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!"#$$#%&'()*+, -./0 /12 3.45.6.752 405859/2 :2 6"51;.0<=85.1 COLLECTION DES HAUTS ET DÉBATS L’Harmattan Dirigée par Pascal Lardellier, Professeur à l’Université de Bourgogne TITRES DÉJÀ PARUS, OU À PARAÎTRE EN 2010 : Serge CHAUMIER, L’Inculture pour tous. La nouvelle Utopie des politiques culturelles. Claude JAVEAU, Pour l'élitisme, suivi de Vive la Sociale. Deux éloges pour temps de crise. Arnaud SABATIER, Critique de la rationalité administrative. Pour une pensée de l'accueil. Daniel MOATTI, Le Débat confisqué. L’École, entre pédagogues et républicains. ,+>+? $*@A#> '*B?#! 'C+%%* !"#$$#%&'()*+, -./0 /12 3.45.6.752 405859/2 :2 6"51;.0<=85.1 )23?=/83D)EF=83 B.662485.1 :5057E2 G=0 -=34=6 !=0:266520 DES MÊMES AUTEURS SARAH FINGER, Les perversions sexuelles, Paris, Ellipses, 1998. SARAH FINGER, Sexualité et société, Paris, Ellipses, 2000. SARAH FINGER, La Mort en direct. Snuff Movies, Paris, Le Cherche Midi éditeur, 2001. MICHEL MOATTI, La vie cachée d’Internet. Réseaux, tribus, accros, Paris, Imago, 2002. © L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-12260-4 EAN : 9782296122604 Cet ouvrage est dédié à tous les journalistes embarqués dans leur passion. À Clelia et Philippe Joron. À Tim. SOMMAIRE INTRODUCTION I – L’opinion, une notion relative A – LES MÉDIAS ET LA FABRICATION DES PUBLICS B – L’INFO MALMENÉE II – Le journalisme en question A – UN DISCRÉDIT PROFOND DES MÉDIAS B – NOUVEAUX MÉDIAS, NOUVEAU JOURNALISME ? III – Communication versus information : les journalistes embarqués A – UN AUTRE FORMATAGE DE L’INFORMATION B – UNE NOUVELLE « LOI DE PROXIMITÉ » : COMMUNICANTS, PRODUCTEURS D’INFO ET MÉDIATEURS CONCLUSION Parler directement à l’opinion 9 « La presse, vous êtes tout de même obligé de la lire. Non pas pour savoir ce qui se passe, mais pour savoir ce que les médias veulent que les gens pensent. » Edith Cresson, L’Enfer de Matignon, de Raphaëlle Bacqué INTRODUCTION La société de communication et d’information, mirage hypnotique des dernières décennies du XXème siècle, apparaît désormais comme un fait accompli. La prophétie de Timothy Leary, qui annonçait dans Techniques du chaos1 un univers du XXIème siècle dominé par « une nouvelle culture à l’échelle mondiale » et peuplé d’êtres « capables de communiquer à la vitesse de la lumière » est devenue une réalité omniprésente, au point d’en devenir invisible. L’information s’impose partout, mais dans le même temps la pensée autonome semble plus que jamais étrangement égarée. La manipulation intellectuelle des esprits par les médias en est ainsi devenue une sorte de figure théorique aussi assidue dans le discours réactionnaire que l’absolue inculture des jeunes générations ou l’américanisation des consciences. En étudiant un corpus de matériau informatif couvrant plus de trois années, journaux ou émissions d’informations télévisées et radiodiffusées, d’extraits de presse – classique ou en ligne, de la PQR et de la presse nationale – en analysant les données qualitatives ou quantitatives (avis, réactions2, opinions, choix, 1 Timothy Leary, Techniques du chaos, Paris, L’Esprit Frappeur, 1996. 2 En particulier les avis et réactions qui suivent désormais la plupart des articles en ligne sur les sites des grands médias. 10 croyances…) que les sondages et autres baromètres mettent à disposition des moyens d’information, et en interrogeant ceux qui « font » ou défont l’opinion – journalistes et communicants – cet ouvrage propose un examen critique de la production de l’information. Mais aussi de la réception des nouvelles par les agents sociaux. En cela, il a le projet de serrer au plus près le dispositif complexe de fabrication de l’opinion. Son ambition est aussi de participer à l’élucidation de quelques grandes questions qui traversent aujourd’hui nos quotidiens. Pourquoi les médias, il n’y a pas si longtemps complices de nos pensées et de nos jugements, nous semblent-ils désormais abscons et étranges, pour ne pas dire étrangers à nos schémas habituels de référence ? Pourquoi les informations qu’ils délivrent ne nous parviennent qu’à demi, ou alors de manière tellement indécidable qu’elles ne suscitent chez nous que peu de réactions ? Pour n’en citer qu’un exemple, et malgré la récurrence et l’insistance du propos médiatique, la plupart d’entre nous demeurent finalement plutôt passifs face aux menaces et dangers que l’activité humaine fait désormais peser sur notre planète. Et toute l’inquiétude suscitée par les suites qu’elle pourrait générer n’est pas compensée par un engagement fort ou des résolutions significatives à « changer » les choses. Serait-ce que l’information – pourtant abondante et variée – proposée sur le thème manque de profondeur, de pédagogie, d’implication ? Paraît-elle finalement trop alarmiste pour créer autre chose que de l’appréhension et de l’inertie ? Pourquoi certaines informations nous paraissent-elles au fond terriblement excessives, et finalement, peu crédibles, et par leur démesure même, aussi abstruses que les plus superficielles des nouvelles ? Pourquoi cette méfiance généralisée vis-à-vis du monde médiatique, jadis vécu comme une forme d’ultime rempart démocratique face aux coups de force des différents pouvoirs, mais qui apparaît désormais assimilé voire absorbé par eux ? Ne valait-il pas mieux alors la censure et le contrôle d’État sur l’information que cette supposée connivence, ces prétendues compromissions ou ces silences gênés ? Ne faut-il pas préférer l’interdit, que l’on peut contourner, à cette terrible autocensure qui dissimule en 11 permanence son essence et sa réalité en maquillant sa geste sous les traits pseudo « décapants » de la provocation et du cynisme ? Le journalisme a-t-il véritablement changé de nature, et amendé ses manières de faire (recueillir des faits) et d’aller à la rencontre des citoyens (transmettre ces faits en les rendant intelligibles et cohérents) ? L’investigation et l’enquête font-elles toujours partie de son arsenal méthodologique, en tant que seuls outils véritablement capables de dissiper les manipulations et les falsifications de tous les dominants ? Le langage médiatique lui-même n’est-il pas devenu une sorte de jargon, de lingo inintelligible pour beaucoup, et destiné à la seule communauté des habitués de l’info ? Plus grave, le style et le lexique journalistiques ne sont-ils pas totalement l’objet d’une régulation et d’un conformisme qui finissent par ne plus s’adresser vraiment – groupe encore plus restreint – qu’aux seuls communicants, ou aux « professionnels de la profession » ? Par ailleurs, la désaffection croissante du grand public vis-à-vis de la presse écrite, dont les ventes ne cessent de s’étioler, ne participe-t-elle pas à un appauvrissement intellectuel, un recul absolument inédit dans l’histoire, et totalement paradoxal face aux nouveaux appétits communicationnels nés de l’explosion d’Internet et des protocoles nomades d’information et d’échanges ? L’INSEE estime ainsi que les Français consacrent un tiers de moins de leurs dépenses de presse (journaux et magazines) qu’en 1970. Le recul est selon l’Institut, surtout significatif depuis le début des années 1990, et cette désaffection touche plus fortement les classes populaires et les jeunes. « Plus la génération est récente, écrit l’INSEE, plus la part de la presse dans le budget est basse ». Ce qui permet de conclure nettement en faveur de « l’arrivée de nouvelles générations moins consommatrices de presse écrite que leurs aînées. » (INSEE Première, Le recul du livre et de la presse dans le budget des ménages, août 2009). Peut-être faut-il y voir une sorte de transfert, en forme de désamour, qui faciliterait sans doute la prise de pouvoir d’autres vecteurs de publicisation, comme la communication publique, la publicité commerciale, les rumeurs, les sources incertaines ou multiples – comme les blogs personnels ou les forums du Net. Tous ces nouveaux « bruits » médiatiques qui finissent par être 12 perçus comme des sources d’information, finalement aussi fiables que les médias traditionnels. Sans doute faut-il accepter l’idée que la place qu’occupent les médias aujourd’hui – au sens le plus large du mot « médias » – a modifié un certain nombre de croyances, le plus souvent en rupture avec les schémas hérités de l’univers médiatique né au milieu du XXème siècle, et imposé des constats souvent contradictoires : - 1) les médias sont de plus en plus nombreux (explosion de la presse spécialisée, de la presse gratuite, émergence des nouveaux médias, etc.). - 2) les médias sont de plus en plus diversifiés (presse écrite, audiovisuel public, audiovisuel privé, Internet) et à l’intérieur de ce dernier pôle, un arc-en-ciel impressionnant de systèmes d’information : a) relais en ligne des médias classiques (les pages Web des journaux, magazines, informations audiovisuelles, françaises et internationales). b) sources professionnelles d’informations disponibles uniquement en ligne, largement centrées sur la critique des médias « classiques » (MédiaPart, rue 89, ArrêtsurImage, ou relais en ligne d’une édition papier confidentielle : Le Plan B). c) sources d’informations alternatives ou indépendantes : blogs, journaux associatifs ou « tribaux » (au sens maffesolien du terme), webreporting. d) communication maquillée ou déguisée (propagande politique, religieuse, économique, ou mise en scène gratifiante de soi : Twitter, Facebook, MySpace…). e) rumeurs et fausses informations, relayées par différents canaux (forums, mailing list, etc.). 13 - 3) les médias traditionnels sont de plus en plus critiqués et remis en cause. - 4) les médias traditionnels sont de moins en moins lus, consultés, écoutés ou utilisés. La seule apparente logique, en fait terrible contradiction, de ces deux derniers points, mérite une analyse attentive : De plus uploads/Litterature/ l-x27-effet-medias-pour-une-sociologie-critique-de-l-x27-information.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jul 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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