Résumé : Lou Bertignac a 13 ans. C’est une élève surdouée, elle est déjà en sec
Résumé : Lou Bertignac a 13 ans. C’est une élève surdouée, elle est déjà en seconde ! Surdouée en cours, mais pas dans la vie de tous les jours, ou même faire ses lacets lui semble compliqué… Elle est aussi très timide, trop timide, ce qui la bloque au lycée, ce qui l’empêche d’avoir des amies… Un jour, la jeune fille doit réaliser un exposé sur un sujet au choix pour le lycée ; elle se dit que jamais elle ne pourra parler devant toute la classe, elle est trop timide, c’est impossible, mais, quand le professeur lui demande quel sujet Lou va prendre pour son exposé, elle répond qu’ elle va témoigner sur la vie d’un SDF, comment la personne a fini sans domicile… Sujet périlleux et difficile, sur lequel elle ne s’est pas encore vraiment renseignée ! Elle se dit que tout est perdu, qu’elle ne pourra rien faire de ce sujet, quand tout à coup elle se retrouve nez à nez avec une SDF qui lui demande une cigarette. Hésitante, mais déterminée, Lou décide de faire connaissance avec cette jeune fille prénommée No, qui va accepter de témoigner pour l’exposé de la jeune surdouée ! La rencontre entre les 2 héroïnes de ce roman ira ensuite bien au-delà de l’exposé, dans un roman mêlant relations amicales, relations amoureuses, mais traitant aussi les difficultés qu’éprouvent les SDF à sortir de leur pauvreté, et à trouver un emploi. Avis personnel : J’ai beaucoup aimé ce roman, d’abord parce que No et Lou sont des personnages très attachants, avec beaucoup des qualités mais aussi beaucoup de défauts ! J’ai aussi aimé le fait que Lou soit très timide, car cela montre qu’elle fait vraiment un effort particulier sur elle-même pour aller vers No, afin de réaliser son exposé. J’ai trouvé cela bien que l’histoire ne se termine pas après l’exposé de Lou, et qu’il y ait une nouvelle intrigue à la fin, concernant No. Même si la fin du roman ne se termine pas très bien, j’ai beaucoup aimé cette fin car cela change des romans qui se terminent toujours bien. J’ai apprécié qu’il y ait plusieurs histoires en un roman : une histoire d’amour, une histoire sur l’exposé et une 3ème histoire sur ce que devient la jeune SDF après l’exposé. Les sentiments sont très bien exprimés, le roman est écrit avec un vocabulaire facile à comprendre et il se lit très bien et assez vite. Bref, ce livre est passionnant et facile à lire ! NO ET MOI de Delphine de Vigan aux Éditions JC Lattès, Paris, 2007, 287 pages La romancière Delphine de Vigan a su conquérir son public avec un récit d’inspiration autobiographique, Jours sans faim, suivi de Les jolis garçons, Un soir de décembre. Elle continue son parcours de romancière avec en 2011, Rien ne s'oppose à la nuit. Son livre No et moi, est un triomphe. Il a obtenu le prix des libraires en 2009 et sera adapté au cinéma par Zabou Breitman. Nous suivons pas à pas, la rencontre de deux errances, celle de Lou Bertignac, une jeune fille surdouée d’un monde dit « normal » et qui pourtant présente de grandes failles, et celle de No, une jeune femme SDF, déracinée, alcoolique, marquée par la vie dans son corps. Il n’est donc pas étonnant que cette proximité dans la jeunesse et le désespoir, par delà la différence, ait conquis le public. Dans No et moi, le rapprochement de ces deux jeunes filles provoque une association étonnante et détonante. Cette opposition renforce au premier abord, la différence de niveaux de vie, d’éducation entre elles deux et il faudra laisser s’écouler le fil du temps et des échanges pour comprendre qu’il n’en est rien. Lou garde enfouie en elle-même, la dureté de vie familiale : « Ma mère ne sort plus de chez moi depuis des années et mon père pleure en cachette (…). » (p. 14). Lou Bertignac, sous l’apparence de l’aisance, paraît avoir une vie facile mais elle se sent isolée des jeunes de son âge, différente et encore plus par sa précocité intellectuelle. À l’école, interrogée par son professeur, elle a choisi spontanément de faire un exposé sur une jeune SDF. Peut-être recherche-telle inconsciemment, à travers cette expérience, à combler sa solitude à travers celle d’une autre ? Cette autre femme « abîmée » (p. 28), rencontrée par hasard, c’est No. Ce nom n’est pas anodin puisqu’il signifie en anglais « non » donc l’empreinte du nihilisme. Lou qui ne s’exprime presque jamais spontanément, fait cet effort pour No, pour la voir sourire. Elle lui dit ce qu’elle ne confie à personne : ses manies bizarres, sa collection ramassée « dans la rue, des trucs perdus, des trucs cassés, abandonnés » (p. 32). N’est-ce pas sa manière à elle d’essayer d’oublier ou de recoller les morceaux perdus de sa vie ? Lou se passionne pour son exposé et découvre tout un monde ignoré qui se concrétise de manière crue et cruelle, avec des chiffres à l’appui : « il y a entre 200 000 et 300 000 personnes sans domicile fixe, 40% sont des femmes (…). Et parmi les SDF âgés de 16 à 18 ans, la proportion de femmes atteint 70 %. » (p. 36) Ces chiffres donnent le vertige et on voudrait chasser cette image d’une réalité mathématique si dure. Lou commence à comprendre l’installation du cercle vicieux, de l’engrenage de la pauvreté pour ces femmes en dérive. Elle revoit son passé. Elle sait que tout peut chavirer très vite, brutalement pour l’avoir vécu d’une autre manière : elle a connu sa mère joyeuse et heureuse d’avoir un deuxième enfant ; Lou se rappelle la naissance de ce bébé si mignon puis sa mort imprévisible comme un couperet sans signe annonciateur. Elle a vécu la dégradation brutale de sa mère devenue indifférente à Lou, transformée en objet muet, triste, sans communication, figée dans le temps et l’espace et sa mère l’est encore, « le regard dans le vide » (p. 56). Lou ne peut pas oublier. Elle a perdu « l’insouciance, la confiance » (p. 60). Avec No, en partageant sa souffrance, elle retrouve son abandon personnel, celui de sa propre mère : « Plus jamais elle ne pose la main sur moi, plus jamais elle ne touche mes cheveux, ne caresse ma joue (…), plus jamais elle ne me serre contre elle. » (p. 62) Et No raconte sa vie : « la peur, le froid, l’errance. La violence. Les allers-retours en métro sur la même ligne, pour tuer le temps, les heures passées dans des cafés devant une tasse vide (…), les centres d’accueil de jour, les gares, les jardins publics. » (p. 68) « Ces hommes sous les ponts, (…) ces gens allongés sur des cartons ou recroquevillés sur un banc. » (p. 79) Lou découvre l’horreur : « On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. » (p. 92). Alors elle s’attache encore plus à No. Elle a peur de la perdre car elle comprend la fragilité de son être et de ce lien créé. Elle sait aussi que No lui fait « un cadeau qui n’a pas de prix » (p. 75) en partageant des moments de sa détresse mais aussi que l’engrenage est irrémédiable « il est trop tard pour elle » (p. 77). Puis elle perd No de vue et panique de cette absence. Elle lui manque : « No est quelque part et je ne sais pas où. No m’a offert son temps et je n’ai rien donné. » (p. 95) Quand elle la retrouve par hasard, No l’ignore. Alors Lou veut venir la chercher au plus profond de son désespoir : « Je dis viens. Elle me suit (…). » (p. 112) Elle raconte à ses parents l’histoire de No puis arrive à demander à ses parents, de prendre No chez elle. Et le miracle survient. Sa mère sort de son isolement permanent pour dire « On devrait la rencontrer » (p. 123). Certainement cette détresse plus forte que la sienne, lui a fait reprendre pied. En soignant plus malheureux qu’elle, elle retrouve un sens à la vie et ne reste plus bloquée dans un passé irrémédiablement fermé. Son père surpris de voir sa femme, revivre, acquiesce à ce projet. Bien sûr rien n’est facile dans cette reconstruction. Le plus beau miracle est-il dans cet espoir donné à une SDF ou dans la renaissance de cette mère elle aussi abîmée ? Mais No est marquée à vie par son vécu et un jour, elle reprend de l’alcool, elle se referme, amaigrie, recroquevillée, « inaccessible » (p. 225) puis un autre jour, elle repart de chez eux. Lou continue de la voir. No essaie de se donner bonne contenance devant Lou mais il est évident que No replonge dans sa vie d’avant. Alors Lou ne peut pas supporter son départ. Elle claque la porte et la suit dans son errance. Elle découvre toutes les facettes de la violence uploads/Litterature/ no-et-moi.pdf
Documents similaires
-
23
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 24, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1209MB