Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Leclère Photo de couverture : © Ge
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Leclère Photo de couverture : © Getty Images/Julian Holtom 2012 Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Leclère L’édition originale de cet ouvrage a paru en langue anglaise chez Harper Teen, an imprint of HarperCollins Publishers, sous le titre : THE SECRET CIRCLE : THE DIVIDE © 2012 by Alloy Entertainment and L.J. Smith © Hachette Livre, 2013, pour la traduction française. Hachette Livre, 43 quai de Grenelle, 75015 Paris. 978-2-012-03164-7 1 Les vitres de la voiture d’Adam étaient couvertes de buée. La douceur du crépuscule, les premiers parfums printaniers qui embaumaient l’air, tout incitait pourtant à ouvrir les fenêtres pour profiter de la brise pendant qu’ils s’embrassaient. Mais Cassie avait insisté pour les garder fermées, question d’intimité. Elle aimait cette sensation d’être ainsi blottie contre Adam, isolée du reste du monde par le verre embué. Ils risquaient d’être en retard à leur réunion, mais à l’intérieur de ce nuage, cela lui importait peu. — Nous ferions bien d’y aller, dit-elle, à contrecœur. — Encore cinq minutes. De toute façon, ils ne peuvent pas commencer sans toi. Évidemment, puisque je suis leader, pensa Cassie. Raison de plus pour ne pas être en retard simplement parce que je prends du bon temps avec mon petit ami. Petit ami. Cette seule idée lui donnait encore le vertige, même après toutes ces semaines. Elle observa les reflets multicolores que créait le soleil couchant dans les cheveux emmêlés d’Adam – des teintes bordeaux et orangées – et les étincelles cristallines dans ses yeux bleus. Il se pencha pour embrasser la partie douce de son cou, juste sous l’oreille. — D’accord, trois minutes, alors, lui accorda-t-elle. Leur premier baiser de couple avait tout changé pour Cassie. Il n’avait rien d’anodin. Les lèvres d’Adam sur les siennes, c’était un acte délibéré, mémorable, comme un pacte dont le corps de Cassie tout entier avait pris conscience. C’était ça, l’amour, avait-elle compris. Elle avait imaginé que cette sensation s’amenuiserait au fil des jours, que leurs baisers deviendraient une forme de routine, qu’elle s’y habituerait, mais non. Au contraire, leur intensité semblait redoubler avec le temps. Pour l’heure, ils étaient garés juste devant le vieux phare, sur Shore Road, et Cassie savait bien qu’il fallait qu’ils arrêtent de s’embrasser, mais elle en était incapable. Tout comme Adam. L’accélération de sa respiration, l’urgence pressante avec laquelle il étreignait ses hanches étaient des signes qui ne trompaient pas. Mais ça ferait mauvais effet d’arriver en retard à sa première réunion en tant que leader du coven. — Il faut vraiment qu’on y aille, dit-elle en s’écartant, une main sur le torse d’Adam pour l’inciter à se tenir tranquille. Il prit une grande inspiration, expira, pour tenter de se calmer. — Je sais. À regret, il laissa Cassie s’échapper de ses bras et se donner une apparence un peu plus présentable. Après quelques soupirs supplémentaires, un rapide démêlage de ses cheveux hirsutes, il la suivit à l’intérieur. En traversant les hautes herbes de la prairie qui menait au vieux phare, Cassie ne put s’empêcher d’être frappée par la beauté rustique du bâtiment. À en croire Mélanie, il datait de la fin du XVIIIe siècle ; son aspect délabré trahissait le passage des ans. La tour elle-même, en pierre et en brique, toute grise, mesurait près de trente mètres de haut, mais à son pied se trouvait une petite maison de bois à moitié en ruine – le pavillon du gardien, construit pour permettre à sa femme et à ses enfants de vivre avec lui tandis qu’il accomplissait son devoir à l’étage. Mélanie avait ajouté que le pavillon s’était transmis de génération en génération jusqu’à ce que le phare soit finalement mis hors service au début du XIXe siècle. Depuis, certains avaient envisagé de le transformer en musée, mais il était abandonné depuis plusieurs dizaines d’années. Adam lui sourit, Cassie sentit sa gorge se serrer. Elle entra la première, il lui emboîta le pas. Leur arrivée tardive fut remarquée : les membres du coven se tournèrent vers eux dans un mouvement de tête général et quasi simultané. Il parut tout de suite évident qu’ils avaient fait patienter le groupe trop longtemps, et que chacun savait exactement ce qui les avait retenus, Adam et elle. Cassie passa en revue tous les visages, encaissant leurs différentes réactions et accusations silencieuses. Les yeux gris, généralement sereins, de Mélanie brûlaient aujourd’hui d’impatience ; Laurel pouffait avec timidité. Deborah, installée au bout du banc en bois dans l’angle de la salle, semblait sur le point de lâcher un commentaire narquois, mais avant qu’elle en ait eu l’occasion, Chris et Doug Henderson, qui jouaient à se lancer une balle de tennis près de la fenêtre, déclarèrent à l’unisson : — Eh ben, c’est pas trop tôt. Nick, assis par terre, dos au mur, posa sur Cassie un regard chargé d’une douleur subtile qui la força à détourner la tête. — Adam, lança Faye de sa voix indolente et voilée, ton gloss est mal étalé. La pièce retentit d’un éclat de rire incontrôlable et Adam piqua un fard. Diana fixait le sol, honteuse pour eux, humiliée aussi, peut-être. Elle avait accepté le fait qu’Adam sorte désormais avec Cassie, mais il y avait des limites. — Un peu d’ordre, je vous prie, réclama Diana, retrouvant son assurance. Asseyez-vous tous. Elle avait pris la parole comme si le rire s’était éteint, mais il résonnait toujours bruyamment. — Premier point à l’ordre du jour, poursuivit-elle néanmoins. Qu’allons-nous faire des Artéfacts Primordiaux ? Cela suffit à ramener le calme dans le groupe. Les Artéfacts – le diadème, le bracelet d’argent et la jarretière de cuir – avaient appartenu au coven d’origine de Black John. Ils étaient restés dissimulés durant des siècles, jusqu’à ce que Cassie découvre leur cachette chez sa grand-mère, dans la cheminée de la cuisine. Le Cercle les avait utilisés pour vaincre Black John, mais depuis, les membres avaient repoussé le moment de prendre une décision les concernant. Ce soir, l’heure était venue de sceller leur destin. — C’est vrai, dit Cassie en rejoignant Diana au centre de la pièce. Nous avons un véritable pouvoir, maintenant. Et il faut que… Quoi ? Que devaient-ils faire ? Elle se tourna vers Diana. Ses yeux verts, ses cheveux brillants semblaient irradier, même dans le fantomatique éclairage à la lanterne du vieux pavillon. Si quelqu’un savait ce que devait faire le Cercle, c’était bien Diana. — Je pense que nous devrions, d’une manière ou d’une autre, réduire à néant le pouvoir des Artéfacts, annonça Diana de sa voix claire et musicale. Pour qu’ils ne puissent plus jamais servir. Pendant un instant, personne ne dit mot. Ils étaient tous choqués par cette suggestion. Puis Faye brisa le silence. — Tu plaisantes, j’espère ? Adam et toi, vous avez passé la moitié de votre vie à essayer de les retrouver. — Je sais. Mais après tout ce que nous avons traversé, et maintenant que nous avons vaincu Black John, j’ai l’impression qu’un pouvoir aussi grand ne peut être bon pour nous, ni pour personne, d’ailleurs. Cassie était aussi étonnée que Faye. Ces paroles ne ressemblaient pas à Diana, du moins pas à celle qu’elle connaissait jusqu’alors. Adam paraissait interloqué lui aussi, mais il gardait le silence. Les leaders parlaient les premiers. C’était la règle. Cassie sentit l’attention du groupe se porter sur elle. Elles formaient un triumvirat désormais, autrement dit son pouvoir équivalait à celui de Diana et à celui de Faye. Elle tenait à faire bon usage de son autorité, à affirmer son opinion ouvertement, intelligemment, mais elle refusait de s’opposer à Diana. — Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? lui demanda-t-elle. Diana croisa ses bras minces devant elle. — Les gens changent d’avis tout le temps, Cassie. — Eh bien, moi, je ne suis absolument pas d’accord, déclara Faye en concentrant ses yeux couleur miel sur Diana. Ce serait du gâchis de ne pas utiliser les Artéfacts. Nous devrions, au minimum, tenter des expériences avec. Sa bouche forma un sourire cruel. — Tu ne crois pas, Cassie ? — Hum…, fit celle-ci. C’était bizarre. Cassie suivait plutôt Faye sur ce coup, et c’était peut-être bien la première fois qu’elles étaient d’accord sur quelque chose. D’un côté, elle n’avait pas envie de prendre parti pour Faye contre Diana, mais de l’autre comment pourraient-ils détruire les Artéfacts ? Et si Black John réapparaissait ? Il s’agissait là de leur unique moyen de se défendre. Elle aurait aimé en discuter avant avec Diana. — Nous pouvons demander à Constance des conseils pour nous en débarrasser, proposa Diana. Si c’est ce que nous décidons de faire. Constance, la grand-tante de Mélanie, aidait le Cercle en magie. Depuis qu’elle avait renoué avec ses propres pouvoirs pour guérir la mère de Cassie l’hiver passé, elle avait montré moins de réticence à partager son savoir des pratiques anciennes. — Constance connaîtra sûrement un sort que nous pourrions utiliser, poursuivit Diana. Et maintenant que Black John a disparu pour de bon, je parie qu’elle sera d’accord pour uploads/Litterature/ le-cercle-secret-saison-2-tome-1.pdf
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- Publié le Nov 15, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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