La Princesse de Clèves, scène du bal : commentaire 66 commentaires • Par Amélie
La Princesse de Clèves, scène du bal : commentaire 66 commentaires • Par Amélie Vioux CLIQUE ICI pour t'inscrire à mon stage EXPRESS sur l'ORAL DE FRANÇAIS. Les inscriptions ferment dans 24 heures ! Voici un commentaire de la scène de bal dans La Princesse de Clèves de madame de la Fayette. Il s’agit de la première rencontre entre la Princesse de Clèves et le duc de Nemours (« Madame de Clèves avait ouï parler de ce prince… » ). Clique ici pour lire l’extrait commenté (la rencontre entre La Princesse de Clèves et le duc de Nemours) Introduction Madame de Lafayette écrit La Princesse de Clèves en 1678, sous le règne de Louis XIV. Ce sera son plus grand succès, mais le roman suscitera également de nombreuses controverses, notamment morales, puisqu’il dépeint le commentaire composé LE BAC DE FRANÇAIS FACILE ET EFFICACE Commence ici ! Bac français 2022 ! Méthode Fiches de lecture Analyses de textes Mouvements ! Auteurs Contact " # tourment dans lequel est plongé la jeune Mme de Clèves après sa rencontre avec un autre homme que son mari dont elle tombe instantanément amoureuse. (Voir ma fiche de lecture sur La Princesse de Clèves) Le passage étudié ici est la scène de la première rencontre entre le personnage éponyme et celui qui acquerra un rôle primordial pour la suite de l’intrigue : le Duc de Nemours. Questions possibles sur cette scène de rencontre : ♦ Qu’est-ce qui fait l’originalité de cette scène de rencontre ? ♦ En quoi cette scène annonce-t-elle le destin tragique des deux personnages ? ♦ Comment est abordé le coup de foudre dans ce passage ? ♦ En quoi cette scène est-elle un élément déclencheur de l’intrigue ? ♦ Etudiez l’implicite dans cette scène de rencontre. Annonce du plan Nous verrons tout d’abord comment Mme de Lafayette met en scène la rencontre de Mme de Clèves et du Duc de Nemours à travers un jeu de regards (I), avant d’étudier la façon dont est évoquée la naissance du sentiment amoureux (II). Enfin, nous aborderons la fatalité présente dès cette rencontre et qui scellera le destin des personnages (III). I – Le jeu de regards A – L’importance des apparences La scène se déroule pendant le bal donné à l’occasion des fiançailles de la fille du roi (« le jour des fiançailles ») : c’est donc un événement mondain et toute la Cour est présente. On voit aux louanges que la dauphine fait de M. de Nemours qu’il est important de bien paraître en société : « ce qu’il y avait de mieux fait et de plus agréable à la cour ». Dans ce passage, plusieurs éléments indiquent le soin que les protagonistes ont consacré à leur tenue : « Elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer », « l’on admira sa beauté et sa parure », « le soin qu’il avait pris de se parer », « trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser » Ces jeux de regards sont également l’occasion de dresser un portrait physique des personnages, qui insistent sur leurs caractéristiques exceptionnelles : « l’air brillant qui était dans sa personne », « difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois, sans avoir un grand étonnement ». Mme de Clèves ne veut pas montrer qu’elle a reconnu M. de Nemours sans l’avoir jamais vu (« un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que M. de Nemours ») et nie même lorsque la dauphine s’adresse à elle : « Je vous assure, madame […], que je ne devine pas si bien que vous pensez. », car elle s’inquiète de l’interprétation qui pourrait être faite. B – Les points de vue Plusieurs points de vue différents se détachent de cette scène de bal : ♦ Tout d’abord, il y a le regard que la Cour pose sur le couple formé par Mme de Clèves et le Duc de Nemours : « l’on admira sa beauté », « les voir danser ensemble », « vous le connaissez sans l’avoir jamais vu ». ♦ Ensuite, on peut remarquer que le champ lexical de la vue intervient de nombreuses fois lorsque Mme de Clèves ou le Duc de Nemours se regardent l’un l’autre : « elle cherchait des yeux », « vit », « surprise de le voir », « voir Mme de Clèves» , « il ne put admirer que Madame de Clèves » . Ce lexique annonce clairement le coup de foudre entre les deux personnages. ♦ Enfin, il est intéressant de voir que dans ce passage, c’est le point de vue d’un narrateur omniscient qui prédomine, ce qui ne sera pas le cas dans la suite du roman, où les nombreux moments d’introspection de Mme de Clèves seront marqués par une focalisation interne. Ici, la narratrice, tout comme la Cour et le lecteur, se contente d’assister à la scène de bal et la décrit de manière objective (« Mme de Clèves […] paraissait un peu embarrassée »), laissant le lecteur deviner les sentiments des personnages. Transition : Cette scène de rencontre théâtralisée, où se jouent à la fois des rapports personnels (Mme de Clèves/Nemours) et publics (bal en présence de la Cour du Roi), est marquée par les jeux de regard, qui trahissent les sentiments des personnages. C’est en effet une rencontre à la fois romanesque et romantique, puisque la Cour et le lecteur assistent ici à un coup de foudre entre l’héroïne et un homme qui n’est pas son mari. II – La naissance d’une passion A – Un cadre d’exception Dès le début du passage, il est clair que le décor de la rencontre est exceptionnel : c’est un « bal et un festin royal » (donc sous l’égide de la plus haute autorité du royaume) et il se déroule « au Louvre ». L’assistance est également exceptionnelle : bien que la Cour ne soit désignée que sous le pronom « on » ou à l’aide de tournures impersonnelles (« il se fit un assez grand bruit », « il s’éleva dans la salle »), on sait que « le roi et les reines » et plus particulièrement « Mme la Dauphine » sont présents. Cette grandeur contribue à dramatiser la scène, car la rencontre a lieu dans un cadre public, sous les yeux de la noblesse de France. B – Une scène théâtralisée Le fait que la scène se déroule lors d’un événement mondain théâtralise la rencontre. ♦ L’arrivée de M. de Nemours se fait avec fracas, et rend son entrée « sur scène » (et dans le roman) très théâtrale : « il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu’un qui entrait, et à qui on faisait place ». ♦ Le champ lexical de la vue est omniprésent dans le passage, comme on l’a dit, ce qui montre à quel point la protagoniste et le Duc de Nemours sont au centre de l’attention. ♦ La Cour (très souvent désignée par le pronom impersonnel « on » ou personnifiée par de roi et la reine) joue ainsi le rôle de public, et la description qui est faite de la scène fait du lecteur l’un des spectateurs. C – Le coup de foudre réciproque Le champ lexical de la vision annonçait le coup de foudre, qui est un cliché romanesque (on peut comparer cette scène avec la rencontre entre Frédéric Moreau et Mme Arnoux dans L’Education Sentimentale, où Flaubert écrit : « Leurs yeux se rencontrèrent », marquant ainsi l’importance du regard). On peut remarquer dans les termes employés pour décrire la rencontre que le coup de foudre est réciproque, par les parallélismes du lexique : ainsi, Mme de Clèves est autant « surprise de le voir » que Nemour est « surpris de sa beauté ». Instantanément, il est clair pour l’assistance que les deux personnages forment un couple très assorti : « il s’éleva dans la salle un murmure de louanges ». L’alchimie entre ces deux personnages est purement physique : sans s’être jamais parlé, ils sont chacun séduits par l’apparence de l’autre et se mettent à danser. Ils n’échangeront d’ailleurs aucune parole directe, puisque « le roi et les reines […] les appelèrent quand ils eurent fini, sans leur donner le loisir de parler à personne ». A la fin de l’extrait, M. de Nemours est encore clairement sous le coup de la rencontre, comme le montre la tournure restrictive « ne…que » assorti du verbe « pouvoir » : « il ne put admirer que Madame de Clèves ». La beauté de cette dernière éclipse toutes ses concurrentes. Transition : La rencontre entre Mme de Clèves et de le Duc de Nemours constitue certes un topos romanesque, mais les circonstances qui l’entourent en font une scène clé pour la suite du roman. En effet, cette rencontre qui semble prédestinée indique que le sort des personnages ne dépend pas d’eux, et qu’ils ne pourront pas y échapper. uploads/Litterature/ la-princesse-de-cleves-mme-de-la-fayette-scene-du-bal.pdf
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- Publié le Dec 08, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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