04/11/2020 Introduction au XVII siècle Le siècle de Louis XIV C’est le siècle d
04/11/2020 Introduction au XVII siècle Le siècle de Louis XIV C’est le siècle du théâtre baroque et classique, mais aussi le siècle de Descartes. Donc c’est un siècle que d’une certaine façon a préparé la Révolution Française et donc le 18ème siècle. Il est aussi le siècle de Jean de La Fontaine. On appelle trop souvent cette période Le siècle de Louis XIV (d’après le titre d’un ouvrage de Voltaire). En fait, l’expression ne convient qu’à la deuxième partie du siècle. En effet, en politique, Louis XIV ne gouverne vraiment qu’à partir de 1655 et, en littérature, c’est seulement alors que la doctrine classique est triomphante. La première moitié du siècle mérite plutôt, par analogie avec le style de l’architecture à cette époque, le nom de « Baroque ». 1ère moitié BAROQUE XVIIème siècle 2ème moitié CLASSICISME 1) Sur le terrain politique, économique et social, c’est la remise en ordre du territoire après les guerres de religion et les concessions faites aux Protestants sous le règne d’Henri IV (1589-1610), Louis XIII (1610-1655) et pendant la minorité de Louis XIV (1643-1655). Les premiers ministres, Richelieu, puis Mazarin, répriment la rébellion permanente des grands seigneurs (ils sont des enrichies qui vont plus de pouvoir politique) qui conspirent contre eux La Fronde. Dans la seconde moitié du siècle, c’est le triomphe de la monarchie absolue, avec le règne effectif de Louis XIV (1655-1715), qui affirme : « L’État, c’est moi » (le centre de l’univers). La monarchie (richesse → constructions énormes produits avec l’argent des gens. Un exemple est le Château de Versailles qui conduit le peuple à la misère. Donc somptuosité/misère) sait alors réorganiser l’agriculture, le commerce et l’industrie ; elle apparait comme le régime idéal pour la France. Dans l’ensemble, on aime, on admire le roi (Molière, Racine, Boileau), sauf après la mort de Colbert (ministre de l’agriculture) où des mécontentements légitimes se cristallisent : guerres continuelles, (à cause des) constructions somptueuses, misère atroce des campagnes et des villes (Bossuet, La Bruyère, La Fontaine, Vauban, Fénelon). 2) Sur le terrain religieux, c’est d’abord un effort de retour à l’esprit de l’Évangile : pitié envers les pauvres… efforts vers l’austérité et la pénitence de la doctrine janséniste (l’homme est déjà déterminé à partir de son naissance et il n’a pas donc possibilité de se sauver parce qu’il est condamné du début-thème traité par Racine), qui fleurit surtout au monastère de Port Royal (Pascal) ; puis c’est la Contre-Réforme, le raffermissement de l’Église catholique qui essaie, en s’améliorant, de reconquérir le terrain perdu sur les Protestants. Finalement, Louis XIV, persuadé par son entourage que les Protestants ne sont plus que quelques dizaines d’égarés opiniâtres- obstinés, révoque en 1685 l’Édit de Nantes, qui leur donnait la liberté de culte. Ceux-ci traqués, torturés, s’enfuient à l’étranger, surtout en Amérique du Nord, et ils étaient probablement 100.000 personnes. Une lutte sévère est menée contre ceux qui s’opposent au catholicisme : judaïsme, protestantisme, jansénisme, contre toutes les formes du « libertinage ». 3) Sur le terrain scientifique et philosophique, le gout des Belles Lettres et des Beaux-Arts s’allie chez certains « amateurs » avec celui des Sciences et de la Philosophie, les deux domaines étant rarement séparées. Dans le domaine philosophique, c’est la royauté incontestée de Descartes. Tout le monde se pose le problème de l’union de l’âme et du corps… 4) En morale, on a le choix entre trois orientations : 1. Une morale d’origine stoïcienne (Descartes, Corneille) dans laquelle une RAISON toute- puissante sur nos passions, comme Dieu est tout-puissant sur l’homme, nous conduit vers la grandeur ; 2. Une morale chrétienne, se durcissent au contact du jansénisme, marquera le siècle d’un caractère de raideur, d’austérité : on renfonce en soi ses émotions ; 3. Une morale bourgeoise, plus modeste, plus humaine, celle de « l’honnête homme », misant avant tout sur des qualités personnelles et sociales de juste milieu. 5) Sur le terrain littéraire, la première moitié du siècle, la période BAROQUE, est tiraillée entre trois tendances : 1. La réforme littéraire et grammaticale qui est l’œuvre surtout de Malherbe et de Vaugelas, et prépare directement le classicisme -Malherbe critique les poètes trop rapides dans leur écriture et peu attentifs à l’harmonie et au rythme parfait. -Le grammairien Vaugelas, au contraire des réformateurs de la Pléiade qui voulaient enrichir la langue, pourchasse les mots qui ne sont pas de bon usage (Remarques sur la Langue Françoise, 1647). -En fondant l’Académie Française (1625), Richelieu appuie cette tendance. Le Dictionnaire enregistrera au cours des âges ainsi le bon usage. 2. Les Burlesques (appelés les Grotesques par Théophile Gautier) sont essentiellement les opposants à la tendance précédente qui suivent librement leur inspiration et se moquent des règles de l’art. 3. La Préciosité née de la réaction d’un certain nombre de femmes et d’hommes contre les vulgarités, les grossièretés, les brutalités que les guerres de Religion avaient introduites dans les mœurs (Astrée d’Honoré d’Urge, 1610-Clélie de Mlle de Scudéry,1656). On évitera tous les mots et toutes les idées « sales » (exemple : la confession comportant la syllabe « fesse » sera remplacée par pénitence). On développe l’art de la conversation mondaine, on s’efforce d’affiner l’esprit. Elle prendra, à force de chercher la fin du fin, un gout immodéré de l’extraordinaire (le mot est une invention précieuse). Corneille en conservera la tendance et Molière s’en moquera dans ses tournures de mots dans Les Précieuses Ridicules (1659) en se gaussant d’expression comme « les commodités de la conversations » qui signifient les chaises. La deuxième moitié du siècle voit triompher la doctrine CLASSIQUE qui est avant tout une doctrine d’autorité. Les Classiques sont persuadés que la Littérature (appelée les Belles Lettres) se divise en un certain nombre de genres, et que chaque genre est régi par des règles immuables, valables pour tous les temps et tous les lieux. En principe, les Anciens, Grecs et Latins, ont découvert une fois pour toutes les règles et il n’y a plus qu’à les appliquer. Les principaux traits de l’époque classique sont : 1. Son art on recherche un art réfléchi, basé sur un juste équilibre des diverses facultés (raison, intelligence, imagination, enthousiasme, sens du sublime). L’écrivain n’est pas un « amuseur », mais quelqu’un qui remplit une fonction presque religieuse. Le classicisme prend dans les choses uniquement le noble et l’essentiel : -dans l’univers, il ne retient que l’Homme, et non le cadre pittoresque qui l’entoure, d’où la signification si particulière du mot « nature » qui au XVIIème siècle veut dire biens sur nature, mais aussi raison, bon sens ; - dans la société, il ne s’intéresse qu’aux Grands ; -dans l’individu humain, qu’à l’âme, et non au corps ; -dans l’âme, qu’à la partie lumineuse, à la raison, non aux parties basses et obscures, aux instincts (sur ce point Racine fera exception). La théorie du réalisme ou du naturalisme classique : elle traduit d’une facon très sobre la réalité, en la réduisant à ses traits essentiels, le ton est modéré, mesuré, conforme aux convenances, aux bienséances. La Règle de la bienséance La scène classique bannit toute représentation directe de violence ou de mort. Déjà Horace pronait la représentation indirecte de faits monstrueux par « exigence morale », pour ne pas heurter la sensibilité du public. En effet, Corneiile sut admirablement concilier le respect de cet interdit par le « suspens dramatique ». Pour contourner cette règle plutôt stricte, les auteurs dramatiques du siècle utiliseront le procédé de l’hypotypose (surtout chez Racine) qui était une description particulièrement animée et frappante d’un évènement cruel et/ou monstrueux raconté par un témoin oculaire qui « rapporte » la vision tragique. Nous assistons ainsi à un jeu de vision doublement interposée qui joue sur l’équivalence entre le « faire voir » et « faire croire ». 1. Ses goûts on apprécie : -un juste équilibre entre les facultés : ni trop d’intelligence, ni trop peu, ni trop de sensibilité, ni trop de froideur, ni trop d’imagination, ni trop de sécheresse ; -l’impersonnalité, du reste toute relative, puisque le « moi » d’un Molière transparait à travers ses œuvres ; -un style naturel, d’aspect facile et plein, essentiel ; -l’effort pour réduire tout à des types généraux, à des lois un peu abstraites, qui expliquent des problèmes psychologiques par des jeux de sentiments. On recourt au portrait et à la maxime. On se tourne vers des genres capables d’analyser l’éternel fond de l’homme et d’amuser noblement une société mondaine, comme théâtre, sermon et lettres. On répugne les genres qui demandent trop d’imagination comme le roman ou l’épopée, trop de sensibilité comme la poésie lyrique et la tragédie langoureuse. Celui qui est pénétré de ces goûts est nommé à l’époque : l’honnete homme (sens different du sens actuel). Cette figure très représentative du siècle implique un ensemble de qualités : moralité sans doute, mais aussi culture littéraire et bonne éduction mondaine ; il a l’eesprit ouvert à toutes les valeurs morales, intellectuels et sociales, mais ce n’est un « spécialiste ». Il s’oppose aux « savants » uploads/Litterature/ le-xvii-siecle.pdf
Documents similaires
-
16
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2284MB