Léviathan. Bonjour, camarades ésotéristes ! Comme vous avez pu le voir dans le

Léviathan. Bonjour, camarades ésotéristes ! Comme vous avez pu le voir dans le titre, nous allons ici parler de Léviathan. Je commence à peine à m’intéresser avec sérieux à ce monstre mythologique, ce Sujet n'est donc pas exhaustif ; mais, comme toujours, j’aime à me renseigner sur l’« histoire » des Entités qui m’attirent. Voyez ce Sujet tel quel : une découverte de l'Entité que l'on appelle Léviathan ! Qui est-il ? Comment le connait-on, aujourd’hui ? Dans la culture judéo-chrétienne européenne dont je suis issu – chaque étude ésotérique est tributaire des fondamentaux socio-culturels du pratiquant – Léviathan est avant tout connu grâce à la Bible, principalement dans le Chapitre 41 du Livre de Job. Je vous mets ici l’adresse d’une traduction que je trouve fort intéressante parce qu’elle prend en compte l’interprétation littéraire ou étymologique de certains termes. http://www.bibleenligne.com/commentaire-simple/commentaire/jb/805-job-41-1-26.html Léviathan apparaît aussi cinq autres fois dans la Bible, toujours dans l’Ancien Testament, dans les Livres d’Amos, d’Isaïe et des Psaumes. Comme pour beaucoup d’autres créatures mentionnées dans ces écrits (Béhémoth, Lilith), aucun contexte n’est donné : les auteurs font en effet référence à un folklore bien connu de leur vivant. Ils font appel à des clichés culturels pour faire progresser leur réflexion spirituelle. Aujourd’hui, il va sans dire que nous ne pensons plus comme des Hébreux du VIe siècle avant Jésus-Christ ; il nous faut faire un peu de recherche pour comprendre ce que le monstre pouvait représenter à l’époque… Étymologie du nom Léviathan vient du mot hébreu liviyatan. Premièrement, il est à noter qu’il s’agit d’un nom propre singulier, un peu comme pour le Minotaure. Léviathan est un être unique (je reviendrai là-dessus plus bas) ; c’est plus tard que la culture pop se plaira à lui ajouter toute une famille de monstres plus petits lui ressemblant – elle a d’ailleurs réservé le même sort au fils de Pasiphaé. Liviyatan signifierait « Celui-qui-se-tord », ou encore « le Circulaire ». Légendes juives à son sujet Comme on peut s’y attendre à propos d’un monstre aussi ancien, elles sont nombreuses, se répètent et parfois même se contredisent. En voici une petite sélection : - Léviathan a été créé par Yahvé. - Léviathan a toujours été seul, à l’instar de Béhémoth. Les deux monstres sont d’ailleurs souvent mis en parallèles. - Léviathan est une femelle, et Béhémoth est son mâle. - Léviathan avait une femelle, il y a bien longtemps. Mais Yahvé comprit que s’il laissait son espèce proliférer, il n’y aurait pas de place sur la Terre pour ses autres créations. Il tua donc la compagne de Léviathan avant qu’elle ne puisse engendrer. Léviathan chercha à se venger de Yahvé et fut terrassé. - Léviathan est le seul de son espèce, mais il est à la fois mâle et femelle. Souhaitant se venger de Yahvé (pour une raison quelconque), il sépare son corps en deux. La partie mâle devient Asmodée (j’ai un doute quant à ce nom ; j’ai tendance à confondre les anges rebelles entre eux), la partie femelle, Lilith. Léviathan/Lilith va alors trouver Eve et la convaincre de manger le fruit défendu au Jardin d’Eden. - Léviathan adopte la forme d’un serpent minuscule et s’introduit dans le Jardin d’Eden pour convaincre Eve de goûter au fruit défendu. - Léviathan reviendra à la fin du monde et sera terrassé une bonne fois pour toute. Cette version de la légende le fait parfois se confondre avec la Bête de l’Apocalypse de Saint Jean. - Lorsque Léviathan est tué lors de l’ordonnancement du monde, Yahvé réduit son corps en morceaux et s’en sert pour créer les continents et les îles. Les origines historiques et culturelles de Léviathan. Parfois, il faut se rattacher à des détails et en relever les non-dits. Quand on prend en considération ce que nous savons de Léviathan chez les Hébreux et que nous le transposons à aux civilisations voisines des Hébreux, qu’est-ce que cela donne ? Étudions donc les religions mésopotamiennes… On retrouve chez les Babyloniens la présence d’un grand serpent marin, servant de fondation au monde, qu’il entoure en dévorant sa propre queue. Autre part, le Cycle de Baal voit justement le dieu éponyme affronter le dieu de la mer Yam. Yam, dans le but de régner sur tous les autres dieux, crée un terrible serpent marin, Lotan ou Litan, dont le surnom est le « Serpent-qui-se-tord » ou « le Puissant aux sept têtes » et l’envoie affronter Baal pour tuer son rival. Baal fait appel au pouvoir de la tempête, son domaine, pour vaincre le monstre. Notez les ressemblances remarquables entre les deux versions du mythe : prononciation, surnoms, épisodes mythologiques… Plus impressionnant encore, au Chapitre 27, Verset 1 du Livre d’Isaïe, l’auteur cite presque mot pour mot le passage du Cycle de Baal relatant la défaite de Lotan et l’applique à Léviathan. Il faut aussi souligner, pour les esprits chagrins qui pourrait voir dans mes explications du complotisme anti-juif/anti-chrétien que le Cycle de Baal a été écrit avant le Livre d’Isaïe. C’est un effet d’échange culturel, tout ce qu’il y a de plus commun au monde. MAIS CE N’EST PAS TOUT ! Les Babyloniens eux-mêmes, comme tous les peuples, ont plusieurs légendes se rapportant à des créatures étrangement semblables entre elles. L ’Enuma Elish, le récit de la création du monde babylonien, fait référence au grand serpent marin Tiamat. Tiamat est une femelle et tombe amoureuse d’Apsû, monstre primordial dont le corps est composé d’eau douce. De l’union de l’eau de mer chaotique et de l’eau apaisée naissent les dieux inférieurs, qui finiront par assassiner leur propre père. Folle de rage, Tiamat met au monde une armée de monstres et marche à la rencontre des meurtriers pour se venger. Mardouk, dieu des tempêtes, rassemble alors les dieux inférieurs et vainc l’armée des océans. Il coupe Tiamat en deux, se servant de son corps pour former et le paradis, et les fondations de la terre. Vous noterez que ces récits partagent entre eux de grandes similarités : à l’origine du monde, un serpent marin représentant le Chaos s’oppose pour une raison ou une autre à un dieu des tempêtes qui finira par le vaincre. Le sujet est bien vaste ! La liste peut continuer longtemps… Que dire de l’étrange ressemblance entre ces histoires et l’affrontement de Thor contre Jörmugand dans la mythologie scandinave ? Ou même de Susanoo, kami des tempêtes, terrassant Yamata-no-Orochi, l’un des rares dragons mauvais de la mythologie japonaise ? Cela peut bien sûr donner du grain à moudre à tous les partisans de la théorie du mythe primordial, théorie selon laquelle toutes les cultures de l’humanité ne seraient que différentes interprétations d’un unique événement, imprimé dans le subconscient de l’espèce depuis des temps immémoriaux… Voilà le résultat (pour l’heure) de mes recherches sur cette Entité. Comme vous pouvez le voir, il y en avait des choses à dire ! Mais, Pautrain, me direz-vous, c’est une approche profondément culturelle que tu nous propose-là. Et le rapport à l’ésotérisme ? Eh bien, disons que cet aspect est généralement plus connu que l’histoire de l’Entité en elle-même en tant que concept mythologique. J’irai même jusqu’à dire que la genèse des Entités est souvent laissée de côté ; c’est pour cela que je préfère toujours commencer par-là plutôt que par étudier la « magie » brute. Après tout, maintenant que j’ai dégrossi le sujet, la suite devrait venir plus facilement, hein ? Mouais. Je me disais, aussi… Dans tous les cas, ça sera pour une prochaine fois. À la prochaine ! Le Pautrain. uploads/Litterature/ leviathan.pdf

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