JACQUES LACAN DU MÊME AUTEUR Territoires du féminin avec Marguerite Duras, Édit
JACQUES LACAN DU MÊME AUTEUR Territoires du féminin avec Marguerite Duras, Éditions de Minuit, 1977. in Stratégies des femmes, ouvrage collectif. Éditions Tierce (1984) et Indiana Press (1986). «Féminisme et critique littéraire: réflexions sur l'esprit de discipline ». in Imaginaires de Marguerite Duras, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1985. «L'Autre corps». MARCELLE MARINI JACQUES LACAN P I E R R E B E L F O N D 216, boulevard Saint-Germain 75007 Paris Si vous souhaitez recevoir notre catalogue et être tenu au courant de nos publications, envoyez vos nom et adresse, en citant ce livre, aux Éditions Pierre Belfond, 216, Bd Saint-Germain, 75007 Paris. Et pour le Canada à Edipresse (1983) Inc, 5198, rue Saint-Hubert, Montréal, Québec H2J 2Y3, Canada. ISBN 2.7144,1788.4 Copyright © Belfond 1986 Au Docteur Edwige EHet-Bronislawski disparue en 1983 qui fut mon analyste et mon amie SOMMAIRE AVANT-PROPOS 9 Première Partie LACAN ET LA PSYCHANALYSE 15 I. LACAN VINT ET DISPARUT 17 II. L'ITINÉRAIRE THÉORIQUE DE LACAN 39 III. PAYSAGES LACANIENS 81 Deuxième Partie DOSSIER 99 I. CHRONOLOGIE 101 IL L'ŒUVRE DE LACAN 145 NOTES 259 BIBLIOGRAPHIE 275 ANNEXES 292 LISTE DES ABRÉVIATIONS I.P.A. - International Psycho-Analytical Association (1910) dite encore A.P.I. (Association Psychanalytique Internationale). IJ.P. - International Journal of Psychoanalysis, revue de PI.P.A. E.P. - Évolution Psychiatrique (1925) à la fois nom du groupe et de la revue. S.P.P. - Société Psychanalytique de Paris (1926), affiliée à l'I.P.A. R.F.P. - Revue Française de Psychanalyse, revue de la S.P.P. S.F.P. - Société Française de Psychanalyse (1953-1964). A.P.F. - Association Psychanalytique de France (1964), affiliée à l'I.P.A. E.F.P. - École Freudienne de Paris (1964-1980). A.E. - Analystes de l'École (à l'E.F.P.). A.M.E. - Analystes membres de l'École (à l'E.F.P.). A.P. - Analystes praticiens (à l'E.F.P.). E.C.F. - École de la Cause Freudienne (1981). E.P.H.E. - École Pratique des Hautes Études, un haut lieu de la recherche en France. E.N.S. - École Normale Supérieure : ici la rue d'Ulm. AVANT-PROPOS Jacques Lacan : 1901-1981. Plus de cinquante années de travaux et de combats : plus de cinquante années d'histoire mouvementée de la psy chiatrie, de la psychanalyse et de la vie intellectuelle en France (du sur réalisme à la phénoménologie, puis au structuralisme). Jacques Lacan : psychiatre ; psychanalyste ; praticien et théoricien ; enseignant (presque trente ans de séminaires ouverts à un public divers qui, dès 1966, s'y pressa en foule) ; chargé de conférences à l'École Prati que des Hautes Études; fondateur en 1964 de son propre groupe, Y École Freudienne de Paris, dont il restera l'unique directeur jusqu'à ce qu'il décide, en son seul nom, de le dissoudre en 1980, mais pour aussi tôt convier «ceux qui veulent poursuivre avec Lacan» à constituer autour de lui ce qui deviendra Y École de la Cause Freudienne. Dernier geste d'un homme âgé et malade qui lègue à son gendre, Jacques-Alain Miller, une institution capable de veiller à l'orthodoxie lacanienne, de la diffuser dans le monde et de défendre un enseignement surtout oral et, par là, fragile. C'est également son nom qui permet la création du Département de Psychanalyse à l'université de Vincennes en 1969, y com pris, un peu plus tard, l'ouverture d'une «Section clinique», décision très contestée dans les milieux psychanalytiques. Dès la fin de la dernière guerre, Lacan participe à des initiatives édito- riales. Avec le succès des Écrits, en 1966, il dirige une collection au Seuil, « Le Champ freudien », où sont publiés quelques-uns de ses textes, mais surtout les livres des « siens », et qui constitue un label d'appartenance. Enfin, célèbre pour sa Présentation de malades à Sainte-Anne, conféren cier recherché, souvent invité à l'étranger, personnalité de l'intelligentsia et même du Tout-Paris, il répond mal à la figure romantique de « l'exclu », du « maudit » et du « génie méconnu » qui fait souvent partie de sa légende. En fait, Lacan est le théoricien français de la psychanalyse le plus connu. On devrait dire le premier, dans la mesure où l'on parle du «lacanisme», comme du «jungisme», du «kleinisme»... ou du «freu disme». A l'étranger, «psychanalyse lacanienne» est généralement synonyme de « psychanalyse à la française » — ce qui, nous le verrons, 9 fait problème. On le surnomme même parfois le «Freud français». Cette confusion grandissante entre un nom, une théorie et le vaste champ ouvert qu'est la psychanalyse comme discipline m'a poussée à dédier ce livre à mon analyste aujourd'hui disparue sans avoir laissé le moindre écrit: prenez-le comme un hommage au psychanalyste inconnu. A tous ceux et toutes celles, de loin les plus nombreux, qui passent leur vie à alléger la souffrance intolérable et innommable, grâce à leur écoute et à leur parole ; qui aident chacun(e) en particulier à par courir un chemin vers une autre manière d'être avec soi, avec les autres et dans le monde — sans espérer (imposer) le miracle ni y faire croire ; qui doivent eux-mêmes composer avec les réussites et les échecs d'un lourd travail quotidien. Les grands oubliés de l'histoire de la psychana lyse. Lacan est aussi le psychanalyste le plus controversé: d'autant plus que, polémiste redoutable, il pourfend tout autre théoricien, y compris ses propres élèves — grâce en partie à ce merveilleux paratonnerre qu'il s'est inventé en 1953: «le retour à Freud». Le personnage lui-même séduit, fascine, révulse, rarement il laisse indifférent. Les anecdotes sur son compte fourmillent comme autour d'un Salvador Dali, par exemple, qui d'ailleurs, à son tour, l'éblouit par son goût de la provocation et son art du spectacle et du scandale. Mais les enjeux ici sont plus graves, car Lacan pratique, légifère et théorise dans un domaine qui concerne l'inconscient et où se joue l'avenir, voire la vie d'un individu. L'excentri cité du comportement et du discours peut être le signe d'une pensée hors des normes («trop en avance», disait le Maître): elle ne saurait toutefois garantir la valeur, la vérité, pas même l'originalité réelles d'une théorie. On comprend que la bataille fasse rage entre lacaniens, ami- lacanienS) non-lacaniens, ex-lacaniens, et maintenant entre lacaniens d'obédience différentel Comment oublier «l'adresse au Congrès de Rome», par Jacques- Alain Miller, en 1974 ? Il prononce « l'éloge de Lacan » : « Lacan le maî tre » ; « Lacan l'enseigneur » (et non le vulgaire enseignant) ; « Lacan l'hystérique», mais à la manière de Socrate qui dispose de «la parole authentique » ; « Lacan l'éducateur » ; « Lacan l'analyste » et en même temps «toujours l'analysant» \ Et il faut lire aussi l'article de Georges Haddad dans le magazine L'Ane, peu après la mort du Maître: «Je témoigne pour Lacan », « un prince de l'esprit » ; « un nouveau Socrate qui interpellait les jeunes pour qu'ils disent la parole pleine qui est en eux » ; « un forçat de la psychanalyse ou un saint » ; chez lui seul venaient les « éclopés » en bout de course et non chez « les Trissotin de la clinique » ; et, en finale : « Lacan, un pervers, un menteur, un escroc, un pousse-au-suicide ? Ah ! les braves gens ! » Emporté par son élan, Haddad déclare même qu'il « ne connaît pas d'œeone plus limpide que le Séminaire »2, quand Lacan refusait la clarté d'expression, trop univo- 10 que à ses yeux, et dès 1956 revendiquait volontiers et non sans ironie son titre de « Gongora de la psychanalyse3 ». La critique, elle, a commencé dès 1953 et s'est amplifiée avec les années. Elle peut se résumer aujourd'hui en ces trois jugements : « La pratique particulière de Lacan est une perversion de la psychanalyse par la séduction, la manipulation du transfert, le mensonge4 » ; sa théorie, de plus en plus abstraite, rejette des aspects fondamentaux de la psycha nalyse, nécessaires pourtant à l'efficacité de sa pratique, au profit d'une conception purement langagière et logico-mathématique de l'incons cient et du sujet ; quant aux suicides et aux ratages (ravages) chez cer tains de ses analysants, ce n'est pas «rumeur d'Orléans2», il s'agit de faits réels, simplement difficiles à estimer par rapport à l'ensemble des cures menées en France. On peut dire en tout cas que, sur ces points, Lacan s'est tu obstinément. Sauf à réaffirmer combien, pour lui, le pro jet de « guérison » n'avait aucun sens. Alors Lacan ? Un visionnaire ? Un shaman ? Un gourou ? Un analyste enfin scientifique, inventeur des « graphes » et des « mathèmes » appelés à devenir les fondements de l'expérience analytique — au point que, pour certains, il s'est substitué à Freud et rend inutile la lecture de tout autre analyste, sauf à des fins critiques ? Un apprenti-sorcier ou un pra ticien exemplaire ? La psychanalyse en France semble répéter les guerres de religion, guerres de doctrine où l'on peut s'interroger sur la place faite au patient (ou à l'analysant). Je songe à ces propos étonnants de Wladi- mir Granoff, au début de Filiations5, qui affirme calmement ne disposer d'aucun moyen pour décider uploads/Litterature/ marcelle-marini-lacan-belfond-1986.pdf
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- Publié le Jul 03, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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