Le Millionnaire Du même auteur chez Québec Amérique Miami, roman, Montréal, 200

Le Millionnaire Du même auteur chez Québec Amérique Miami, roman, Montréal, 2001. Conseils à un jeune romancier, roman, Montréal, 2000. Le Cadeau du millionnaire, roman, Montréal, 1998. Les Hommes du zoo, roman, Montréal, 1998. Le Millionnaire, roman, Montréal, 1997. Le Livre de ma femme, roman, Montréal, 1997. Le Golfeur et le millionnaire, roman, Montréal, 1996. Le Psychiatre, roman, Montréal, 1995. Le Millionnaire Un conte sur les principes spirituels de la richesse MARC FISHER É D I T I O N S Q U É B E C A M É R I Q U E 329, RUE DE LA COMMUNE OUEST, 3e ÉTAGE, MONTRÉAL (QUÉBEC) H2Y 2E1 (514) 499-3000 Données de catalogage avant publication (Canada) Fisher, Marc Le Millionnaire : un conte sur les principes spirituels de la richesse ISBN 978-2- 89037-926-8 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-2101-7 (PDF) ISBN 978-2-7644-2106-2 (EPUB) I. Titre. PS8581.024M54 1997 C843’.54 C97-941297-8 PS9581.024M54 1997 PQ3919.2.P64M54 1997 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d'édition. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier. Dépôt légal : 4e trimestre 1997 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada Quatrième réimpression : juin 2002 Mise en pages : PageXpress © 1 9 9 7 É D I T I O N S Q U É B E C A M É R I Q U E I N C . w w w . q u e b e c - a m e r i q u e . c o m À Charles-Albert Poissant, éternel optimiste, avec ma profonde reconnaissance filiale. M.F. Table des matières 1. Où le jeune homme consulte un oncle riche 2. Où le jeune homme rencontre un vieux jardinier 3. Où le jeune homme découvre l’amour véritable du travail 4. Où le jeune homme découvre le portrait secret 5. Où le jeune homme fait un pari audacieux 6. Où le jeune homme apprend à jouer avec les chiffres 7. Où le jeune homme découvre la puissance des mots 8. Où le jeune homme comprend le sens de la foi 9. Où le jeune homme découvre la Règle d’or 10. Où le jeune homme découvre un secret très ancien 11. Où le jeune homme et le millionnaire se séparent 1 Où le jeune hommme consulte un oncle riche Il était une fois un jeune homme qui voulait devenir riche. Parce qu’il était né pauvre. Et que, toute sa vie, il en avait souffert. Comme d’une véritable infirmité. Il aurait certes pu penser, comme bien des gens, que l’argent ne fait pas le bonheur. Mais il ne faut pas avoir connu l’humiliation de la pauvreté pour penser ainsi. Il faut être riche. Ou résigné. Et il n’était ni l’un ni l’autre. Forcé très jeune d’abandonner des études que son père trouvait ruineuses et inutiles, il n’avait pas eu la chance de démarrer dans la vie avec ce petit bout de papier à la fois surestimé et décrié qui pourtant ouvre bien des portes : un diplôme. Il avait exercé divers petits métiers – plongeur, commis, vendeur – avant d’aboutir dans une agence de publicité. Il y occupait un poste obscur d’assistant, c’est-à-dire qu’il s’acquittait tous les jours de toutes les petites tâches ingrates que son patron ne s’abaissait pas à faire, en plus de lui suggérer des idées, souvent brillantes, pour lesquelles il n’obtenait aucun crédit, aucune augmentation. Il se considérait donc comme sous-estimé et mal payé, et il était malheureux quarante heures par semaine, un sort dont la banalité ne le consolait pas. Si au moins il avait pu obtenir une promotion. Mais, d’entrée de jeu, son supérieur hiérarchique l’avait cata-logué, trop heureux d’avoir sous sa coupe un tâcheron indispensable à sa confortable paresse : bon second, il ne serait jamais chef ! chef ! Pourtant, malgré ses dettes, malgré la médiocrité de sa situation, la modestie de son appartement, le jeune homme persistait à croire que seule la malchance l’avait détourné de sa véritable place dans la vie. Il avait, il en était certain, une bonne étoile. Un jour elle brillerait pour lui, et son existence s’en trouverait transformée. Quand ? Il n’aurait pu le dire. Mais il commençait à trouver le temps long. Et à chaque nouvelle semaine qui passait, il entrait de plus en plus à contrecœur au bureau, et son espoir de jours meilleurs rétrécissait comme une peau de chagrin. Il avait rédigé une lettre de démission qu’il gardait toujours dans sa poche, mais qu’il n’osait remettre à son patron. Tout abandonner est bien beau : encore faut-il savoir vers quoi l’on part ! Or il l’ignorait. Il savait seulement qu’il en avait assez. Et il se sentait mourir à petit feu. D’ennui. De frustration. Un jour où il était particulièrement découragé, l’idée lui vint d’aller trouver un vieil oncle riche qu’il ne voyait qu’une fois par année, à Noël ! Peut-être lui donnerait-il un conseil. Ou de l’argent. Ou les deux à la fois. Mais son oncle préféra lui donner une leçon plutôt que de l’argent. Il était philosophe. Ou avare. Ou les deux à la fois. « Ce serait te rendre un mauvais service », expliqua-t-il philosophiquement au jeune homme aux paumes moites. Ce dernier n’était pas ennemi de la philosophie, mais il trouvait qu’un petit prêt lui aurait rendu grand service. Il découvrait la valeur de l’argent : il suffit de tenter d’en emprunter ! Confortablement calé dans un immense fauteuil, derrière son imposant bureau de bois sombre, l’oncle au teint couperosé par des excès de cognac grillait un havane avec la tranquille assurance d’un homme assis sur une importante fortune. « Quel âge as-tu, maintenant ? lui demanda-t-il après avoir exhalé quelques habiles volutes de fumée. — Vingt-six ans, fit le jeune homme en rougissant : il sentait un reproche derrière la question. — Savais-tu qu’à ton âge Aristote Onassis, qui s’était lancé en affaires avec trois cent cinquante dollars empruntés, avait déjà amassé plus d’un demi-million ? Qu’à vingt-trois ans, Jean Paul Getty était déjà millionnaire ? — Euh, non... » Le jeune homme connaissait bien entendu ces illustres milliardaires, mais il ignorait tout de leur précocité : elle le déprima. Peut-être était-il moins doué qu’il ne le croyait puisqu’il était sans le sou. « Comment se fait-il qu’à ton âge tu sois encore obligé d’emprunter de l’argent ? lui demanda son oncle qui revenait à la charge. — Je ne sais pas, je travaille pourtant d’arrache-pied, dit le jeune homme qui se sentait subitement devenir minuscule dans le profond fauteuil où son oncle sentait subitement devenir minuscule dans le profond fauteuil où son oncle l’avait invité à prendre place. — Crois-tu que c’est en se contentant de travailler fort qu’on finit par s’enrichir ? — Je... je pense que oui ; enfin, c’est ce que j’ai toujours entendu dire... — Tu gagnes combien annuellement ? — Environ vingt-cinq mille, enfin pas encore, mais je l’aurai à ma prochaine augmentation... — Tu l’auras à ta prochaine augmentation... » dit avec une certaine dérision l’oncle fortuné, ce qui plongea à nouveau le jeune homme dans l’embarras : avait-il proféré une bêtise ? L’oncle dodelina de la tête en le considérant comme s’il ne pouvait croire ce qu’il venait d’entendre, tira une bouffée de son cigare et demanda : « Crois-tu que celui qui gagne deux cent cinquante mille dollars travaille dix fois plus d’heures que toi ? — Euh non, bien entendu, ce serait physiquement impossible... — Alors il s’y prend différemment... Il possède un secret que tu ignores... — Ça me paraît évident. — Je te félicite ! — Vous me félicitez ? — Oui, et tiens... dit l’oncle en poussant dans sa direction une boîte de bois dont il souleva le couvercle : il s’y trouvait, bien rangés, sept ou huit des cigares qu’il affectionnait tant. — Je vous remercie, mais je ne fume pas. — Moi non plus, dit son oncle. Cependant, ces havanes ne sont pas faits de tabac mais des feuilles bien mûries d’une longue lettre dans laquelle Dieu remercie ceux qui ont réussi. » lettre dans laquelle Dieu remercie ceux qui ont réussi. » L’image, surprenante, ne parut pas irrésistible au jeune homme, et pourtant, pour ne pas désobliger son oncle – qui sait, il lui consentirait peut-être enfin ce petit prêt salvateur ! – il accepta un cigare. Son oncle le lui alluma. La première bouffée le remplit de confusion. Il s’étouffa en effet, et les larmes lui montèrent aux yeux : il sourit pour se donner une contenance. « Je t’offre ce cigare, reprit son oncle, pour te féliciter d’avoir compris ce que la majorité des gens ne com-prennent pas : si le travail est nécessaire à la fortune, il ne suffit pas. Le problème, c’est que la uploads/Litterature/ le-millionnaire-by-fisher-marc.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager