savants, amants, poètes et fous Séances offertes à Katia Zakharia Illustration
savants, amants, poètes et fous Séances offertes à Katia Zakharia Illustration de couverture : Abed Al-Kadiri, 26 février 2015, huile et fusain sur toile, 200 x 160 cm. Sursock Museum Collection, Beirut © Abed Al-Kadiri Beyrouth - Damas 2019 Ouvrage publié avec le concours du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (DGMDP) et du Centre national de la recherche scientifique (UMIFRE 6, USR 3135), et du Centre français d’archéologie et de sciences sociales (CEFAS) ainsi que de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) savants, amants, poètes et fous Séances offertes à Katia Zakharia Institut français du Proche-Orient Syrie - Liban - Jordanie - Irak - Territoires Palestiniens réunies par Catherine PINON Presses de l’ TM 2019 B.P. 11-1424 Beyrouth, Liban Tél./Fax : + 961 (0)1 420 294 www.ifporient.org Courriel : diffusion-ifpo@ifporient.org PIFD 295 ISBN IFPO 978-2-35159-752-1 Dépôt légal : 2e trimestre 2019 Études arabes, médiévales et modernes PIFD 295 Directeur des publications de l’Ifpo Michel Mouton Directeur de la collection Frédéric Imbert Responsable : Nadine Méouchy Chargés d’édition multisupport Site de Beyrouth Rachelle Antonios Antoine Eid Site de Damas Lina Khanmé-Sberna Diffusion Chargée de diffusion : Lina Nacouzi Presses de l’ Mots-clefs : poésie anté-islamique, épigraphie, fous, magie, eunuques, Mille et une nuits, prisons, croisades, littérature arabe d’expression française, enseignement de la langue arabe. الدالة : الشعر اجلاهلي، النقوش اإلسالمية، عقالء املجانني، السحر، اخلصيان، ألف ليلة-الكلمات وليلة، السجن، احلروب الصليبية، األدب العربي باللغة الفرنسية، تعليم اللغة العربية. Presses de l’ Sommaire Remerciements........................................................................................... 7 Introduction............................................................................................... 9 Biographie de Katia Zakharia. ................................................................... 13 Bibliographie de Katia Zakharia................................................................ 17 Témoignage. ............................................................................................. 29 Séances littéraires Pierre Larcher « La première traduction d’une Muʿallaqa en Europe ? La version latine de la Muʿallaqa d’Imruʾ al-Qays par Levinus Warner (xviie siècle) ».................................................. 35 Monica Balda-Tillier « Les ʿUqalāʾ al‑maǧānīn wa‑l‑mawsūsīn d’Abū Muḥammad al‑Ḥusayn b. Ismāʿīl al‑Ḍarrāb (m. 392/1001) : la sagesse des fous »............................................... 63 Aboubakr Chraïbi « Quatre personnages éduqués du début des Mille et une nuits »...... 85 Heidi Toelle « La difficile union des amants : Ġānim et Qūt al‑Qulūb ». ............113 Frédéric Lagrange « Albert Cossery écrit-il en arabe ? »..............................................133 savants, amants, poètes et fous 6 Séances historiques Frédéric Imbert « Espaces de liberté et contraintes graphiques dans les graffiti du début de l’islam »..............................................161 Jean-Charles Coulon « La figure de Hārūn al‑Rašīd dans la tradition magique islamique ». ....175 Mathieu Tillier « Dans les prisons d’Ibn Ṭūlūn »....................................................233 Abbès Zouache « Histoire et mémoire de la croisade. Édition, traduction et commentaire du récit de la première croisade de l’Iʿlām d’al‑Ḥarīrī (926/1520) ».................................................................253 Jocelyne Dakhlia « L’eunuque, intègre homme d’État. L’historiographie fonctionnelle face à la précarité sociale et politique »......................293 Séances didactiques Mohamed-Chérif Ferjani « Enseignement de la langue et de la culture arabes en France : marginalisation et défis des pressions identitaires ».........................319 Catherine Pinon « Le statut des normes grammaticales dans l’enseignement de l’arabe langue vivante étrangère ou comment les enseignants transmettent une vision hagio-mythologique de l’arabe ». ...............333 Résumés..................................................................................................385 Index des noms de personnes et personnages...........................................393 Index des noms de lieux. ..........................................................................399 Index thématique (français).....................................................................403 Index thématique (arabe).........................................................................413 Remerciements Catherine Pinon Cet ouvrage est le fruit d’une heureuse collaboration entre des chercheurs qui ont, avec enthousiasme, souhaité rendre hommage à notre collègue et amie Katia Zakharia. Historiens, spécialistes de littérature, anthropologues, didacticiens arabisants, épigraphistes, tous ont répondu à mon appel afin que ce projet prenne corps, aboutisse et puisse lui être offert. Travailler avec eux a été un plaisir : qu’ils trouvent ici l’expression de toute ma gratitude. Que Giovanni Canova, Jean-Patrick Guillaume, Pierre Larcher, Abbès Zouache et Frédéric Imbert en particulier reçoivent toute ma reconnaissance pour leur soutien dans les différentes étapes de la réalisation de cet ouvrage. Un grand merci revient de droit à l’œil averti de nos collègues Marie Baize‑Varin, Guillaume de Vaulx d’Arcy, Mathieu Eychenne, Pierre Lory, Noëmie Lucas, Dominique Pieri, Élodie Vigouroux et Jean-Baptiste Yon qui ont accepté de relire chacun un ou plusieurs chapitres de cet ouvrage. Pour l’illustration de la couverture, nous remercions chaleureusement le peintre libanais Abed Al Kadiri et son assistante Kate Gordon ainsi que Yasmine Chemali du musée Sursock à Beyrouth. Nous adressons nos remerciements à l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), à travers sa direction régionale Moyen-Orient, pour son soutien au financement de ce livre, coédité par l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) et le Centre français d’archéologie et de sciences sociales (CEFAS) à Koweït. Introduction À l’occasion de son départ en retraite, des collègues et amis de Katia Zakharia ont souhaité lui dédier un volume de travaux inédits. Nous avons réuni ces contributions, imaginées comme un recueil de maqāmāt contemporaines. Le lecteur, à sa guise, pourra y choisir des séances tantôt littéraires, tantôt historiques ou didactiques. Notre choix de ce terme ne renvoie pas aux péripéties des héros d’al-Hamaḏānī (m. 398/1008) ou d’al-Ḥarīrī (m. 516/1122), mais relève d’un simple clin d’œil, d’une volonté de rendre hommage à Katia Zakharia en convoquant par le titre ce genre qu’elle a tant apprécié et étudié. Dans les premières séances – littéraires –, nous voyageons à travers l’histoire de la littérature arabe : des Muʿallaqāt aux écrivains arabes d’expression française, en passant par les ʿuqalāʾ al‑maǧānīn et les récits des Mille et une nuits, la littérature arabe savante et populaire se dévoile, s’analyse, se transmet sous nos yeux. Pierre Larcher ouvre ce volume en revenant sur « la première traduction d’une Muʿallaqa en Europe ? La version latine de la Muʿallaqa d’Imruʾ al‑Qays par Levinus Warner (xviie siècle) », dont il offre le texte latin avec une traduction française juxtalinéaire assortie d’un commentaire. Cette version latine, qui constitue à ce jour la première traduction européenne d’une Muʿallaqa, témoigne de l’intérêt précoce de l’orientalisme savant européen pour la littérature arabe la plus profane. Elle sert de prétexte à P . Larcher pour défendre un orientalisme humaniste, où l’intérêt pour le monde de l’islam n’est pas réduit à sa seule dimension religieuse. En suivant Monica Balda‑Tillier, nous plongeons dans l’univers des « ʿUqalāʾ al‑maǧānīn wa‑l‑mawsūsīn d’al‑Ḍarrāb al‑Miṣrī (m. 392/1001) : un discours sur savants, amants, poètes et fous 10 la folie sacrée ». Dans ce recueil de vingt‑cinq ḫabar‑s, on relate les dires de savants et mystiques célèbres ou d’autres maǧnūn‑s moins connus. En comparant l’ouvrage d’al‑Ḍarrāb à celui de son contemporain Ibn Ḥabīb al‑Nīsābūrī (m. 406/1015) étudié par Katia Zakharia, M. Balda‑Tillier examine la vision de la folie que véhicule la littérature arabe classique. Le fou, tout en étant socialement exclu et persécuté, se fait souvent la voix d’un message divin : c’est un marginal central dans la société arabe et islamique, dont on recueille les paroles édifiantes afin de les transmettre. Les contributions, au sein de ce volume, et à l’image des travaux de Katia Zakharia, se penchent tout autant sur la littérature dite « savante », que sur la littérature profane dite « populaire ». Ainsi, les Mille et une nuits vont être au cœur de deux articles. Aboubakr Chraïbi consacre son étude à « quatre personnages éduqués du début des Mille et une nuits » (Shahrazâd, le médecin Dûbân, un portefaix et un calender), en reliant la nature des savoirs des personnages à leur destinée. Que les savoirs acquis servent à sauver des vies ou, plus trivialement, débouchent sur des jeux érotiques, c’est un certain mode d’éducation qui est valorisé aux yeux du lecteur, alors qu’à la formation religieuse traditionnelle se voit préférée une voie mystique. Heidi Toelle, quant à elle, propose d’analyser sous l’angle de la sémiotique « la difficile union des amants : Ġānim et Qūt al‑Qulūb » dans un conte célèbre des Mille et une nuits. Analysant les mots employés pour désigner le sentiment amoureux, elle note que le texte respecte, au fil du récit, le degré d’intensité exprimé par chaque terme. Comparant le parcours de Ġānim à celui de Job, modèle de patience, ainsi qu’à celui des célèbres poètes amants ʿuḏrites, parangons de l’amour platonique, H. Toelle montre que la destinée de l’amant ne relève pas du hasard, mais qu’elle s’inscrit dans une intertextualité que révèle également l’onomastique. Pour clore cet itinéraire littéraire dans la modernité de l’Égypte, Frédéric Lagrange nous convie à une réflexion autour de la langue d’un célèbre auteur francophone : « Albert Cossery écrit‑il en arabe ? » En effet, cet écrivain prétendait penser en arabe l’écriture en français de ses romans. En s’appuyant notamment sur les traductions arabes de l’auteur et sur le scénario du film Mendiants et Orgueilleux, F. Lagrange étudie de plus près cette question de traduction intrapersonnelle entre la langue maternelle de l’auteur (l’arabe égyptien) et sa langue d’écriture (le français), pour montrer qu’A. Cossery ne traduit pas exactement de l’arabe, mais colore plutôt son français de touches « orientales ». Les séances historiques nous emmèneront – par des voies assez sinueuses – des steppes de l’Arabie à la Bagdad abbasside où se trament les intrigues de palais, en passant par l’Égypte ṭūlūnide et les côtes du Levant convoitées par les Croisés. Introduction 11 Dans un premier temps, Frédéric Imbert propose une étude des « espaces uploads/Litterature/ les-uqala-al-maanin-wa-l-mawsusin-d-a.pdf
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- Publié le Jui 17, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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