L’impulsion divine chrétienne a deux phases : l’une historique, une autre actue

L’impulsion divine chrétienne a deux phases : l’une historique, une autre actuelle qui se développera dans l’avenir immédiat. Jan van Rijckenborgh L’histoire du monde c’est le conflit entre la liberté et la tyrannie. C’est au comportement que l’on reconnaît l’énergétique. F. Favre Soyez prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Christ-Jésus Pour une résurrection ou pour une chute. Apocalypse de Jean Cette première présentation succincte de la méthode de l’Appel et de la Réponse enseignée par les gnostiques chrétiens, les manichéens, les chiites et transmise à nouveau aujourd’hui par Van Rijckenborgh et ses disciples appelle nécessairement, en raison de sa complexité, quelques précisions, développements et remarques. La première et la plus décisive concerne, selon nous, la notion très actuelle et très discutée d’Éveil. Si nous prenons pour base, comme nous venons de l’évoquer, que ce qui est dénommé « chemin » ou « voie » dans le christianisme ésotérique n’est rien d’autre que le tracé du système du feu du serpent, le chemin qu’il faut d’abord parcourir de haut en bas et ensuite de bas en haut pour relier ensemble, à nouveau, les trois kundalinis (cœur, bassin, tête), il nous deviendra clair que le processus de la renaissance de l’Âme-Esprit, décrit par Mani sous le voile du symbole et expliqué en langage clair par Van Rijckenborgh, est en tous points opposé et contraire au processus « mystico-occulte » (développement transpersonnel) basé sur l’éveil de la kundalini du bassin ou de la kundalini de la tête. Mani Christ d’Orient Bouddha d’Occident L L’Ombr ’Ombr e des c e des c hoses à v hoses à venir enir Lorsqu’on étudie de près la littérature mondiale touchant à la question de l’Éveil et aux problématiques connexes d’énergétique ou d’alchimie, on remarque que l’attention est invariablement attirée sur la kundalini logée dans le plexus sacré, source de force que l’on tente d’ouvrir au moyen de toutes sortes d’exercices et de méthodes. Selon la tradition du yoga qui résume le mieux cette concep- tion, la principale fonction de pingala (le démon de la Convoitise) et ida (le démon de la Concupiscence) est de conduire les différents souf- fles (les cinq vents) jusqu’à la base de la « rivière de diamant » (sushumna) où dort un feu à demi éteint. Grâce aux postures et aux exercices respiratoires, la flamme de ce « Feu de la base » peut être avivée afin d’éveiller la kundalini252b, énergie mystérieuse semblable à un serpent femelle lové à la racine de l’arbre de Vie ou colonne vertébrale (dans le manichéisme chinois, la kundalini du bassin est désignée comme le « feu violent, vorace et empoisonné »). Une fois « excitée », comme « un serpent qu’agace le bâton du 273. Mani Christ d’Orient Bouddha d’Occident Le y Le yo og ga de la F a de la For orce ascendante ce ascendante SANCTUAIRE DU BASSIN SANCTUAIRE DU COEUR SANCTUAIRE DE LA TÊTE LES 3 KUNDALINI ET LE REDRESSEMENT DU COEUR D i a g r a m m e 3 8 charmeur » est-il dit dans une Upanishad253, cette Puissance féminine ou Shakti se dresse en sifflant et commence à monter dans la sushumna vers le haut de la tête, jusqu’au sommet du corps subtil, « entraînant son corps de serpent comme une aiguille entraîne le fil ». Chaque fois que la force de kundalini rencontre sur son passage l’un des chakras évoqués plus haut, elle doit le percer (ou le briser, le trancher à la façon d’un nœud gordien) et simultanément faire fleurir le lotus en bouton qui se cache en chacun d’eux. L’ouverture des chakras constitue donc une ascension spirituelle en six étapes nécessaires, la septième étant en même temps la dernière : celle qui permet d’ouvrir la porte pour libérer l’Âme captive. Cette approche particulière de l’Éveil apparaît clairement non seulement dans la littérature indienne, d’inspiration yogique et tantrique, mais aussi dans le bouddhisme tibétain, le taoïsme, l’occultisme occiden- tal, basé sur la magie sexuelle, le néo-occultisme du Nouvel Age, le néo- chamanisme (en Occident, montée de la kundalini et Éveil sont générale- ment synonymes). La psychologie transpersonnelle (Jung, Grof) s’est, elle aussi, vive- ment intéressée au phénomène kundalini dans le cadre de recherches con- cernant les états de conscience modifiés et a commencé à le décrire. Récemment, un chercheur américain spécialisé dans l’étude des NDE (états proches de la mort), Kenneth Ring, a formulé l’hypothèse selon laquelle les expériences de mort imminente pourraient faire partie d’une poussée évolutionnaire vers un état de conscience plus élevé de l’hu- manité entière. Cette accélération du processus d’hominisation auquel nous assisterions aujourd’hui serait dû principalement à l’éveil spontané de la kundalini du bassin chez un nombre toujours croissant d’individus qui, conformément à la théorie des champs morphogénétiques élaborée par le biologiste R. Sheldrake, provoquerait à l’échelle de la planète entière une mutation collective254. Cette même thèse est développée par le yogi indien Gopi Krishna, qui témoigna de son expérience personnelle dans de nombreux livres : selon ce dernier, l’éveil de la kundalini à la base de la colonne vertébrale Mani Christ d’Orient Bouddha d’Occident Montée de la kundalini et évolution accélère non seulement l’évolution de la conscience personnelle d’un indi- vidu, mais celle de toute la race humaine. Bien qu’opposé à l’approche yogique traditionnelle basée sur la montée de la kundalini (yoga de la Force ascendante), le spiritualiste indien Sri Aurobindo partage avec les auteurs cités plus haut ainsi qu’avec de nombreux penseurs posthumanistes cette opinion selon laquelle l’homme tel que nous le connaissons, l’Homo sapiens, va bientôt disparaître pour laisser place à un nouvel être, au Surhomme255. L’expérience de la « Force descendante » (kundalini du sommet) dont il fut, selon lui, le premier témoin, anticiperait une nou- velle phase de l’évolution humaine et serait appelée à se généraliser dans les siècles à venir. Pour Aurobindo, le luciférien-type selon notre classification – l’ahrimanien étant celui qui pratique l’éveil « sauvage » de la kundalini du bassin et le véritable chrétien, celui qui suit la voie de l’union des trois kundalinis, sur la base du mystère de l’atome-étincelle d’Esprit dans le cœur –, l’ouverture des chakras, qui détermine la spiritualisa- tion de l’homme, peut s’opérer de bas en haut ou de haut en bas, suivant que l’on pratique les méthodes yogiques traditionnelles ou son yoga « intégral » . Dans le processus inversé qu’il propose, généralement très mal connu des chercheurs parce qu’encore peu pratiqué, la force descendante de Shiva/Christ [le pôle supérieur, extérieur, de la monade] ouvre très lentement et doucement ces mêmes centres, de haut en bas. Souvent même, les centres du bas, vitaux et subconscients, ne s’ou- vrent tout à fait que longtemps après qu’ils aient été « percés ». C’est alors seulement, selon le yogi indien, qu’une connaissance objective et impersonnelle de soi, des autres et du monde est possible. Cette approche particulière de la mutation spirituelle éviterait au candidat d’être confronté directement et trop rapidement aux forces chaotiques et sauvages de l’Inconscient collectif, représentées ici par la terrible divinité indienne Kali/Shakti, localisée à la base de la colonne vertébrale – raison pour laquelle les yogas traditionnels exigent absolument la présence d’un Maître protecteur pour éviter à l’adepte de sombrer dans la folie ou l’autodestruction. 275. Mani Christ d’Orient Bouddha d’Occident Le yoga de la descente Le but du processus révolutionnaire envisagé par Sri Aurobindo n’est donc pas seulement de « monter » pour parvenir à la libération de la conscience hors de la matière, mais au contraire de « descendre » pour transformer la Vie et la Matière jusque dans ses constituants les plus intimes (spiritualisation de la Nature)256. S’opposant à la fois à la pratique du yoga de la Force ascen- dante basé sur la magie sexuelle, et au yoga de la Force descendante propagé par Aurobindo et la Mère, dont il dénonce – dans les deux cas – le caractère dangereux et non libérateur pour notre époque, Van Rijckenborgh propose dans son enseignement une troisième voie, une troisième énergétique, qui unit et fusionne les deux visions précé- dentes. La méthode initiatique de Van Rijckenborgh mobilise trois kun- dalini et non deux comme dans les autres formes de yogas. Celles-ci excluent, de fait et structurellement, le pôle monadique du cœur situé en dehors du système du feu du serpent, tendant ainsi naturellement vers l’insensibilité et la violence, caractéristiques propres aux voies « guer- rières ». La méthode du sage hollandais envisage, nous l’avons vu précédemment, le rétablissement de l’unité entre l’Âme (Lune) et l’Esprit (Soleil) dans le microcosme par la méthode de l’Appel et de la Réponse. Il s’agit pour l’essentiel d’un processus d’unification des trois sanctuaires, cœur, tête et bassin, au moyen d’un double mouvement de descente et de remontée de la Lumière spirituelle dans le feu du ser- pent, représenté ici par pingala et ida (la « seconde moelle épinière », selon l’expression de Mme Blavatsky). Au cours de ce processus de « transmutation » des cinq fluides de l’Âme, lui-même prenant sa source dans le cœur, dans le mystère de uploads/Litterature/ le-prophete-mani-l-x27-ombre-des-choses-a-venir-1-2.pdf

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