Lexique des termes littéaires en ligne – Par Jean-Eudes Gadenne – site web : ww

Lexique des termes littéaires en ligne – Par Jean-Eudes Gadenne – site web : www.lettres.org Page 1 Lexique des termes littéraires en ligne Par Jean-Eudes Gadenne Professeur certifié de lettres modernes Tous droits de traduction, de reproduction, de diffusion, d’adaptation, de mise en ligne, sont réservés et soumis à l’autorisation expresse de l’auteur du présent document. Site web: http://www.lettres.org Lexique des termes littéraires en ligne – Par Jean-Eudes Gadenne – site web : www.lettres.org Page 2 Absurde adj et n. m. 1. Caractérise ce qui n'a pas de sens, ce à quoi on ne peut pas donner de sens (une décision absurde). 2. Au milieu du XXe siècle, l'absurde qualifiait plusieurs courants intellectuels et artistiques. Albert CAMUS a défendu la philosophie de l'absurde. Eugène IONESCO, quant à lui, a illustré le théâtre de l'absurde, par exemple dans la pièce de théâtre La Cantatrice chauve : les personnages sont illogiques, échangent des propos que l'on peut qualifier de stéréotypes ou des tautologies; l'action est souvent inexistante. 3. Une preuve ou un raisonnement par l'absurde est un raisonnement qui démontre une proposition en prouvant que la négation de cette proposition aboutit à une contradiction. On dit parfois qu'on démontre la fausseté d'une thèse en s'appuyant sur les conséquences absurdes qui s'en suivraient si on l'adoptait. Ainsi, pour démontrer que x est positif, on montre que si x n'était pas positif, alors on aboutirait à un résultat aberrant. Ou bien pour démontrer qu'une chose est utile, on se demande ce qui se passerait si elle n'existait pas. Abyme (mise en) n. f. A l'origine, il s'agit d'un terme d'héraldique qui désigne le point central d'un écu lorsque ce point figure lui même un écu. Plus généralement, on désigne ainsi le procédé qui consiste à répéter (parfois à l'infini) un élément à l'intérieur d'autres éléments similaires au premier. Ainsi, les «poupées russes», emboîtées les unes dans les autres créent une mise en abyme, de même que deux miroirs situés l'un en face de l'autre qui se renvoient leur reflet à l'infini. C'est aussi le cas lorsqu'une caméra filme un écran contrôle qui retransmet sa propre image. (On parle alors de « vidéo-feedback » ou « larsen image »). La boîte de «vache-qui-rit», propose un autre exemple, fort connu, de mise en abyme : sur la boîte de fromages, on voit une vache dont les boucles d'oreilles sont des boîtes de vache-qui-rit dans lesquelles on voit la vache elle- même, qui porte des boucles d'oreilles etc. La mise en abyme peut parfois créer un effet vertigineux. Dans une certaine mesure, le métalangage utilise également le même processus. En littérature, ce terme désigne l'enchâssement d'un récit à l'intérieur d'un autre. Certains écrivains ont ainsi présenté dans leurs romans des écrivains... qui écrivent. Il y a alors histoire dans l'histoire. Le même procédé peut être utilisé au théâtre, lorsque des acteurs jouent des personnages qui jouent eux-mêmes - par exemple avec des déguisements - le rôle de quelqu'un d'autre (On peut alors parler de théâtre dans le théâtre). Académie française n. f. Fondée en 1634 par Richelieu, elle fut d'abord composée de lettrés auxquels se joignirent plus tard des médecins, avocats, hommes d'état ou d'église. Aujourd'hui composée d'un collège de quarante membres cooptés, elle continue la rédaction et la mise à jour de son Dictionnaire de la langue française. Accent tonique n. m. Dans un vers, certaines syllabes, plus accentuées que les autres, sont dites toniques (ce sont celles qui portent l'accent tonique). Le retour des accents crée le rythme. Placer les accents permet ensuite de placer les coupes (la césure en particulier) et de mesurer le rythme. On représente généralement l’accent par un petit triangle ou une sorte de virgule placée sur la syllabe accntuée. Lorsque le mot se termine par un "e" dit muet, c'est l'avant-dernière syllabe qui est accentuée. Dans tous les autres cas, c'est la dernière syllabe du mot qui est accentuée. Acceptabilité n. f. Caractère d'une phrase acceptable pour la syntaxe et pour le sens (c'est une phrase correcte et signifiante). Voir aussi : Grammaticalité et Intelligibilité Acception n. f. Sens particulier d'un mot, admis et reconnu par l'usage (= sens, signification). Un terme qui a de nombreuses acceptions est polysémique. Accumulatif adj. Un vers a un rythme accumulatif si le nombre de mesures (chaque mesure se termine par un accent tonique) est supérieur à la moyenne (4 pour un alexandrin). Accumulation n. f. Assemblage de mots en grand nombre, de façon à mettre une idée en valeur.Ex : Le 15 décembre 1670, Mme de Sévigné écrivit une lettre qui commençait par : « Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite [...] » Acronyme n. m. Mot formé d'initiales ou de syllabes de plusieurs mots ; il s'agit d'un sigle qui se prononce comme un mot ordinaire (et non par le nom des lettres qui le forment). Les mots SIDA, LASER, OVNI ou encore CD-ROM sont des acronymes. Il existe aussi des acronymes anglais utilisés en français : SONAR (Sound Navigation And Ranging) Lexique des termes littéraires en ligne – Par Jean-Eudes Gadenne – site web : www.lettres.org Page 3 Acrostiche n. m. Poème dans lequel les initiales de chaque vers, lues verticalement composent un mot clé (le nom de l'auteur par ex.). Ex : LIT dans «Le dormeur du val» de RIMBAUD : Les parfums ne font pas frissonner sa narine; / Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Acte n. m. On appelle ainsi la partie d'une pièce de théâtre composée d'une série de scènes ou de tableaux. Dans le théâtre classique, une pièce comprenait en général cinq actes. Historiquement, le changement d'acte était lié à la nécessité de changer les bougies donnant la lumière. Les actes sont parfois séparés par une ellipse et on peut éventuellement procéder à un changement de décor. Acteur n. m. Artiste dont la profession est de jouer un rôle à la scène ou à l'écran. Il ne doit pas être confondu avec le personnage. Au sens figuré, le mot peut aussi désigner une personne qui prend une part active, qui joue un rôle important. Action n. f. Suite des événements dans un récit, une pièce de théâtre, un film. L'action peut parfois jouer un rôle secondaire si l'auteur a préféré tenir compte de la psychologie des personnages ou de l'insistance sur une atmosphère. Le schéma narratif rend compte de leur succession. Adaptation n. f. 1. Traduction très libre d'une pièce de théâtre, comportant des modifications nombreuses qui la mettent au goût du jour ou qui la rajeunissent (ex : les adaptations de Shakespeare). 2. Transposition à la scène ou à l'écran d'une oeuvre littéraire d'un genre différent (surtout romanesque).On peut ainsi parler d'adaptation lorsqu'une pièce de théâtre ou un roman devient un film, par exemple ou bien lorsqu'un roman devient une pièce. Addition n. f. Fait d'ajouter quelque chose. Le mot désigne aussi une relation logique où une nouvelle idée s'ajoute aux idées précédentes. Elle peut être introduite par des mots comme : Et, de plus, par ailleurs, en outre, d'autre part etc. Adhésion n. f. Degré de confiance accordé à une thèse. Adjuvant n. m. Dans le schéma actantiel d'un récit ou d'une pièce de théâtre, c'est le personnage dont la fonction est d'aider celui qui accomplit l'action (le sujet, le héros). Synonyme d'auxiliaire. ANT. : opposant. Alexandrin n. m. Vers qui comporte douze syllabes. Il est divisé, dans sa structure classique, en deux hémistiches séparés par une césure : Ex. : Ma jeunesse ne fut // qu'un ténébreux orage. (Baudelaire) Allégorie n. f. Il s'agit d'une figure de style qui consiste à représenter de façon imagée, en la matérialisant, une idée abstraite. On fait donc appel au(x) symbole(s). Un ensemble d'indices renvoie à une idée comme la justice, le temps, la mort etc. Elle peut faire appel à la personnification. Ex : «Le Temps mange la vie» (Baudelaire, Les Fleurs du Mal, «L'Horloge») Ici le temps est matérialisé par l'image d'un monstre qui dévore la vie de l'homme. Voici quelques exemples d'allégories : Une femme aux yeux bandés tenant une balance : allégorie de la Justice ; La statue de la Liberté : allégorie de la Liberté.; Marianne : allégorie de la République ; La colombe et le rameau d'olivier : allégorie de la Paix. Lorsqu'elle se met à parler, il s'agit d'une prosopopée Alliance de mots n. f. Rapprochement de deux termes contradictoires, dont le regroupement donne un sens ; paradoxe. Cette expression est synonyme d'oxymore. Exemple : Cette obscure clarté (Corneille, Le Cid) Allitération n. f. L'allitération est une répétition d'un même son consonne. Le cas le plus célèbre d'allitération se trouve chez Racine : «Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes». Il s'agit ici d'une allitération en uploads/Litterature/ lexique.pdf

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