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à MU- m^ Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/lesarchitectesdeOOstei #^^' ^^"".^ LES GRANDS ARTISTES Les Architectes CATHÉDRALES GOTHIQUES LES GRANDS ARTISTES COLLECTION d'eNSEIGNE.MENT ET DE VULGARISATION Placée sous le haut patronage DE L'ADMINISTRATION DES BEAUX-ARTS Voluities parus Architectes des Cathédrales gothiques (Les"), par Henri Steix. Boucher, par Gustave Kahx. Canaletto (Les deux), par Octave Uzaxne. Carpaccio, par G. et L. Kosenthal. Carpeaux, par Léon Riotor. Chardin, par Gaston Schéfer. Clouet (Les), par Alphonse Germain. Honoré Daumier, par Henrv Marcel. Louis David, par Charles Saunier. Delacroix, par Maurice Tourneux. Diphilos et les modeleurs de terres cuites grecques, par Edmond Pottier. DonatcUo, par Arséns Alexandre. Douris et les peintres de vases grecs, par Edmond Pottier. Albert Diirer, par Auguste Marcuillier Fragonard, par Camille Mauclair. Gainsborough, par Gabriel Mourey. Jean Goujon, par Paul Vitry. Gros, par Henry Lemonxier. Hais (Frans), par André Fontaisas. Hogarth, par François Benoit. Holbein, par Pierre Gauthiez. Ingres, par Jules Momméia. Jordaëns, par FitRENS-GEVAERT. La Tour, par Maurice Tourneux. Léonard de Vinci, par Gabriel Séailles. Claude Lorrain, par Raymond Bouyer. Luini, par Pierre G.\uthiez. Lysippe, par Maxime Collignon. Meissonier, par Léonce Bhnédhe. Michel-Ange, par Marcel Rkvmond. J.-F. Millet, par Henry Marcel. Murillo, par Paul Lafond. Peintres (Lts) de manuscrits et la minia- ture en Fiance, par Hknry' Martin. Percier et Fontaine, par Maurice Fouché. Pinturicchio, par Afnold Goffin. Pisanello et les médailleurs italiens, par Jean de Foville. Paul Potter, par F;mile Michel. Poussin, par P.\UL Desjardins. Praxitèle, par Georges Perrot. Prud'hon, par Etienne Bricon. Pierre Puget, par Philippe .\uquier. Raphaël, jar Eugène Muntz. Rembrandt, par Emile Verhaeren. Ribera et Zurbaran, par Paul Lafond. D.-G. Rossetti et les Préraphaélites An- glais, par G. Mourey'. Rubens, par Gustave Geffroy. Ruj'sdaël, par Georges Riat. Titien, par Maurice Hamel. Van Dyck, par Fierens-Gevaert. Les Van Eyck, par Henri Hy.manf. Velazquez, par Élie Faire. Watteau, par Gabriel Séailles. 9841-10. — Corbeil. Imprimerie Crété. LES GRANDS ARTISTES LEUR VIE — LEUR ŒUVRE Les Architectes CATHÉDRALES GOTHIQUES HENRI STEIN SOUS-CHEF DE SECTION Ai:.\ ARCHIVES NATIONALES ÉTl'DE CRrriQCE ILLUSTRÉE DE VINGT-QlîATRE PLANCHES HORS TEXTE PARIS LIBRAIRIE RENOUARD HENRI LAURENS, ÉDITEUR 6 , RUE DE T O U R N O N ( V I ^ ) Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous p.iys 197-1 LES ARCHITECTES CATHÉDRALES GOTHIQUES 11 est un sentiment bien humain, qui veut qu'en parcou- rant les salles d'un musée, en visitant une collection d'arl, instinctivement on s'arrête avec complaisance devant les œuvres dont les auteurs sont connus ; et plus le nom de l'artiste vous est familier, plus votre admiration grandit. Peu de personnes, en dehors des professionnels, échappent à cette loi dont la force attractive domine le raisonnement. Le public est attiré par un Rembrandt ou un Carpeaux, non parce que les sujets représentés parlent à son àme ou frap- pent sa mémoire, mais bien parce que le cartouche délica- tement posé à son intention par l'administration signale à son attention un Rembrandt ou un Carpeaux. Par un phé- nomène réflexe, les œuvres d'inconnus n'ont pas le don de piquer la curiosité; et certains conservateurs de musées le savent si bien qu'ils s'ingénient depuis longtemps à des attributions fantaisistes en face desquelles la méfiance est le commencement de la sagesse. Encore est-il vrai (|ue, de tous les arts, la peinture et la LES ARCHITKCTES sculpture parlent beaucoup plus facilement à rimaginalion du plus grand nombre : quant à l'arcbitecture, elle a beau savoir faire grand, elle nest pas appre'ciee davantage; et surtout, en s'adonnant à la pratique de cet art, on réussit bien rarement à acquérir cette renommée dont les cent bouches donnent à un citoyen l'immortalité. Combien de Parisiens, choisis parmi les plus éclaire's, sauraient dire, sans hésiter, de quelles constructions ornèrent leur ville Mansart, Gabriel et Yisconti? Le snobisme s'est emparé du 3Iont-Saint-Mi(li('l : il dédaig-nera toujours les construc- teurs de cette merveille. Hector Sohier, Téminent architecte de Saint-Pierre de Caen, Jean Langlois, à qui nous devons cette délicieuse ésrlise Saint-Urbain de Troves. Pierre Obreri, l'un des grands architectes du Palais des Papes, portent des noms auxquels le voyag^eur reste indifférent. Pourquoi cette exclusion? Et n"est-ilpas temps de protester en rappe- lant au bref la part de gloire dont la France est redevable à tant dhomuies méconnus, qui devraient être célèbres? I L'architecture gothique. La France a eu l'heureuse fortune de créer, en plein moyen âge, des chefs-d'œuvre d'architecture qui, malgré les muti- lations et les restaurations ultérieures, attestent l'elfort con- stant de plusieurs générations d'inventeurs incomparables ; qui, malgré les divergences d écoles etles exigences deslati- 1 DES CATHÉDRALES GOTHIQUES. 7 tudos, oflrcnt le plus splendide ensemble d'édilicos unu- logiies : les cathédrales gothiques. Leurs auteurs furent long-iemps ig-norés. Il y a cent ans, on pouvait à grand'peine citer une douzaine de noms d'architectes : aujourd'hui, g-ràce au dépouillement passionné des archives et au zèle inlassable des archéolog-ues, ils sont légion, et s'il subsiste encore beaucoup de lacunes à combler, si la biographie de ces artistes se résume en (juelques dates, éléments d'infor- mation précieux mais insuffisants, on peut du moins, par des comparaisons multiples et des conjectures que justifient certains détails de construction, arriver à former une syn- thèse de toutes les indications recueillies jusqu'à présent. C'est ce que nous allons tenter. Science vagabonde, l'archéo- logie n'a pu progresser que le jour où^ scientifiquement, l'on s'est donné la peine de franchir les frontières de chaque province et de la France elle-même, et d'examiner avec soin les particularités de chaque centre d'activité, pour en saisir toute la portée et en étudier le complet épanouissement. Le gothique, a dit Huysmans, est « le déploiement de l'àme dont l'archilecture romane est le repliement ». Cet art, auquel on a accolé l'épithète absurde de a gothique », source de notions fausses, fut longtemps incompris et méprisé (1). Après le retour aux traditions anciennes, le goût s'était modifié, et l'enseignement de la Renais- sance avait créé à l'égard de l'art du moyen âge une (1) Le moyen âge, au contraire, était loin de dédaigner les beautés de l'art grec. Par exemple, le roi d'Aragon, en 1380, envoie douze hommes en Grèce, pour garder l'Acropole. 8 LES ARCHITECTES hostilité et des préjugés que l"oii adoptait sans oser les combattre. Furetière et le Dictionnaire de Trévoux le déclarent apporté du Nord par les Gotlis au v*^ siècle. Molière se fait l'écho des sentiments de ses contemporains quand il écrit : Le fade goût des ornements gothiques, Ces monstres odieux des siècles ignorants Que de la barbarie ont produit les torrents. Dans une Histoire des arts qui ont rapport au dessin, parue en 1698, Monier ne dédaigne pas tout à fait les artistes primitifs, et avoue l'impression que fait sur lui Notre-Dame de Paris, en dépit du « méchant goût gothique » (lui V règ'ne. Au xv!!!** siècle, nos vieilles cathédrales ne trouvent pas de défenseurs; Winckelmann et Quatremère de Quincy se refusent à les admirer. Le premier peut-être, en 1801, dans une page célèbre de son Génie du christianisfne. Chateaubriand apporte une note nouvelle, mais restée sans grand écho, et en 1829, à la veille de la publication de Notre-Dame de Paris, on témoigne encore quelque dédain à « ce genre singulier d'architecture ». Des hommes de grand talent, Montalembert, Lassus, auteur d'un livre sur le « vandalisme », puis Mérimée, Yitet, de Caumont et VioUet-le-Duc, ont surtout contribué au revirement qui s'est accompli peu à peu dans l'esprit public, et il n'est personne aujourd'hui qui accepterait de soutenir ces vieilles théories : en dépit de son nom, impossible à changer désormais, tant il est consacré par l'usage, rarchilecture DES CATHÉDRALES GOTHIQUES. H gothique est une architecture essentiellement franraise, ayant pris naissance dans le domaine royal, au cœur du royaume, vers le milieu du xii" siècle. Longtemps on a considéré l'arc brisé ou en tiers-point comme le caractère spécial et distinctif de l'architecture gothique. Ce fut là une grave erreur, l'arc brisé ayant été adopté dans des édifices dont tous les autres éléments appar- tiennent à l'époque romane. Les signes certains de cette nouvelle architecture sont bien jdntnt : la croisée d'ogives, l'arc-boutant et un nouveau mode de décoration ornemen- tale. La voûte sur croisée d'ogives tire son appellation des nervures diagonales qui la supportent : c'est là son carac- tère essentiel et fondamental, qui se généralisa vite. On voit alors, dirons-nous avec Auguste Choisy, rarchifccluif» prendre des allures libres inconnues à l'époque romane ; la structure nouvelle est le triomphe de la logique dans l'art; l'édifice devient un être organisé oîi chaque partie constitue un membre, ayant sa forme réglée non plus sur des modèles traditionnels, mais sur sa fonction, et seulement sur sa fonction. Les nervures localisèrent les poussées des voûtes sur les murailles, d'où une double modification : tandis qu'à l'intérieur le mur plein de la nef romane, devenu inutile, fait place aune claire-voie, des arcs-boutants dont la puissance égale l'élégance permettent de rejeter hors de l'édifice toutes les culées, et faciliteront l'étonnante élévation des voûtes. En même temps les uploads/Litterature/ les-architectes-des-cathedrales-gothiques-stein-henri-1862-1940.pdf

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