LA PROSE DU XX˚ SIÈCLE (1900-1960) La prose du XX˚ siècle est largement dominée
LA PROSE DU XX˚ SIÈCLE (1900-1960) La prose du XX˚ siècle est largement dominée par le roman. Il s'impose comme genre littéraire principal et se développe en formes différentes. Le roman devient un terrain d'expérimentations multiples. Cette période voit aussi la naissance du théâtre et de l'essai. LES TENDANCES DU PREMIER XX˚ SIÈCLE Depuis l'affaire Dreyfus, qui a divisé la France,les romanciers sont les premiers à prendre partie dans l'espace public. Parmi eux on trouve Anatole France, favorable à Dreyfus, qui est l'écrivain le plus prestigieux de son temps et il aura une influence ìmmense sur les écrivains de son temps.Son romans sont des réflexions morales pleines d'humour,d'ironie, d'érudition et souvent critiques envers l'Église.On trouve aussi des romanciers qui préfèrent l'évasion dans les pays lointains, comme par exemple Pierre Loti, grand voyageur, ses romans sont écrits dans une prose esthétisante et exaltent les cultures étrangères; Victor Segalen qui est fasciné par l'Extrême-Orient et les peuples d'Océanie.La littérature populaire se développe également. Les romans de divertissement ont un grand succès. Parmi ces auteurs on trouve: Leblanc, Souvestre et Allain, inventeurs du célèbre Fantômas, et Le Rouge, avec ses inventions délirantes. Le roman est aussi un espace de recherches, surtout chez les auteurs qui privilégient l'analyse psychologique comme Gide et Colette. Le plus grand roman de l'époque est le monument de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (écrit entre 1907 et 1922, publié en sept volumes de 1913 à 1927). Cette œuvre synthétise les tendances principales de la prose française de l'époque. C'est une grande fresque,le roman d'un “moi” fracturé et insaisissable,l'histoire d'un lecteur qui devient auteur, donc un roman-essai qui s'interroge sur lui-même. Le “temps perdu” ce n'est pas le passé, mais l'éternité accessible à travers l'expérience esthétique. L'œuvre de Proust s'affirme comme la plus moderne, pour sa structure et son écriture fondée sur la métaphore. LES ROMANS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE La Première Guerre mondiale affecte la littérature car des auteurs perdent la vie à cause d'elle, mais aussi parce qu'elle est au coeur de bien des oeuvres. Parmi les oeuvres les plus importantes on trouve: Le Feu d'Henri Barbusse, intellectuel socialiste qui raconte son éxperience quotidienne du front et des tranchées dans une langue très littéraire,imagée, mais aussi très orale et populaire; Les Croix de bois de Roland Dorgelès, qui est un témoignage direct de la guerre; Le Diable au corps du Raymond Radiguet, qui fait scandale pour la liason entre un adolescent et une femme mariée; et Clérambault, publié par Romain Rolland, où il peint le délire qui touche l'Europe. En 1932 Louis-Ferdinand Céline publie le livre Voyage au bout de la nuit, c'est-à-dire une parodie de roman d'éducation qui trace les aventures d'un anti-héroes, Bardamu. Le Voyage est un portrait drôle et terrifiant du monde contemporain. Céline présente une vision très noire et un humeur grinçant et une langue orale. Les générations d'écrivains sont marquées par la nouveauté de cette écriture et par cette recherche d'un style authentique. Céline, comme Proust, synthétise les ambitions du roman de son temps, c'est-à-dire l'histoire contemporaine, la parole au peuple, et la mise en scène d'une morale. L'ENTRE-DEUX GUERRES ROMANESQUE Henri Poulaille défend la nécessité d'une littérature prolétarienne écrite pour le peuple. Il écrit plusieurs romans autobiographiques. Les auteurs qui se distinguent dans ce groupe d'écrivains prolétariens sont Louis Guilloux , auteur du Le Sang noir qui raconte la triste destinée d'un professeur de philosophie dans une petite ville qui symbolise la societé française et sa médiocrité ;et Eugène Dabit, auteur d'Hôtel du nord, duquel Marcel Carné a réalisé une adaptation cinématographique. Il faut citer Georges Simenon, auteur de plusieurs centaines de romans et nouvelles. Ses romans policiers reposent sur la description et l'analyse des milieux sociaux et des individus qui y évoluent. Pour ce qui concerne la fiction, on trouve Pierre Drieu-la-Rochelle et Robert Brasillach. L'inquiétude face à la decadence et la défense d'un ordre moral sont partagées par des romanciers catholiques, comme Georges Bernanos, un violent polemiste; Henry de Montherlant, Antoine de Saint-Exupéry, écrivain qui défend la morale de l'héroïsme. Il écrit des romans comme Vol de nuit,Terres des hommes et Le Petit Prince. Jean Giono est loin de ces valeurs héroïques, en effet ses romans exaltent la nature et la fusion entre l'homme et son environnement. Enfin roman et philosophie se mêlent sous la bannière de l'existensialisme: cette pensée proclame la liberté humaine dans un monde dépourvu de sens. Jean-Paul Sartre, auteur de La Nausée et Les Chemins de la liberté( un roman qui pose la question de l'engagement); et Albert Camus, sont les deux représentants de cet existensialisme. Camus est l'auteur de deux Grands romans; L'Étranger et La Peste. Ces deux romans mettent en scène la question de la liberté humaine. Ils seront des figures emblématiques d'intellectuels engagés. Simone Weil est très admirée par Camus. Elle est passionnée par la philosophie de Platon et est aussi engagée politiquement. Ses essais comme La Pesanteur et la Grâce exerceront une profonde influence sur leurs lecteurs. ROMANS DE GUERRE ET D'APRÈS-GUERRE Pendant l'Occupation, les poètes incarnent une littérature résistante et combattante. La célèbre Silence de la mer de Vercors, écrit en 1941, raconte la résistance d'un vieil homme et de sa nièce face à l'officier allemand qui a réquisitionné leur maison. On trouve des romans qui exaltent la Résistance. Irène Némirovsky est une écrivaine juive déportée et meurt au camp d'Auschwitz. Son roman inachevé Suite française raconte l'exode et les débuts de l'occupation. Donc, va émerger une “littérature des camps”.On rappelle Se questo è un uomo écrit par Primo Levi;Jean Cayrol qui théorise une littérature qu'il nomme”lazaréenne”;David Rousset auteur de Les Jours de notre mort; Roberte Antelme, qui écrit L'Espèce humaine; et Charlotte Delbo, auteur de trois volumes de Auschwitz et après. MARCEL PROUST Né dans une famille aisée, il a accès à la culture grâce à sa mère. Son enfance est marquée par une crise de suffocation due à l'asthme, donc il fut un enfant maladif et hypersensible. Pour des raisons de santé, il passe d'un lieu de vacance à un autre, et à Cabourg il est gâté. À Paris il fréquente le lycée Condorcet et cultive ses passions pour la lecture et l'histoire. En 1892 il fonde avec ses amis la revue Le Banquet et quelques années plus tard il réunit ses contes dans le livre Les Plaisirs et les jours. Il se consacre aussi à la fréquentation des salons mondains, mais il n'est pas considéré par ses contemporains. Il meurt de bronchite en 1922. LA RECHERCHE (1913-1827) A la recherche du temps perdu s’inscrit dans la tradition du roman français d’analyse et du mouvement décadent. Dans ce roman on y a la préciosité pour le langage raffiné et le retour au Positivisme et à Zola, car Proust s’intérêt aux sciences et à l’explication des phénomènes à travers une observation minutieuse et détaillée. La Recherche relate les événements d’une génération qui a connu les déchirements de l’affaire Dreyfus et la Première Guerre Mondiale. C'est après la mort de sa mère que Proust choisit de consacrer uniquement à l'écriture, donc il vivra reclus dans sa chambre en isolement pour cultiver «la vraie vie», la littérature. Il raconte les salons parisiens avec ironie. Les personnages présentent une vie obscure que le lecteur peut imaginer grâce au retour balzacien des personnages et au filtre de la voix narrative. Le processus d'écriture et de révision ne s'est jamais achevé, en effet, il va coller de plus en plus de pages de digressions car il veut exposer au lecteur son expérience intérieure. Dans ce roman, seuls les moments de mémoire involontaire et la création d'oeuvres d'art fournissent une voie de fuite à la condamnation du temps et de la mort LE NARRATEUR Proust choisit la première personne, le «je» assume le rôle de conscience centrale de tous les événements. À travers une opération de filtrage, le lecteur comprend que tout est subjectif et que tout qu'il connaît n'est qu'illusion. Donc, «la recherche du temps perdu» représente la prise de conscience que seul le mécanisme de la mémoire peut apporter le bonheur . Le narrateur relate deux typologies d'expériences temporelles: des expériences de destruction et des expériences de résurrection. LE STYLE Dans le style de Proust on trouve des phrases longues riches en subordonnées et une grande attention pour la sonorité, les rythmes et les descriptions minutieuses. Grâce à ces phrases on peut reconstruire la mémoire. La Recherche est donc un immense roman à la longue gestation. Les épisodes de mémoire involontaire sont à l'origine de la Recherche et ils entretiennent un rapport avec la pensée du philosophe Henri Bergson. Ces souvenirs surgissent spontanément grâce à une sensation auditive, visuelle ou olfactive. LE RÔLE DE L'ART La mémoire involontaire et la création artistique peuvent provoquer des épiphanies et soustraire l'homme à la tyrannie du temps: en effet l'art a le pouvoir d'exprimer les sensations et la musique éveille les émotions. La musique, la peinture et la littérature sont évoquées à travers des personnages, comme le peintre Elstir, le musicien Vinteuil, l'écrivain uploads/Litterature/ la-prose-du-xx-siecle-marcel-proust-madelaine 1 .pdf
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- Publié le Apv 17, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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