OPINION D'UN LErrTRÉ HINDOU SUR LES DOCTRL~ES DE S-v\TEDENBORG LETTRE ADRESSÉE
OPINION D'UN LErrTRÉ HINDOU SUR LES DOCTRL~ES DE S-v\TEDENBORG LETTRE ADRESSÉE Société Su;eclenboTgt"enne de Londres RAO BAHADUR DADOBA PANDURUNG ET AliTE CR DE PLr;SlE~n5 Oc-ç-R.\. (a~::5- S'in 1 . :';' 0 l"CA:rrON, ETC., ETC. " • PARIS ERNEST LEROUX, É DITEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 1892 OPIN ION D'UN LETTRÉ HINDOU SUR LES DOCTRINES DE S\7\TEDENBORG LETTRE ADRESSÉE A LA Société S wedenborgienne de Londres PAR RAO BAHADUR DADOBA P ANDURUNG A..'"'iClEN Ell PLOYÉ DU GO ·YERNE: :UKN'I' DES INDES BT AUTEUR DB PLUSlEU n S OUVRAGES SUR L ' I~D UCATION, ETC., ETC. PARIS ERNE S T LEROUX, ÉD I TEUR 28, RUE BONAPARTE, 28 1892 " NOTICE SUR L'AUTEUR Dadoba Pandurung, auteur -des rétlexions qui suivent, était un l;lOmme bien 01111U dans l'Inde par les divers services qu'il avait rendus à son pays. Comme il le rappelle au début de sa lettre, il avait successivement rempli auprès du Gou- vernement Britannique les fonctions ouverte aux indigcnes. Dans l'enseignement, il s'était fait remarquer par la publication d'ouvrages très appréciés et encore employé dans les Écoles supérieures du Gouvernement. Comme magis- trat, il avait rendu de grands services pendant la rébellion. Son courage, son tact et sa fidé.lité à son devoir dans ces circonstances clifficiles, avaient été soumis à une épreuve qu'il avait heureusement traversée et qui parle haut en faveur de ses principes et de son aractcre_ A l'époque où ' sa lettre a été écrite, c'était un savant déjà avancé en â<Ye et qui avait la r épu- tation d'ètre très v l'sé dans les Védas, quoiqu'il ne fût pas brahmine . Mai ce qui le dislinguait surtout, c'était son désintér essem ent et son dé- sir d' améliorer la condition de e~ compatriotes. 1 II OTICE SUR L ' A TE R Il Y avait quinze a ns qu'il avait rencontrè et qu'il étudiait les ouvrages de Swedenborg, lors- qu'il s'est mis en communication avec une Société qui, depuis 1810, travaille à les répandre dans l monde avec une persévérante activité et un suc ès toujours croissant J . E lle ne pouvait man- quer d'accueillir avec une vive sympathie cet appel inattendu; des fonds suffisants furent prom- ptement réunis pour répandre -en Angleterre et dans les Indes 8000 exemplaires d'une traduction Marathe de la lettre qu'elle avait r eçue . E lle allait entreprendre la publication du Ciel et de l'Enfcr en Hindoustani , lorsque la mauvaise ant' de Pan lurung' et la difficulté de lrouver un autre traducteur capable ùe surveiller ce travail en ont fait ajourner l'exe ·ution. Pandurung est mort le 17 octobre 1882, après une longue et douloureuse m aladie . 1. Cette Société a réimpl'im6, en la seule année 1800·1891, ûOOO volumeR deR diver.· Ouvl'",ge" th601ogicfUes d e Swedenborg; elle e n a vendu ct distrUHlé, dans la 7l1bn,e a nn6e, 4525 volume.' contre 3354 l'année pr<!céden te. AU PRBSlDENT ET AUX MEMBRE D E I ~A « SWEDENBORG SOCIETY », A LONDRES CHERS FRÈRES E LA VÉRITÉ, Aucun de vous, ni aucun m embre de votre Église en Angle terre, ou ailleurs, ne peut savoir qui je suis; et cependant l'espoir de servir la cause sacre de la vérité m'encourage à m'adres- ser à vous pour communiquer à votre Société le récit qui va suivre d'un épisode de ma vie. Je suis Hindou; j'habite un endroit r etiré d'une ville d'Orient (Bombay). J e n e suis pas un homme influent. Ma r éputation n 'est pas grande parmi m es compatriotes; elle est encore moindre chez les Européens. Il y a douze ans è fU'apres avoir rempli auprès du Gouvernement Britannique, dans l'enseig nement, les finances et la magistra- ture, les fonc tions ouvertes aux indigène, j'ai quitté le service en recevanl une pelite pension. :Mes habitudes tranquilles et mon goût pour la vie littéraire m'avaient décidé fi prendre ma retraite. -2- Je me promenais un jour, il y a dix ans, dans le fort de Bombay, et j'entrai par hasard dans une salle de vente, où des lots de vieux livres allaient être offerts aux enchères. 1\les yeux furent attirés par le titre d'un de ces ouvrages, qui était com· pris dans un des lots avec quelques douzaines d'autres livres aussi usés que lui. Ce titre était: Ciel et Enfer. Je demandai a pouvoir regarder au moins la première page; mais on ne me per- mit pas de satisfaire ma curiosité sans me ren- dre acquéreur du lot tout entier. Je gardai le silence jusqu'a ce que vint son tour, et, comme le livre me tentait beaucoup, je résolus de l'ache- ter, malgré l'obligation de payer en même temps pour d'autres dont je n'avais que faire. Dès qu'il fut en ma possession une première in pection et un coup d'œ il rapide j eté sur la table des matières ne firent qu'augmenter ma curiosité. J e m'empres- sai de r entrer chez moi et je dévorai chapitre après chapitre, avec l'ardeur d'un homme affamé devant son plat favori. L e nom de l'auteur, Em- manuel Swedenborg, était tout nouveau pour moi. L'anglais n'étant pas ma langue maternelle, il m'a fallu près de deux mois, au milieu de mes occupations, pour trouver ma voie a travers ce volume compact, besogne qu'un Anglais aurait accomplie dans le même nombre de semaines. Pour me bien rendre compte de l'ensemble, je lus et relus quelques·uns des chapitres qui -3- m'avaient le plus intéressé par leur caractère ex- traordinaire et par l'attrait particulier que le sujet m'offrait. Ce n'était pas seulement leur impor- tance et leur sublime nouveauLé qui captivaient mon attention dans cette étude des diverses par- ties flu livre; chaque fois que j'y r encontrais des analogies avec les œuvres philosophiques et reli- " gieuses des Hindous qui m'étaient familières, j'y trouvais une réponse aux idées et aux manières de voir auxquelles je m'étais attaché déjà, en méditant sur ces mêmes sujets. On peut s'ima- giner qu'ain i préparé par des circonstanc s par- liculières, j'aie pu, en parcourant le Ciel et l'En- fer de Swedenborg, voyager pour ainsi dire dans un pays dont j'avais déjà quelque connaissance, el saisir par les yeux de mon esprit. les beautés d 'une perspective enchanteresse, qui grandissait, s'épa- nouissait et plongeait mon âme dans le ravisse- ment, au lieu d 'avoir il. chercher ma route dans une contrée inconnue, ou je n'aurais éprouvé il chaque pas que surprise et perplexité. Autant que le permettront les proportions limi- tées de cette lettre, j'examinelai plus loin, dans tous leurs détails, les diverses parties du grand sujet traité dans ce livre, qui m'a si particuliè- rement frappé et profondément intèt'essé. Mais je désire d'abord continuer le récit des circon- stances qui m'ont conduit pas il pas il étndier les grandes doctrines de la ouvelle Jérusalem et m'ont rempli d'admiration pour la vie et le carac- -4- tère du merveilleiL"'{. écrivairi qùi les a exp'osées; l'illustre Emmanuel Swedenborg. Pendant gue je lisais et que j'admirais le Cz'el ct t Enfer qu'un pur hasard m'avait fait rencon- trer, j'avais cette bonne fortune qu'un de mes amis intimes, un Hindou, Ramchandra Bal- cristina, voyageait n Angleterre; c'était en 1863. Je profitai de l'occasion pour le prier de m'ache- ter tous les ouvrages traduits et publiés par la (c wedenborg Society)). Je lui adressai en même temps pour sa gouverne la liste des ouvrages annexée a mon exemplaire du Ciel et de t'En/er. A son retour, j'eus le plai il' de recevoir ces livres que je considérais comme le plus précieux tr'ésol' que mon ami pl1t me rapporter d'Angle- terre, pays de la sagesse et du savoir. Depuis cette époque, j'ai lu et je relis avec grande atten- tion et un vif intérêt tous ces ouvrages l'un après l'autre. J'ai déjà. fini de lire: 1. - L'Amou?" conjugal et son opposé. II. - Le Divin Anwztr et la Divine Sagesse. III. - La Nmwelle J é?'usatem et sa Docb'ine Céleste. IV. - Le comn~e1'ce ent1'e l'âme et le corps. Je lis maintenant La V1'aie Relz"gion ch1'é- tz'enne, en nutant en marge les passages qui m'ont le plus frappé. Entre temps, il st survenu un autre incident que je cloi Ül.Îre connaître a votre Société. Un anglais, M. IaLlhias Mull, qui se trouvait cn -5- rapport avec un journal trcs répandu à Bombay, le « Ti?nes » de l'Inde, et dont j'avais fait la connaissance, apprenant le' grand intérêt que j e prenais aux doctrines de wedenborg, après m'avoir témoigné la vive sur]; rise que lui causait la nouveauté du fait, m 'a fait présent des livres suivants, récemment publiés sur ce ujet: 1. - B iographie d'E1n1'i~anuel wedenbm'g, par J-.J .-G. Wilkinson. II. - R aisons pour emb1'asse1' les Doctrines d'E1nmanuel Swedenborg, par le profes::;eur Bush. III. - La Parole Dz'vine ouverte, par le Rév. Dr Bayley. IV. - L'Appel de Joble . J'ailu avec soin tous ces livres, et je ne dois pas négliger de vous dire que l'Appel de Noble est celui qui m'a le plüs particulièrement intéressé. J'ai uploads/Litterature/ opinion-d-x27-un-lettre-hindou-sur-les-doctrines-de-swedenborg.pdf
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- Publié le Jui 28, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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