LA GRANDE HISTOIRE DU CHRISTIANISME Sous la direction de Laurent Testot La Peti

LA GRANDE HISTOIRE DU CHRISTIANISME Sous la direction de Laurent Testot La Petite Bibliothèque de Sciences Humaines Une collection créée par Véronique Bedin Table des matières Couverture Titre Copyright La promesse du Christ une brève histoire du christianisme Laurent Testot L’efficacité d’un mythe Le choix de Constantin Tempête du désert Quand les ordres règnent Le christianisme des origines Laurent Testot Nouveau Testament et textes apocryphes À quoi ressemble le judaïsme du temps de Jésus ? Quel est le statut des juifs dans l’Empire romain au Ier siècle de notre ère ? Quel a été le processus d’expansion du christianisme ? Partie I - Genèse Que sait-on de Jésus ? Daniel Marguerat Une bouleversante conversion Intense liberté Chronologie du christianisme antique Laurent Testot Paul, apôtre des nations François Vouga Qui est Paul ? Le christianisme comme pensée L’universalité du christianisme La radicalité d’un message Qui sont les premiers hérétiques ? Aurélia Hetzel Les groupes judéo-chrétiens Payez et vous serez sauvés Laurent Testot L’exemple de Mélanie Le rêve de Constantin La communion de Théodose L’échec de Julien Le paradoxe du chameau Les errances d’Augustin La conversion de Clovis Bruno Dumézil Une conversion très politique Le païen : de l’âme à convertir à la répression Routes de la soie, routes de la foi Thomas Tanase Des missionnaires orientaux jusqu’en Chine Franciscains et dominicains en Asie mongole Le temps des expansions coloniales Partie II - Chrétienté L'irruption de l'islam Mohammed Taleb Diversité des christianismes orientaux Positionnements à l’égard de l’islam naissant Chronologie du christianisme médiéval Laurent Testot Aux sources de l'orthodoxie, la foi selon Byzance Jean-Claude Cheynet Le rejet des compromis La querelle des images 1054, un divorce accidentel 1204 : prise de Constantinople Quand l’Église survit à l’Empire La Russie, forcément orthodoxe ? Henri Tincq Le starets, médecin des âmes Une Église « hors-frontières » Les croisades : tuait-on (seulement) pour dieu ? André Vauchez Une nouvelle topographie La croisade pénitentielle Le déclin Les ordres monastiques ouverts sur le monde médiéval Fabien Cluzel « L’oisiveté, ennemie de l’âme » Le risque de la normalisation séculière Le temps des moines combattants Cîteaux, en quête de pureté Le succès des ordres mendiants Partie III - À la conquête du monde Pourquoi la réforme ? Matthieu Arnold Martin Luther, de la peur à la grâce de Dieu La critique des indulgences La rupture avec Rome La division de la chrétienté De la Réforme aux Réformes Le concile de trente impulse la Contre-Réforme Jean-Pierre Moisset Les enjeux d’un concile L’exemple jésuite Le capitalisme, idée chrétienne ? Laurent Testot Le règne de l’argent De Dieu au capital Chronologie du christianisme moderne Laurent Testot Les protestants, des dissidents aux « réveils » Sébastien Fath Sources des dissidences protestantes Sillage des dissidences : de la marge au centre Des dissidences marginales aux « réveils triomphants » L'état répudie ses églises Jean Baubérot Les trois ruptures de la séparation Réalité française ou internationale ? Ne pas confondre laïcité et sécularisation L’église catholique et la modernité Henri Tincq Le « modernisme », voilà l’ennemi ! L’« aggiornamento » du concile Vatican II La conversion des Amériques rencontre avec Bernard Lavallé États-Unis religion privée et religion publique en tension Isabelle Richet De la diversité religieuse au pluralisme vécu L’individualisation du croire L’offensive de la droite chrétienne De l’utilisation du pouvoir politique Amérique latine, la vague pentecôtiste et ses effets politiques Jean-Pierre Bastian L’ethnicité redéfinie Le catholicisme déstabilisé La confessionnalisation du politique Christianismes d'Afrique Jean-François Zorn Christianisations en concurrence (1795-1820) L’âge d’or des missions (1820-1880) Les années de plomb (1860-1950) Les années d’espoir et d’incertitude (1950-2000) Le monde des chrétiens Vincent Capdepuy 1900 2000 2100 Géopolitique du christianisme au XXIe siècle Henri Tincq La résurrection de Dieu Une confession, cinq continents La marche en avant des évangéliques Chrétiens persécutés en Orient L’orthodoxie entre Moscou… et Rome Et l'église engendra l'industrie rencontre avec pierre Musso Les origines chrétiennes de la France : un faux débat rencontre avec Paul Veyne Mots-clés Contributeurs Maquette couverture et intérieur : Isabelle Mouton. Retrouvez nos ouvrages sur www.scienceshumaines.com www.editions.scienceshumaines.com Diffusion : Volumen Distribution : Interforum En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement, par photocopie ou tout autre moyen, le présent ouvrage sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français du droit de copie. © Sciences Humaines Éditions, 2019 38, rue Rantheaume BP 256, 89004 Auxerre Cedex Tél. : 03 86 72 07 00/Fax : 03 86 52 53 26 ISBN = 978-2-36106-522-5 LA PROMESSE DU CHRIST UNE BRÈVE HISTOIRE DU CHRISTIANISME Un homme seul. Seul face à la foule. Seul face à l’appareil répressif du plus grand empire de tous les temps, au dogmatisme des gardiens du Temple, à l’aveuglement humain. Un homme seul mandaté par un Dieu lointain pour sauver l’humanité. Un Dieu de justice qui devient ainsi Dieu d’amour, offre à ces humains ingrats, violents et imparfaits que nous sommes la souffrance rédemptrice de son Fils, mis à mort de la manière la plus atroce et indigne que l’on pouvait alors concevoir. L’efficacité d’un mythe À en juger par le nombre de personnes aujourd’hui touchées, alors qu’un humain sur trois en ce monde se revendique chrétien, les Évangiles ont été le mythe le plus efficace de tous les temps. Mythe, au sens anthropologique de récit fondateur partagé par une communauté. Ce mythe s’est incarné dans le calvaire de Jésus, psalmodié autrefois dans les catacombes, minutieusement sculpté au fil des quatorze stations des innombrables calvaires dont l’art catholique a décoré ses églises. Ce mythe est à la fois intemporel, obsessionnel, et formidablement plastique. Ce pourquoi il a pu évoluer. Il s’est adapté aux changements sociaux, a survécu aux tempêtes politiques, s’est joué des revirements idéologiques. Son plus féroce propagandiste, Tertullien, un converti enthousiaste, Père de l’Église potentiel avant de virer hérétique, à la charnière des IIe et IIIe siècles, aimait à dire que la mort de Jésus était un scandale. Comment imaginer, dans une société élitiste comme celle de Rome, un destin plus méprisable que celui de cet obscur prophète juif et plébéien ? En rébellion contre l’Empire, dénoncé et vilipendé par les siens, livré sous les crachats au plus dégradant des supplices, pour revenir d’entre les morts ouvrir la voie vers le salut pour tous ! La Passion était si scandaleuse que son message en devenait incroyable. Tout le génie rhétorique de Tertullien fut mobilisé pour clamer que cela ne pouvait être que vrai, tellement cela était impossible. Au plus efficace des messages, il fallait un slogan qui percute les consciences, en suscitant le plus extrême des paradoxes. Jésus était ressuscité, ce ne pouvait être que vrai. Il était Christ, l’Élu qui devait revenir à la fin des temps. Avant Tertullien, juste après Jésus, Saul avait accompli l’étape décisive. On ne sait pas grand-chose de certain sur Jésus, sinon qu’il était juif. Ses héritiers directs, notamment Jacques le Juste, « frère de Jésus », semblent considérer que son message s’adresse aux juifs. Saul est un juif hellène, comprendre un collabo des Romains, qui rencontre Jésus alors qu’il traque ses disciples du côté de Damas. Puis, soudain, le voilà ébloui, converti. On le dirait aujourd’hui born-again, de ces gens qui renaissent après avoir « rencontré » Jésus. Que cette rencontre soit fantasmée, métaphorique ou réelle, elle est en tout cas une évidence pour la personne concernée. Saul de Tarse se métamorphose en saint Paul. Contre Jacques, il défend qu’il n’est pas nécessaire d’être circoncis pour faire shabbat. Il veut ouvrir grand les portes de la synagogue aux goyim, les non-juifs, pour peu qu’ils lui semblent de bonne volonté. Les chrétiens cessent dès lors d’être juifs. Cela prend deux ou trois siècles. Car si les rabbis d’un côté, les diacres de l’autre, s’emploient à clore leurs territoires théologiques, à théoriser les distinctions, on devine que leurs subtilités échappent à nombre de leurs ouailles. Certains s’obstinent à rester judéo-chrétiens. Le choix de Constantin L’affaire décisive se joue vers 310. Depuis huit décennies, l’Empire vacille. Les légions font la loi, investissent des empereurs à seule fin d’être rémunérées – un champion intronisé se doit de verser de bonnes soldes. Mais ces armées sont indispensables, pense-t-on, pour tenir les Barbares à distance, quand ceux-ci ne rêvent que de venir s’installer autour de la Méditerranée pour jouir de ce confort extraordinaire associé à Rome : thermes chauffés, urbanisme planifié, jeux du cirque, distribution de pain, oisiveté, esclaves… Au début du IVe siècle, les chrétiens représentent 10 à 20 % de la population de l’Empire. Ils ne sont pas aimés. Mauvais citoyens, qui refusent comme les juifs de rendre le culte impérial. Sacrifier à l’Auguste n’est pas un acte religieux. C’est d’abord une histoire de civisme. C’est certifier publiquement qu’en bon citoyen, vous obéissez à l’empereur. Les monothéistes en font tout une histoire. Ils renâclent à l’idée de sacrifier à ce qu’ils disent être des idoles. Cela fournit prétexte à des persécutions, souvent liées à l’impécuniosité des empereurs. Quand vous êtes à court d’argent, une bonne campagne de saisie des biens des contrevenants renfloue les uploads/Litterature/ la-grande-histoire-du-christianisme-laurent-testot-testot-laurent.pdf

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