placer nos personnages dans un lycée désaffecté et d’adopter un calendrier qui imite celui de l’année scolaire. Dans L’Art de perdre, Naïma, votre héroïne, part en quête de son histoire familiale sur fond de silence. La connaissance est-elle indispensable pour se construire ? Je pense que oui. Paradoxalement, si l’on veut pouvoir refuser d’être entièrement déterminé par une histoire (familiale ou plus vaste), il faut d’abord prendre connaissance de celle-ci. Il n’y a aucune dimension de choix dans le fait de refuser une histoire que l’on ne connaît pas. C’est pour cette raison qu’au début du livre, Naïma est bien moins libre que ce qu’elle ima- gine. Elle n’a pas échappé à l’Algérie (mot qui pourrait être ici utilisé pour désigner le sort majoritaire des familles algériennes immigrées en France), elle ne l’a jamais connue. Son père a tout fait pour qu’elle ne la connaisse pas et qu’elle se construise sans ces références. Sur plus de cinq cents pages, dans une langue puissante et effervescente, vous explorez le thème du lien au pays d’origine sur trois générations. Peut-on et doit-on, selon vous, s’affranchir de ce lien ? Je veux croire qu’on le peut, qu’il s’agit d’un des possibles qui s’ouvre à une personne au moment de sa construction personnelle, au moment où elle prend les plis qui la détermineront tout au long du reste de sa vie. En fait, plutôt que de dire qu’on doit s’affranchir du lien au pays d’origine, je dirais qu’on ne doit pas le cultiver à tout prix. Il n’y a aucun devoir moral, ici. On peut oublier les pays anciens, si ça aide. Les faire ressurgir du silence, si c’est ce qui paraît le plus nécessaire. Ce roman parle également, en creux, du conflit des générations. Est-ce une douleur nécessaire ? Le conflit de génération, c’est un conflit de civilisation : ce sont deux manières de vivre et de penser le monde différentes qui doivent cohabiter dans un espace commun. Est-ce que ce conflit génère nécessairement de la douleur ? Je ne sais pas. Peut-être que les deux générations peuvent se contenter de s’observer et si elles trouvent absurdes les us et coutumes qui régissent la civilisation de l’autre, cela n’empêche pas pour autant la bienveillance et l’attention. Comme dans tout rapport à l’altérité, peut-être, ce qui est potentiellement dangereux et douloureux, ce n’est pas qu’il existe un conflit entre les générations, c’est que l’une veuille dominer l’autre, l’absorber (l’intégrer ?), trop sûre de son bon droit et de la validité de sa seule proposition. Consacrée par plusieurs prix prestigieux, Alice Zeniter est une étoile montante de la littérature francophone. Également traductrice, scénariste, auteure dramatique et metteure en scène de théâtre, cette jeune surdouée de l’écriture a reçu en 2017, pour son roman L’Art de perdre, le Goncourt des Lycéens. ZENITER Alice Écrivaine et dramaturge France Ce qui est potentiellement dangereux, ce n’est pas qu’il existe un conflit entre les générations, c’est que l’une veuille dominer l’autre. 4 Dans votre dernier ouvrage, vous nous entraînez dans une déambulation à travers le passé de l’Europe*. Comment en arrive-t-on à produire une somme telle que celle-ci ? Les Français ont tendance à regarder leur histoire à travers un prisme national. Ils oublient trop souvent que les grandes étapes de cette histoire ne sont pas spécifiquement françaises, mais appartiennent à tous les Européens. Je voulais faire un livre qui explique ça de façon simple et agréable à lire. Comment cet ouvrage éclaire-t-il notre actualité européenne ? Le livre d’Histoire précédent que j’ai écrit était une histoire du monde. Je voulais que les Français, trop obsédés par eux- mêmes, trop nombrilistes, aient conscience des changements énormes qui ont lieu partout sur la planète, et particulièrement en Asie, avec la remontée en puissance d’énormes pays comme l’Inde et surtout la Chine. Face à ces mastodontes qui veulent dominer la planète, notre France de 68 millions d’habitants pèse bien peu. C’est la raison pour laquelle je suis un fervent partisan de l’union de l’Europe. Par ailleurs, je pense que cette union entre Européens est naturelle, car, pendant des siècles - grosso modo jusqu’à la fin du Moyen- Âge - notre continent a été uni. Il peut donc le redevenir. Pourquoi ne peut-on plus soutenir la théorie selon laquelle nos ancêtres étaient tous Gaulois** ? Pourquoi diable est-ce une fadaise ? Tout simplement parce que c’est une invention récente. Je rappelle dans cet ouvrage** que Louis XIV, par exemple, ne pensait nullement avoir des ancêtres Gaulois. La seule chose qui comptait à ses yeux était son ancêtre à lui, le roi ! Il prétendait descendre de Clovis, uploads/Litterature/ journal-du-silo-2019.pdf
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- Publié le Aoû 23, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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