« Oh ! Je fus comme fou... » 1 5 10 15 20 Oh ! je fus comme fou dans le premier

« Oh ! Je fus comme fou... » 1 5 10 15 20 Oh ! je fus comme fou dans le premier moment, Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères , dont l’âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j’ éprouvais , l’avez-vous éprouvé ? / Je voulais me briser le front sur le pavé ; Puis je me révoltais, et, par moments, terrible, Je fixais mes regards sur cette chose horrible, Et je n’y croyais pas, et je m’écriais : Non ! — Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? — / Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rêve, Qu’elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté, Que je l’entendais rire en la chambre à côté, Que c’était impossible enfin qu’elle fût morte, Et que j’allais la voir entrer par cette porte ! Oh ! que de fois j’ai dit : Silence ! elle a parlé ! Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé ! Attendez ! elle vient ! Laissez-moi, que j’écoute ! Car elle est quelque part dans la maison sans doute ! Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852. Ou 2 parties autour du blanc : la souffrance / le recours à l'imagination v. 1-6 1° mouvement : « dans le 1° moment » = la brûlure de la mort v. 7-11 2° mouvement : « puis » = la révolte douloureuse v. 12-20 3° mouvement : La folie, l'impression d'un retour / la force de l'imaginaire Avant de commencer, pour l'introduction - Présentation de l'auteur et de son lien au Romantisme - Présentation du poème : 4 quatrains d'alexandrains en rimes croisées - Situer le passage dans l'oeuvre : Dans quelle partie ? Quel livre ? II° partie, « Aujourd'hui (1843-1855)» , Livre IV « Pauca Meae »( cit incomplète de Virgile ( « peu de chose sur la mienne »--> ambigu soit peu de mots pour ma fille, soit peu de choses qui restent d'elle) ==> le livre de la mort de Léopoldine, rupture majeure présentée comme fondatrice du recueil dans la préface Poème fortement lié à cet éénement puisque daté du 4 septembre 1852 = date anniversaire de cette mort (4 sept 1843) Etape 1 : 1° lecture du passage à étudier - Quel est le sens global du texte ? → un poème rétrospectif, souvenir de la disparition - Qu'est-ce que l'auteur veut nous dire ? → la souffrance est telle qu'elle touche à la folie, mais cette folie n'est-elle pas ce qui permet de survivre ? - En quoi réside la particularité de ce texte, son originalité ? → un poème-anniversaire, pour commémorer la mort mais aussi la souffrance Etape 2 : mise en évidence de l'organisation du texte (s'appuyer ici sur la répartition de la parole ) – v 1 – 6: une souffrance intense – v 7 – 12 : une révolte douloureuse - v 12 – 20 : la force de l'imaginaire Etape 3 : étude linéaire du texte Premier mouvement, une doulour intense, v 1-6 Relevé Identification du procédé Analyse et commentaire interjection + adresses Aspect oral, Hugo donne à entendre sa voix : il laisse s'exprimer ses sentiments, souffrance, pathétique, aspect de la poésie comme parole d'un homme à un autre cf aussi adresse directe vous...+ pluriel (tous et fontion parentale) Temps du passé Jeu classique imparfait / passé simple qui permet de rappeler un moment du passé : intensité de la rupture (passé simple) et durée de la souffrance, répétition (imparfait) Rythme des phrases Il insiste sur ses sentiments par des répétitions (souffrir, éprouver) et la rime antithétique espérance / souffrance --> registre lyrique et élégiaque en gras Allusion à la mort de Léopoldine Allusion sous forme d'euphémisme (« prit ») avec une raison extérieure divine donc une explication, une justification de cette mort, « votre chère espérance » = périphrase pour ne pas dire le nom, peut- être trop douloureux + généralisation à tous les enfants morts souligné Question rhétorique Adresse à ses lecteurs pour partager sa souffrance --> pathétique Registre familier Pour partager son émotion de façon plus efficace, Hugo rejette le style littéraire et utilise un registre familier fait d'images, il devient un père comme un autre. Tentation du suicide (verbe pronominal) exprimé de façon claire comme n'importe qui, il réagit en père et non en poète. ==> bilan de ce 1° mouvement : la mort de sa fille a plongé Hugo dans une souffrance intense, absolue qui est à la fois la sienne et celle de tous les parents qui ont connu cette épreuve, on comprend bien ici ce qu'il veut dire quand il écrit « quand je vous parle de moi, je vous parle de vous », le poète est un homme comme les autres. Deuxième mouvement, une révolte douloureuse Organisation chronologique Volonté de donner une chronologie aux événements, un ordre aux différents sentiments ressentis, mais en réalité la brûlure de la souffrance est toujours là/ imparfait Répétition, durée... Hugo insiste sur la durée et la contibuité de ces réactions. Le « Puis » n'ouvre pas sur un changement soudain mais sur une nouvelle étape qui mêle à la souffrance d'autres mouvements : la révolte et le déni. Construction de la phrase Une seule phrase faite de 4 indépendantes coordonnées, répétition de « et »--> familiarité et simplicité de la construction, absence d'effet de style mais aussi répétition de la révolte, comme des coups de buttoir, la révolte revient sans cesse + complète valeur de l'imparfait. Rythme heurtés Faire le compte des syllabes des vers ==> grande irrégularité, parfois longs, parfois brefs, parfois classique, parfois irréguliers ( 6 – 5 – 1), montre le désordre intérieur du poète, sa révolte, il n'est pas dans la maîtrise de lui-même. Discours direct Volonté de nous faire entendre sa voix, un écho du passé, rend l'opposition, la révolte d'autant plus virulente. Même si dans le passé, le lecteur l'entend toujours résonner. En bleu Rimes signifiantes Les rimes sont ici particulièrement importante pour montrer le lien très fort entre la colère du poète (« terrible ») et la mort de sa fille (« chose horrible ») et son refus de ce deuil imdicible, impensable (non / sans nom) V 10-11 interrogation La révolte devient métaphysique : Hugo a rendu Dieu responsable de la mort de sa fille, ici il se révolte face à cet état de fait, l'interrogation vaut ici pour un signe de son indignation + présent à valeur de vérité générale --> une question qui vaut pour toutes les morts d'enfants. périphrases La mort de Léopoldine reste impossible à dire Hugo utilise des périphrases mais ne nomme toujours pas cette disparition. Malgré l'évolution des sentiments et l'apparition de la révolte, la souffrance ne disparaît pas, elle reste omniprésente, comme si la révolte s'ajoutait à elle et ne la remplaçait pas cf aussi « désespoir » qui rappelle la tentation du suicide. ==> bilan de ce 2° mouvement : la déploration laisse place à la révolte, au rejet, un rejet qui va jusqu'à remettre en cause Dieu lui-même, mais en fait les sentiments ne se remplacent pas les uns les autres, ils s'ajoutent. La révolte ne remplace pas la souffrance, elle s'ajoute à elle. Troisième mouvement, v. 12 - fin : la force de l'imagination Relevé Identification du procédé Analyse et commentaire modalisation Au début de ce mouvement, Hugo rappelle par la modalisation que l'hallucination n'est qu'une apparence et non la réalité, il est conscient du rêve et de l'irréalité de ces visions, ce qui ne sera pas le cas jusqu'au bout mais la succession des conjonctions de subordinations « que » n'a de cesse de le rappeler. Répétition « que » Comme les « et » de la deuxième partie, la construction se fait par a- coups, comme des coups du deuils, signe de la violence vécue. négation Les négations montrent que Hugo cherche à nier la mort de sa fille et recrée des signes de sa présence, l'imagination qu'il met en oeuvre lui permet de concurrencer la mort. Pronoms personnels 3° personne Grâce à l'hallucination Léopoldine peut enfin entrer dans le poème, comme sujet et comme objetalors que jusque là Hugo avait utilisé de périphrases, il parvient à l'inscrire dans son rêve, non comme morte mais comme vivante. souligné familiarité Le poème est touchant dans sa familiarité et sa simplicité, des scènes quotidienne donc une émotion partageable, on retrouve la même impression qu'avec l'adresse aux parents du 1° mouvement. En bleu Rimes signifiantes Les rimes cherchent à montrer comment grâce à l'hallucination la morte se rapproche, la distance mort/vie semble sur le point de se réduire blanc Le blanc est ici extrêmement important et signifiant, comme une incapacité à parler, un indicible comme dans le poème qui sépare les poèmes II et III ? Ou plutôt la plongée définitive dans l'hallucination, la flie. On passe de « je fus comme fou » uploads/Litterature/ ll3-oh-je-fus-comme-fou.pdf

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