Editorial Pardonner A la fin de sa vie, Edith Piaf chantait : « Je ne regrette
Editorial Pardonner A la fin de sa vie, Edith Piaf chantait : « Je ne regrette rien. Ni le bien, ni le mal, tout ça m'est bien égal. » Le mal subi est souvent difficile à oublier … et à plus forte raison à pardonner ! Il y a souvent un gouffre entre le fait de dire : « Je te pardonne ! » et l'acte réel de pardonner. Un de mes amis avait affiché chez lui un poster sur lequel était écrit : « j'ai toujours tout pardonné à mes ennemis … mais j'ai gardé la liste. » Le pardon vécu au quotidien est un exercice difficile. Bien des ruptures seraient évitées si nous savions vivre le pardon entre membres d'une même famille … ou d’une même Eglise. Bien des blessures seraient guéries si nous étions capables d'une part, de reconnaître nos tords et de demander pardon avec humilité et d'autre part, si nous savions aussi pardonner par amour et dans l’amour. Le pardon est un oubli total, définitif de l'offense ou de la faute commise. La société garde un casier judiciaire des fautes commises : normal, elle doit protéger ses citoyens. Mais dans les coups de griffes qu’il nous arrive de nous donner, il ne devrait pas en être ainsi. Pardonner quand un ami nous trahit. Venir demander pardon quand c'est moi qui suis le traître. Pardonner pour une parole blessante ou déplacée, mais demander pardon quand j'en suis l'auteur. Pardonner l'incompréhension qui provoque la rupture et la dispute, mais reconnaître que j'en suis parfois l'instigateur et donc demander pardon. Pardonner la fuite de l'amour, pour mieux le rétablir et demander pardon parce que je n'ai pas su le faire vivre. Pardonner celui qui m'a fait mal, mais aussi m'approcher pour implorer le pardon quand c'est moi qui ai donné les coups. Sans cesse pardonner ! Mission impossible ? Ça vaut pourtant la peine d'essayer. Corrie Ten Boom raconte dans un de ses livres (L'Enfer à Ravensbruck), comment elle et sa famille furent martyrisées et décimées dans les camps de concentration nazis. Un jour, bien après la guerre, elle s'est trouvée face à un de ses bourreaux, à la fin d'une conférence au cours de laquelle elle venait de parler de l'amour et du pardon de Dieu. Cette femme de foi témoigne de son incapacité à saisir la main tendue par son ancien tortionnaire. Elle ne pouvait pas pardonner (comme on la comprend). Ce n'est qu'en criant à Dieu qu'elle a pu saisir cette main, qui était aussi une demande de pardon. Vaincre la colère ou simplement la rupture, ce n'est pas « mission impossible », mais le pardon est le passage obligatoire. Sur la croix, alors qu'il mourait dans de terribles souffrances, Jésus s'est écrié en regardant ses bourreaux : « Père, pardonne- leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. » (Luc 23.34). Jésus ne nous a-t-il pas demandé de prier ainsi ? « Père, pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Et, pour que ce ne soit pas que des mots, il dit encore : « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. » (Matthieu 6.12 et 14-15). Vivre le pardon est un combat, mais c'est possible et c'est toujours une victoire … Garder rancune ? Ce n'est finalement qu'à soi-même qu'on inflige des aigreurs d'estomac Didier Roca Le assage Eglise Baptiste « La Bonne Nouvelle » 43 Passage de l’Imprimerie – 34070 Montpellier Rédaction Le Passage : lepassage@baptistemtp.fr Numéro 8 Janvier 2022 « Le Passage » vous souhaite une année bénie sous le regard de notre Père A la réflexion Jacques Ellul écrit : « Le modèle du chrétien est la non-puissance, non pas l’impuissance à agir mais la non-puissance qui est la capacité à agir et le choix assumé de ne pas le faire. » Dans la Bible, deux exemples nous sont donnés : dans l’Ancien Testament avec David et dans le Nouveau Testament avec Jésus lui-même. 1 Samuel 24 et 26 : dans ces récits, par deux fois, nous voyons que Saül est à la merci de David, qu’il poursuit sans relâche pour le tuer, or voici ce que dit David : « Que l'Eternel me garde de commettre une telle action contre mon seigneur, celui que l'Eternel a désigné par onction ! Qu'il me garde de porter la main contre lui, car il est celui que l'Eternel a désigné par onction. Par ces paroles David arrêta ses hommes et les empêcha de se jeter sur Saül. » (ch.24.7-8) … « je ne me risquerai pas à porter la main contre celui que l'Eternel a désigné par onction ! » (ch.26.11) Matthieu 26.51-54 : Au moment de son arrestation, écoutons les paroles de Jésus, face à un autre acte de violence : « Un de ceux qui étaient avec Jésus mit la main sur son épée et la tira ; il frappa le serviteur du grand-prêtre et lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l'épée mourront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges ? Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles cela doit se passer ainsi ? » David, Jésus, deux exemples du choix de la non-violence (la ‘non-puissance’ selon Ellul) face à la violence de leurs ennemis. Roseline Mathis Une nuée de témoins « Puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins … courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée en gardant les regards sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection. » (Hébreux 12.1-2) (Source : précis d’histoire de l’Eglise – J.M. Nicole éditions Institut Biblique de Nogent) Le fléau des grandes hérésies aux 2ème et 3ème siècles Dès la disparition des apôtres du Christ qui ont posé les piliers de la foi chrétienne, ces piliers doivent faire face à l’intelligence de certains hommes et à leurs raisonnements qui parfois vont égarer l’Eglise de Jésus-Christ. 1. Le judéo-christianisme – Le 1er cercle de réflexion théologique, dont les minutes sont rapportées dans Actes 15, avait déjà condamné l’erreur de ceux qui voulaient garder le strict respect de la loi de Moïse comme moyen de salut, n’ayant pas encore intégré toute la portée de la grâce offerte en Christ mort et ressuscité. Pourtant, au 2ème siècle les sectes judéo-chrétiennes sont toujours actives, les plus virulentes allant jusqu’à nier la divinité du Christ et enseigner le salut par l’obéissance à la loi de Moïse, notamment la circoncision, et l’observation du sabbat. Ces sectes appuyaient leurs doctrines sur des écrits apocryphes, notamment : l’Evangile aux Hébreux et les constitutions apostoliques. 2. le gnosticisme – Le mot gnose veut dire ‘connaissance’. Plusieurs hérésies se cachent derrière ce mot, des hérésies issues (pour la plupart) de la philosophie grecque, identifiant l’esprit avec le bien et le mal avec la matière. Un Dieu esprit ne peut créer un monde matériel. Un Dieu esprit ne peut devenir chair. Le salut ne vient pas du sacrifice du Christ, mais de la connaissance, Jésus n’étant qu’un révélateur. Parmi les gnostiques, deux groupes se faisaient également face : ceux qui, voulant lutter contre la matière, pratiquaient une ascèse stricte (jeûne, condamnation du mariage, éloignement …) et ceux qui, au contraire, se livraient aux débauches courantes de la société des hommes. 3. le montanisme – Le fondateur de cette doctrine est Montanus, qui se présentait comme prophète et qui s’identifiait avec ‘le consolateur’ (le Saint-Esprit). Les montanistes annonçaient le retour immédiat de Jésus et l’établissement physique d’un millénium sur terre. Ils se caractérisaient aussi par une morale de vie très stricte, s’opposant également au luxe. 4. les antitrinitaires – ils niaient la divinité du Christ ainsi que celle du Saint-Esprit. Un de leurs courants affirmait que Dieu avait d’abord été Père, puis Fils pendant la vie de Jésus et enfin Saint-Esprit à partir de la fondation de l’Eglise (livre des Actes). Pour lutter contre ces hérésies, il faudra toute la science et la conviction de théologiens remarquables, dont nous ferons connaissance dans notre prochain numéro. - A Suivre Suite aux citations de Jacques Ellul parues dans le numéro du mois d’Octobre 2021(Paroles rassemblées des 4 vents), nous avons reçu ce commentaire de Roseline Mathis. Merci pour cette contribution ! Trait d’esprit Le petit théologien Psaume d'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée de Dieu, il juge au milieu des dieux : « Jusqu'à quand jugerez-vous de façon injuste et favoriserez- vous les méchants ? – Pause – Rendez justice au faible et à l'orphelin, faites droit au malheureux et à l'indigent, sauvez le faible et le pauvre, délivrez-les des méchants ! Ils ne savent rien, ils ne comprennent rien, ils marchent dans les ténèbres ; toutes les fondations de la terre sont ébranlées. uploads/Litterature/ le-passage-nume-ro-8.pdf
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- Publié le Fev 16, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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