Objectif du cours A la fin de la séance, vous serez capables d'identifier les d

Objectif du cours A la fin de la séance, vous serez capables d'identifier les différentes formations sociodiscursives. Activité apprenant Consigne(s) 1- Vous allez, dans un premier temps, télécharger et lire le document sur la langue et les formations sociodiscursives. 2- Durant la lecture, vous allez identifier les différentes formations sociodiscursives puis vous cherchez différentes leurs caractéristiques à travers vos dictionnaires. 3. Nous passerons ensuite aux échanges sur le forum. Posez vos questions les formations sociodiscursives et la particularité de chacune. L'enseignant et la classe y répondront. I-2-2 Langue et formations sociodiscursives La notion floue de « formation discursive » que Michel Foucault avance (1969) a été redéfinie par Michel Pêcheux, qui en a fait un concept important de l’Ecole française d’analyse du discours : « [Les] formations discursives […] déterminent ce qui peut et doit être dit (articulé sous la forme d’une harangue, d’un sermon, d’un pamphlet, d’un exposé, d’un programme, etc.) à partir d’une position donnée dans une conjoncture donnée : le point essentiel ici est qu’il ne s’agit pas seulement de la nature des mots employés, mais aussi (et surtout) des constructions dans lesquelles ces mots se combinent, dans la mesure où elles déterminent la signification que prennent ces mots […], les mots changent de sens selon les positions tenues par ceux qui les emploient ; […] les mots ‘’changent de sens’’ en passant d’une formation discursive à une autre » (Pêcheux 1990 : 149). Même si le texte n’apparaît pas, en parlant de harangue, sermon, pamphlet, exposé, programme, Pêcheux dresse une liste de genre. L’établissement d’un lien entre les genres et les formations sociodiscursives est une des avancées récentes de l’analyse de discours. Dès 1978, le rapport entre langue et genre était ainsi résumé par Tzvetan Todorov : « n’importe quelle propriété verbale, facultative au niveau de la langue, peut être rendu obligatoire dans le discours. […] Certaines règles discursives ont ceci de paradoxal qu’elles consistent à lever une règle de la langue » (1978 : 23-24). Dans les genres de discours, Todorov inscrit très clairement ces phénomènes dans l’espace sociodiscursif d’un lieu social donné. Le cadre interdiscursif était alors bien défini par Karlheinz Stierle. Pour qu’un sens soit prêté à un texte, il faut qu’il soit en quelque sorte projeté sur « l’arrière-plan d’un schème discursif préexistant » (1977 : 427), qu’il trouve une place « dans les institutions de l’action symbolique, qui ont pour condition et conditionnement en même temps une culture donnée » (ibid : 426). Nous retiendrons cette définition : « le concept de discours […] est défini par les traits suivants : une stabilisation publique et normative, et la possibilité d’un statut institutionnel » (ibid : 425). C’est dans les genres de discours que nous localiserons cette « stabilisation publique et normative » qui opère dans le cadre du système de genres de chaque formation discursive. Dans l’Archéologie du savoir (1969), Michel Foucault montre qu’une unité linguistique (phrase ou proposition) ne devient unité de discours (énoncé) que si on relie cet énoncé à d’autres : « Il ne suffit pas de dire une phrase, il ne suffit pas de la dire dans un rapport déterminé à un champ d’objets ou dans rapport déterminé à un sujet pour qu’il y ait énoncé - pour qu’il s’agisse d’un énoncé : il faut la mettre en rapport avec tout un champ adjacent. […] On ne peut dire une phrase, on ne peut la faire accéder à une existence d’énoncé sans que se trouve mis en œuvre un espace collatéral. Un énoncé à toujours des marges peuplées d’autres énoncés » Foucault (1969 : 128). Le texte est certes un objet empirique tellement complexe que sa description pourrait justifier le recours à des théories différentes, mais c’est d’une théorie de cet objet et de ses relations au domaine plus vaste du discours en général que nous avons besoin pour donner aux emprunts éventuels de concepts à différentes sciences du langage un cadre nouveau et une indispensable cohérence. I-2-3 Textualité qu’est-ce ? Par rapport à l’ambitieuse ‘’sémiotique de la culture’’ développée par François Rastier (2001), le présent ouvrage souhaite, dans le cadre des sciences du langage et d’une refonte des sciences et disciplines de textes, fournir une définition de la textualité comme ensemble d’opérations qui amènent un sujet à considérer à la production et/ou à la lecture/audition qu’une suite d’énoncés forme un tout signifiant. Sur cette base, la linguistique textuelle a l’ambition de donner des instruments de lecture des productions discursives humaines. La linguistique qui n’est pas (ou plus) la ‘’science pilote’’ des sciences de l’homme et de la société, mais elle a encore beaucoup à dire sur les textes et son pouvoir herméneutique reste entier, surtout si elle consent à s’ouvrir aux disciplines qui, de l’Antiquité à nos jours, ont le texte pour objet (rhétorique et poétique, stylistique, philologie et herméneutique, théorie de la traduction et génétique textuelle, l’analyse des données textuelles ou analyse de textes par ordinateur, sans oublier l’histoire du livre et les diverses sémiotiques). Olivier Soutet a bien souligné le paradoxe : « La linguistique textuelle est […] une discipline quelque peu paradoxale. Evaluée à l’aune de ce qu’il est convenu d’appeler la linguistique moderne – celle qui nous conduit du comparatisme historiciste du début du XXe siècle -, elle paraît toute jeune et en quête de légitimité ; replacée dans la longue durée des savoirs et des techniques – philologie, littérature et judiciaire – qui ont pour objet, sinon le texte en général, du moins certains types de textes, elle semble n’en être que le prolongement ou l’élargissement » (Soutet 1995 : 324). I-2-4 Textualité et discours Pour Meschonnic (1999 : 74), ‘’la pensée du langage tient dans le passage de la langue au discours’’. Nous nous inscrivons ainsi dans une perspective de positionnement théorique et méthodologique qui, dans le but de penser le texte et le discours dans de nouvelles catégories, situe résolument la linguistique textuelle dans le cadre englobant de l’analyse de discours. Un discours n’est pas un simple agencement de phrase, mais une séquence formée de diverses périodes sectionnées en unité sémantique pouvant permettre de reconnaître le type de séquence discursive dont il s’agit. uploads/Litterature/ langue-et-formations-sociodiscursives-partie1-copie.pdf

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