Waleed Al-Husseini : une trahison républicaine Par Pierre Le Bec et Caroline Fo
Waleed Al-Husseini : une trahison républicaine Par Pierre Le Bec et Caroline Fouchard Sommaire 1 Introduction......................................................................................................................................3 2 Une trahison française : les collaborationnistes de l’islam radical dévoilés....................................5 3 Le choix du complotisme.................................................................................................................6 4 Le choc des civilisations.................................................................................................................11 La culture du choc des civilisation.................................................................................................11 Les no-go zones.............................................................................................................................14 Islam et intégration........................................................................................................................16 5 Insécurité et xénophobie.................................................................................................................20 Insécurité........................................................................................................................................20 Sa thèse sur le terrorisme...............................................................................................................21 Ses thèses sur Daesh......................................................................................................................22 La France Islamisée.......................................................................................................................23 6 Le port du voile..............................................................................................................................24 7 Islamophobie et racisme anti-musulman........................................................................................27 8 Ses critiques contre la Gauche française........................................................................................29 9 Conclusion......................................................................................................................................31 1 Introduction Nous avons analysé dans le premier volet les liens qu’il entretient avec l’extrême-droite, mais aussi la logique bancale du livre Blasphémateur ! Les prisons d’Allah, tout comme son imprégnation des théories complotistes à propos du « choc des civilisation » et du « grand remplacement ». Très vite, il m’a semblé plus logique de faire différentes parties pour dévoiler cette nouvelle enquête. Ce second volet intitulé « une trahison républicaine » témoigne surtout du rejet des lumières pour s’inscrire dans un obscurantisme débridé par son statut de « réfugié politique ». En se servant de ses origines et de son statut, il se sent au-dessus de toutes les règles. Les différents progrès issus d’un processus historique s’implantent dans différentes dates clefs : la révolution de 1789, la seconde Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793, la révolution des trois glorieuses du 27 au 29 juillet 1830, la révolution de 1848 ou encore la Commune de Paris de 1871. Ces cinq dates clefs sont lessivés de tous ses écrits. Le processus « républicain » ne semble guère l’intéresser. Il peut se réclamer comme un « patriote » et se battre pour son « pays d’adoption », mais sans intégrer les éléments historiques faisant partie du « processus historique » aboutissant in fine à la Cinquième République et des différents droits acquis, cela se traduit par une faiblesse intellectuelle, mais aussi un refus de se plonger dans l’Histoire qui a fait que la République soit ainsi. Ne pas s’interroger sur les différents mécanismes ayant abouti aux droits et libertés individuelles et collectives, tout comme d’une démocratie libérale et parlementaire se réside à nier l’Histoire de France et donc l’Histoire de son pays d’adoption. Dans son dernier pamphlet, Waleed Al-Husseini titré une Trahison Française, il met en lumière l’entrisme islamiste progressif dans nos quartiers populaires. Pourtant, en se positionnant dans un complotisme profond, il va jusqu’à accepter les thèses du « choc des civilisations » et du « grand remplacement ». Pour Waleed Al-Husseini, la logique universelle et universaliste qui fait la France et ce qu’elle est pose de véritable question. Notamment, en adoptant les thèses de Renaud Camus, d’Alain Finkelkraut ou encore d’Eric Zemmour. Waleed Al-Husseini se situe en dehors de l’espace républicain. Nous examinerons comment Waleed Al-Husseini vient à affirmer que ses travaux se résume à une « Trahison Républicaine » c’est-à-dire mettre en lumière les éléments qui lui ont fait rejeter la République et son idéal au nom d’un certain populisme ambiant et réactionnaire. 2 Une trahison française : les collaborationnistes de l’islam radical dévoilés Waleed Al-Husseini utilise l’adjectif qualificatif « collaborationniste » au lieu du nom commun « collaborateur ». Le dictionnaire du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales décrit le « collaborationniste » comme un « partisan de la collaboration avec l'ennemi ». Il est souvent utilisé en référence à la Seconde Guerre Mondiale et en particulier « l’occupation allemande »1. On peut affirmer qu’il s’agit en l’espèce d’un « point de Godwin ». Alors que le terme « collaborateur » semble plus juste, puisqu’étymologiquement, il signifie « travailler avec » pour « participer à l'élaboration d'une œuvre commune »2. Or, ce sont bien des personnes que Waleed Al-Husseini qui travaillent ensemble pour une cause qui est la leur. Dans le même temps, l’utilisation du suffixe « iste » tente de mettre en avant un certain extrémisme de ces personnes. On notera tout d’abord dans le livre cette absence de sources, notamment pour les différentes citations et encore moins les dates. Cette paresse intellectuelle met en évidence ce qu’il est réellement. En effet, la moindre des choses veut que chaque extrait de journal, de livre ou encore de site sur internet soit annoté. Cela permet au lecteur de retrouver les extraits dans le contexte d’origine, mais aussi admettre qu’il existe un travail d’amont profond. Plus un livre est annoté avec des sources extérieures, plus la recherche effectuée par l’auteur devient solide. Le « brûlot » comme le soulignent les différents médias peut-être comparés au livre le suicide français d’Eric Zemmour sur de nombreux points. Or, le fait que ce livre n’a rien de scientifique et ne repose pas sur une analyse fine et argumentée. La question de la raison laisse place à un livre, dont le leitmotiv reste la persuasion par le sentimentalisme. Au moment où la raison laisse place à créer une « réaction » chez le lecteur, alors on peut dire que son argumentation tombe dans la logique « réactionnaire ». Persuader en jouant sur les émotions ne permet pas d’établir une analyse matérialiste du communautarisme et encore moins de l’islam, comme de l’islamisme. Cette volonté de choisir une argumentation aboutie à des arguments in fine très peu solide. 1 COLLABORATIONNISTE, CNRTL, [En Ligne] | URL : http://www.cnrtl.fr/definition/collaborationniste 2 COLLABORATEUR, CNTRL, [En Ligne] | URL : http://www.cnrtl.fr/definition/collaborateur 3 Le choix du complotisme Le choix du complotisme n’est pas une nouveauté. Il pousse et renforce les théories abstraites, mais surtout tente de démontrer que tous les musulmans sont des terroristes dans l’âme et que la grande majorité. De nombreux Français imaginent que l’islam est une religion de paix et de miséricorde ; de ce fait, les islamistes radicaux n’en feraient pas partie et ne seraient qu’une minorité préjudiciable. Cette idée réductrice dissocie l’islam du terrorisme commis en son nom.3 Si Waleed Al-Husseini était véritablement un athée, il ne dirait pas les choses suivantes : C’est l’unique religion qui […] les droits de l’homme – et encore d’avantage de ceux de la femme – qui régresse autant au niveau économique que sur le plan du développement humain.4 En effet, C’est un phénomène unique qui fait la force du dogme mahométan : l’idéologie prime sur l’individualité, le succès d’un attentat vaut plus que toutes les vies sacrifiées pour sa réussite.5 Et ensuite que de nombreux intellectuels tendent à la reddition, soumettant la République au diktat des musulmans pour éviter de nouvelles irruptions de violence.6 L’utilisation du terme « colonisation » renvoie directement à la thèse du « Grand Remplacement » utilisé par Renaud Camus. Les musulmans et les immigrés seraient selon cette dernière en train de mettre en place une autre population. À aucun moment, il existe « une vague de submersion » vis-à- vis de la France. Quant à l’utilisation du terme « négationnisme » pour parler des personnes refusant son analyse, cela renvoie manifestement à un nouveau « Point de Godwin », mais surtout noie progressivement les différents génocides. 3 Waleed Al-Husseini, « Une trahison française », Ring, La politique de l’autruche, p. 31 4 Ibid, p. 32 5 Ibid, p. 33 6 Idem Le génocide des Arméniens de 1915, la Shoah, le génocide Rwandais tout comme le génocide de Srebrenica dans les années 90 méritent plus de respect de la part de Waleed Al-Husseini. En effet, la banalisation du terme « négationnisme » permet justement de détourner le sens même du mot « négationnisme », à savoir nier l’existence d’un génocide. En France, le négationnisme est puni par la Loi Gayssot. Cette colonisation progressive mais inflexible peut continuer à progresser, encouragée par l’aveuglement volontaire général, le négationnisme et la permissivité des nations civilisées déjà irréversiblement infectées.7 Waleed Al-Husseini tente de renvoyer l’interprétation des Droits de l’Homme et de la Femme comme une menace importante vis-à-vis des Islamistes. Il va plus loin en affirmant que les différents droits et libertés fondamentales pèsent comme une menace pour l’ensemble de la population française. Dans son livre, il n’hésite pas à utiliser l’expression « droit-de-l’hommiste »8 pour caractériser ceux qui défendent ces droits. L’utilisation d’un terme péjoratif pour qualifier les alliés des droits fondamentaux se base sur une volonté acharnée de découdre les libertés fondamentales au nom de la lutte contre l’Islamisme. Pourtant, la baisse des libertés fondamentales se réside à faire le jeu des islamistes. La culture française s’est enfermée dans son interprétation stricte des droits de l’homme, stagnant de ce fait dans une permissivité qui devient clairement nuisible.9 Dans le même temps l’utilisation du terme « le bon sens » relève d’un certain populisme, poujadisme ou néoboulangisme. En effet, l’assignation du « bon sens » relève du refus d’analyser la réalité des « droits de l’homme » comme un des éléments protecteurs de nos libertés individuelles et collectives. Remettre en cause au nom d’un certain « bon sens » révèle d’une rhétorique nauséabonde se basant une fois de plus sur les sentiments et la logique incomparable. Or, c’est justement avec le « bon sens » que des uploads/Litterature/ waleed-al-husseini-une-trahison-republicaine.pdf
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- Publié le Jui 28, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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