1 L'ANALYSE COMPARATIVE DE COUP DE THÉÂTRE DANS POLYEUCTE DE PIERRE CORNEILLE E

1 L'ANALYSE COMPARATIVE DE COUP DE THÉÂTRE DANS POLYEUCTE DE PIERRE CORNEILLE ET PHÈDRE DE RACINE Waliya Yohanna Joseph, Département de Langues Modernes et de Traduction, Université de Calabar, Calabar-Nigeria. Email: waliyayohannajoseph@unical.edu.ng. Mobile : +2348038940016. RÉSUMÉ Les œuvres d’esprit du classicisme sont bien imprégnées par des règles strictes qui les rendent esthétiques dans leurs temps. À ce moment-là, il y avait trois grands genres littéraires qui étaient à la mode, à savoir : le roman, la poésie et le théâtre. Dans notre dissertation, nous voulons parler d’une partie du théâtre dite « tragédie : c’est une forme de théâtre qui nait à Athènes au Ve siècle av. J.-C. D’origine sacrée, elle est liée aux fêtes célébrées en l’honneur du dieu Dionysos (Wikipédia)1». L’analyse comparative de coup de théâtre dans Phèdre de Racine et dans Polyeucte de Corneille nous intéresse admirablement. Voire, la tragédie de cette époque peut-on la trouver dans notre société de nos jours ? Voilà ce que nous voulons savoir dans notre recherche analytique. Mots clés : coup de théâtre, Phèdre, Polyeucte, étude comparative, réglés classique etc. INTRODUCTION Les règles de la tragédie française, définies au XVIIe siècle sont inspirées du traite d’Aristote, La Poétique (IVe siècle av. J.-C.), dit Fréderic Bourdereau et al. (p.76). La tragédie a atteint son apogée au XVIIe siècle même avec codification classique. À part de règles des bienséances, de vraisemblance, de trois unités (temps, action et lieu), de 1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Tragédie 2 réclamation de l’alexandrin et la langue soutenue (la versification), l’intrigue doit être épuisée d’Antiquité pour nuancer la tragédie et pour diverger l’attention des écrivains de la vie du Roi Luis XIV et son cours. Une autre règle pertinente c’est que « l’action doit se dérouler en cinq actes. Après l’acte d’exposition (acte I), l’action progresse jusqu’à l’acmé, apogée de l’intensité dramatique (acte III). Les actes IV et V conduisent peu à un dénouement qui écrase le héros (id.) ». C’est cette dernière règle qui souligne l’apogée de l’intensité dramatique (acte III) qui nait ce que nous appelons un coup de théâtre ou deus ex machina c’est-à-dire, « un retournement brutal d’une situation ou rebondissement. Le coup de théâtre peut être aussi le genre littéraire ; ensemble d’œuvres dramatique tels que comédie, drame et tragédie, définit par Le Robert (p.1874) ». On peut percevoir aussi, un coup de théâtre comme une péripétie de théâtre où les personnages et les spectateurs rencontrent un soudain coup psychologique qui modifie l’histoire suivante. Les dramaturges écrivent dans leurs théâtres les phrases de péripétie plus souvent en exclamation, en interjection ou les trois points de suspension pour montrer un sentiment de surprise ou de mécontentement. Une source d’Internet accentue que « le coup de théâtre est également en usage dans la tragédie, le drame, la comédie, le simple vaudeville. (Wikipédia2) ». COMMENTAIRE COMPARÉ DES EXTRAITS RÉCAPITULATIFS DE PHÈDRE ET POLYEUCTE Alors, où se trouvent les coups de théâtre dans Phèdre de Racine et Polyeucte de Corneille pour que nous analysions ? - Si dans Phèdre c’est en acte III scène 3, là où Thésée est retourné de son voyage aventureux de six mois et dans Polyeucte c’est en acte III scène 2 2 Coup de théâtre in Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_de_theatre consulté le 28/8/2014 3 là où Stratonice a répliqué à Pauline la conversion de Polyeucte. Comment les personnages principaux de ces deux tragédies gèrent leurs bouleversements en confrontant la péripétie ? Pour analyser bien le coup de théâtre des deux textes, faisons un commentaire comparé des extraits récapitulatifs de Phèdre et Polyeucte pour illustrer le coup de théâtre ci-après. Phèdre (Acte III Scène 3) de Racine (1639- 1699) PHEDRE, ŒNONE Polyeucte (Acte III Scène 2) de Corneille (1608-1684) Pauline, Stratonice Œnone : Il faut d'un vain amour étouffer la pensée, Madame. Rappelez votre vertu passée. Le Roi, qu'on a cru mort, va paraître à vos yeux ; Thésée est arrivé, Thésée est en ces lieux. Le peuple, pour le voir, court et se précipite. Je sortais par votre ordre, et cherchais Hippolyte, Lorsque jusques au ciel mille cris élancés... Phèdre : Mon époux est vivant, Œnone, c'est assez. J'ai fait l'indigne aveu d'un amour qui l'outrage, Il vit. Je ne veux pas en savoir davantage. Œnone : Quoi ? Phèdre : Je te l'ai prédit, mais tu n'as pas voulu. Sur mes justes remords tes pleurs ont prévalu. Je mourais ce matin digne d'être pleurée ; J'ai suivi tes conseils, je meurs déshonorée. Œnone : Vous mourez ? Pauline : Mais sachons-en l'issue. Eh bien ' ma Stratonice, 763 Comment s'est terminé ce pompeux sacrifice ? Ces rivaux généreux au temple se sont vus ? Stratonice : Ah! Pauline! Pauline : Mes vœux ont-ils été déçus ? J'en vois sur ton visage une mauvaise marque. Se sont-ils querellés ? Stratonice : Polyeucte, Néarque, 770 Les chrétiens.... Pauline : Parle donc : les chrétiens.... Stratonice : Je ne puis. Pauline : Tu prépares mon came à d'étranges ennuis *. Stratonice : Vous n'en sauriez avoir une plus juste cause. •' Pauline : L'ont-ils assassiné ?! 4 CONVERGENCES Les deux extraits marquent les acmés des théâtres qui naissent le coup de théâtre. Toutes les deux tragédies sont religieuses ainsi qu’écrites approximent d’années d’intervalle (1642 et 1677) par les dramaturges qui ne partagent jamais la même vision de monde (Phèdre par Racine et Polyeucte par Corneille). Cette proximité des années peut nous interpréter leur convergence sans aucun doute par l’incipit des actes III relativement, l’intitulation des pièces en éponyme c’est-à-dire de nommer les tragédies après les héros qui sont « âmes bien nés » comme Gilles (p.23) les appelle, cela est aussi l’un des règles classiques. En constatant les extraits, on remarque les vers sont écrits en alexandrins. D’après Jean-Luc (pp.6, 24), cet alexandrin, le vers de douze pieds est le plus long de la poésie régulière. Il tire son nom du Roman d’Alexandre, œuvre du XIIe siècle. Il se révèle Majestueux et permet beaucoup d’effets variés par jeu des accents mobiles. Les longues syllabes seront recherchées pour produire la nonchalance, la lenteur qui interprète la noblesse des héroïsmes. Ils ne partagent pas l’époque seulement mais aussi les thèmes de devoir, de passion, de foi et d’amour. Ainsi, Phèdre est déchirée entre l’amour pour Hyppolite son beau-fils et le devoir qu’elle a pour son mari, Thésée, c’est le même ce que nous voyons chez Corneille que Pauline est divisée entre l’amour pour Sévère, conquérant de perse et Polyeucte, le premier d’Arménie au nom du devoir familial que son Père l’oblige à considérer. 5 DIVERGENCE Par contre, les auteurs expriment les différentes perceptions de monde : Racine est pessimiste et Corneille optimiste. Racine inhérente sa pensée auprès de son éducation au Port-Royal où l’on lui enseignait la doctrine du Jansénisme. Une philosophie tirée d’Augustinus (1640) * de Jansénius (1585-1638) l’évêque d’Hypre, qui est le concepteur de cette doctrine austère et pessimiste : « damné depuis le péché original, l’homme est irrémédiablement séparé de Dieu et son destin est fixé par lui. Pourtant, la bonté divine permet de sauver certains hommes, sans qu’ils ne puissent jamais en avoir certitude, si exemplaire soit leur vie ; c’est la grâce efficace. On peut retrouver ce pessimisme dans le destin des personnages de Racine et leur sentiment d’abandon face à un Dieu qui ne dévoile pas ses desseins, » dit Nathalie Cros3. Quant à Corneille, qui était stoïcien, étudiant chez les Jésuites ennemies du Jansénisme, il pense contraire à Racine. Voilà, il est optimiste. Ceci se montre dans même le coup de théâtre et quelques couples de valeur d’opposition, là où des personnages raciniens manifestent l’amour au-dessus de devoir, il renverse. Notamment, dans l’énoncé du dialogue ci-dessus, chez Racine, il parait qu’Œnone qui est confidente de Phèdre, l’héroïne de sa pièce initie la conversation mais, Corneille a renversé les siens en mettant Pauline très passionnée héroïne de sa pièce, qui initie le dialogue avec sa confidente sans obéir absolument à la règle tragique d’appliquer les vers de douze pied (alexandrin) comme Racine l’a fait. ANALYSE DU COUP DE THEATRE DANS PHEDRE ET DANS POLYEUCTE Coup de théâtre dans Phèdre 3 Nathalie Cros in Jean-Luc. : Commentaire Composé http://www.etudes-litteraires.com/ consulté le 2014/24/7 1 :18 heure. 6 Les phrases qui rebondissent l’intrigue racinienne sont longues écrites en alexandrin qui interprètent le lustre des personnages. Citons ces vers : Le Roi, qu'on a cru mort, va paraître à vos yeux ; Thésée est arrivé, Thésée est en ces lieux. (V. 827-828) Ces vers sont alexandrins divisés par la ponctuation-virgule qui joue un rôle prépondérant pour déterminer la structure rythmique dit Jean-Luc (p.9). La structure rythmique de ces vers peut scander ainsi : Le Roi/, qu'on a cru mort/, va paraître à /vos yeux /; = 2/4/4/2 Thésée/ est arrivé/, Thésée est en/ ces lieux/. = 2/4/4/2 Cette structure rythmique est cohérente, la disposition de vers est suivie, riche en rime monosyllabique de la diphtongue (yeux/lieux) qui est prononcée en synérèse. Elles expliquent la relation entre Phèdre et Œnone, sa nourrice, sa confidente est chaleureuse. Elles s’attendent. Par conséquent, uploads/Litterature/ lanalyse-comparative-de-coup-de-theatre-pdf.pdf

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