1 KARL MARX VRAI OU FAUX PROPHÈTE ? DEIRDRE MANIFOLD Autres ouvrages de l'auteu

1 KARL MARX VRAI OU FAUX PROPHÈTE ? DEIRDRE MANIFOLD Autres ouvrages de l'auteur : Towards Utopia : roman sur la Guerre d'Indépendance Fatima et la Grande Conspiration Fatima, espoir du monde Towards World Government : the New Order Our Catholic Faith (Notre Foi catholique ) A Doctrine Book for Teenagers (Un ouvrage de Doctrine chrétienne pour adolescents) The Old penny Catechism ( Catéchisme traditionnel) Dans le présent ouvrage, des notes du traducteur sont marquées NDT et en italiques SOMMAIRE Chapitre 1 Ses années de jeunesse 1 Chapitre 2 Ses années à Londres 5 Chapitre 3 Les options religieuses de Karl Marx 10 Chapitre 4 L'homme Karl Marx 14 Chapitre 5 Les années de misère 18 Chapitre 6 La dialectique 19 Chapitre 7 Le Manifeste 23 Chapitre 8 Le Prolétariat 26 Chapitre 9 Le Marxisme dans l'Eglise 28 Chapitre 10 Comment les Marxistes s'emparent du Pouvoir 32 Chapitre 11 L'Elite du Pouvoir Mondial 35 Chapitre 12 L'héritage de Marx 41 Bibliographie 45 Postface 47 AVANT PROPOS Le Manifeste Communiste est, dit-on, le plus grand succès mondial de librairie, et il s'en vendrait couramment plus d'exemplaires que de la Bible. Lorsque mourut son auteur Karl Marx, son ami Engels, pour la circonstance, écrivit cette épitaphe :"L'humanité s'est réduite d'une tête, et de la tête la plus remarquable de notre temps". La courte étude qui suit est un regard du vingtième siècle porté sur cette remarquable tête et sur l'influence qu'elle a eue sur notre époque. Deirdre Manifold CHAPITRE I SES ANNÉES DE JEUNESSE Karl Marx naquit à Trèves le 5 mai 1818, à une heure et demie du matin. Bien qu'issu d'une longue lignée de rabbins juifs, il fut baptisé dans la religion protestante car son père Hirschel, avocat, s'était converti au Protestantisme peu avant la naissance de Karl. Les motifs d'Hirschel à ce propos avaient peut-être été plus politiques que religieux et non sans rapports avec sa carrière. Trèves est connue pour être la plus ancienne ville d'Allemagne. Ses origines se perdent dans la nuit des temps. Flo- rissante sous les Romains, Trèves fut ensuite ruinée, puis se releva et redevint prospère au Moyen-Age. Sa situation géographique à l'extrême bord occidental du territoire de langue allemande en fait un intermédiaire entre la culture fran- çaise et l'allemande. La ville changea plusieurs fois de maîtres, faisant tout un temps partie du Saint Empire Romain Germanique, puis de la France, puis de nouveau de l'Allemagne. A la Révolution Française, un flot d'émigrés français se déversa dans Trèves ainsi que dans d'autres villes frontalières. Il n'est donc pas surprenant que Trèves ait été un lieu où se nouaient les conspirations, et où les allées et venues de missions politiques étaient nombreuses. En 1793, Goethe vint à Trèves. "La ville, écrivit-il, a ce caractère frappant : Elle se vante de posséder plus de bâti- ments religieux que toute autre cité de même importance, car ses murailles enferment églises et chapelles, cloîtres et 2 collèges, et autres bâtiments consacrés aux ordres chevaleresques et religieux, sans même parler des abbayes et des couvents de chartreux... " Après avoir été française pendant deux décennies, Trèves fut attribuée à la Prusse par le Congrès de Vienne. L'Ad- ministration prussienne fut envoyée aux Provinces Rhénanes avec la charge de devoir respecter entre autres les idio- synchrasies locales. Ce Gouvernement prussien fit alors beaucoup en faveur des recherches historiques. Les habitants de Trèves étaient très fiers de la richesse en vestiges romains de leur ville. Il se manifesta un vif intérêt pour l'archéolo- gie, le Gouvernement consacrant des sommes importantes à ces recherches, de sorte que la Trèves antique surgit de nouveau de ses ruines. Trèves vivait de la vigne et du vin, et ce commerce y devint florissant à la faveur du tarif douanier entré en vigueur en 1818, l'année même de la naissance de Karl Marx. Mais dans cette nouvelle situation plus que confortable, le père de Karl (avocat et juif) jouit d’un peu moins de liberté qu'il n'en aurait eue sous l'administration française. Le Président de la Commission chargée du transfert à l'administra- tion prussienne le décrivit comme "un homme instruit, très actif et très consciencieux", et recommanda chaleureusement qu'on le prît au service de la Prusse. Pour se rendre plus recommandable aux autorités prussiennes, Hirschel s'était donc fait baptiser dans la religion pro- testante et avait pris le prénom de Heinrich. Bien que tous ses ancêtres du côté paternel et tout autant du côté maternel aient été des rabbins, aussi loin que l'on pût retracer l’arbre généalogique de la famille, son changement de religion eut lieu sans grand déchirement. Les liens qui l'attachaient à l'Eglise comme à la Synagogue ne semblaient pas très solides. Dans une lettre un jour adressée à Karl, il écrivit qu'il n'avait rien reçu de sa famille sinon, pour être juste, l’amour de sa mère. Le 24 août 1824 ce fut au tour des enfants d'Heinrich : Sophie, Karl, Herman, Henriette, Louise, Emilie et Caroline, d'être reçus au sein de l'Eglise Evangélique. Leur mère Henriette attendit la mort de ses parents avant de se faire bapti- ser le 20 novembre 1825. Son nom de jeune fille était Presbourg, et elle était d'une famille d'origine hongroise qui s'était installée en Hollande depuis des générations. C’était une épouse dévouée, s'occupant amoureusement des petites choses de la vie, toute remplie des soins de la santé, des repas et de l'habillement de ses enfants. Henriette semble n'avoir jamais bien compris son fils Karl. Elle ne lui pardonna jamais de n'être pas devenu avocat. Dès son jeune âge, elle était méfiante de ses activités. Mesuré à l'aune des rêves qu'elle avait faits pour son avenir, elle le considérait peut-être comme un génie mais hélas comme un raté, un incompétent, le vilain petit canard de la famille. On sait peu de choses des frères et sœurs de Karl. L'aîné, Moritz David, mourut peu après la naissance. La seconde, Sophie, née le 13 novembre 1816, fut la seule qui lui fut proche dans sa jeunesse ; elle épousa un avocat du nom de Schmalhansen et vécut à Maastricht. Des deux frères puinés de Karl, Hermann mourut à l'âge de vingt-trois ans et Edouard à onze ans, tous deux de tuberculose, maladie héréditaire dans la famille, comme en moururent deux de ses autres sœurs : Henriette et Karoline. Louise, née en 182, épousa Jan Karl Juta, un Hollandais, et s'établit au Cap. Elle et son mari vinrent deux fois à Londres séjourner chez Marx. Emilie, née en 1822, épousa un ingénieur du nom de Conradi et vécut à Trèves jusqu'à sa mort en 1888. Heinrich Marx était avocat à la Cour de Trèves. Il jouissait d’une situation sociale respectée dans la cité ; la famille occupait une belle maison ancienne de style baroque rhénan située dans la Bruckenstrasse, l'un des plus beaux quar- tiers. Trèves était une petite ville qui, à la naisance de Marx en 1818, ne comptait que 11.400 habitants, catholiques dans leur immense majorité. La communauté protestante à laquelle les Marx appartenaient désormais ne comptait que 300 âmes, pour la plupart des fonctionnaires transférés en Moselle depuis les autres provinces prussiennes. Mais vers la fin de la décennie 1820, la situation de la paysannerie de Moselle se dégrada, par suite d'une union douanière entre la Prusse et la Hesse. La concurrrence des viticulteurs non prussiens entraîna une rapide chute des cours, cependant qu’augmentaient les impôts. Le commerce se ralentit. Les paysans se paupérisèrent. La situation des artisans tomba de mal en pis. Le peuple devint mécontent. Il y eut beaucoup d'agitation et les idées révolutionnaires ve- nues de France se répandirent. Heinrich Marx se laissa entraîner à des déclarations imprudentes, et le Gouvernement le considéra dès lors comme politiquement peu fiable. Le jeune Karl, qui avait alors seize ans, en fut très affecté, car il avait une profonde affection pour son père. Eleanor, la fille de Karl, rappela qu'il parlait inlassablement de lui et portait sur lui en permanence son portrait. On sait très peu de choses de l'enfance de Marx, mis à part les quelques souvenirs rapportés par ses sœurs. Ces souvenirs le montrent comme un compagnon de jeux très turbulent. Il semble avoir été un petit tyran redouté. Il condui- sait l'attelage avec ses sœurs au grand galop dans la descente du Marberg, et les forcait à manger le gâteau qu'il avait préparé avec ses mains sales et une farine plus sale encore. Mais elles s'en accomodaient sans protester, parce qu'il leur contait en échange de merveilleuses histoires. Ses condisciples à l'école l'aimaient et le redoutaient tout à la fois : ils l'aimaient pour ses farces incessantes, et le craignaient à cause de sa facilité à écrire des vers satiriques et des libelles moqueurs contre ceux qu'il avait en grippe. En 1830 à douze ans, Karl fut envoyé au lycée ; il y fut un élève moyen. Les meilleurs étaient cités à la fin de chaque année scolaire. Karl reçut une fois une mention "Honorable" pour les langues anciennes et modernes, mais il n'était que uploads/Litterature/ manifold-deidre-karl-marx-vrai-ou-faux-prophete.pdf

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