1 100 poèmes à dire et à lire CHOISIS PAR DOMINIQUE MÉGRIER du CP au CM2 Je déd
1 100 poèmes à dire et à lire CHOISIS PAR DOMINIQUE MÉGRIER du CP au CM2 Je dédie ce livre aux enfants de l’école Jacques-Prévert «Les Tarterêts» de Corbeil-Essonnes. «Il n’existe pas de poésie pour les enfants. Qu’ils comprennent ou non, ils perçoivent toujours quelque chose qui leur reste, et ce quelque chose est le cœur de la poésie.» Frédéric-Jacques Temple Remerciements Je tiens à remercier Florence Canicave, mon éditrice, pour m’avoir aidée dans le choix des textes. Écrire une anthologie peut être à certains moments contraignant, voire douloureux, car il faut supprimer des textes qui tiennent à cœur (qu’il est difficile de trancher, parfois!). Florence a su me seconder à ce moment précis de mon travail et fixer un choix sur lequel, seule, je serais sans cesse revenue. Qu’elle en soit ici remerciée. Merci à toi Denis, dont la musique m’a soutenue et apaisée. L’auteur ISBN: 978-2-7256-2983-4 © RETZ, 1999 pour la première édition. © RETZ, 2010 pour la présente édition. Sommaire Préface 4 Avant-propos 6 Conseils 10 Les poèmes CHAPITRE 1 Les mots à la bouche la gastronomie 13 CHAPITRE 2 Nos amis les ani-mots les animaux 27 CHAPITRE 3 En vie de mots les quatre éléments 49 CHAPITRE 4 Des mots à tous les temps les saisons 71 CHAPITRE 5 Les mots mis en lumière les couleurs 89 CHAPITRE 6 Le parfum des mots le parfum 101 CHAPITRE 7 Mots d’amour amour et amitié 11 7 CHAPITRE 8 Mots et merveilles poésie et merveilleux 137 CHAPITRE 9 Éclats de rimes émotions 155 CHAPITRE 10 La musique des mots chansons 1 71 Annexes ANNEXE 1 Les poèmes à voir : les calligrammes, 184 ANNEXE 2 Petits jeux pour communiquer par la poésie, 187 ANNEXE 3 Table alphabétique des auteurs, 189 ANNEXE 4 Bibliographie, 191 Préface Dans les instructions officielles de l’école primaire, la poésie a toujours eu sa place. Les instructions de 1985, puis celles de 1995, parlent «d’usage poétique de la langue», rubrique qui s’insère dans le chapitre sur le Français. Or, en classe, le moment de poésie est à la fois un temps d’ap- prentissage de la langue française et véritablement un moment d’éducation artistique. Un poème s’aborde comme un tableau, chacun y est plus ou moins sensible. Il s’agit d’entrer dans le domaine de la langue tout en se plongeant dans celui de l’émotion, du rêve, de la créa- tivité, de la magie des mots. La poésie suppose donc le choix. Les élèves doivent pouvoir entrer en poésie grâce aux textes proposés par leur enseignant, mais également grâce aux choix effectués par eux-mêmes en fonction de leur sensibilité propre, dans des anthologies comme celle-ci, des fichiers, des livres dorés… La poésie suppose aussi le jeu, avec les mots que l’on transfigure, que l’on détourne, que l’on s’amuse à faire revenir telle une ritour- nelle, telles ces comptines qui, dès l’école maternelle, plongent tous les jeunes élèves dans le bain merveilleux du langage, jus- qu’à l’approche familière en cycle 3, avec les grands maîtres de notre littérature. La poésie, comme le soulignent les instructions officielles, c’est être en «correspondance» - oserai-je dire en symbiose - avec la musique, la danse, les arts plastiques, le théâtre. Dans l’histoire de notre pédagogie, la poésie a failli perdre son âme dans la «récitation». En effet, quelques enseignants dont le zèle n’était pas assez empreint d’émotion artistique l’avaient réduite à un simple exercice de mémoire. Certes la poésie que l’on veut garder dans l’écrin de sa pensée ou faire partager à la communauté scolaire sollicite la mémoire, mais elle est avant tout un moment d’expression artistique. Une poésie ne se récite pas, une sonate de Beethoven ne s’exécute pas, l’une comme l’autre s’interprète dans un climat propice : 5 place de l’élève qui dit un poème, éclairage adapté, accompa- gnement musical éventuel, position réceptive du groupe-classe… Ainsi, à une évaluation contraignante nécessitant la restitution d’un poème dont la diction serait notée, l’enseignant, quelque peu poète lui-même, soucieux de respecter les instructions, pré- férera-t-il une évaluation formative effectuée par l’élève ou par le groupe-classe avec l’aide de l’adulte. Dire un poème, en s’inscrivant dans une démarche de création artistique, est un acte librement consenti par l’élève qui se voit régulièrement sollicité par l’enseignant ou par ses camarades. Nul doute que l’ouvrage de Dominique Mégrier, par sa dyna- mique, ses choix pertinents pour l’école primaire, son compa- gnonnage avec les auteurs les plus variés et les plus charmants, permettra aux enfants, mais aussi à leurs maîtres et à leurs parents, de se plonger dans le monde de la poésie. Restera enfin à l’élève le soin de constituer sa propre antholo- gie dans un cahier de poésies, jardin secret fleuri de poèmes habi- lement calligraphiés et harmonieusement illustrés, traces écrites des entrées choisies dans ce domaine de la langue et des arts. JOËL MAIREAU Inspecteur de l’Éducation Nationale 6 Avant-propos Poésie et anthologie Entendons-nous bien sur le terme « Poésie » : le dictionnaire Larousse nous apprend que la poésie est l’«art de combiner les sonorités, les rythmes, les mots d’une langue pour évoquer des images, suggérer des sensations, des émotions.» Il ne peut donc être question dans cet ouvrage de «récitation», ce terme étant, en ce qui me concerne, à bannir dans quelque classe que ce soit. Même s’il y a apprentissage et intervention de la mémoire dans le travail qui sera proposé aux enfants, mais non imposé, le fait de savoir le poème et de «redonner à haute voix les mots dans le bon ordre» ne saurait être un critère de qua- lité du «travail» de l’enfant. En ce qui concerne l’anthologie (ce recueil en est-il une ?) je reprendrai ce qu’ont dit Claude Roy et Paul Éluard : «La fonction première d’une anthologie c’est de donner envie d’y aller voir soi-même» (Claude Roy), «../.. d’inciter à lui substituer la seule anthologie vraiment intéressante, celle que compose un être humain pour lui-même» (Paul Éluard). Brève histoire de la poésie Avant de commencer cet ouvrage, il me semble intéressant et peut-être nécessaire de brosser une courte histoire de la poésie. L’histoire du «poème» et de la «poésie» se confond avec l’histoire du vers, en ce qui concerne la langue française. C’est vers le Xe siècle qu’apparaissent les premiers poèmes en langue fran- çaise écrits en vers numériques (par exemple, un alexandrin est un vers de douze pieds). Premier poème narratif chanté, la «chanson de geste» fait par- tie de la littérature orale. Au XIIe et XIIIe siècles se développent deux courants, l’un «savant» et l’autre «populaire», qui ont en commun d’être des poèmes chan- tés : «canso des troubadours», «chanson à refrain», «poème à forme fixe» : «ballade», «rondeau», «virelai». De 1460 à 1520 environ viennent les «grands rhétoriqueurs» dont la pratique repose essentiellement sur un travail linguistique fondé sur la syllabe. 7 Puis apparaissent les poètes de la Pléiade avec Du Bellay qui ne conçoit plus l’écriture du poème comme un exercice linguistique mais comme une pratique créatrice avec une nouvelle forme du poème en France : «l’ode et le sonnet». Au XVIIe siècle, les recherches des poètes de la Pléiade seront jugées sévèrement et l’écriture d’un poème devra se soumettre à deux préoccupations majeures : la mise en ordre et la recherche de la clarté, deux manifestations de la raison. Le XVIIIe siècle voit l’avènement de la prose poétique, prose qui sera liée à la notion de rythme : le poème pouvait donc ne pas être écrit en vers. C’est au XIXe siècle que A. Bertrand y essayait «un genre de prose tout nouveau : là sont consignés divers procédés, nouveaux peut- être d’harmonie et de couleur». Et c’est vers 1880 qu’apparaît un nouveau type de vers : le vers libre, qui repose sur la succes- sion de groupes accentuels, et n’est plus de nature métrique mais rythmique. Au XXe siècle le mouvement général va dans le sens d’une libé- ration des contraintes. Poésie à dire, à lire, à voir et à écouter : « Nos sens en éveil » Mais à quoi peut donc bien servir un poème? Évidemment la réponse qui vient immédiatement à l’esprit c’est qu’il ne sert à rien, à rien de vraiment utile; mais tout de suite une autre réponse s’impose d’elle-même et nous est donnée par ceux à qui la poésie a servi, je citerai ici l’exemple de François le Lionnais (coauteur de l’Oulipo), qui a raconté dans un superbe texte «La peinture à Dora» comment son voisin et lui se décri- vaient, de mémoire, des tableaux qu’ils avaient aimés tandis que les appels de l’aube d’un camp de la mort se faisaient entendre. Et Claude Roy de conclure : «La poésie c’est cela aussi, c’est cela d’abord : le trésor qu’on peut emporter partout. L’homme le plus démuni qui le dépouillera de ce qu’il sait par cœur?» Et que peut-on faire d’un poème? Bien évidemment je ne suis pas la seule à penser que «la poé- sie se lit, se dit, s’écoute et s’écrit» (Georges Jean, bien avant moi, l’a démontré) et j’ajouterai uploads/Litterature/ poeme-pdf.pdf
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- Publié le Fev 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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