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Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1990 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 2 juin 2022 20:18 Laval théologique et philosophique Ancienne littérature chrétienne et histoire de l’Église Paul-Hubert Poirier Volume 46, numéro 2, juin 1990 URI : https://id.erudit.org/iderudit/400537ar DOI : https://doi.org/10.7202/400537ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Faculté de philosophie, Université Laval ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Poirier, P.-H. (1990). Ancienne littérature chrétienne et histoire de l’Église. Laval théologique et philosophique, 46(2), 246–268. https://doi.org/10.7202/400537ar Laval théologique et philosophique, 46, 2 (juin 1990) □ chronique ANCIENNE LITTÉRATURE CHRÉTIENNE ET HISTOIRE DE L'ÉGLISE * Paul-Hubert POIRIER Bible et histoire de l'exégèse 1. Marguerite HARL, Gilles DORIVAL, Olivier MUNNICH, La Bible grecque des Septante. Du judaïsme hellénistique au christianisme ancien (Collection « Initiations au christianisme ancien»). Paris, Les Éditions du Cerf, 1988. 370 pages. On n'avait jamais proposé au public francophone une introduction ou un ouvrage d'ensemble sur la Septante. Celui-ci devait s'en remettre à des ouvrages en langues étrangères, notamment en anglais, comme ceux de H.B. Swete et, surtout, de S. Jellicoe. L'Introduction que publient Madame Harl et Messieurs Dorival et Munnich vient donc combler un vide. Mais les lecteurs francophones ne seront pas les seuls à en tirer profit car, plus qu'une introduction, nous avons là une véritable synthèse des questions « septantistes », faisant le point à la fois des acquis et des problèmes, encore nombreux, qui restent en discussion. Même si on y aborde des sujets assez techniques (p. ex. celui des écarts entre la Septante et le texte massorétique, p. 173-182), on a donné à cette introduction une organisation claire qui en fait un outil de travail accessible à quiconque s'intéresse à la Bible grecque, depuis le simple lecteur jusqu'à celui qui en fait l'objet de ses recherches. Trois parties, comptant autant de chapitres, divisent l'ouvrage: I. L'histoire de la Septante dans le judaïsme antique (1. Aperçu sur les Juifs en Egypte sous les Ptolémées ; 2. Les origines de la Septante : la traduction en grec des cinq livres de la Torah ; 3. L'achèvement de la Septante dans le judaïsme. De la faveur au rejet) ; II. Le texte de la Septante et ses problèmes (4. Le texte de la Septante ; 5. Les divergences entre la Septante et le texte massorétique ; 6. La langue de la Septante) ; III. La Septante dans le christianisme (7. La Septante aux abords de l'ère chrétienne ; 8. La Septante chez les Pères grecs et dans la vie des chrétiens ; 9. La Septante dans le monde chrétien. Canon et versions). Comme on le voit, toutes les questions qu'on est amené à se poser dès qu'on ouvre la Septante sont traitées au fil de ces chapitres; on y trouve à chaque fois un état de la question et de la recherche, une documentation bibliographique presque exhaustivel et souvent accompagnée de commentaires * Précédente chronique : LTP 45 (1989) 303-318. 1. On pourra rajouter à la liste des grammaires de la langue des papyrus (p. 235), l'ouvrage très utile de B. MANDILARAS, The Verb in the Greek Non-Literary Papyri, Athènes, 1973; pour le lexique des papyrus (p. 241), il convient de mentionner J.H. MOULTON et G. MILLIGAN, The Vocabulary of the Greek Testament Illustrated from the Papyri and other Non-Literary Sources, Londres, 1930. On notera aussi qu'ont récemment paru la 6e édition du Wôrterbuch zum Neuen Testament de W. BAUER (Berlin-New York, 1988) et la Concordance grecque des Pseudépigraphes d'Ancien Testament de A.-M. DENIS (Louvain-la-Neuve, 1987). 246 ANCIENNE LITTÉRATURE CHRÉTIENNE... critiques, et, sur plusieurs points, des solutions neuves ou, du moins, des prises de position justifiées. À cet égard, les trois premiers chapitres sont remarquables dans la mesure où ils permettent, pour la première fois, de prendre une vue d'ensemble de tous les problèmes liés à l'origine de la Septante et à ses attaches avec le judaïsme hellénistique et plus particulièrement alexandrin. La parution d'une telle introduction traduit une nouvelle orientation des études septantistes. En effet, la Septante a trop longtemps été considérée comme un réservoir de variantes et de solutions de rechange où puisaient, in extremis, les traducteurs du texte massorétique. Si une telle utilisation de la Bible grecque n'est pas tout à fait illégitime, elle était, la plupart du temps, scientifiquement douteuse pour autant qu'on la pratiquait sans tenir compte de la nature du texte qui était ainsi mis à contribution. Or, ce à quoi invite cette introduction, c'est à considérer la Septante d'une manière globale, « comme une œuvre ayant sa propre cohérence » (p. 259) et qui ajoué un rôle fondamental dans l'histoire du judaïsme et, plus encore, du christianisme ancien. Dans ce sens, le plaidoyer que fait Mme Harl pour une étude de la fortune qu'ont connue certains mots et certaines formulations grecques propres à la Septante, est particulièrement important : elle montre bien (cf. chap, vin) que la compréhension et le commentaire de ces termes et de ces propositions ont irrévocablement marqué la théologie, la spiritualité et la liturgie chrétiennes. Outre le fait que ce livre répond parfaitement à son objectif, d'offrir une introduction générale à la Septante, on y trouvera exprimés, au fil de la lecture et de la consultation, quantité de points de vue neufs sur des questions dont l'intérêt dépasse le cadre strict de la Bible grecque ; p. ex., p. 224-233, sur les problèmes linguistiques de la traduction, p. 112-119, sur le supposé canon juif alexandrin, p. 54, sur une crux de la Lettre d'Aristée (§ 30: aearifiavxai). On ne peut donc qu'être reconnaissant aux trois auteurs de s'être imposé la rédaction de ce manuel, qui restera pour plusieurs années à venir, le vade-mecum des exégètes et des patrologues2. 2. La Bible d'Alexandrie. Le Lévitique. Traduction du texte grec de la Septante. Introduction et notes par Paul HARLÉ et Didier PRALON. Paris, Les Éditions du Cerf, 1988. Il s'agit du second volume à paraître de cette traduction française de la Septante, inaugurée par la Genèse de Marguerite Harl3. En s'attaquant au Lévitique, MM. Harlé et Pralon n'ont pas choisi la part la plus facile car, si ce livre rebute les lecteurs modernes, il faisait déjà difficulté aux exégètes anciens comme Origène4. En le situant dans les traditions herméneutiques du judaïsme hellénistique et du christianisme ancien, les traducteurs ont cependant réussi à rendre ce texte plus lisible et à en faire voir la portée théologique. L'interprétation qu'ils avancent et qui se reflète dans l'annotation, repose sur une analyse très stricte de P« unité du Lévitique grec » (p. 14-28), qui tient compte à la fois des données de la critique biblique contemporaine, des divisions traditionnelles du texte, aussi bien celles marquées par les alinéas des manuscrits grecs que celles, en pârâshôt et en sedarim, du texte massorétique, répondant à la pratique liturgique de la synagogue, et des formules d'adresse. Étant donné le caractère plutôt spécialisé du Lévitique, une grande attention a été accordée à l'étude thématique de son lexique (p. 28-47). De plus, un bon nombre de notes est consacré à dégager le sens de l'un ou l'autre terme ou tournure utilisé par les traducteurs anciens, p. ex., Xanflâveiv npôaœnov (p. 166-167)5 et âpxcov 2. P. 23, lire FRLANT au lieu de FRLAND. 3. La Bible d'Alexandrie. La Genèse, Paris, 1986. 4. Voir le texte cité en page 14. 5. Ce qui complète, pour le domaine grec, l'étude de L. VAN ROMPAY, «The rendering of npoaconov Xappâveiv and related expressions in the early versions of the New Testament », Orientalia Lovaniensia Periodica 6/7 (1975/1976) 569-575. 247 PAUL-HUBERT POIRIER (p. 162-163, aussi 74 et 77)6. Quant aux pages consacrées au style du Lévitique des Septante (« Un grec de traduction et ses effets dans la langue grecque », p. 47-81 ), elles méritent d'être lues et méditées par tous ceux qui travaillent sur des textes de traduction. Comme il se doit, l'annotation fait une bonne place à l'interprétation qui a été faite du Lévitique dans les milieux juifs7 et chrétiens. Ces lectures, qui vont de la Lettre d'Aristee aux Pères de l'Église (cf. p. 25-28) semblent cependant avoir été plutôt limitées, si l'on en juge par les auteurs cités, essentiellement Philon d'Alexandrie, Clément et Origène. Le soin avec lequel a été réalisé ce volume et la richesse de l'information qu'il renferme (y compris sur des points de critique textuelle) en font un outil de première importance non seulement pour l'étude du Lévitique grec, mais même pour celle du Lévitique tout court, dont il propose une approche neuve. Notons aussi qu'il contient plusieurs notes substantielles dues à Mme Harl et uploads/Litterature/ancienne-litterature-chretienne-et-histoire-de-l-x27-eglise-paul-hubert-poirier.pdf
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- Publié le Aoû 28, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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